C rampe , (Géog. mod.) petite rivière d’Allemagne
, dans le duché de Poméranie.
CRAMPON, f. m. terme d'Architecture, morceau
de fer ou de bronze à crochet ou à queue d’arohde,
qui fcellé à plomb fert à retenir les pierres les unes
avec les autres dans la conftru&ion dit bâtiment. Il
s’en fait de droits, de coudés, & de circulaires ; on
les appelle auffi agrafés. Les plus petits crampons
fervent dans la Serrurerie pour la ferrure des portes
, des croifées, &c. Foye^C rampon ( Serrurerie).
(P)C
rampons ou Pattes d’une preffed'Imprimerie ;
Ce font douze morceaux de fer, chacun de huit à
neuf pouces de long fur fept à huit lignes de large,
plats d’un côté & convexes de l’aütre, dont chaque
extrémité fe termine en une patte large percée de
plufieurs trous, pour recevoir dès clous qui püiffent
les attacher tranfverfalement par leur furface plate
au-deffous de la table, oh ils font en effet cloués fix
de chaque côté, & de façon que leur partie convexe
porte fur le berceau & fes bandes qui font revêtues
de fer. L’ufage de ces crampons donnent la facilité
de faire rouler 8c dérouler le train de la preffe
le long des bandes 8c fous la platine. Foye^ Bandes,
Berceau , T able.
- C r am pon , (Maréchall.) petit morceau de cuir
qui eft en forme d’anneau lur le devant de la felle,
pour attacher les fourreaux des piftolets. Ce mot
défigne auffi le renverfement de l’éponge du fer du
cheval, ou la maniéré de renverfer cette éponge. Il
y en a de qüarrés, 8c d’autres en oreilles de' lievre.
Foyc{ FER DE CHEVAL.- ( F )
CRAMPON, en terme d'Orfèvre en grofferie, fe dit
d’un morceau de fil-de-fer plié & élargi vers fés extrémités
, dont on fe fert pour retenir enfemble deux
pièces qu’on veut fouder : pour empêcher que' ce
crampon ne gâte la moulure, on l’appuie fur un autre
morceau de fer de la forme de la moulure.
* CRAMPON, (Serrurerie,) c’eft un morceau de
fer plat, coudé à l’équerre par fes deux bouts. Il
y en a de plufieurs grandeurs 8c de plufieurs façons.
Crampon à pointe ; c’eft celui dont les deux parties
recourbées font en pointes ; on les appelle auffi
crampons en bois.
Crampon à patte ; e’ eft celui qui eft recourbé à
double équerre par chaque extrémité, dont chaque
patte plate, ronde, quarrée, en queue d’aronde, &c.
ou à panache, &c. eft percée de trous, pour attacher
le crampon où il eft néceffaire, avec vis ou
clous;
Crampon en plâtre ; il eft Semblable à celui à pointe
, excepté que par fes extrémités il eft refendu, 8c
forme deux crochets ; ce qui fert à le retenir dans
le plâtre.
Crampon en plomb ; il a fés branches de la forme
même du corps, plates ou quarrées, mais hachées
dans toute la longueur de la patte qui doit entrer
dans la pierre, où il doit être fcellé, afin que le
plomb entre dans ces hachures 8c les retienne.
On préféré ici les hachures à la refente , pour
éviter la quantité de plomb ; car la refente demam.
deroit une grande ouverture.
L’ufage des crampons à pointe ou patte , c’eft de recevoir
k verroux des targettes aux croifées, portes
ou armoires, de même que les verroHx àreffort,
&c.L
es crampons en plomb fervent auffi au même triage
; mais ils ont encore celui de lier les pierres enfemble.
Foyeç CRAMPON , terme d'Architecture.
C rampon , f Blafon.) morceaux de fer dont on:
armoiî les extrémités des échelles deftinées à l?efca-
lade des villes, 8c dont quelques Allemans ont orhé
l’écü de leurs armes , fous la figure d’un Z pointu
par les deux bouts.
