qu’à concurrence des meubles pour la prifée ; niais
s’il prend de l’argent ou des meubles non fujets à
crm, il perd le bénéfice qu’il avoit droit de prétendre
d’.avoir des meubles ..pour la prifée & fans crue.,
& ne peut pas demander pour cela une indemnité.
Le conjoint donataire mutuel qui a droit de joiiir
des meubles, doit les faire vendre ou les faire efti-
mer à jufte valeur, fans s’arrêter à l’eftimation portée
par l’inventaire, autrement il en devroit la crut
outre la prifée.
Si la prifée étoit frauduleufe, on n’en feroit pas
quitte en ajoutant la crut, ce feroit le cas de recourir
aux preuves de la véritable valeur des meubles.
Voyez mon traité dt Là crut des meubles au-dèfjus de leur
gnfée. ( A ) .
GRUGNA, (Gêog. mod.) petite ville d’Efpagne,
dans la vieille Caftille, avec titre de comté. ,
* CRUPEZIA, (Hiß. anc.) efpece de chauffure
ui étoit ouverte par le bout, & dans l’ouverture
e laquelle on avoit attaché deux plaques de métal
fonores, qui s’appliquoient l’une lur l’autre, & ré-
fonnoient en cadence par le mouvement des pies du
danfeur. Voyez C haussure.
CRUPILLAIRE, f.m. (Hiß. anc. Art milité) milice
des^anciens Gaulois, compofée de foldats armés
de pié-èn-cap,
CRURAL , adj. en Anatomie, fe dit de différentes
parties relatives à la cuiffe. Voytz C uisse.
Le mufcle crural vient de la partie antérieure du
fémur, entre le grand & le petit trochanter ; il s’étend
jufqu’à fa partie inférieure , & fe termine à la
rotule, en unifiant fon tendon avec ceux du vafte
interne & du vafte externe.
- L’artere crurale eft une continuation de l’artere
iliaque ; elle fort du bas-ventre dans l’aine : elle jette
dans cet endroit plufieurs petites artérioles aux parties
externes de la génération & aux environs : elle
continue enfuite fon chemin ; & fe portant en-dedans
de la cuiffe, & à deux ou trois pouces de diftance,
elle produit une groffe branche poftérieure qui fe
diftribue aux parties internes , moyennes & externes,
de la cuiffe : elle defcend en devenant de plus
en plus interne, & jette dans fon trajet différens petits
rameaux ; après quoi, à trois pouces environ
au-deffus du genou, elle gagne la partie poftérieure,
fe porte dans le jarret, où elle jette plufieurs'rameaux
: elle prend-là le nom Martert poplitée. Voyez
Po pl ité .
La veine crurale fuit affez le trajet de l’artere, &
produit des branches qui ont à-peu-près la même direction.
Le nerf crural eft formé par l’union de la première,
de la fécondé, de la troifieme portion ; de la quatrième
& de la cinquième paire lombaire ; paffe par-
deffus le ligament de Fallope, & fe divife , en for-
tant du bas-ventre, en plufieurs branches, dont les
unes fe diftribuent à toute la partie antérieure de la
cuiffe. Il accompagne l’artere crurale; en l’abandonnant
il fuit le mufcle couturier: & lorfqu’il eft arrivé
vers le tibia, il accompagne la faphene ; il la quitte
vers la malléolle interne , & fe diftribue aux tégu-
mens voifins.- (L)
CRUS CA, (Hiß. modé) Ce mot eft italien, & fignifie
le fon, ou ce qui refte quand la farine eft blutée. On
ne s’en fert parmi nous que pour défigner la fameufe
académie de la Crufca, établie à Florence pour la
perfeôiôn de la langue tofcane. Voyez A cadémie.
Elle a pris fon nom de fon emploi & de la fin
qu’elle fe propofe, qui eft d’épurer la langue tofcane
, & , pour ainfi dire, d’en féparer le fon. Sa devife
eft un bluteau, avec ce mot italien : il più belfior ne
coglie : il en recueille La plus belle fieur.
; Dans la falleoù fe tient cette académie, tout fait
allufion 4 fon nom U à fa devile.
