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à la partie du jarret oppofée à l’une des jatnbés, de
côté. (V ) .
C o u r b e , fe d it dan s Yecriture, d e s ro n d eu r s lu *
périeu re s 8c in fé r ieu r e s d e s le t t r e s o, c, d , 8cc.
C o u r b e , terme de Rivière, piece de bois arrondie
, placée des deux côtés d’un bateau foncet,
tant derrière que devant, fur lefquelles on ferme les
cordes du bateau : il y en a quatre dans un bateau.
Voyez F o n c e t . Dans le pays d’amont on l’appelle
la courbe bouletant.
On appelle encore fur les rivières courbes de chevaux
, deux chevaux accouplés qui tirent les bateaux
avec une ebrde pour les remonter. Il faut
quelquefois jufqu’à douze courbes de chevaux, que
l’on nomme rhum.
COURBÉ, adj. en termes de Blafon, fe dit de la fi-
tuation naturelle des dauphins 8c des pars, auffi-
bien que des faces un peu voûtées en arc. Beget en
Forêt, d’azur au dauphin courbé d’argent, accompagné
de trois étoiles de même. (’F )
COURBET, f. m. (Bourl.) eft la partie d’un bât
de mulet, placée en forme d’arcade fur les aubes.
COURBETTE, f. f. air de Manege , dans lequel
le cheval leve fes jambes plus haut que dans la demi-
volte. C ’eft une efpece de faut en l’air 8c un peu en
devant, dans lequel le cheval leve en même tems fes
deux jambes de devant, en les avançant également
( lorfqu’il va directement en devant fans tourner) ;
& dès qu’il les baiffe, il éleve celles de derrière, en
les avançant toujours également en devant, de forte
que fes quatre piés font en l’air au même tems, 8c en
les pofant il n’en marque que deux fois. Voy. Air.
Les chevaux qui ont trop de feu, & ceux qui n’en
ont pas affez, ne valent rien pour les courbettes, ce
faut étant le plus difficile, 8c demandant beaucoup
de jugement dans le cavalier, & de patience dans le
cheval. Chambers.
On dit mettre un cheval à Pair des courbettes, cheval
qui fait des courbettes , qui manie à courbettes , qui fe
préjente de lui - même à courbettes. Un cheval bat la
poudre à courbettes , quand il les hâte trop , ÔC
qu’elles font trop baffes. Il eft dangereux que le jar-
don ne vienne aux chevaux qu’on fait manier à courbettes
avec excès. Les éparvins les font harper 8c lever
les jambes, 8c le cheval en rabat les courbettes
.plus haut.
Rabattre la courbette, c’eft pofer à terre les deux
piés de derrière à la fois.
Terminer la courbette, c’eft la même chofe.
La demi-courbette eft une petite courbette dans laquelle
le cheval ne s’élève pas tant qu’à la courbette.
Faire La croix à courbettes , c ’eft faire cette efpece
d’air ou de faut tout d’une haleine en avant, en arriéré
, aux côtés, comme une figure de croix. (JF")
. COURBETTER, {Manege.') c’eft faire des courbettes.
Cheval qui ne fait que courbetter.
COURBURE, (.i.{Géom.)On appelle ainfi la quantité
dont un arc infiniment petit d’une courbe quelconque
, s’écarte de la ligne droite : or un arc infiniment
petit d’une courbe peut être confidéré comme
un arc de cercle (voyez D é v e l o p p é e ) ; par confé-
quent on détermine la courbure d’une courbe par celle
d’un arc de cercle infiniment petit. Imaginons donc
fur une corde infiniment petite, deux arcs de cercle
qui ayent différens rayons ; le plus petit fera plus
écarté de fa corde que le plus grand, 8c on démontre
en Géométrie que les écarts feront en raifon in-
verfe des rayons des cercles : donc en général la
courbure d’un cercle eft en raifon inverfe de fon
rayon, & la courbure d’une courbe en chaque point
eft en raifon inverfe de fon rayon ofculateur. Au
refte il y a de l’arbitraire dans cette définition ; car
fi d’un côté on peut dire qu’un arc de petit cercle eft
plus courbe qu’un arc de grand cercle rapporté à la
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mente corde , on peut dire d’un autre côté que cei
arcs font également courbes, rapportés à des cordes
différentes 8c proportionnelles à leurs rayons ; 8c
cette façon de parler pourroit être admife auffi, d’autant
que les cercles font des courbes femblables. En
nous conformant à la première définition, il eft clair
que la courbure d’une courbe en un point quelconque
eft finie, fi le rayon ofculateur en ce point eft fini ;
que la courbure eft nulle, fi lè rayon ofculateur eft
infini ; & que la courbure eft infinie, fi le rayon ofculateur
eft = o. Voyez le Scholie fur le lemme X I ;
des princ.math. de Newton, l . l . M. Cramer, chap.
