lire de tranfport dans les maladies ardentes, &c.
Voyez Peau. Chambers. . ■ ■ . . •
La confédération de la couleur des urines ne doit
jamais être négligée par le médecin, fur-tout dans
les maladies aigues , lorfqu’il veut établir exactement
fon diagnoftic. Voye^ Urine.
La couleur des y e u x , celle de la langue, celle des
on«les même , rourniffent quelquefois des fignes
très-décififs. OEil , Langue, Ongles.
C ouleur , terme de Blajbn. Ce mot fert à faire
une des principales défignations des pièces de l’ecu.
On n’admet que cinq couleurs , gueules , azur , fyno-
p le, le fable, & le pourpre, qui eft mélangé d’azur
& de gueules. On ne doit point mettre couleur fur
couleur, non plus que métal fur métal. (V )
C ouleur favorite, ( Jeu.) Au médiateur eft
une couleur qu’on tire au hazard dans le jeu entier,
pour lui attacher certains privilèges, comme d’avoir
la préférence à joiier de cette couleur, quoiqu on
ne demande, fi l’on ne joiie , ni médiateur, ni finis
prendre, qu’après un autre; & quoiqu’on ne joiie
l ’un de ces deux jeux qu’après qu’on les auroit voulu
jouer en couleur fimple. C’eft la première tirée qui
eft couleur favorite, fans qu’il y ait aucun choix pour
cela. Par exemple , fi on a tiré un coeur, le coeur
fera couleur favorite pendant toute la reprife, & ainfi
des trois autres couleurs, fi on amenoit une d’elles.
COULEVRINE & DEMI-COULEVRINE, f. f.
{Art milité) eft une piece d’Artillerie d’environ io
pies 6 pouces. On appelloit autrefois cette forte de
piece demi-canon de France. Elle porte ordinairement
i6 livres de balles, & elle pefe environ 4100
livres.
Il y a des coulevrines plus longues, entr’autres celle
qui eft appellée coulevrine de Nancy, parce qu’elle a
été fondue dans cette v ille, qui a près de 12 piés de
longueur, & qui chalfe un boulet de 18 livres.
Ou a prétendu que cette piece avoit plus de portée
que les autres moins longues ; mais M. Belidor
rapporte dans fon cours de Mathématique, que l’expérience
a fait voir qu’on fe trompoit à cet égard,
puifqu’au contraire fa portée eft plus petite. (Q)
COULEUVRE, f. f. colüber, ( Hiß. nat. çoolog.)
On a donné ce nom à plufieurs efpeces de ferpens
qui fe trouvent en différens pays. Quelques auteurs
en ont même fait une dénomination générale & fy-
nonyme à celle de ferpens , ferpula, anguis, &c.
Nous appelions communément du nom de couleuvre,
la plus grande efpece de nos ferpens ; c’e ft , pour
ainfi dire, notre ferpent domeftique. Il y a une autre
efpece qui porte le nom de couleuvre d collier.
Voyez la defeription de l'un & de Vautre au mot SERPENT.
( / )
* Couleuvre , (Mytk.) reptile confacré à Efcu-
lape qui s’étoit caché plufieurs fois fous cette forme,
& adoré à Rome & dans Epidaure, oit on lui
éleva des temples.
Couleuvre , (Bois de) f, m. Botaniq. exot. Le
bois de couleuvre, ou le bois couleuvre, en latin li-
gnum colubrimum des boutiques, eft un bois des Indes
orientales, ou plutôt une racine ligneufe, dure,
compare , pefante , de la groffeur du bras, d’un
goût âcre & amer, fans aucune odeur. Cette racine
eft couverte d’une écorce de couleur de fer,
parfemée de taches cendrées ; on nous l’apporte des
îles de Soloo & de Timoo : il eft bon de la con-
noître.
Commelin affure que la noix vomique & le bois
de couleuvre prennent naiffance du même arbre ; mais
Herman prétend au contraire que cette noix tire
fon origine d’une toute autre plante. Lequel faut-il
croire ? Peut-être qu’ils difent vrai tous les deux, &
qu’on nous apporte diverses efpeces de noix vomiqués
plus ou moins groffes , qui viennent d’arbres'
différens.
