qu’un cheval change de main en travaillant fur fes
roltes en forte que divifant la volte en deux il change
de main, ÔC part fur une ligne droite pour recommencer
une autre volte. Dans cette forte de manège
les écuyers ont coutume de dire, coupe{ , ou coupe£
le rond. Poyer Vol're. (V )
C oupiîr un Cheval, 1'oye^ Châtrer {Murc<
1 «
On dit : On a été obliger aie couper ce cheval, parce
qu'il ruoit 6' mordoii\ C ’eft un excellent remede contre
ces v iccs. Les rouflins font ordinairement entiers,
nori coupes.
•Couper les oreilles , voyeç BretAUDER.
Couper , à la Monnaie. Lorfque les lames, foit
d’o r , d’argent, ou de billon, ont pafl'é firffiiamment
par les laminoirs & au recuit, & que ces lames font
de l’épaifleur convenable à l’efpece que l’on veut
fabriquer, on en coupe avec un infiniment appellé
coupoir (yoye^ Coupoir) des morceaux ronds en
forme de palets unis, à-peu-près du même poids des
efpeccs à fabriquer, at>pellés flancs. Voyeç Flancs.
Cette manutention elt appellée couper les lames en
fanes.
Couper Carreaux, terme a ancien monnayage;
c’étoit réduire les lames de métal en carreaux avec
les cifoirs. Voye{ Carreaux.
Couper , v. aél. (Orfév. Gray. &c.) c’eft exécuter
avec le burin, réchope, &c. en creux ou en relief,
les différens ornemens des ouvrages , qu’on dit
être bien ou mal coupés, félon que l’ouvrier eft habile
ou mal-adroit.
. C ouper, Trancher, en Peinture, (e dit d’une
couleur forte & v iv e , lorfqu’elle eft mife près d’une
autre fans aucun adoucifl'ement. Les couleurs qui fe
coupent ou qui tranchent fans aucun paflage, produisent
un effet defagréable. {R)
C ouper les Cheveux , ( Perruquier. ) Le Perruquier
habile, en ôtant les cheveux de la tête avec
des cil'eaux, a loin de les prendre par petites parcelles
appellées meches, & d’en couper peu à la fois afin
qu’ils fe trouvent plus égaux par la tête , & qu’il fe
fa fie moins de déchet.
C ouper, (Venerie.) fe dk d’un chien Iorfqu’ii
quitte la voie de la bête qu’il chaffe , qu’il fe fépare
des autres, & qu’il la va chercher en coupant les
devants pour prendre fon avantage ; défaut auquel
on doit prendre garde pour n’en pas tirer de la race.
On dit, ce chien ne vaut rien , il ne fait que couper.
: Couper , terme de Jeu ; c’eft divifer le jeu de cartes
en deux parties ; ce qui fe fait par un des joiieurs,
après que celui qui a la main a mêlé. La partie qui
«toit defliis fe met défions, & celle qui étoit deffous
Se met defliis. Il ne faut point couper une carte.
C ouper la Balle , (jttu de Paume.') c’eft la frapper
avec la raquette inclinée; ce qui la faifant tourner
de haut en bas relativement au côté de celui qui
-Fa coupéeelle ne fait point de bond quand elle vient
à tomber à; terre, ou n’en fait que très-peu, & trompe
toûjours le joiieur inexpérimenté en le faifant
faux, c’eft-à-'dire en fe jettant après le bond ou à
•droite ou à gauche, ou même en avant, au lieu que
le bond devroit être en arriéré. Cela vient de la maniéré
dont la balle tourne quand elle eft coupée , &
de la maniéré dont le carreau lui fait obftacle quand
elle tombe, l’obftacle qu’il lui fait quand elle eft coupée
, eft précifément en fens contraire de celui qu’il
lui feroit fi elle ne l’étok pas.
Couper les D é s , terme de Jeu ; c’eft en retirant
-le cornet leur donner en arriéré une impulfion, qui
compenfe celle qu’ils ont reçue pour aller en avant,
enforte qu’en tombant fur la table ils y reftent fans
fe mouvoir.
Couper , (Blafon.) fe dit de l’écu ; c’eft le divifer
en deux parties égales, par une ligne horifontale
ou parallèle à la fufée» Il eft coupé de gueules & de
fable.
