tonimè Cèllés du cerf-volant. Quelqüefoîs'ellësïb'nt
égales en longueur, 6c d'autres fois elles font plus
grandes l’une que l’antre.
L’on trouve auffi des infèttes qui'Ont frôis dè ces
tomes qui s’élèvent perpendiculairement ; tels font,
parexemple-, 1 es cornes de l’énena du Bréfil. Foye^
ta defcripùonde cet ïnfecledans Marcgrave)7«/i.‘-5/rû/z/.
l. f i l c. ij. . '
- Tous les infe&es lïe portent pas leurs 'cornes à la
tête ; car on en voit qui les ont des deux côtés des
épaules près de la tête, # .
Enfin, dans quelques inférés elles font immobiles
, & mobiles dans d’autres. Ceux-ci peuvent par
ce moyen ferrer leur proie comme avec des tenailles
, 6c ceux-là écarter ce qui fe trouve en leur chemin.
I régné à tous ces égards dés variétés infinies fur
le nombre , la forme , la longueur, la pofition, là
ftruôure I les ufages des cornes dans les diverfes ëf-
peces d’infe&es. Nous devons au microfcope une
infinité de curieufes obfervations en ce genre ; mais
comme il n’eft pas poflible d’entrer dans ce vafte détail
, nous renvoyons le le&eur aux ouvrages de
Leuwenhoek -, de Swammerdam , de M» de Reau-
mur, de Frifch, Lesfers , 8c autres fa vans Nâtura-
liftes. Article deM. le Chevalier DE JAUCOURT.
C orne , f. f. (Phyjiol.) partie dure 8c folide qui
haït fur la tête de quelques animaux à quatre pies.
Le tiffu de ce corps dur 8c folide paroît être un
compofé de plufieurs filets, qui nailfent par étages
de toute la furface de la peau qui eft fous la corne.
Tous ces filets étant réunis, colés, 8c fondés enfem-
ble par une humeur vifqueufe qui les abreuve ; forment
autant de cornets de differente hauteur, qui
font enchâffés les uns dans les autres, & prolohgés
jufqu’à la pointe de la corne * d’où vient que cette
pointe compofée de toutes ces enveloppes eft fort
folide , 6c que plus on approche dé la bafe où ces
cornets finiffent par étages , plus on voit que l’é*
paiffeur & la dureté de la corne diminuent.
Si l’on prend une corne fciée félon fa longueur ;
après l’avoir fait bouillir, on voit l ’os qui foutient
là corne, lequel fe trouve auffi fcié félon fa longueur;
& l’on remarque au-dedans de cet os diverfes cellules
revêtues d’une membrane parfemée d’un très-
grand nombre de vaifleaux. Si pour lors on détache
de l’os la corne qui le couvre, on voit paroître fur
la furface extérieure de la peau qui eft entrée dans
la corne &c l’os , les racines d’une infinité de membranes
arrangées par étages, d’où les diverfes couches
de la corne ont pris leur origine. On apperçoit
encore que la furface intérieure de la corne eft percée
par autant d’étages de petites cavités qui répondent
à fes mammelons, lefquels ont quantité de
vaifleaux qui portent la nourriture dans tout l’intérieur
des couches de la corne. Enfin l’accroiffement
6c le gonflement de la tige des cornes des cerfs, juf-
tifient qu’elles ne font que les produ&ions des mant
melons de la peau.
Les filions qui paroiffent fur les Cornes lorfqu’elles
font dépouillées de leur peau, femblent formés par
le gonflement des veines & des arteres parfemées
dans la peau qui couvroit les cornes, 6c ces vaifleaux
font enflés & tendus par l’affluence perpétuelle du
fang qui y aborde, de la-même maniéré qu’on voit
au-dedans du crâne des.filions tracés par les vaif-
feaux.de la dure-mere. Aux animaux dont les cornes
ne tombent pas, l’apophyfe de l’os du front qui fert
de première baie à la corne, & le péricrane qui la
couvre, croiffent & font croître la corne par plufieurs
couches qui s’appliquent les unes aux autres,
6c qui forment une croûte.