Quelques louanges que certains auteurs ayent donné
à ce bois contre la morfure des ferpens , les
vers & la fievre quarte, le doûeur Antoine de Heyde
a découvert par les obfervations , qu’il avoit une
vertu fomnifere, alfeôant les nerfs, caufant le tremblement
& la ftüpeur : qualités très-vénéneufes dans
un végétal, qui doivent en faire rejetter l’ufage. En
vain répondroit-on qu’il ne faut s’en fervir que lorfqu’il
eft vieux ; le meilleur eft de ne s’en point fervir
du tout, & de le bannir de la Pharmacie, comme un
remede dangereux, parce que le plus grand bien
qu’on en puilfe attendre, c’eft que par le hafardcde
la vétufté il ne produife aucun mauvais effet : la
pratique de la Medecine court affez d’autres hafards
fans celui-là. Par M. le Chevalier DE JAU COU RT .
Couleuvre , machine finguliere dont les Caraïbes
fe fervent pour exprimer & fépàrer le fuc du
magnoc. C ’eft une efpece de panier à-peu-près de
la forme d’une chauffe ou gros boyau long de cinq
à fix piés fur trois pouces & plus de diamètre ; il eft
tiffu de façon qu’il prête & s’élargit à proportion de
la quantité de lubftance qu’on y m et, fans pour cela
que les aiguillettes d’écorce dont il eft conftruit, s’écartent
les unes des autres ; il ne peut cependant
s’étendre en largeur-, qu’il ne diminue confidérable-
ment en longueur. A la partie fupérieure , qui eft
toûjours ouverte, eft une efpece d’anfe très-forte ,
fervant à lefufpendre à quelque chofe de folide au
haut de la café ; l’extrémité inférieure eft fermée, fe
terminant en pointe, au bout de laquelle eft une
forte boucle de la même matière que tout le refte de
cette forte de panier. V. MaGnoc.
Ufage de la couleuvre. On la remplit de rapure de
magnoc, qu’un Sauvage preffe & refoule de fa main
autant qu’il le peut. On conçoit par ce qui a été dit,
que dans cette aftion du Sauvage la couleuvre doit
s’élargir, & par conféquent diminuer de longueur.
Lorfqu’elle eft totalement remplie >, le Sauvage la
fufpend par l’anfe au milieu de la c.afe : cela fait, il
met un bâton dans la boucle inférieure ; & le paf-
fant entre fes jambes par-deffous fes feffes, il s’abandonne
deffus , pour faire porter à la couleuvre tout
le poids de fon corps, de façon qu’elle eft contrainte
de s’allonger en diminuant de diamètre ; & la rapure
de magnoc qu’elle contient, fe trouve pour lors tellement
refferrée & comprimée , que le fuc s’en
échappe & tombe à terre. Lorfque le Sauvage s’ap-
perçoit qu’il ne découle plus rien, il décroche la
couleuvre y & en retire la rapure qu’il fait cuire fur
une platine , pour en former la caffave dont il fe
nourrit.
La tradition n’a point tranfmis chez les Caraïbes
le nom de l’inventeur de la couleuvre ; cela n’a rien
d’étonnant, puifque nous ignorons aujourd’hui l’auteur
de ces utiles machines qui préparent le grain
dont nous faifons l’offentielde notre fubfiftance. Art.
de M. le Romain.
COULEUVRÉE, f. f. bruyonia, (Hijl. nat. bot.)
genre de plante à fleur monopétale, faite en forme
■ de cloche ouverte & découpée ; le calice l’enveloppe
ordinairement de façon qu’on ne peut pas l’en
féparer. Il y a des fleurs ftériles qui n’ont point d’embryon
, & des fleurs fécondes portées par un embryon
qui devient dans la fuite une baye ronde ou
ovoïde, dans laquelle il y a des femences arrondies.
Ajoûtez au caractère de ce genre, qu’il y a des vrilles
par lefquelles la couleuvret■ s’attache comme avec
des mains. Tournefort, injl: rei herb, Voye{ Plante.
| ^ COULIERES , terme de Riviere ; pièces de bois
I placées fur un train, & fervant à tenir fa branche
en état.