CRAMPONÉ, adj. en termes de Blafon, fe dit deS
croix 8c autres pièces dont les extrémités font recourbées
comme celles d’un fer cramponè, ou qui
ont Une demi-potence. Menetr. & Trév. ( F )
CRAMPONER un cheval, (Maréchall.) c’eft recourber
fes fers parle bout, pour qu’il fe tienne plus
ferme fur la glace. ( F )
* CRAMPONET, f. m. (Serrur.) c’eft dans unè
ferrure la partie qui tient la queue du p èle, qui l’em-
braffe, 8c dans laquelle il fe meut ; fes piés font rivés
fur le palatre de la ferrure j s’il eft à pattes, il
eft arrêté fur le palatre avec Une vis.
CRAN, mettre unvaiffeau en cran. F C àrene.1
CZ ) _ . „ t . ;
C r a n , f. m. (Manège.) On appelle ainfi les inégalités
ou replis ae la chair, qui forment comme des
filions pofés de travers dans le palais de' la bouché
du cheval. Il faut donner un coup de, corne au troi-
fieme, au quatrième cran au fillon d’rin cheval pour
le faigner, lorfqù’il a la bouche échauffée. Dict. dé
Trév. 8c Chambers. ( F )
C ràn , terme de Tailleur ; c’eft un môrceau d’étoffe
prefque quatre, qui s’ajufte au derrière d’un
habit depuis la première boutonnière jufqu’à la fécondé
, pour former le pli de derrière à chaque derrière
d’habit.
C ran , f. m. fe dit en général d’une petite entaillé
pratiquée fur un corps folide. Il a dans prefque tous
les articles la même acception qù'e dans l’article qui
fuit.
C ran , terme dé Fondeur de caractères d'Imprimeriej
eft un petit enfoncement ou breche faite au corps
des caraéleres, vers les deux fiers de leur longueur
du côté du pié. Ce cran fe forme en fondant les caractères
, 8c fert à connoître le fens de la lettre : lé
compefiteur mettant avec foin le cran de chaque
lettre du même côté, eft fur qu’elles fe trouveront
en leur fens. On place ce cran deffus ou deffous la
lettre, fuivant le pays, 8c fuivant la volonté des Imprimeurs.
CRANBROOKE, (Géog. mod.) ville d’Angleterre
dans la province de Kent.
CRANCELIN ou CRANCESLIN, f. m. (Blafon.)
portion d’une couronne pofée en bande à-travers
l’écu, qui fe termine à fes deux extrémités, tant du
côté du chef que de la pointe. Foye[ le dictionn. de
Trév.
CR AND, (Jurifprud.) dans les ordonnances dé
Metz 8c dans la coutume de Hainaut, ch. Ixxxviij:
Ixxxjx. & xc. lignifie sûreté. Voyez le gloff. de M. de
Lauriere, au mot Grand. (A)
CRANE, f. m. (Anatom.) c’eft, comme on fait ^
la boîte offeufe qui renferme le cerveau, le cervelet,'
& la moelle allongée, & défend toutes ces parties
des injures extérieures. Cette boîte offeufe a une figure
approchante de l’ovale ; elle eft éminente dans
la partie antérieure 8c dans la poftérieure, 8c appla-
tie fur les côtés.
Le crâne eft formé de l’affemblage de huit o s , que'
l’on a diftingué en communs 8c en propres. Parmi
ces derniers on compte pour l’ordinaire le coronal
l’occipital, les deux pariétaux, & les temporaux.1
L’on range parmi les communs l’os fphénoïde &
l’ethmoïde : cependant de tous ces os il n’y a que
l’occipital 8c les pariétaux qu’on puiffe regarder
comme des os propres au crâne, les cinq autres étant
communs à cette partie & à la face.
Tous ces os font compofés de deux lames nom-,
mées tables, entre lefquél'les fe rencontre une fub-
ftance fpongieufe appellee diploe.
’ Déplu s, ils font percés de plufieurs trous extérieurs
& intérieurs, qui donnent paffage à la moelle,
«le l’ép in e a u x nerfs, aux artères, 8c aux veinés.