xij. & M. Euler, l. II. ch. xiv. Il y a cependant fur
ce dernier chapitre quelques obfervations à faire,
Voyei R e b r o u s s e m e n t . ( O )
Courbes à double courbure , voyez CO UR BE.
C o u r b u r e , en bâtiment, e ft l ’in c lin a ifo n d ’une
lig n e en a r c r am p a n t , d’u n d ôm e , &c. o u lé r e v e r s
d’u n e feu ille d e ch a p ite a u . {P)
COURCAILLET, f. m. {Chaffe.) C ’eft le cri que
font les cailles ; c’eft auffi un petit fifflet qui imite le
cri de6 cailles, 8c qui fert d’appeau pour les attirer :
il eft fait d’un morceau de cuir ou de peau qui forme
un petit fachet rond, fermé par un des bouts, qu’on
remplit de crin, qui fe pliffe , s’étend, fe refferre *
8c fait refonner le fifflet qui eft à l’autre bout.
COURCE, f. m. {(Econ. rufiiq.) eft le bois qu’on
laiffe à la taille de la vigne.
COURCIVE, f. f. (Marine.) C’eft un demi-pont
que l’on fait de l’avant à l’arriere de chaque côté, à certains petits bâtimens qui ne font pas pontés. Dans
d’autres les courcives font des ferre-gouttieres ou pièces
de bois qui font lè tour du vaiffeaü en-dedans
& qui lui fervent de liaifon. Voyez C o u l o i r s ,'
{Z)C
O UR CON , en termes de Fondeur, eft une piecé
de fer longue qui fe couche tout du long des moules
des pièces de canon, 8c qui fert à les bander 8c ferrer.
C o u r ç o n , terme de Riviere, eft un pieu qui refte
dans les rivières, de quelques ouvrages ou batar*
deaux qu’on y a faits, 8c qui bleffe quelquefois les
bateaux.
On fe fert auffi de ce mot pour exprimer un bois
qui n’a pas la longueur marquée par Pordönnance.
COUREAU, l. m. terme de Riviere, c’eft un petit
bateau de la riviere de Garonne, qui fert à charger,
les grands bateaux. (Z )
COURÉE, COUROI, COURRET, f. m. (Afo-
rine.) c’eft une compofition de fuif, d’huile, de fou-,
ffe , de réfine ou brai, 8c de verre brifé ou pilé
dont on enduit le fond des vaiffeaux par-deffous,'
afin de conferver le bordagé, 8c le garantir des vers
qui s’engendrent dans le bois, 8c Je criblent ; ce que
l’on fait fur-tout aux vaiffeaux que l’on deftine pour
les voyages de long cours.
On dit donner la courée au navire, lorfqu’on enduit
toute la partie qui eft fous l’eau avec la courée. ( Z )
COURESSE, f. f. {Hiß. not.) La courejfe , ainfi
nommée aux Antilles, eft une couleuvre qui n’ex-
cede guere la longueur de trois à quatre piés elle
■ eft menue, mouchetée, v iv e , ne faifant point de
mal. Les Negres prétendent qu’elle détruit les rats
8c les infe&es, auffi la laiffent-ils venir dans leurs
cazes. Art. de M. l e R o m a i n . ..«*,*>•••
COUREUR, f. m. {Gram.) en général, homme
léger à la courfe. . ■
C o u r e u r , {Art milit.) cavaliers détachés pour
.battre l’eftrade 8c reconnoître l’ennemi. On le dit
auffi de ceux qui s’échappent du camp , ou qui s’écartent
dans les marches pour aller en maraude.