COULIS, f. m. en Bâtiment, eft du plâtre gâché
clair, pour remplir les joints des pierres, & pour les
ficher. {P)
C oulis , (Cui/ine.) eft une efpece dé purée ou
jus tiré par expreffion à-travers un vaiffeau percé de
trous , ou quelque linge, qu’on répand ou fur la
îfoupe, ou fur un ragoût, ou fur une piece rôtie ,
Gc. Il y a des coulis gras & maigres, des coulis de
légumes, &c.
* COULISSE, f. f. ( Art méch. (S* Gramm.) c’eft
en général une rainure ou profondeur étroite, pratiquée
longitudinalement dans un corps, pour contenir,
aider, & diriger le mouvement d’un autre,
dont une partie failiante fe place dans cette profondeur.
CO UL ISSE (mouvement de) , Anatomie. Comme il
y a dans les Arts cent chofes qu’on nomme coulijfes ,
parce qu’étant appliquées l’une fur l’autre, ou l’une
contre l’autre, on peut les faire couler & mouvoir,
en les tirant, les allongeant, les hauffant, les baif-
fant, ainfi qu’on en peut voir quelques exemples dans
les articles fuivans ; on appelle en Anatomie dans
notre langue le mouvement de couliffe, celui qui fe
fait lorfqu’un os gliffe fur un autre dans l’articulation
ligameriteufe lâche : par exemple, la circonférence
de la tête ronde du radius qui gliffe de cette maniéré
dans la cavité qu’on remarque à la partie du cubitus
qui lui répond, eft un mouvement de coulijfe.
Quelque multipliés que foient les noms grecs des
articulations, on ne fauroit les accommoder avec
toutes celles qui fe préfentent dans le corps de l’homme,&
qu’a découvert de nos jours une anatomie plus
éclairée que n’étoit celle des anciens. L’articulation
du radius avec le cubitus, celle du même os avec
l’humerus, l’articulation de la fécondé vertebre avec
la première, l’affemblage des os du tarfe & du carpe
, &c. ne peuvent être comprifes dans les noms
grecs des articulations.
Des modernes qui ont fenti cette difficulté, n’o-
fant pas cependant abandonner ce langage, ont tenté
d’ajouter dans le même goût de nouvelles fubdi-
vifions aux anciennes ; mais bien loin de nous éclairer
par ce fecours , ils ont rendu la matière plus
abftraite & plus obfcure.
Quand nous pouvons trouver dans notre langue
des mots qui expriment bien les chofes que nous
voulons peindre, il eft inutile d’en tirer d’une langue
étrangère, qui foient équivoques ,.moins connus
, & moins intelligibles ; & quand notre langue
en manque, il faut en adopter de ceux des Arts, ou
en créer qui dénotent le plus, précifément qu’il eft
poffible ce que nous voulons caraâérifer ; car à me-
iure que les Sciences fe perfeélionnent, elles demandent
de nouveaux mots.
Dans le xvj. fiecle, l’Hiftoire naturelle étoit fi peu
connue parmi nous, qu’on n’avoit pas même encore
de terme pour défigner un curieux qui s'attachait
à cette partie de la Phyfique, & qu’on inventa pour
lors le nom de naturalijle, dont Montagne n’ufa qu’en
le foûlignant ; il ne devinoit pas qu’un jour notre
langue feroit forcée de forger mille nouvelles ex-
prelfions, pour expliquer les fecrets de cette fcience
& les découvertes qui s’y feroient. Article de M. le
Chevalier de J AU COURT.
Coulisse, {Théâtre Lyrique.") rainure faite au
plancher du théâtre , dans laquelle eft enfermé un
chaffis de décoration qui y coule. On donne auffi ce
nom à des entaillures, pratiquées dans de gros che-
' vrons pofés horifontalement'à huit piés en-deffous
du théâtre , qui foûtiennent les faux chaffis fur lef-
quels font pofés les chaffis, & dans lefquelles ils coulent.
Voyt{ Faux-chassis»
Pendant le tems qu’un chaffis avance fur le théâtre
, celui qui étoit ou devant pu derrière coule endedans,
& c eft ainfi que fe font en même tems les
changemens de décoration par le moyen d’une trèç-
belle machine. Voye^ Changement.