Enfin ils font joints entre eux, 8c quelques-uns
même avec ceux de la face, par futures ; & ces futures
font d’autant plus apparentes, que les fujets font
plus jeunes.
Cependant il n’en eft pas moins vrai que les di-
verfes pièces des os du crâne n’en font véritablement
qu’une feule ; qu’elles ne font pas feulement appliquées
les unes contre les autres, mais que dans tout
le crâne, dès le moment de fa formation, il n ’y a pas
une feule interruption de continuité : c’eft une belle
découverte qu’on doit à M. Hunauld.
Pour s’affûrer de cette vérité, qui en a d’abord fi
peu les apparences, il faut avec foin enlever le pé-
ricrane deffus une future ; on apperçoit alors la continuité
d’un os avec fon voifin par le moyen d’une
membrane qui eft placée entre deux, & qui fait partie
de l’une & de l’autre : on remarque des filets membraneux
qui fortant du fond des échancrures , s’implantent
dans les dents de l ’os oppofé, 8c qui lorf-
qu’on remue en différens fens un des os que forme la
future, s’étendent & fe relâchent. Après avoir détaché
exactement la dure-mere, on apperçoit la même
chofe au-dedans du crâne. Tout cela fe remarque
très - bien dans la tête d’un enfant mort d’hy--
drocéphale.
, Cela fe concevra fans peine, fi l’on fait attention
à la maniéré dont fe forment les différens os du crâne.
Le crâne, dans un foetus peu avancé , n’eft qu’une
membrane qui fe métamorphofe infenfiblement
en os. Un endroit de cette membrane commence
peu-à-peu à s’ofîifier ; cette offification gagne 8c fe
continue par des lignes qui partent comme d'un centre
de l’endroit où l’offification a commencé : dans
différens endroits de cette calote membraneufe commencent
en même tems d’autres offifications, qui de
même font du progrès 8c s’étendent ; lorfqu’elles
font parvenues à un certain point, le bord de chaque
offification commence à prendre en partie la
conformation que le bord de l’os doit avoir par la
fuite, 8c à s’ajufter avec l’offification voifine. Foye^
les mém. de Tacad. des Sùienc. jy3°\
On trouve affez fouvent entre les futures du crâne
, mais fur-tout dans la lambdoïde, de petits os de
différente grandeur 8c figure, que les Anatomiftes
pomment clés , & en latin offa wormiana. Foye[
S u t u r e , T r o u , D i p l o é , T a b l e , &c. On détaillera
l’explication de tous ces mots dans cet ouvrage.
. Le crâne eft une partie du corps humain qui fournit
le plus de variétés dans la ftrufture de les os, 8c
par rapport aux futures qui les unifient : ces phénomènes
peuvent mieux fe comprendre que ceux des
variétés qu’on rencontre fouvent dans d’autres parties
du corps humain. Ce qui eft un crâne actuellement
, n’a été d’abord, comme on l’a dit ci-deffus ,
qu’une membrane, dans différens endroits de laquelle
l’offification ayant commencé plus ou moins
tô t , a occafionné des conformations particulières :
là où l’offification.s’eft arrêtée, elle a laiffé des partie«
membraneufes ; <& fuivant qu’elle a été plus ou
moins prompte, les futures fe font confervées plus
ou moins long-tems.
Mais les variétés qu’on rencontre dans la figure
de -certains crânes font quelquefois fi étranges, qu’on
ne comprend pas comment le cerveau a pû fe développer
d’une façon qui y réponde, & qui l'oit fi
différente de celle qu’il doit naturellement avoir. ^ ,
• On trouve-par toute l’Eupo.pe, dans, les cabinets
des curièux, quantité de crânes §e toutes fortes de
figures irrégulières, 8c qui préfentent des exemples
de ces variétés étranges difficiles,à concevoir. Les
uns font extrêmement allongés, les autres applatis
fur les côtés., les autres fingulierement faillaps. pu
épais, les antres enfoncés & déprimés de. diyerfes
maniérés.
