9^4 D E U accompliront fidèlement la lo i, & les malédictions
réfervees à ceux qui ©feront la tranfgreffer.
Ce livre fut écrit la quarantième année après la
{ortie d’Egypte dans le pays des Moabites , au-delà
du Jourdain. Expreflion équivoque qui a fait douter
fi Moyfe en étoit véritablement l’auteur, puifqu’il
eft certain que Moyfe n?a jamais paffé ce fleuve ;
mais les interprètes répondant quel’expreflion qu’on
a traduite par ces mots au-dela eft équivoque , &
peut-être également rendue par ceux-ci en-deçà. La
defeription de la mort de Moyfe qu’on y lit à la fin,
femble former une difficulté plus confidérable;
mais on croit communément que ce morceau fut
ajouté par Jofué ou par Efdras , dans la revifion
qu’il fit des livres facrés, ou plûtôt c’eft le commencement
du livre de Jofué , comme il fera aife de s en
appercevoir en comparant le premier verfet du livre
de Jofué , félon la divifion préfente, avec le
dernier verfet du deiitèronome. La mort de Moyfe
u’eft donc rapportée à la fin du deutèronome , que
par la faute de ceux qui ont fait la divifion de ce livre
d’avec celle du livre de Jofué qui y étoit joint
anciennement fans aucune divifion. Dans l’hébreu,
le deutèronome contient onze parafches > quoiqu’il
n’y en ait que dix dans l’édition que les rabbins en
ont donnée à Venife ; celle-ci n’a que zo chapitres,
& 955 verfets ; mais dans le grec, le latin, 8c les
autres verfions , le deutèronome contient 34 chapitres
, & 951 verfets. Mais ces différentes divifions
ne font rien pour l’intégrité du livre qui a toujours
été reconnu pour canonique par les Juifs 8c par les
Chrétiens. ( (?)
DEUTEROSE, f. f. ( Thèolog. ) c’eft ainfi que les
Juifs appellent leur mifne , ou fécondé loi.
Deuterofis en grec a la même lignification à-peu-
près que mifna en hébreu ; l’une 8c l’autre lignifient
fécondé, ou plûtôt itération. Eufebe accufe les Juifs
de corrompre le vrai fens des écritures par les vaines
explications de leurs deuterofes. S. Epiphane dit
qu’on en citoit de quatre fortes , les unes fous le
nom de Moyfe , les autres fous le nom d’Akiba,
les troifiemes fous le nom Dadda ou de Judà, &
les quatrièmes fous le nom des enfans des Afmonéens
ou Macchabées. Il n’eft pas aifé de dire fi la mifne
d’aujourd’hui eft la même que celle-là ; fi elle les
contient toutes, ou feulement une partie, ou fi elle
en eft différente. S. Jerome dit que les Hébreux rap-
portoient leurs deuterofes à Sammaï & à Hillel : fi
elles avoient cette antiquité bien prouvée , cela
feroit confidérable , puifque Jofephe parle de Sam-
meas , qui eft le même que Sammaï, au commencement
du régné d’Hérode. S. Jerome parle toûjours
des deuterofes avec un fouverain mépris ; il les re-
gardoit comme un recueil de fables, de puérilités,
d’obfcénités ; il dit que les principaux auteurs de ces
belles décifions font, fuivant les Juifs , Barakibay
Simèon, & Hilles. Barakiba eft apparemment l ’ayeul
& le pere du fameux Akiba, Siméon eft le même
que Sammaï, 8c Helles le même que Hillel. Voye.ç
f article M i S N A , Eufeb. in I f ai. I. v. 22. Epiphan.
heref. X X X I I I . n°. 9. Hieronim. in I f ai. VJ.Il. Jofephe.
antiq. Jud. lib XIV . chap. xvij. & lib. XV.
chap. 1. Calmet, DiSionn. de la Bible. ( G )
* DEUX, f. m. terme qui marque la colleftion
de deux unités ; c’eft le premier des nombres pairs,
& le fécond des caractères de l’Arithmétique : il fe
figure ainfi z . Voye^ B in a i r e .
DEUX POUR UN , f. m.(Hifi. nat. Ornithol. )
gallinago minima jive ténia Bell. Oifeau qui pefe environ
deux onces ; il a dix pouces de longueur depuis
la pointe du bec jufqu’à l’extrémité des pattes,
8c feulement huit pouces jufqu’aubout de la queue.