Les fiéges ont la forme d’une hotte à porter dit
pain ; leur doffier, celle d’une pelle à remuer le blé ;
les grandes chaifes font faites en façon de cuves
d’ofier ou de paille où l’on garde le blé ; les couffins
des chaifes font de latin gris en forme de fas ; les
étuis dans lefquels on met les flambeaux , reffem-
blent auffi à des fas. C ’eft ce que rapporte Mönconis
dans fon premier voyage d’Italie.
Le dictionnaire de la Crufca eft un dictionnaire ita-f
lien compofé par cette académie. Diclionn. de TrévJ:
& Chambers. ( G )
CRÛSTACÉES, crußacea animalia, (Hiß. nat.)
animaux qui n’ont point de fang, & dont les parties
dures confiftent dans une taie, crufia, qui les recouvre
au-dehors. Ariftote , hiß. anim.. lib. IV . cap. j.1
diftingue cette taie des crufiacées, du teft des coquillages
, en ce que la taie peut être froiffée & écra-
fé e , mais non pas caffée & brifée , comme les coquilles.
Les principaux genres d’animaux contenus dans
la claffe des crufiacées, font les crabes, les poupars,'
les homars, les écreviffes, les fquilles, le bernard-
l’hermite ou le foldat, &c. Voy. C rabe , Po upa r,'
Homar , E crevisse, Sq u ill e , Bernard-l ’herm
it e . (/)
CRUSWICK, (Gèog. mod.) ville de la grande-
Pologne dans le palatinat de lnowlocz , fur le lac
GulpO.
CRUSY, (Géograph. mod.) petite ville de France
dans le bas-Languedoc. Il y a une petite ville de me-,
me nom dans le Sénonois.
CRUY S-DAELDER, f.m ; (Comm.) monnoie
d’argent qui fe fabrique à Conisberg , qui a cours
dans les états du roi de Prüfte, à R iga, à Dantzik ,
au titre de huit deniers vingt-un grains. L e cruys*
daelder vaut ydïv.ii f. io den.
CRUZADA où CRUSADE, f. f. (Comm.) monnoie
d’argent de Portugal, frappée fous Alphonfe V.'
vers l’an 1457, lorfque le Pape Calixte envoya dans
ce royaume fa bulle pour la croifade contre les infidèles.
Vraiffemblablen^ent ce nom de ctufade vient de la
croix que l’on voit fur l’empreinte d’effigie. On diftingue
les crufades vieilles & les neuves ; les premières
valent, argent de France, z liv. 16 f. 3 den, &
les nouvelles z liv . 4 f. C R Y
CRYPTES, ( Anat.) nom d’une efpece de glande
ronde, dans laquelle le rapport de l’orifice à la cavité
de la glande n’eft pas fort grand. Ruifch a donné"
particulièrement ce nom aux glandes fituées fur le
dos de la langue, & aux glandes Amples des intef-
tins. Voyez Langue & Intest in. (L)
' CRYPTOGRAPHIE, f. f. (Littérature.) du grec
y.pinrru, condo, je cache ; & de ypàtpu, f écris : écriture
fecrete ou cachée, inconnue à tout autre que celui
à qui on l’adreffe.
Les anciens en ont eu l’ufage, mais perfonne n’en
avoit donné des réglés avant l’abbé Tritheme, qui
mourut en 1516. Il avoit compofé fur ce fujet fix
livres de la Polygraphie, & un grand ouvrage de la
Stéganographie, dont les termes techniques & myf.
térieux firent penfer à un nommé Boville que cet
ouvrage ne renfermoit que des myfteres diaboli-
j ques ; & c’eft fur ce principe que plufieurs auteurs ,
& entr’autres Poffevin, ont écrit que la Stéganographie
étoit pleine de magie. L’éleCteur palatin Frédéric
II. fit briller, par une vaine fuperftition, l’original
de cette Stéganographie , qu’il avoit dans
fa bibliothèque. Mais plufieurs auteurs célébrés &
moins crédules,, tels que Vigenere & d’autres , ont
juftifié l’abbé Tritheme, Le plus illuftre de fes dé*
fenfeurs fut le duc de Lunebourg , dont la Cryptographie
fut imprimée en 1624 in-fol. & Naudé dit
que ce prince a fi bien éclairci toutes les obfcurités
de Tritheme , & fi heuréiifement mis au jour tous
ïes prétendus myfteres, qu’il a pleinement fatisfait
la curiofité d’une infinite de gens qui fouhaitoient
de favoir ce que c ’étoit que cet art prétendu magique.