î J’ai vu chez M. Hunauld le crâne d’un Caraïbe qui
n avoir absolument point de front ; ce crâne fembloit
regagner poftérieurement en longueur ce qui lui
manquoit fur le devant. M. Hunauld poffédoit encore
le crâne d’un fujet affez avancé en âge, dans lequel
il y avoit au milieu de la future fagittale un enfoncement
confidérable fait dans la jeuneffe, & remplacé
par deux efpeces de boffes fur les côtés. Le même
anatomifte confervoit un autre crâne fort reffer-
ré fur le côté, & qui en récômpenfe s’étendoit de
devant en arriéré-
Il y a dans le cabinet du Roi à Paris un crâne, n°.
cxv. dont l’endroit le plus élevé fur l’os pariétal gauche
a dix lignes de diftance de la future fagittale. La
compreffion qui a caufé ce défaut de naiflance a été
telle, que l’orbite gauche eft plus élevé que le droit,
8c les mâchoires font plus baffes du côté droit que
du côté gauche.
Il y.a un autre crâne, ii°. cxviij. dont le bord fu-
périeur du côté droit de l’os occipital déborde d’un
pouce, 8c ce même os fe trouve de niveau au pariétal
vers fa partie moyenne.
Il y a un troifieme crâne, n°. cxxij. dont le côté
drpit du front eft plus avancé que le côté gauche,
tandis qùe le côte droit de l’occipital accompagné
d’une dépreffiqn, eft moins faillant que le gauche.
Le n°. çxxjv. eft la coupe d’un crâne dont l’occipital
a jufqu’à demi-pouce d’épa.iffeur. On peut parcourir
à ce fujet le tome I II. de la defeription du cabinet
du Roi par M. Daubenton ; 8c ce n’eft pas le cabinet
de l’Europe qui foit rempli du plus grand nombre
de pièces rares en ce genre, produites par défaut
de conformation, par des accidens, ou des maladies.
M. Hunauld a fait voir à l’académie des Sciences
le crâne d’un enfant de trois ou quatre ans, dont les
os avoient prefque fept ou huit lignes d’épaiffeur;
ils étoient affez mous, & en les preffant on en fai.-
foit fortir du fang & de la lymphe en abondance. Lp
même fait a été obfervé par Hippocrate, & c’eft un
cas bien fingulier. Foy. fon traité des plaies de la tête
fecl. a, Velfchius , dans fes obfervadons de Phyjique 6?
de Médecine, parle auffi d’un homme dont le crâne fut
trouvé épais d’un .doigt, 8c fans, future..
Enfin il y a des peuples entiers q,ui défigurent de
différentes maniérés\e crâne de. leurs enfans dès le moment
de leur naiffançe. Les Omaguas , au rapport de
M. de la Çondamine (Mém. de l'ac. des Sc. 174S, p. 4Z&r) y ont la bifarre coiitume de preffer entre deux
planches le front des enfans qui viennent de naître ,
& de leur procurer l’étrange figure qui en réfulte ,
pour les faire mieux reffembler, difent-ils, à la pleine
lune.
On jugera que le cerveau fera plus di/pofé à fq
détruire, qu’à fe prêter à un développement différent
de celui qu’il doit naturellement acquérir, fi
l’on fait attention qu’il eft un affemblage a’une infinité
de tuyaux d’une petitefff: extrême, 8c que les
parties qui compofent ces tuyaux n’ont entr’elles
qu’une liaifon bien foible. En effet, onfait que lorf-
que rinje&ion a pénétré jufque dans la fubftancq
corticale, fi on remue légèrement cette fubftancq
dans l’eau, fes parties fe détachent les unes des autres
, les vaiffeaux fe détruifent, & il ne refte que des
filets prodigiçufement petits qui ont pénétré jufque
dans leur cavité. Cependant il n’arrive chez les peuples
à tête plate dont nous venons de parief , aucun
accjdept de là, configurarion difforme qu’ils procurent
au crâne en le comprimant dès :1a naiffançe, pi
aucun dévelqppement de leur cerveau, différent de
celui qui fe feroitnaturellement. L’organe des organes
, le cerveau, le fiége de l’ame, eft donc pour nos