L’ingénieux & induftrieüx Malpighi a le premier
dévoile,.avant l’année 1675, (yoy.fes épitres,p. à/.)
l’origine, l’accroiflement , & la ftruôure de \a corne,
des animaux : enfuite Tilluftre du Verney expofa le
même méchanifme dans une lettré écrite à M. lfe P;
Coufîn, inférée dans le Journal des favans du 3 Mai
1689; 6c e’eft a'ufli d’après leurs principes qù’On peut
expliquer la formation de ce's excroiffanc’es qu’où
voit naître quelquefois e'n certains endroits dû corps
de l’homme -, & que l’ôn appelle improprement des
cornes.
De ces excrôiflùncës, on en à fait dans fous les
tems des cornés de bélier, blanches, grifes, noires,
de toutes fortes de longueur 6c de figüre monftrueu-
fe ; car qu’eft-'ce que l’amoûr dû merveilleux n’a pas
enfanté ? qu’eft-Ce que là crédulité ft’a pas adopté è
Si l’on en croit quelques écrivains , l’imàgination
feule a même produit des cornes ; témoin Phiftoire
que fait Valere Maxime (iib. F . ch. vj.') du préteur
Cippus , qui pour avoir aflifté le jour avec grande
àffe&ion àu combat des taureaux, 6c avoir eu eil
fonge toute la nuit des cornes en tê te , les produifit
bien-tôt fur fon front par la force de fon imagination.
Nos auteurs modernes ne font pas exempts de
contes de cette efpece.
Ce qu’il y a de Vrai ; quoique le Câs foit ertcôre
fort rare, c’eft qu’il vient quelquefois dans quelques
parties du corps, fur le frönt par exemple., une ex-
croiffance ou élévation longue , dure , ronde , 6c
pointue ; qui reffemble à une corne. Le cas le plus
fingulier de cette difformité, eft celui d’un payfan ;
dont parlent nos hiftöriens j & Mézeraÿ en particulier.
Au pays dû Mairie, dit-il, en l’àilhéé i 599, il fe
troüva un paÿfàn nommé François Troùillu, âgé de
3 5 ans, portant à la tête une corne qui avoit perce
dès l’âge de fept ans. Elle ëfôit cannelée en lignes
droites, & fe rabattoit en-dedans comme pour rentrer
dans le crâne. ; ; Ce payfan s’étoit retiré dans
les bois pour cacher cette difformité mohftrueufe,
6c y travailloit aux charbonnières... '. Un jour que
le maréchal dé Lävardin allait à là chaffe, fes gens
ayant vû Ce payfan qui s’enfuyôit coururent après;
6c comme il ne fe découvroit point pour faluer leur
maître , ils lui arrachèrent fön bonnet, 6c ainfi ap-
perçürént cette corne. Le maréchal fit venir cet homme
à là cour, le préfertta à Henri IV, & il fut donné
en fpe&acle dans Paris à tout le monde. Defefperé
de fe voir promener comme un ours , il en conçut
tant de chagrin qu’il en mourut bien-tôt après.
M» de Thoü, qui a été témoin de ce fait, ajoûte
(liv. CXXIII.') que cette corne placée au côté droit
du front, s’étendoit en fe recourbant vers le côté
gauche, deforte que la pointe retomboit fur le cra-»
ne, & l’aùrôit bleffé fi on ne l’eût coupée de tems
en tems ; alors il reffentoit de grandes douleurs, corn-
me aufli lorfque les fpe&ateurs la toüchoient un peu
rudement. On éprouvé de même les douleitrs les plus
vives lorfque l’ongle d’un des doigts du pip en fe re-;
courbant rentre dans la chair;
Il paroît affez que toutes ces fortes d’excroiflances
ont la même origine, & ne font que des produftions
des mammelons de la peau. On pourroit, fuivant les
apparences,pré venir de telles difformités dans le commencement
; car comme elles s’annoncent d’abord
par une petite groffeur qui fait foulever la peau ,
& qui réfifte au toucher, en frottant fouvent cette
groffeur avec de l’efprit-de-fel, la racine de l’ex-
croiflance fe deffécheroit 6c tomberoit d’elle-même.