C o u r e u r , domeftique gagé par un grand fei-
gneur pour le précéder quand il fort, 8c exécuter fes
ordres avec promptitude. Les coureurs font en vefte*
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ont un bonnet particulier, une chauffure légère, &
un gros bâton ferré par le bout : l’ufage nous en
eft venu d’Italie.
C oureur de v ïn , officier qui porte à la fuite
du R o i, à la chaffe 8c ailleurs , du v in , de l’eau, 8c
de quoi fe raffraichir.
C oureur, {Manege.) On appelle ainfi un cheval
qui a la queue 8c une partie des crins coupés, 8c
qui eft propre pour la courfe , 8c particulièrement
pour la chaffe 8c la bague.
Coureur de bague, cheval propre à courir la bague.
Voye^ Bague, {v )
C oureurs de bois , {Comm.) habitans de Canada
qui vont trafiquer de pelleterie avec les Sauvages
les plus éloignés, en fuivant les lacs dans des
canots i
COURGE, f. f. {Jardin.) cucurbita. Il y a trois
efpeces de courges; la première eft appellée cucurbita
longa ; la fécondé, cucurbita latior ; la troifieme, cucurbita
minor. Cette plante pouffe plufieurs farmens
auffi rampans que ceux de la citrouille , qui s’attachent
par les mains à des perches ; fes feuilles font
grandes 8c crenelées en quelques endroits ; fes fleurs
font des cloches blanches , velues 8c découpées en
cinq parties. Après cette fleur vient Un fruit cylindrique
qui a trois ou quatre piés de long, 8c gros à
proportion ; il renferme des femences couvertes
d’une écorce dure, où l’on trouve une amande blanche
8c agréable au goût, c ’eft une des quatre femences
froides.
Ces trois efpéces ne different que par le fruit, qui
eft fouvent femblable à une bouteille qui a le cou
étroit. {K)
C ourge ou C aleb asse, {Maturemed. &diet.)
La chair ou pulpe de la courge eft très-aqueufe, mais
cependant un peu nourriffante ; elle éteint la foif;
elle eft propre par conféquent dans les ardeurs d’entrailles
, 8c dans les conftipations qui dépendent de
cette caufe ; elle relâche les premières voies, 8c eft
bientôt évacuée par les felles. On ne la mange point
crûe, à caufe de fon goût fade 8c infipide ; mais elle
eft fort en ufage dans plufieurs pays , comme dans
les provinces méridionales du royaume, apprêtée
de differentes façons : on l’employe fur - tout dans
les potages, comme tant d’autres légumes. Voyez
Légumes.
Les Médecins ordonnent auffi communément dans
ces contrées, par exemple, à Montpellier, l’eau de
courge, qui n’eft autre chofe qu’une légère décoction
8c expreffion de leur chair, dans la vûe de raffraichir
8c de tempérer, 8c prefque dans les mêmes
cas où l’on employé à Paris l’eau de poulet, l’eau de
veau, le petit-lait, &c. cependant beaucoup moins
fréquemment, parce que cette indication de raffraichir
ou de tempérer le préfente bien plus rarement
dans la pratique des premiers.
La femence de courge, qui eft émulfive, eft une
des quatre grandes femences froides, {b)
C ourge , en bâtiment, eft une efpece de corbeau
de pierre ou de fer, qui porte le faux manteau d’une
cheminée.
Courge de bâtiment, eft un bâton d’environ trois
piés de long, un peu courbé, avec deux hoches aux
deux bouts, pour tenir les anfiü de deux féaux 8c les
porter en équilibre fur l’épaule. {P)
COURIER , f. m. ( Hijl. anc. & mod. ) poftillon
dont la fonction 8c profemon eft de courir la pofte,
8c de porter des dépêches en diligence. Voyez Postes.
L’antiquité a eu auffi fes couriers ; elle en a eu de
deux fortes : des couriers à pié, que les Grecs appelaient
hemerodromi, c’eft-à-dire couriers d'un jour.
