
Î72 C O P préjudice pour l ’avenir, accompagnée de difpenfe.'
On a fait de cooptation coopter, qui a le même fens.
'Poyci Augures, Pontife s, Etudes, Univers
it é Nomination.
c o p
COPA , {Gèog. mod.) riviere d’Italie dans le. duché
de Milan, qui prend fa fource dans le comté de
Bobbio, & fe jette dans le Pô dans le Pavefan.
COPAGE, f. m. (’Jurifp.) eft dit en quelques endroits
par erreur pour capage, capagium , c’eft-à-dire
droit de chéfage, qui fe paÿoit par chaque chef de
maifon. Il en eft parlé dans des lettres du roi Jean
du mois d’Août 1356, accordées aux habitans d’AI-
zonce en Languedoc, oit ce droit eft nommé copa-
■ giuru : mais il eft nommé plus communément & plus
régulièrement capage. Voye? C hefage. (A )
COP AGIN AIRES, f. m. pl. {Jurifpr.) on appelle
ainfi dans certaines provinces plufieurs cotenanciers
d’un même héritage, & qui en ont paffé conjointement
déclaration ou reconnoiffance au terrier du
feigneur, in eadem pagina du terrier. C ’eft de -là
qu on les appelle copaginaires. Voyeq_ COTENAN-
CIER. ( A )
COPAHU (B aume d e) , Hifl. nat. bol. Pharm.
Med. huile balfamique qu’on tire par incifion d’un
arbre du Brefil. Bdlfamum copaïva, ou copaü. Off.
y&yc{ Huile. Suc réfîneux, liquide, de la confiftance
de 1 huile lorlqu’il eft recent ; d’un blanc jaunâtre
, devenant tenace & gluant avec le tems ; d’un
goût âcre , amer, aromatique ; d’une odeur pénétrante
, & qui approche de l’odeur dé ce bois odoriférant
nommé calembourg, qui vient des Indes en
groffes & longues bûches.
Les Portugais apportent ce baume en Europe du
Brefil, de Rio de Janéïro, de Fernambouc, & de
Saint-Vincent, dans des pots de terre pointus par le
bout, -qui'contiennent encore quelquefois beaucoup
d’humidité & d’ordures jointes au baume. Voyez
Baume. - - ' \
On trouve dans les boutiques deux elpeces de ce
fuc refineux ; 1 un plus limpide, de couleur pâle ou
jaunâtre, dune odeur agréable,■ d’un goût un peit
amer., .d’une confiftance. plus ou moins épaiffe félon
qu’il eft plus ou moins vieu x, approchant de celle •
de la térébenthine : c’eft le meilleur. L’autre eft plus
greffier-, blanchâtre, moins limpide, tenace , de la
confiftance du miel, d’une odeur moins fuave, d’un
goût amer, defagréable,avec une portion d’eau trouble
au fond ; cette efpece paroît falfifiée ou du moins
prife dans une mau vaife faifon, ou peut-être extraite
par la décoCiion des branches & de l’écorce de l ’arbre
c’eft pourquoi on ne l’eftime pas.
Lé ry , de Laët, Herrera, Linfchot, Jarrifc, de
Morais , Labat, Correal & autres, s’étendent beaucoup
fur l’hiftoire de. ce baume & de l’arbre qui le
produit;.mais on ne peut guere fe fier â des écrivains
qui;fe contredifent, &• qui n’étoient ni les uns
ni les autres gens du métier. Heureufement nous
avons un auteur capable. de nous éclairer fur cette
matière; .c’eft Marcgrave, dans fa defeription du :
Brefil imprimée en latin à Amfterdam en 1648 «2- :
folio. : . | , * -
. Il appelle l’arbre d’où découle ce fuc, copdiba. Il
éft afièzeleve, &. Labat lui donne au moins vingt-
deux _piés de haut ; fes racines font groffes & nom-
breufes ; fon tronc eft. droit, fort gros, couvert d’une
ecorce epaiffe-;. fon bois eft d’un rouge foncé- ;
fes feuilles en grand nombre font portées fur une
afiez grofle queue de la longueur d’environ 2 pouces.;
fes fleurs font à cinq petales : quand elles font
tombées, il leur fuccede des gouffes de la longueur-
eu doigt, arrondies & brunes, lefquelles étant mû-;
C O P
res, s’ouvrent auffi-tôt qu’on les preffe, & iaifient
lortir le noyau qu’elles contiennent, qui qft ovalaire
, de la groffeur & de la figure d’une aveline, dont
•lecorce extérieure eft une peau mince, noirâtre
.recouverte jufqu’à la moitié d’une pulpe jaune!, vif-
cjueufe, molle, qui a l’odeur des pois lorfqu’on les
ecrafe. L amande.qu’il renferme, bonne à manger,
& molle comme de la corne bouillie, fe brife aifé-
rnent entre les dents.