Caramuei donna auffi, dans le même deffeiri,
une Stéganographie en 1635. P- Gafpard Schot,
Jéfuite allemand, & un autre Allemand nommé Hei-
idel, ont auffi donné des traités de Cryptographie ou 3e Stéganographie. Voyez S t é g a n o g r a p h i e .
Jean-Baptifte de la Porte Napolitain, a fait cinq
livres fur la même matière ; & le chancelier Bacon
en a auffi traité dans Ce qu’il dit de l’accroiffement
des Sciences. Baillet , /«gwz. desfav. tom. II.p. 3j o .
Voyez C h i f f r e & D é c h i f f r e r . ( G ) .
CRY STAL, CRY STAUX, ou CRYSTALLISA-
TIONS, (Hiß. nat. Min.) Dans l’hiftoire naturelle
on nomme cryßal ou cryfiaux, toutes les fubftances
minérales qui prennent d’elles-mêmes & fans le fe-
cours de l’art, une figure confiante & déterminée : il
y a donc autant de différentes efpeces de cryftaux,
qu’il y a de fubftances qui affeöent une figure régulière
: un grand nombre de pierres calcaires, gyp-
ieufes, vitrifiables, réfraCtaires de métaux, de demi-
métaux ; les pyrites, le foufre, &c. font dans ce cas ,
& prennent une forme diftinâive à laquelle il eft aifé
de les reconnoître.
Il y a tout lieu de croire que ce phénomène s’opère
dans la nature de la même maniéré & fuivant
les mêmes lois que la cryßallifation des fels fe fait
dans le laboratoire du chimifte. Voyez Fart. Ç r y S-
TALL ISAT IO N . On ne trouvera rien d’étonnant à ce
phénomène , fi on fait attention qu’il y a dans la nature
un diffolvant généralement répandu , qui eft
propre à mettre en diffolution une infinité de fubftances
terreufes, pierreufes, métalliques f &c. &
qui peut former avec ces fubftances un grand nom-
Dre de combinaifons différentes : ce diffolvant eft
l’acide ÿîtrioliqiie. La Chimie nous fournit dans le
f e l , vulgairement appellé féléniteux , un exemple
très-frappant de ces combinaifons , qui peut nous
faire juger d’ un grand nombre d’autres.
Ce fel eft, comme on fait, formé par l’union de
l’acide vitriolique avec une terre abforbante ; il
donne par la cryßallifation, des cryfiaux très-difficiles
à diffoudre, au point que, fuivant les obferva-
tions de M. Rouelle, ils exigent cinq ou fix cents
fois leur poids d’eau pour être mis en diffolution.
Outre l’acide vitriolique qui eft propre au regne
minéral, l’acide nitreux du regne végétal peut encore
être porté accidentellement dans le fein de la
terre, & y produire différens effets. L’acide du fel
marin fe trouve auffi dans certains endroits de la
terre, comme on peut en juger par le fel gemme qui
fe trouve dans les mines. On pourra croire auffi
qu’il s’y trouve du fel animal, fi l’on fait attention
à la prodigieufe quantité d’ animaux, de quadrupèdes
& de poiffons qui ont été engloutis dans la terre,
foit par les déluges, foit par d’autres révolutions arrivées
à notre globe.
Il y a tout lieu de croire que la nature, dont les
voies font variées à l’infini, trouve les moyens de
faire agir ces différens diffolvans fur une infinité de
différentes fubftances, & de produire par-là une variété
prodigieufe de phénomènes & de combinaifons
que l’art ne peut point imiter. Ces phénomènes dépendent
peut-être du plus ou du moins de force de
ces diffolvans j de la quantité d’eàu dont ils ont été
étendus, de la bafe ou matière à laquelle les acides
5’uniffent, de l’évaporation pins ou moins lente, &
meme de la nature du filtre au-travers duquel la matière
en diffolution a paffé circonftançes qui fem-
Tome IV . - -.
blent toutes concourir à la formation des différens
cryfiaux. Une chofe qui prouve inconteftablement
que les cryfiaux ont été d’abord dans une état de fluidité
, ce font les matières étrangères, telles que les
gouttes d’eau, des infe&es, des plantes, &c. qui s’y
trouvent fouvent renfermés. Cette conjecture eft
confirmée 'par l’expérience de M. Rouelle, qui ayant
trouve de l’eau dans 1 intérieur de quelques pierres,
l’a recueillie avec foin; & après l’avoir mife en
évaporation, a obtenu des cryfiaux parfaitement
femblables à ceux qui fe forment naturellement.
La figure des cryfiaux varie confidérablementdans
le régné minéral, & il feroit trop long d’en faire ici
l’énumération. En parlant de chaque fubftance fuf-
ceptiblede cryftallifation, on indiquera la figure que
cès cryfiaux affeftent le plus ordinairement. Les Na-
turaliftes ont été partagés fur la caufe de ces variétés.
M. Linnæus a prétendu que lés cryfiaux en étoïent
redevables aux différens fels qui entroient dans leur
compofition, & qui, félon lui, en déterminent la figure.
Sur ce principe il appelle chaque cryfial du
nom du fel avec lequel il a le plus d’analogie. C ’eft
ainfi, par exemple, qu’il nomme le cryfial de roche,
nitrum quartzofum album ; à caufe de la -Conformité
de fa figure avec celle des cryfiaux du nitre.
Cefyftème eft réfuté par M. 'Wallerius, qui foup-
çonne que c’eft la bafe, c’eft-à-dire la fubftance ter-
reufe ou métallique à laquelle l’acide s’eft uni, qui
détermine la figure Aes cryfiaux. Il s’appuie dans fa
conje&ure fur ce que la plupart des métaux mis en
diffolution dans les différens acides, donnent conf-
tamment des cryfiaux d’une figure uniforme, & propres
au métal avec lequel l’acide a été combiné. Ce
même naturalifte fe fonde encore fur ce qu’un grand
nombre de métaux affe&ent toujours dans leur mi-
néralifation line figure certaine & déterminée. C ’eft
ainfi que le plomb dans fa mine prend toujours une
forme cubique, l’étain une forme polygone, &c.
Voyez la minéralogie de Wallerius, tome I. pag. 2.2.8.
& Jùiv. >■ :
Sans entrer flans la difcuffion de ces différens fen-
timens, il paroît que l’on n’a point encore fait affez
d’obfervatiofis pour: décider la queftion ; il fnffit de
remarquer qu’il y a lieu de croire que c’eft fouvent
l’une de ces caufes, fouvent l’autre, quelquefois
toutes les deux à la fois, quelquefois enfin des acci-
dens, qui femblent concourir à la figure des différens
cryfiaux. ..
De même que les cryfiaux different les uns des autres
par la figure, on y remarque auffi une grande
variété par les couleurs. Les Naturaliftes appellent
communément fluorés , les cryfiaux colorés, de quelque
nature qu’ils foient; c’en ainfi qu’ils appellent
les cryfiaux delpath colorés, fluorés fpathici, &c. Il
n’eft point douteux que les couleurs que nous voyons
dans les différens cryfiaux, ne viennent de.fubftances
métalliques mifes en diffolution dans le fein de
la terre, & entraîriéespar les eaux , 011 élevées fous
la forme de vapeurs qui font venues fe joindre à la
matière encore liquide dont les cryfiaux doivent être
formés. En effet, la Chimie fuffit pour nous con-r
yaincre que la plûpart des métaux fourniffent des
couleurs qui leur font propres : c’eft ainfi que le cuivre
diffous dans quelques diffolvans, donne du verd,
& du bleu dans d’autres ; le plomb donne du jaune,
le fer donne du rouge, &c. Souvent la couleur pénétré
entièrement les cryfiaux, quelquefois elle n’y
eft attachée que fuperficiellement, & elle forme une
efpece d’enduit qui les couvre ; d’autres fois n’ayant
pas été en quantité fuffifante pour colorer tout le
cryfial, il y en a une partie qui eft reftée blanche &
trànfparerite , tandis qu’une autre eft parfaitement
colorée. Souvent on trouve des pyrites & des particules
terreufes ou métalliques attachées à la furface
* V v v ij