Pline, Cornélius Népos 8c Céfar parlent de quelques-
uns de ces couriers, qui avoient fait vingt, trente
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8c trente-fix lieues 8c demie en un jour, 8c jufqu’à
la valeur même de quarante dans le cirque pour remporter
le prix ; des couriers à cheval, qui çhangeoient
de chevaux comme on fait aujourd’hui.
Xenophon attribue l’ufage des premiers couriers à
Cyrus ; Hérodote dit qu’il étoit ordinaire chez les
Perfes, 8c qu’il n’y a rien dans le monde de plus vite
que ces fortes de meffagers.
Cyrus, dit Xenophon, examina ce qu’un cheval
pouvoit faire de chemin par jour, 8c à chaque journée
de cheval il fit bâtir des écuries, y mit des chevaux
, 8c des gens pour en avoir foin. Il y avoit auffi
dans chacune de ces poftes un homme qui, quand ij
ârrivoit un courier, prenoit le paquet qu’il apportait,
montoit fur un cheval frais; 8c tandis que le premier
fe repofoit avec fon cheval, il alloit porter les
dépêches à une journée de-là, où il trouvoit un nouveau
cavalier qu’il en chargeoit, 8c ainfi de mêm&
jufqu’à la cour.
Il n’eft pas fûr que les Grecs ni les Romains ayent
eu de ces fortes de poftes réglées avant Augufte, qui
frit le premier qui les établit ; mais on couroit en
char. On courut enfuite à cheval, comme il paroît
par Socrate.
Sous l’empire d’Occident on appelloit les couriers
viatores ; 8c fous les empereurs de Conftantinople ,
curfores, d’où eft venu leur nom. Chambers. {G)
On voit encore que fous Dioclétien il y avoit des
relais établis de diftance en diftance. Lofque Constantin
eut appris la mort de fon pere Confiance qui
gouvernoit les Gaules 8c les îles Britanniques, il prit
fecretement 8c nuitamment la pofte pour lui venir
fuccéder dans les Gaules ; 8c dans chaque relais où
il ârrivoit, il faifoit couper le jarret des chevaux
qu’il y laiffoit, afin qu’on fût hors d’état de le fuivre
8c de l’arrêter, comme on en eut le deffein le lendemain
matin, mais il n’étoit plus tems. Après la décar
dence de l’Empire, les poftes furent négligées en
occident, 8c le rétabliffement en eft dû à l’imiverfité
de Paris, laquelle, pour le befoin des écoliers, établit
des couriers ou meffageries en France ; 8c l’an
1462 le roi Louis XI. établit les couriers 8c les poftes
dans toute la France. Cependant Funiverfité de Paris
confervoit toûjoursfon droit furies couriers 8c meffageries.
Après bien des conteftations , on en eft
venu en 1719 à un accommodement, qui eft que
l’univerfité, auroit pour fa part 8c portion dans la
ferme des poftes, le vingt-huitieme de l’adjudication
annuelle. $ur quoi voyez cc 1UI f era ^lt ci-aprïs au mot
Messageries.
Cet établiffement des couriers a paffé enfuite dans
les autres étatS, où il eft regardé, ainfi qu’en France,
comme un droit du fouverain. L’empereur d’Allemagne
établit en titre d’office un grand-maître des
poftes 8c couriers de l’empire ; cependant plufieurs
princes de l’empire croient pouvoir ufer pareillement
de ce droit, {a).
On appelle couriers du cabinet ceux qui portent les
dépêches du Roi ou de fon confeil.
C ourier , {Jurifprud.) correarius ou conrearius,
étoit le procureur ou intendant d’un évêque, abbé,
prieur, ou communauté eccléfiaftique. On appelle
encore courier, chez les Chartreux, celui qui fait la
fonûion de procureur dans la maifon. Le courier des
évêques ou autres eccléfiaftiques faifoit quelquefois
les ronflions de juge, ou celles de procureur fifcal;
On voit dans une fentence arbitrale, rendue en 1294
par Raymond des Baux prince d’Orange, entre l’évêque
de Die 8c les habitans de la même ville, que
le courier y avoit une jurifdi&ion réglée ; que le chapitre
de Die avoit auffi un courier, dont la jurifdiflion
ne s’étendoit que fur ceux dumême corps 8c fur leurs
domeftiques, au lieu que celui de l’évêque rendoit