Les auteurs d’obfervatiorts rapportent divers exemples
de ces fortes d’excroiffances cornues nées aux
extrémités des orteils & des doigts, & en effet leur
ftrufture & celle des ongles ont enfemble beaucoup
d’affinité ; cependant il faut convenir que dans les
cornes des animaux il ne regne point la même uniformité
que dans les ongles ; les cornes des animaux
font très-variées en contour , en forme, en grandeur,
en dureté , en ufages , & à plufieurs autres
égards ; il faut encore convenir que jufqu’à ce jour
les Phyficiens n’ont fait qu’y jetter un coup d’oeil
trop fuperficiel 6c trop peu curifeux. Article de M. le
Chevalier DE J AU COURT.
C o r n e (Bétes à'), (Econom. rujliq. On ne comprend
fous cette dénomination que les boeufs, vaches,
& chevres. Voye^ Bestiaux.
C orne de Cerf. Foyei Cerf.
CoRNE de Cerf {Gelée de) Pharmacie. Prenez
raclure de corne de cerf demi-livre ; faites-la cuire à
petit feu dans trois pintes d’eau commune, jufqu’à
confiftence de gelée ; coulez la décoétion, & la paf-
fez; mêtez-y fucre choifi une demi-livre, puis vous
la clarifierez avec le blanc d’oeuf. Ajoûtez-y vin
blanc quatre onces, jus de citron une once , 6c la
gelée fera faite.
Quand on a verfé la gelée dans les pots , ^il faut
les mettre dans iin lieu frais 6c fec , afin qu’elle fe
coagule plus facilement. Elle refte quelquefois en
été neuf ou dix heures à fe congeler. Elle ne fe garde
gtiere plus iong-tems que la gelée de viande ; c’eft
pourquoi on en fera peu à la fois, & on la renouvellera
fouvent. Voyeç Chambers & James.
Cette gelée eft nourriffante, cordiale & reftau-
rante ; on la prend à la dofe d’une cuillerée toutes
les quatre heures, ou dans un bouillon , ou feule.
On fera la gelée de viperes de la même façon ;
mais elle eft de peu d’ufage, quoique d’un grand
fecours pour purifier le fang, & dans le cas ou l’on
met en ufage les bouillons de viperes.
* Ç orne de Boeuf. C’eft cette partie double,
éminente, contournée., pointue, noirâtre, qui défend
la tête du boeuf. Foyer Boeuf. On en fait grand
ufage dans les arts ; on en fait dès manches de diffé-
rens inftrumçns. On tire de l’extrémité qui eft folide,
des cornets d’écritoire. On la drefle au feu, on l’amollit
, on la lime & polit ; alors on y remarque des
marbrures très-agréables.On nommeTabletiers-Cornc-
tiers ceux qui employent cette matière. Pour l’amollir,
la mouler, & lui donner telle forme que vous
voudrez, ayez de l’urine d’homme gardée pendant
un mois ; mettez-y de la chaux vive & de la cendre
gravelée où de lie de vin , le double de chaux, la
moitié de cendres. Ajoûtez fur une livre de chaux
6c une demi-livre de cendrés, quatre onces de tartre
& autant de fel ; mêlez bien le tout ; laiflez bouillir
6c réduire un peu le mélange, paffez-le ; gardez
cette leflive bien couverte. Quand vous voudrez
amollir la corne, laiflez-la repofer dedans pendant
une huitaine de jours.
Ou ayez des cendres de tiges & têtes de pavots ;
faites-en une leflive, & faites-y bouillir la corne.
Ou ayez de la cendre de fougere, autant de chaux
vive ; arrofez le.tout d’eau, faites bouillir ; réduifez
un peu le mélange, laiflez-le enfuite fe repofer 6c
fe clarifier ; tranlvafez, ayez enfuite des raclures de
cornes ç jetiez-les dans cette leflive, laiflez-les y
pendant trois à quatre jours, oignez-vous les mains
d’huile , paitriffez la corne, 6c la moulez. .
Ou ayez jus de marrube blanc, d’ache, de mille-
feuilles , de raifort, de chelidoine, avec fort vinaigre
; mettez la corne tremper là-dedans, & l’y laiflez
pendant huit jours.
Ou ayez cendre gravelée 6c chaux vive , faites-
en une forte leflive, mettez-y de la raclure de corne;
faites bouillir la raclure dans la leflive, elle fe mettra
en pâte facile à mouler. On pourra même, en
ajoûtant de la couleur, teindre la pâte.