Cet arbre croît dans les forêts épaiffes qui font
au milieu des terres du Brefil ; il vient auffi dans 1 île de Maranhaon que nous écrivons Maragnan ,
& dans les des Antilles voifines.
Lorfqu’on veut tirer l’huilé de cet arbre, on fait
dans le tronc une profonde incifion perpendiculaire
de fix à fept pouces de longueur ; on gliffe enfuite
dans cette incifion un morceau de calebaffe pour
diriger l’huile balfamiqiie , & la faire tomber dans
une calebaffe entière : il découle fur le champ par
1 incifion une liqueur huileufe & réfineufe, qui eft
d’abord limpide comme l’huile diftillée de térébenthine
; elle devient enfuite plus épaiffe & d’un blanc
jaunâtre. Cette liqueur qui coule la première, fe
garde féparément comme la meilleure. Si on fait
cette incifion dans le tems convenable, dans un arbre
fort & fain, & qu’elle foit profonde, on dit que
dans 1 efpace de trois heures on retire jufqu’à douze
livres de baume. Cette incifion étant couverte auffi-
tot avec de la cire ou de l’argile , elle répand encore
fa liqueur refineufe en affez grande quantité,
une quinzaine de jours après.
affure que le tems le plus propre pour faire
l’incifion, eft le mois de Mars pour les arbres qui
fe trouvent entre la ligne équinoxiale & le tropique
du Cancer ; & le mois de Septembre pour ceux
qui font de l’autre côté de la ligne, c’e ft-à -d ire
entre elle & le tropique du Capricorne.
Les Menuifiers & Ébéniftes employent le bois .
de l’arbre pour leurs ouvrages, à caufe de fon rouge
foncé ; on s’en fert auffi pour la teinture , mais
je neA fais fi le bois de Brefil de Fernambouc eft
du même arbre qui produit le baume.
La différence qu’il y a entre le baume de Copahu.
& celui du Pérou, eft que ce dernier fe feche & fe
durcit plus aifément ; au lieu que le baume de Co-
pakune fait que s’épaiffir, & devenir d’une couleur
plus foncee fans fe durcir.
On le falfifîe fouvent avec des huiles de moindre
prix : on le contrefait par le mélange de l’huiîe dif-
tffiee de térébenthine avec de l’huile exprimée d?a*
mandes douces : on vend auffi fous fon nom la réfit*
ne la plus pure & la plus récente du Méleze ; il arrive
même qiielquefois en Europe déjà fophiftiqué ;
en un mot il n’eft pas facile d’en avoir de pur de la
première forte, & l’on fait que les épreuves pour
découvrir s’il eft véritable font allez fautives , du
moins l’art peut les rendre telles.
„ La Chimie nous inftruit que ce baume eft compofé
d’une huilë fubtile éthérée, & d’itne huilé groffiere
melee avec un.fel acide; c’eft de ces1 principes que
dépend fon efficacité.
Sa dofe eft depuis dix gouttes jufqu’à trente dans
quelque liqueur convenable, en .conferve, en déo*
faccharum, en pilules avec delà régliffe, ou diflou^
dans un jaune d’oeuf. On l’eraploye intérieurèment
& extérieurement..
Plufieurs auteur^ lui accordent des vertus admirables
à ces deux égards. Ils l’ordonnent intérieure*
ment dans lé feorbut , la dyffenterie, les fl.ux .de
ventre, les fleurs blanches , la gonorrhée , la néphrétique,
le crachement de fàng, la phthyfié. Fullér
le vanteauffi comme un excellent béchique poufdé-
terger les bronches , & rendre le ton aux poumons.
Mais toutes ces ordonnances ne font plus dé rifife
C O P
vis-à-vis des médecins qui ne font aucune attention
aux noms des malâdies, & qui ne confiderent que
leurs caufes. Comme ce baume éft âcre & échauffant
, s’il eft utile quelquefois, il nuit toûjours quand
on en ufe mal-à-propos & trop long-tems. Il irrité lés
tuniques délicates des premières voies, il met les humeurs
en mouvement, il-allume le fang & le porte
à l’inflammation ; c’eft pourquoi il faut ne le donner
qu’avec connoiffance, loin des repas, & en petites
dofes.
Son ufage externe eft dans les excoriations pour
confolider les plaies, les ulcérés, & corroborer les
parties nerveufes affeXées d’un commencement dé
paralyfie ou de rhûmatifme. On peut dans ce dernier
cas le mêler avec deux parties d’efprit-de-vin, & en
former un liniment ; mais on ne doit point l’employer
dans les plaies & ulcérés qui ne font pas fuffifam-
ment détergés, ni même à caufe de fon âcreté fans
le mélange d’autres fubftances onCtueufes»
Sa principale vertu vulnéraire eft de s’oppofer à
la pourriture des fucs qui font fournis par la fuppu-
ration, & qui découlent dans les plaies. Tout ceci
s’applique également aux baumes de la Mecque, de
Tolîu , du Pérou, &c. Si nous n’en pouvons faire de
grands éloges dans les maladies où l ’on les vante davantage
, du moins nous tâcherons d’amufer le lecteur
par leur hiftoire naturelle : n’eft-ce point encore
trop promettre ? Article de M. le Chevalier de Jau-
tOURT.
COPAIBA, voyei Copahu.
COPAL, f. m. (Phur.") gommeou réfine d’une odeur
àgréable, reffemblant à celle de l’encens, mais moins
forte, que l’on apporte'de la nouvelle Efpàgne, où
elle fort des incifions que l’on fait à l’écorce d’un
grand arbre', à-peu-près de la même maniéré que la
vigne rend une efpece de liqueur, quand on la coupe
dans le printems. Voye^ Gomme 6- Résine.
Les Indiens s’en fervent pour brûler fur leurs autels.
Chez les Européens, on s’en fert contre les enviés
de vomir ; èlle. eft échauffante & aromatique.
Elle eft fort rare ; lorfqu’elle eft bonne, elle eft d’un
beau jaune tranfparent, & fe fond aifément dans la
bouche ou au feu.
Au défaut de celle-ci, on en apporte d’une autre
efpece des Antilles , qui eft même prefque la feule
que les droguiftes connoiffent : elle fert principalement
pour faire du vernis. Voye^ V ernis. Chamb. '
COPALXOCOTL, tepeacenßuni, {Hiß. nat. bot. I
exotiqi) arbre dont il eft fait mention dans R a y , qui
nous apprend qu’il reffemble beaucoup au cerifier,
que fon fruit eft gluant, & que les Efpagnols l’ont
appelle par cette' raifôn cerafa gümmofà. Voye£ le dici,
de James & Rai.
COPARTAGEANT, adj. {Jurifpr.) eft celui qui'
partage une chofe avec un autre; dès heritiers, légataires
uriiverfels , & 'autres'copropriétaires , deviennent
copartageans lorfqu’ils procèdent à un partage
dé quelque bien commun qu’ils poffédoient par
indivis. Voÿe{ Partage. {A )
* COPEAU, f. m. {Menuif, Charp. & Tourneur i)
menu bois enleyé à l’inftfument par ces ouvriers,
lorfqu’ils donnent aux pièces lés formes convena-.
files. Les gens du commun en achètent par fâchées,
parce qu’il eft commode pour allumer le feu promptement.
Les marchands de Vin s’èn' fervent pour
éclaircir leurs vins qu’ils jettent deffus. Les Table- ’ j
tiers, Peigners, donnent lé même nom aux morceaux '
déchois plats, débités à la feie, menus & quarrés, &
prêts à être refendus en peigne. Voye\ Peigne.
CO PEC, f. m. {Comm.) monnpie d’or & d’argent
qui fe fabrique, & qui a cours eh Mofcovie.