On appelle auffi improprement de ce nom lé chaffis
même. Voye[ Châssis. L’a&rice s’appuie fur la
couliffe lorfqu’elle eft accablée de douleur, comme
dans la feene de Médée & d’Eglé de l’opéra de
Thefee. On fe fert auffi du même mot pour défigner
1 efpace qui eft d’un chaffis à l’autre ; un aôeur entre
fur le théâtre par la fécondé couliffe, & il en fort
par la cinquième-, félon l’état de la feene.
Au théâtre de l’opéra de Paris , il n’y a que fix
coulijfes ou chaffis de. chaque côté du théâtre ; par
conféquent il n’y a jamais, que les fix premiers chaffis
de chaque côté qui changent par le moyen du
contrepoids. Le changement des autres parties fe, fait
à la main, Manoeuvre.
Les coulijfes ou rainures font d’un très-grand inconvénient
à ce théâtre , elles avancent beaucoup
plus que les chaffis en-dedans, & hprs, du théâtre ;
& cela paroît indifpenfable jufqu’à ce que leur forme
fuit changée , parce qu’il faut néeeffairement
qu’on puiffe, luivant les occafions, élargir ou rétrécir
le lieu de la feene ; que d’ailleurs la coulijfe qui
avance laiffe la partie de la rainure qu’elle a occupée
vuide hors du théâtre, & que celle qu’on retire
laiffe vuide auffi celle qu’elle oçcupoit fur le devant.
Ces rainures, qu’on ferme le plus vîte qu’on le peut,
ne le font prefque jamais affez vite ; enforte que les
danfeurs & les autres exécutans font expofés à chaque
inftant à mettre le pié dans ces ouvertures, fe
bleffent, prennent des entorfes, &c. Il feroit aifé de
trouver des moyens pour prévenir ces inconvéniens,
qui aflurément ne font pas fans remede. Lorfque
rhumanité parle , l’art fait trouver des reffourèes
pour obéir. {B)
Coulisse , en termes de Formier, c’eft une rainure
qui régné intérieurement tout lç long de ia forme
brifée, pour recevoir la çlé qui doit écarter fes deux
parties. Voyt{ les Pl. du Cordonnier-Bottier.
C oulisse, {Horjog,) piece; d’une montre; c’eft
une portion de zone (fig. 46. Ç. PL. X . dé Horloger.}
d’environ 180 degrés, fixée fur la platine de deffus
au moyen de deux vis. Pour qu’elle foit bien placée ,
il faut qu’elle le foit concentriquement au balancier.
Son ufage eft de contenir le rateau dans la pofi-
tion requiie , pour qu’il puiffe fe mouvoir circulai-
rement, & avoir un engrenage confiant avec la
roue de rofette. Pour cet effet, cette couliffe porte
un filet circulaire, qui entre dans une rainure pratiquée
dans le rateau. H eft d’une grande çonféquence
qu’il n’y ait aucun jeu dans cet ajuftement, car s’il y
en a lorfque l’on tourne la roue de rofette, le rateau
fera pouffé tantôt d’un côté, tantôt de l’autre ; & fa
pofition devenant incertaine, il fera impoffible que
le reffort fpiral puiffe jamais être courbé de façon à
être çonftammenf au milieu de fes chevilles. Voyc^
Rateau, Rosette, Platine de dessus, & la
fig. Sx. même Planche. {T)
Coulisse , ( Hydraulique. ) rainures faites dans
les dormans , par le moyen defquelles on leve les
chaffis des corps de pompe, pour en vifiter les brides
& les cuirs. Voy<i Dormant. {K,)
Coulisse de Calée, terme dé Imprimerie, c’eft
une planche dubois plat, de deux ou trois lignes d’é-
paiffeur, plus longue que large, & d’une grandeur
proportionnée au corps de ealée auquel la coulijj*
-eft deftinée ; elle a un manche de quatre pouces de
long pris dans le même morceau de bois, & plus large
à fon extrémité qu’à fon origine : elle fert de fond
poftiche à la galée, fur lequel fe pofent & fe lient les
pages, & elle donne la commodité , en la tirant du
corps de la galée, de tranfporter les pages liées fur