On a donné à cet oifeau le nom de deux pour un, parce
qu’il eft deux fois plus grand que la bécafiine. Le
D E U
croupion eft de couleur bleue 8c luifante comme celle
des plumes du dos de l’étourneau, 8c la pointe de
chaque plume eft blanchâtre ; les bords extérieurs
des longues plumes du dos ou des épaules font jaunes
, le milieu de la plume eft brun avec des taches
rouffes, 8c les bords intérieurs font d’un beau bleu
luifant, fans aucun mélange de couleur pourprée.
On voit fur le cou , du brun , du blanc , 8c du roux
pâle : les plumes du fommet de la tête font de couleur
noire , mêlée de roux ; 8c il y a au - deffus des
yeux une bande de couleur jaune pâle : la gorge eft
d’un roux pâle, avec des taches blanches & des taches
brunes : la poitrine 8c le ventre font blanchâtres
: il fe trouve entre les yeux & le bec une
tache noire. Le mâle ne différé de la femelle ,
ni par les couleurs, ni par la groffeur. On compte
dans chaque aile vingt-quatre grandes plumes ; les
dix premières font brunes, les dix fuivantes ont la
pointe blanchâtre , enfin les barbes extérieures des
trois dernieres font marquées de roux 8c de noir ,
en forme de ftries. La pointe des plumes qui recouvre
immédiatement les grandes plumes des ailes, eft
blanchâtre ; les autres petites plumes font entièrement
noires , à l’exception de la pointe qui eft en
partie rouffe 8c en partie noire. Le bec a près de deux
pouces de longueur ; la pièce fupérieure s’étend un
peu au-delà de l’inférieure, & elle eft vers la pointe
de couleur noire, 8c hériffée de petites rugofités ,
cependant l’extrémité eft liffe. Les pattes font dégarnies
de plumes jufqu’au-deffus du genou, 8c ont une
couleur verte peu foncée ; les doigts font entièrement
féparés les uns des autres ; celui de derrière
eft le plus court ; les ongles font noirs.
Cet oifeau fe nourrit d’infe&es ; il fe cache dans
les joncs, & il n’en fort que lorfqu’on l’approche
au point de le toucher, pour ainfi dire. Willughby,
Omit. Voye{ Oiseau. ( / )
D e u x , cheval à deux mains. Voye^ C heval ,
D onner, Appuyer , Pincer des deux. Voye^
ces mots.
* D eux coups , ( Rubanien ) fe dit par rapport au
galon, oh l’ouvrier doit marcher deux fois de fuite
les mêmes marches ; en voici la néceflité : fi Ton
ne marchoit qu’un cou p, les foies de la chaîne fe
montreroient à-travers la trame qui eft de fil d’or
ou d’argent ; ces foies font à la vérité couleur d’or
pour l’o r , & blanches pour l’argent ; malgré cette
conformité de couleur , elles ne laifferoient pas
de faire un mauvais effet fur l’ouvrage ; c’eft pour
l’éviter que l’on marche deux coups, & pour avoir
plus de brillant , par une plus grande réflexion
de lumière. Il faut s’expliquer mieux : ces deux
coups fuppofent quatre coups de navette , c’eft-à-
dire deux coups chaque pie ; le troifieme de ces
quatre coups étant femblable au premier , puifque
c’eft la même marche qui lui donne l’ouverture , il
faut de néceflité que ce troifieme coup vienne avoi-
finer le premier en fe rangeant dans fa même duite,
voyei D u i t e ; recevant un nouveau coup de battant
, ils fe ferrent mutuellement, 8c produifent plus
d’éclat fur l ’ouvrage.
D e u x p a s . Voyei E f f i l é s .
DEUX-PONTS ou ZUEBRUCK, ville d’Allemagne
au duché de même nom. Elle eft fituée fur
l’Erbach, dans le cercle du bas Rhin. Long. 26. G.
lat. 4 e). 20.
DEUX-UN, en termes de Blafon , fe dit de la dif-
pofition ordinaire de trois pièces en armoiries, dont
deux font vers le chef 8c une vers la pointe, comme1
les trois fleurs-de-lis de France.