COUPERET, f. m. (Tailland. & Cuiflne.) infiniment
de gros acier que fabriquent les Taillandiers :
la lame en eft allez bien repréfentée par un quart
d’ovale ; c’eft la portion curviligne qui eft le taillant.
Le dos en eft très-fort & très-épais. Le manche
en eft ou de fer ou de bois. On s’en fert dans les
cuifines & les boucheries pour hacher les viandes. *
Couperet , terme d'Emailleur, eft une forte d’outil
d’acier dont ces ouvriers fe fervent pour couper
les canons ou filets d’émail, à-peu-pres comme le
diamant fert aux Vitriers & aux Miroitiers pour le
verre & pour les glaces. Il eft fait ordinairement d’une
vieille lime applatie & tranchante par un côté ;
ce qui lui a fait donner aufli le nom de lime. Voye{
Email , & la fig. G. Plan. II. de l'Emaillcur en perles
jM I
COUPEROSE, f. f. (Minlralog.) efpece de vi-
triol. Voyeç ViTRIOL.
COUPE-TÊTE, (Jeu.) jeu d’enfans qui confifte
à fe courber & à fauter les uns par-deffus les autres.
COUPEUR,f. m. voye{ Cardeur.
Coupeur de Po il , che{ les Chapeliers, eft un
ouvrier qui coupe le poil de deffus la peau des cal-
tors , des lapins, &c. avec des cifeaux ou avec une
efpece de couteau, afin de pouvoir l’arçonner &
l’employer à faire des capades. Voyez l'article Chapeau.
Coupeur , ou Çoupeuse , f. f. lorfque ç ’eft une
femme, ( Fonte de la dragée au moule. ) eft l’ouvrier
qui fépare les dragées de la branche ou jet commun
à laquelle les dragées moulées tiennent au fortir du
moule ; ce qui fe fait avec les tenailles tranchantes.
Voyei T enailles tranchantes , & l'art. Fonte
de la Dragée au moule.; Sx A , fig. z . PL. de la
Fonte des dragées au moule , qui repréfente une ouvrière
qui coupe.
COUPIS, f. m. (Comm.) toiles de coton à carreaux
de huit aulnes de long, fur trois quarts à cinq,
fix de large. Elles viennent particulièrement de Bengale.
Voye£ les diclionn. du Comm. & de Trév.
COUPLAGE, f. m. terme de Riviere; c’eft une partie
d’un train: il y en a feize daqs un train.
COUPLE, f. m. quand on parle de l’efpece humaine
; f. f. quand on parle des autres efpeces d’animaux
ou des êtres inanimés. Il fe dit en général de
deux ôbjets pris ou confiaérés enfemble.
Couple , f. m. {Marine.) On appelle couple les'
côtes ou membres d’un navire , qui étant égaux de
deux en deiix, croiffent ou décroiffent couple à couple
également à mefure qu’ils s’éloignent du principal
ou maître couple, qui eft celui du vaiffeau qui a
le plus de capacité. On lé nomme aufli maître ga-
bari. Voye f G AB A R i. (Z )
Couples ou Fermures , {Marine.) ce font deux
planches du franc bordage entre chaque préceinte.
Le couple d’entre les deux plus hautes préceintes
doit être placé enforte que les dalots du haut pont y
puiffent être percés convenablement ; & la plus baffe
planche de ce couple où font les dalots , doit être de
la même largeur qu’une des préceintës entre lefquel-
les elle eft pofée. L’autre planche qui eft fur cette
première doit, en cas que le vaiffeau ait deux batteries
, avoir autant de largeur qu’il eri faut aux fa-
bords , fans qu’on foit obligé de toucher aux préceintes
ou à fa lifle de vibord. Si le vaiffeau a trois
batteries-, il faut préndre d’autres mefures. Mais en
général on ne peut pas donner de réglé certaine
pour les couples ou fermures- cela dépend dugabari.
Voyei BoRdaGËS. {Z)
C ouple , f. m. ( Venerie-.) e’eft l’attache de cuir &
de fer dont on affemble deux chiens.
Coupler
Coupler les chiens, c’eft les attacher deux à deux
avec un couple.
Couple, f. m. en terme de Blafon, eft un bâton
d’un demi-pié auquel pendent deux attaches dont
on fe fert pour coupler les chiens. ( V )
COUPLÉ, adj. terme de Blafon, le dit des chiens
de chaffe liés enfemble, aufli bien que de quelques
fruits.
Philippe de Billy, à Paris, d’argent au chevron
de gueules accompagné de trois glands & de trois olives
de fynople, un gland & une olive couplés & liés
de gueules. ( V )
COUPLER UN TRAIN, terme de Rivière ; c’eft
en raffembler les parties : on fe fert pour cet ouvrage
de groffes roiiettes dites roiiettes à coupler.
COUPLET, f. m. ( Belles-lett. & Mufiq. ) eft le
nom que l’on donne dans les vaudevilles à cette partie
du poème qu’on appelle Jlrophe dans les odes.
Comme tous les couplets d’une chanfon font compo-
fés fur la même mefure de vers, on les chante aufli
fur le même air. Voy^ Strophe.
Couplet , en Mufique, fe dit aufli des doubles &
variations qu’on fait fur un même air, en le reprenant
plufieurs fois avec de nouveaux changemens ;
mais toùjours fans défigurer le fond de l’air, comme
dans les folies-d’Efpagne & dans les anciennes
chaconnes. Voye^ Variation. Chaque fois qu’on
reprend ainfi l’air varié différemment, c ’eft un couplet.
{S) v i.' : . ,
Couplet , {Arquebuf.) Les Arquebufiers appellent
ainfi un fufildont le canon eft brifé, c’eft-à-dire
fait de deux pièces qui fe raffemblent par le moyen
d’une vis. Veye^ Fusil.
Couplets , {Serrur.) c’eft une fermeture en charnière
compoféè de deux ailes en queue d’aronde ou
droites, affemblée par une charnière que traverfe
une broche.
On en met aux portes, caffettes, tables, par-tout
où il s’agit d’ouvrir & de fermer.
Couplets de Presse d’Imprimerie , font les
deux groffes charnières de fer qui attachent le grand
chaflis ou tympan au coffre de la preffe : ils doivent
être extrêmement juftes, pour éviter divers incon-
véniens qui arrivent dans le cours du travail de
l’impreflion. Il y a deux autres petits couplets ou
charnières à l’extrémité lupérieure de ce même chaf-
fis ou tympan, qui fervent à y attacher la frifquette
au moyen de deux brochettes. Voye{ Frisquette,
T ympan, Coffre.
COUPLIERES, f. m. pl. terme de Riviere, eft un
affemblage de huit roiiettes bouclées*par un bout,
où elles forment une efpece de noeud coulant. On
s’en fert dans la conftru&ion des trains, pour retenir
la branche d’un train fur l’attelier. Voye[ Train.
COUPOIR, f. m. {Ecrivain & Libr.) c’eft un couteau
d’ivoire ou de buis : il eft fait à deux tranchans
parallèles ; le%deux bouts en font arrondis. On s’en
fert pour couper les feuillets d’un livre, ou mettre
des feuilles de papier en quarrés.
C O U P O IR , ( Fonderie en caractères. ) Infiniment
fervant aux Fondeurs de carafteres d’imprimerie,
pour couper aux corp6 des cara&eres, certaines parties
qui nuiroient à 1’impreflion, & pour les rendre
plus propres. De ces inftrumens il y en a de deux
façons, de bois & de fer. Ceux de bois font les plus
anciens, & ils fubfiftent depuis l’origine de la Fonderie.
C ’eft un billot de bois d’un feul morceau, af-
fujetti à hauteur d’appui fur une efpece de banc fermé
à l’entour, pour recevoir les rognures des lettres.