M. Papillon graveur en bois, de qui nous tenons
ces préparations, prétend qu’elles réufliront non-
feulement fur la corne; mais même fur l’yvoire. Il
ajoûte que pour amollir les o s , il faut prendre les
portions creufes de ceux des jambes, avoir du jus
de marrube, d’ache, de mille-feuilles, de raifort,
avec fort vinaigre, en parties égales ; en remplir les
Os, bien boucher les ouvertures, enforte que la liqueur
ne puifle fortir ; les enterrer en cet état dans
le crotin, & les y laiffer jufqu’à ce qu’ils foient
mous. ‘
Pour l’yvoire 6c les os , on dit qu’il fuffit de les
faire bouillir dans de fort vinaigre.
Ayez auffi du vitriol Romain , du fel réduit en
poudre ; arrofez le tout de fort vinaigre : diftillez;
On ajoute que le rëfultat de cette diftillation amollira
l ’os 6c l’yvoire qu’on y laiflera féjourner ; 6c
que fi on fait paffer de-là céS fubfiances dans le fuc
de bettes , elles s’attendriront tellement, qu’elles
prendront des empreintes de médailles qu’on rendra
durables en mettant d’abord les pièces imprimées
dans lfe vinaigre blanc , 6c enfuite dans de l’eau de
puits fraidhe.
Nous ne garantiffons aucun de ces effets ; nous IeS
publions afin que quelqu’un les éprouve, 6c vo.ye fi
force grand nombre il n’y en auroitpas qui tînt ce
qu’on en promet.
Corne , (Hif. nat.') on donne communément le
iriême nom a ces efpeces de petits télefcopes qui
partent de la tête du limaçon & autres animaux fera-
blables, 6c aux touffes de plumes qui s’élèvent fur
celle des chat-huants 8c autres üifea ax.
Corne, ( Maréchall. 6c Manege.') eft un ongle
dur 6c épais d’un doigt’, qui regne autour du fabot
du cheval, 6c qui environne la foie 6c le petit pié ;
c’eft-là où l’on broche les clous lorfqu’on le ferre,
fans que le fer porte 8c appuie fur la foie ; parée que
celle-ci étant plus tendre'que la corné; l'ë ferla foü-
leroit, 8c feroit boîter le cheval. Quand là1 corne èft
ufée, on dit, le pii eß ufé. On met du furpoint à la
corne du pié des chevaux, lorfqu’eli'e eft feche 8c
ufée. Foye^ Surpoint.
Les avalures viennent à la corne. L’encaftelurè
vient à la corne des 'piés dé devant. Votre cheval à
un javart encorné. Foyèç Avalur'e , Encastelu-
re & Javart.’
Quand un cheval a beaûcoüp. de^ tome à la'pincé
des piés de devant, le maréchal y peut brocher haut,
fans crainte de rencontrer, le v if ; 8c à l’égard des
piés de derrière, il doit brocher haut au talon, mais
bas à la pince , parce que là corne y eft près du vif.
On dit donner un coup de corne a un cheval, pour
dire le faigneran milieu du troifieme, au quatrième
cran, au fillon de la mâchoire fupérieure ; ce qu’oh
fait avec une corne de cerf dont le bout eft affilé 8c
pointu, ce qui fait l’effet d’une lancette. On donne
un coup de corne à un cheval qui a la bouche échauf-
'fée. 7 '7 , .. 7‘ . 1
Corne de vache. Les maréchaux appellent ainfi une
véritable corne de vache ouverte par les deux bouts ,
dont ils fe fervent pour donner un breuvage à un
cheval.
Muer de corne, voye^ Muer. (F )
Corne de Cerf, Coronopus, (/#/?. nat. Bot.)
aenre de plante dont les fleurs 6c les fruits font fem-
blables aux fleurs & aux fruits du plantain, dont il
ne diffère qu’en ce que les feuilles font profondément
découpées, tandis que les feuilles du plantain
font feulement dentelées. Tournefort, inß. rei herb.
Foye^ Plante. (/ )
Corne de Cerf, plante, (Matière mêd.) Cette
plante a à-peu-près les mêmes propriétés que le
plantain, mais on n’en fait aucun ufage dans la pratique
de la Médecine. Foye^ Plantain. (P)
Corne d’AmmonV cornu Amnibnis, (Hiß. nat.
Minéralog.) pierre figurée dont l’origine 6c la formation
font à préferit bien connues ; on ne doute plus