Cotereau, à Tours, d’argent à trois léfards mon-,
tant de fynople. ( V')
DEUXENIERS , f. m. pl. {Hiß. mod.) chez les
Anglo-faxons, étoient des hommes évalués à zoo
D I X
fchelins. Voyeç DoüzENiERS. Ces hommes étoient
de la plus baffe claffè : car qu'eft-cé que zoô fche-
Üns ? & lorfqu’on en avOit tué un, l’amende étoit
de trente fchelins, c’eft-à-dire fix piaftres. Nous li-
fons dans les lois d’Henri I. qui vivoit àu commencement
du douzième fiecle , de Twhindi ho minis
interfecti wera débet réddi fecundum l ’cgern ; ce
font fes paroles. Obfervèz que ce n^étoit pas là une
lôi nouvelle, mais là confirmation d’une loi plus
ancienne faite fous lé régné du roi Alfred, qui vi-
voit à la fin du neuvième fiecle. Chambers. (G\
* DEXICRÉONTIQUE, (Myth.) furnom de V énus
: elle fut ainfi appellée, félon les uns, d’un De-
xicréonte charlatan, qui guérit par des enchantemens
8c des focrifices les femmes de Samos du trop de dévotion
qu’elles avoient pour Vénus, 8c de la fureur
avec laquelle elles s’abandonnoient aux afitiôns par
lèfquëlles cette déeffe libertine veut être honorée.
En mémoire de cè prodige, & pour dédommager
Vénus, on lui éleva une ftatue qu’on appellâ la Vénus
de Dexicréonte. D ’autres difent que le Dexi-
cïéonte dont la Vénus porta le nom,fut un commerçant
, qui ne fachant dequoi charger fon vaiffeau
qui avoit été porté dans l’île de Chypre, confulta la
aéeffe, qui lui confeilla de ne prendre que de l’eau.
Le pieux Dexicréonte obéit ; il partit du port avec
les autres marchands, qui ne manquèrent pas- de le
plaifanter fur fa cargaifon. Mais le ciel les en punit
bien féverement : à peine lés vaiffeaux furent-ils en
pleine mer, qu’il furvint un calme qui les y retint
tout le tems qu’il falloit à Dexicréonte pour échanger
fon eau contre les précieufes marchandifes de
fes railleurs. Dexicréonte retourna plus riche 8c plus
dévot que jamais à Samos, oii il remercia la déeffe
de fa bonne infpiration en lui élevant une ftatue. Il
n’eft pas nécèffaire que nous avertiflïons notre lecteur
de ne pas trop croire cette hifto ire-là; car nous
aurions mis beaucoup plus de férieux encore dans
notre récit, qu’il n’en feroit pas plus vrai.
DEXTRAIRES , f. m. pl. (.Jurifpr.) On appelle
ainfi à Montpellier les arpenteurs, à caufe- d’une
mefure nommée dextre dont ils fe fervent pour me-
furer les terres. Voye7 Defpeiffes, tome III. tit. iij.
du compoix terrier , fect. j . n. 8. (^ )
D EX TR E , adj. terme de Blafon: on dît le côté
dextre 8c le côté fenexire de l’écu, 8c non pas le droit
8c le gauche.
DEXTRIBORD, (Marine.) voye{ S ïR lB O R D .
(■ Z)D
EXTROCHERE, f. m. terme de Blafon qui fe
dit du bras droit qui eft peint dans un écu, tantôt
tout nud, tantôt habillé, ou garni d’un braffelet ou
d’un fanon, quelquefois armé ou tenant quelque
meuble ou piece dont on fie fert dans les armoiries.
Ce mot vient du latin dextrocherium , qui fignifie
un braffelet que l’on portoit au poignet droit, dont il
eft parlé dans les a&es du martyre de fainte Agnès,
& dans la vie de l’empereur Maxime. On met quelquefois
le dextrochere en cimier. Menet. Çr Dictionn.
de Trév. ( V )
D E Y , fub. m. (Hifl. mod J) prince fouverain du
royaume d’Alger, fous la protection du grand-fei-
gneur.
Vers le commencement du xvij. fiecle, la milice
turque entretenue à Alger pour garder ce royaume
au nom du grand-feigneur, mécontente du gouvernement
des bachas qu’on lui envoyoit de Confianti-
nople, obtint de la porte la permiflîon d’élire parmi
les troupes un homme de bon fens , de bonnes
moeurs, de courage, 8c d’expérience, afin de les
gouverner fous le nom de dey y fous la dépendance
du fultan, qui envoyeroit toûjours un bacha à Alger
pour veiller fur le gouvernement, mais non pour y
préfider. Les mefintelligençes fréquentes entre les
D î A
<àeys 8c les bâchas ayant caufé plufieurs troubles,
Ali Baba, qui fut élu dey en 1710, obtint de la porte
qu il n’y aurait plus de bacha à Alger, mais que le
dey feroit revêtu de ce titre par le grand-feigneur.