Ce billot eft entaillé dans toute fa longueur de trois
à quatre pouces de profondeur. Dans cette entaille,
aux parois du côté gauche, on met le juftifieur,
aufli de bois, qui contient deux ou trois cents lettres
pins ou moins, fuiyant leur groffeur, arrangées
Tomi IV .
a côté les unes des autres ; puis entre ce juftifieur
& le parois à droite du billot, on place un coin de
bois qui en remplit le vuide, & qui frappé à plufieurs
coups de maillet, ferre les lettres dans le juftifieur
, pour pouvoir fouffrir l’effort d’un rabot avec
lequel on les coupe. Voye{ Justifieur*
Le coupoir de fer eft d’une invention moderne ,
beaucoup plus compofé, plus propre &plus com-*
mode, ôc avec lequel on fait l’ouvrage plus diligemment
& plus fùrement. Celui-ci eft d’autant mieux
inventé, que l’autre eft bruyant, & fu jet à fe déranger
par les intempéries de l’air qui tourmentent lô
bois. Vyye^ la Planche III. du Fondeur de caractères *
fig• ‘ & ÉÉ 1^ fut inventé à Sedan par jean janon graveur,
fondeur & imprimeur de cette ville, qui rendit public
en 1621 un cahier d’épreuves des caraéteres qu’il
avoit gravés. Voici quelle fut l’occafion de cette
découverte. Janon avoit depuis long-tems fa femme
malade -, & comme entreprife de tous fes membres :
le bruit réitéré des coups de maillet pour ferrer le
coin qui tient les lettres fermes dans ce coupoir de
bois, venant à retentir à fes oreilles, lui caufoit
une grande douleur, fuivie d’un accès de mal de
tete. Cet homme chercha les moyens de foulager fa
femme, & fit part de fon deffein à un habile armurier
de la même ville ; & tous les deux enfemble, après
plufieurs recherches , inventèrent cette machine
pour la fin qu’ils s’étoient propofée, d’eviter le bruit,
& ajoutèrent à cela tout ce que l’art put leur fournir
pour en faire une belle compofition, commode &c
aifée ; en quoi ils réufîirent. L’auteur ne jouit pas
long-tems du fruit de fon invention ; il mourut peu
de tems après. Sa fonderie paffa après lui entre les
mains de plufieurs fondeurs, qui ne connurent point
l’ufage de ce nouveau coupoir : cela fit qu’il refta inconnu
jufqu’au tems que cette fonderie ayant paffé
des mains du fleur Langlois imprimeur & libraire ,
& depuis fyndic de la Librairie de Paris, dans celles
du fleur Cot fondeur dans la même ville, celui-ci
en raffembla les pièces ; & reconnoiffant Futilité de
cette nouvelle machine, en fit faire un par un nommé
Labrune armurier à Paris , qui l’exécuta fuivant
ce modèle, & avec quelques légers changemens.
M. de là Chapelle fur-intendant des bâtimens du
R o i, ayant été inftruit de l’utilité de ce nouveau
coupoir, en a fait faire un fur le modèle du fleur Cot
pour la fonderie du Roi au Louvre. En 1739 le fieuif
Fournier le jeune en a fait faire un pour Ion ufage,
où il a changé &c tranfpofé plufieurs pièces, pour le
rendre plus parfait &c plus commode. C ’eft d’après
le fien qu’on a defliné celui de nos Planches. Voyez
ces Planches. Voye{ aujffi l'art. CA R A C T ER E S .
* Coupoir, à la Monnoiey eft un infiniment de
fer qui fert à emporter des lames de métal, les flancs
deftinés à faire des monnoies. Pl. I. fig. 1. En voici
la defeription.
L’arbre de fer à vis A , B , C , ëft attaché au montant
G H I ; au-deffous de la tête A , eft emboîtée
la manivelle D E à main en F, & armée d’une boule
de plomb K : au montant G H font adaptées deux
jumelles de fer M N , qui fervent d’écrou & de di-
re&rices à l’arbre A B C , à l’extrémité duquel eft
affemblé à clavettes l’appui OP à mortoifeen Q, où
eft reçue la queue du plein R , qui va frapper le coupant
S enclavé à vis dans la boite V. Le coupant eft
creux, & la table X X eft percée ; ainfi lorfque le
plein R vient frapper une lame de métal placée entre
lui & le coupant S , le plein R force le métal à s’enfoncer
en creux fur le coupant ; & ce coupant S ,
qui eft v if &C d’acier acéré , emporte de la lame la
partie qu’on lui oppofe ; & cette partie , qui eft le
flanc, paffant dans le coupant & à-travers la table
•ATjtombç dans le pannier Z , Il faut avoir autant de