Le copec d’or pefe quatorze grains aii titre de vingt-
un carats dix-huit trente-deuxiemes, & vaut une li-
vre dix - neuf fous huit deniers argent dé France. Le ■
C O P 175 i t0Pie> comme on le conçpit'&cilement, eft extrèiiié-
! ment petit. Son empreinte eft une partie des armes
■ du prince régnant, & de l’autre la lettre initiale de
. Ion nom.
| f °P fc d’argent eft oval ; il pefe huit grains au
titre de dix deniers douze grains, & vaut argent dé
: rf ncf ^eize deniers. Son empreinte eft la même que
celle du copec d or. • * ■
I C ? ü E jA r B exot.) arbre qui croît
dans 1 île de Saint - Domingue. On dit que fa feuille
peut fervir de papier, & que les Efpagnols en font
des cartes, & qu’il en découle une efpece de poix.
Rai & James.
, . COPENHAGUE, {Gèog. mod.) grande ville trèsr
bien rortmee, avec un port très-commode, capitale
du royaume de Danemark, fur la côte orientale dé 1 île de Seiland, la réfidence ordinaire des rois. Lon.
Jü r z J . lat. j j . 4/. !
. COPERMUTANT, f. m. {Droit canoniq.) il fe
dit de deux eccléfiaftiques qui fe réfignent réciproquement
leurs bénéfices.
C OP E R N IC , fyjièmè ou kypothefe de Copernic±
{Ordre Encyclop. Entendement, Raifort, Pkilofophie
ou Science , Science de la nat. Science du ciel, AJlron.)
c ’eft un fyftème dans lequel on fuppofe que le Soleil
eft en repos au centre du monde, & que les planètes
& la terre fé meuvent autour de lui dans des ellipses.
Voye{ Système & Planete.
Suivant ce fyftème, les cieux & les étoiles fonf
en repos, & le mouvement diurne qu’ils paroiffent
avoir d’orient en occident, eft produit par celui de
la Terre autour de fon axe d’occident en orient»
Voyei T e r r e , So l e il , Et o i l e , &c. -
Ce fyftème a été foutenu par plufieurs anciens,
& particulièrement par Ecphantus, Seleucus, Arif-
tarchus, Philolaiis, Cleanthes, Heraclides, Pon-
ticus , 6c Pythagore, & c’eft de ce dernier qu’il a
été furnommé le fyjlème de Pythagore,
Archimede l’a foutenu auffi dans Ion livre de gra-
horum areriot numéro : mais, après lui il fut extrêmement
négligé , & même oublié pendant plufieurs
fiecles ; enfin Copernic le fit revivre il y a z jo ans,
d’où il a pris le nom de fyjlème de Copernic.
Nicolas Copernic , dont le nom à préfent eft fî
connu , & dont nous avons fait l’hiftoire abrégée à
l’art. Astronomie, âdôp'ta donc l’opinion des Pythagoriciens
, qui ôte la Terre du centre du monde,
& qui lui donné non - feulement un mouvement
diurne autour de fon axe, mais encore un mouvement
annuel autour du Soleil ; opinion dont la fim-
plicité l’a voit frappé, & qu’il réfolüt d’approfondir,
II commença en conféquènce à obferver, calcu-
comparer, &c. & à la fin, après une longue &c
férieufe difcüffioji des faits, il trouva qu’il pôuyoit
non-feulemènt rendre compte de tous les phénomènes
& de tous les moUvemehs des aftres, mais même
faire un fyftème du monde fort fimple.
M. de Fontenelle remarque dans fes Mondes, qüe.
Copernic mourut le jour meme qu’ori lui apporta lé
premier exemplaire imprimé de fon livre : il ïeni-
ble, dit-il, que Copernic voulût éviter les contradictions
qu’alloit fubir fon fvftème. *
Ce fyftème eft aujourd’hui généralement fuivi
en France & en Angleterre, fur-tout depuis que Def-
cartes & Newton ont cherché l’un & l’autre à l’affermir
par des explications phyfiques. Le dernier de
ces philofqphes à fur-tout développé avec une nét-
feté admirable & une précifion fiirpreriante les principaux
points du fyftème de Copernic. A l’égard de
Defcartes , la maniéré dont il à cherché à l’expliquer
, quôiqu’ingénieufe , étoit trop vague pour
avoir long tems des feûateurs ; auffi ne lui en reftë-
t-il gùeres aujourd’hui parmi les vrais fa va ns.
En Italie il eft défendu de foûtenir le fyftème de