Depuis ce tems-là le dey d’Alger s’eft regardé comme
prince fouverain, & comme fimple allié du grand-
feigneur , dont il ne reçoit aucun ordre, mais feulement
des capigis hachis ou envoyés extraordinaires,
lorfqu’il s’agit de traiter de quelqifiaffaire. Le dey
tient fa cour à Alger ; là domination s’étend fur trois
provinces ou gouvernemens fous l’autorité de troi9
beys ou gouverneurs généraux qui commandent les
armées. On les diftingue par les noms de leurs gouvernemens,
le bey du Levant, le bey du Ponant ÿ 8t
le bey du Midi. Quoique le pouvoir foit entre les
mains du dey, il s’en faut bien qu’il foit abfolu ; la
milice y forme un fénat redoutable, qui peut deftituer
le chef qu’elle a élu , & même le tenir dans la plus
étroite & la plus fâcheufe prifon, dès qu’elle croit
avoir des mécontentemens de fa part. Emmanuel
d’Aranda en donne des exemples de faits qu’il a vûs
au tems de fa captivité. Ainfi le dey redoute plus
cette milice, qu’il ne fait le grand-feigneur.
Le nom de dey fignifie en langue turque un oncle
du côté maternel. La raifon qui a engagé la milice turque
d’Alger à donner ce titre au chef de cet é tat,
c’eft qu’ils regardent le grand-feigneur comme le
pere, la république comme la mere des foldats, parce
qu’elle les nourrit 8c les entretient, 8c le dey comme
le frere de la république', & par conféquent comme
l’oncle maternel de tous:ceux qui font fous fa domination.
Outre l’âge, l’expérience, & la valeur néceffai-
res pour être élu dey, il faut encore être Turc naturel
, 8c avoir fait le voyage de la Mecque. Il n’a ni
gardes ni train confidérable; il préfide au divan, 8c
l’obéiffance qu’on lui rend eft ce qui le diftingue le
plus. Les Turcs l’appellent ordinairement denletli ,
c’eft-à-dire l’heureux, le fortuné. Son fiége eft dans
un angle de la falle du divan, fur un banc de pierre
élevé d’environ deux piés qui régné le long de trois
côtés de cette falle. Il y a auflï à Tunis un officier
nommé dey, qui commande la milice fous l’autorité
du bacha. La Martiniere. Mém, du chevalier d’Arvieux»
■ I
DEZ , f. m. voye^ DÉ.
DEZIZE, (Gèog. mod.') ville d’Egypte fur le Nil
proche le Caire. Long. 49. /o. lat. 28. 64.
D I
D I , DIS, (Gramm.) particule ouprépôfition in*
féparable, c’eft-à-dire qui ne fait point un mot toute
feule, mais qui eft en ufage dans la compofition de
certains mots. Je crois que cette particule vient de
la prépofition S'ia., qui fe prend en plufieurs lignifications
différentes, qu’on ne peut faire bien entendre
que par des exemples. Notre di ou dis fignifie plus
louvent divifion ffèparation , difiinciion, diflraction j
par exemple, paroître, difparoitre, grâce, difgrace ,
parité, difparitè. Quelquefois elle augmente la lignification
du primitif ; dilater, diminuer , divulguer, difo
fimuler , dijfoudre. ( F )
* D I A , f. f. (Myth.) déeffe connue des Romains,’
honorée des Phliafiens, des Sicyoniens, 8c particulièrement
des Vocontiens, anciens peuples des Gaules.
On n’en fait rien de plus : la cçnjeôure la plus
vraiffemblable, c’efl: que c’eft la même que Ops ou
Cybele. Voye[ C y b e l e .
D i a , ( Pharmac. ) propofition greque que les anciens
médecins employoient très-louvent dans la dénomination
d’un grand nombre de préparations pharmaceutiques.
Elle répond à Vex 8c au de des Latins,
8c au de des François; ç^’eft ainfi que pour dire la pou: