ration de k lÿthotomie , &c. Les accidensqu’on
voit furvenir quelquefois , faute d’avoir pris ces
précautions , juftifient la pratique des anciens.
M. Quefnay reconnoît une troifieme; çlaffe de dé-
fenfifs, qu’il nomme défenfifs animés : il en fait deux
genres ; car ces défenfifs peuvent être employés pour
ranimer des chairs contufes , ou les chairs dont l’action
organique languit par une ftupéfaftion çaufée
par la violence d’un coup , ou par quelque mau-
yaife difpofition qui menace de gangrené.
Dans le premier cas , on doit recourir aux remedes
aftifs ôc diffolvans, pour procurer le dégorgement
des chairs. Une forte décoêtion de racine d’a-
riftolôche , de bryone , ou d’autres plantes âcres ou
amères , peut fervir à diffoudre du fel armoniac ,
ou , à fon défaut, dit fel de nitre , du fel marin, des
fels lixiviels , & A mouiller les plumaceaux 8c les
comprèffes qu’on applique extérieurement. L’ufage
de ces remedes doit être Borné aux chairs qui font
fort contufes : car fi l’aftiôn , organique des chairs
médiocrement contufes pouvôit fe réveiller aifé-
meôt, les fpiritueux fuffiroient ; les remedes fpiri-
tueux nous fourniroient donc le fécond genre de défenfifs
anïmès. Ils ont allez d'e; vertu pour entretenir
la fluidité & le mouvement des fucs, en excitant Faction
des, folides. D ’ailleurs on obferve que dans les
plaies contufes, le froiffement des chairs n’a pas été
égal dans toute l’étendue de la côntulion ; il n’y a fou-
vent que les chairs les plus voifines de. la plaie qui
exigent des défenfifs diffolvans. On peut, appliquer
par-deffus les premières compreffés, chargées de ces
remedes 8c bornées à ces chairs , d’autres compreffés
plus étendues , 8c trempées dans des liqueurs fpi-
ritueufes , pour couvrir le relie de la partie qui eft
moins contufe.
C ’èft à ce dernier genre de remede qu’on a recours
, quand la débilité de l’a&ioh organique dépend
d’une difpofition qui tend à la gangrené. Ces
défenfifs fpiritueux font le vin, l’eau-de-vie , l’efprit-
de-vin, l’eau vulnéraire , le camphre diffous dans
les liqueurs remplies d’huiles volatiles aromatiques,
les plantes aromatiques bouillies dans le v in , ou réduites
en poiidre , & cuites avec le vin en forme
de cataplafme. Avec ces poudres , les quatre farines
réfolutives 8c le vin , on peut faire des cataplaf-
mes qui feront d’excellens défenfifs pour ranimer
l’a&ion organique des chairs de la partie bleffée, 8c
par-là prévenir la mortification. ( F ) *
DÉFÉRENT , adj. pris fub. ( Afiron. ) cercle inventé
dans l’ancienne Aftronomie , pour expliquer
l’excentricité, le périgée, & l’apogée des planètes.
Koye^Excentricité , &c.
Comme Fon avoit obfervé que les planètes font
différemment éloignées de laterreendifférens tems;
on fuppofoit que leur mouvement propre fe faifoit
dans un cercle qui n’étoit pas concentrique à la terre;
& ce cercle excentrique etoit appellé déférent, parce
que paflant par le centre delàplanete, il fembloit la
porter 8c la foûtenir, pour ainfi dire, dans fon orbite.
On fuppofoit que ces déférens étoient inclinés différemment
à l’écliptique , mais qu’aucun ne l’étoit
au-delà de huit degrés, excepté celui dufoleil qu’on
plaçoit dans le plan de l’équateur même , & qu’on
fuppofoit coupé par les déférens des autres planètes
en deux endroits appellés noeuds.
Dans le fyftême de Ptolomée, le déférent eft aufli
appellé déférent de Vépicycle , parce qu’il traverfe
le centre de l’épicycle , & femble le foûtenir. Voye^
Épi cycle.
Il eft évident qu’on expliquoit affez bien par le
moyen de ces cercles excentriques pourquoi les
planètes étoient tantôt plus éloignées, tantôt plus
proches de la terre : on auroit pû même s’en palier
abfolument dans le fyftême des épicycles.Car fuppofant
ie déférent concentrique à la terre, & imaginant
quë ,1a planetè parcoure un épicycle dont le centre fe
meuve fur la circonférence du déférent ; il eft évident
que la planete fera le plus éloignée lorfqu’elle fera
au point le plus haut de l’épicycle, 8c leplus proche
lorfqu’elle fera au point le plus bas. Aum on n’a fait
principalement ulage des déférens excentriques que
lorfqu’on a eu banni les épicycles, & qu’on a fuppofe
que les planètes fe mouvoient autour du foleil. Car
commealors on expliquoit fort facilement les ftations
& rétrogradations des planètes , les épicycles que
Ptolemée avoit imaginés pour cela, devenoient inutiles
; mais il reftoit à expliquer l’excentricité, 8c les
points de l’apogée 8c du périgée ; c’eft ce qui fit imaginer
que les planètes décrivoient autour au foleil des
cercfes excentriques. Kepler a depuis changé ces
cercles en ellipfes dont le foleil occupe le foyer commun
, & M. Newton a fait voir par fon fyftême de
la gravitation univerfelle, que les planètes dévoient
en effet décrire des ellipfes autour du foleil , fui-
vant les loix que Kepler avoit indiquées. V. New-
tonianisme, Attraction, Planete, & c. (O)
Déférens , ( Vaijfeaux) Anat. Ce font deux
tuyaux du corps humain blancs , fermes , 8c un
peu applatis , un à droite 8c un à gauche , qui naïf-
lent chacun de l’extrémité interne , ou delà queue
de l’épididyme dont ils font la continuation, 8c finit-
fent enfin après un long cours par fe terminer aux
véficules féminales. Il faut en remarquer,
i°. La fituation 8c le cours. Ils marchent parallèlement
, fans pourtant communiquer enfemble ,
remontent avec les vaifleaux 8c les nerfs fpermati-
ques , 8c entrent dans la cavité du bas - ventre , en
paflant par l’anneau du grand oblique. C ’eft alors
qu’ils quittent les arteres 8c veines fpermatiques ,
paurie jetter du côté de la veflie ; ils rencontrent
dans leur trajet l’artere ombilicale, derrière laquelle
ils paffent, ainfi que derrière l’uretere du même côté
ayec lequel ils croifent, fe portent à la partie pofté-
rieure du cou de la veflie, 8c s’ouvrent chacun de
leur côté dans le réfervoir cellulaire qui porte le
nom de véficules féminales.
2°. Leur extrémité : elle fe termine , comme je
viens de dire, à la partie antérieure des véficules féminales.
Là elle s’unit en maniéré d’angle pour former
avec les extrémités voifines des véficules féminales
une efpece de languette qui avance dans le canal
, 8c qui fait l’office de foupape , c’eft-à-dire
qu’elle permet l’entrée de la liqueur féminale dans
la véficùle, mais qu’elle ne permet pas de même le
retour de cette liqueur dans le canal déférent.
3°. Leur fubftance qui eft forte, prefque fembla-
bleà celle d’un nerf, plus folide 8c plus ferme que
celle des vaifleaux ordinaires.
4°. Leur cavité, qui au cpmmencement, 8c dans
fa continuation , peut à peine recevoir une foie,
s’élargit de plus en plus derrière la veflie , enfuite
fe rétrécit à fon extrémité , 8c ne laiffe rien couler
dans l’urethre , hormis dans les convulfions caufées
par les plaifirs de l’amour. Enfin quoique l’épaifleur
du canal déférent foit applatie , fa cavité eft néanmoins
cylindrique.
Voilà les principales fingularités des vaifleaux déférens,
dont on peut voir la repréfentation, le cours
8r les contours , dans V efale, dans Graaf, 8t dans
Ruyfch. Article de M. le Chevalier DE JAUCOURT .
D E F E R E N T (fl la Monnaie') eft une marqué que
chaque directeur met fur fa monnoie, poûr recon-
noître les efpeces de fa fabrication.
Il y a trois efpeces de déférens ; celui de la monnoie,
qui eft ordinairement une lettre qui fe place au
bas de l’écuflon ; celui du direêleur, qui fe place au
bas de l’effigie, 8c celui du graveur, qui fe met avant
le milléfune.
Le déférent des monnoies eft confiant en France,
mais celui du direéleur 8c du graveur font arbitraires.
Déférens des hôtels des monnoies de France.
A , Paris. ^ H , La Rochelle. O, Riom.
B , Rouen. I , Limoges. P , Dijon.
C , Caen. K , Bordeaux. Q, Perpignan.
D , Lyon. L,Bayonne. R , Orléans
E , Tours. M , Touioufe. S , Reims.
G , Poitiers. N , Montpellier. T , Nantes.
D E F E R L E R okD E F R E L E R LES VOILES
(Marine) ; c’eft déployer les voiles pour en faire
ufage 8c les mettre dehors. ( Z )
DEFERMER vin bateau ( terme de riviere ) ; c’eft
détacher la corde qui le tient attaché aux anneaux
de fer ou ailleurs. Fermer eft le contraire. Voyeç les
anciennes ordonnances.
DEFERRER (se) (Maréehall.) fe dit d’un cheval
dont le fer quitte le pié. fans que perfonnç y touche.
Les. chevaux qui ont mauvais pié ou qui forgent,
fe déferrent iôuvent. VoyeiForger, ( f i )
DEFETS, f. m. pl. ( terme de Librairie & Imprimerie)
; ce font les feuilles imprimées d’un Livre qui
relient après que les affemblages font faits. Voyeç
Assemblages. Comme il eft moralement impofli-
ble que toutes les feuilles d’un livre foient au même
nombre immédiatement après l’impreflion, foit parce
que lés rames de papier qui doivent être de cinq
cens feuilles , ne font pas toutes également bien
comptées, foit parce que dans le cours de Fimpref-
fion le nombre des différentes feuilles qui fe gâtent
ou qui fe déchirent, eft inégal ; il arrive qu’une ou
plufieurs feuilles du livre manquent à lafindesaffem-
blages lorfqu’il en relie encore des autres. Ces feuilles
qui relient, fe nomment défets, du mot latin de-
feclus, parce que réunies elles ne peuvent pas former
des exemplaires complets. On a l’attention de les
recueillir '8c de les conferver, pour fervir à com-
pletter dans la fuite les exemplaires du même livre
qui peuvent fe trouver imparfaits ou défectueux.
DÉFI-D’ARMES, f. m. (Hift. mod.) fe dit proprement
du cartel ou provocation au combat, fort en
ufage dans les fieçles précédens, de particuliers à
particuliers, pour foûtenir la réputation de bravoure
de leur nation.*
M. de Sainte-Palaye, dans fon ouvrage fur \?iChevalerie
ancienne & modernei'remarque que la-France
8t l’Angleterre, fi long-tems ennemies, ont vû fou-
vent , même dans les tems de treve ou de paix, leurs
champions fe faire des défis mutuels pour foûtenir la
prééminence de valeur, fans ceffe difputée entre les
deux nations. On lit dans Fhiftoire de Charles VI.
par le moine d e S. Denis (liv. X X I I . ch. viif :) \tL
îubftance des lettres de </<y£;duduc d’Orléans-, adref-
■ fées en 1402 au duc de Lancaftre, pour le cpmbat-
tré à la tête de cent gentilshommes, fous la condiî-
tion que les vaincus leroient à la diferétion des vainqueurs;
Le cartel fut mal reçu ; le héraut qui le porta,
renvoyé fan's préfent-contre la noble coûtume, & le
■ combat rejetté-comme inégal , depuis queLancaftre
étoit monté fur le throne d’Angleterre.
Nos hiftoriens ont décrit quantité de défi-d'armis
des Anglois contre les François1, outre les défis des
Efpagnols & des Portugais. Voye^, par exemple,
dansFroiffard, liv. IV. le détail d?iin défi,d'armes près
de Calais, .pendant trente jours cônfécutifs ( à l ’exception
des vendredis)qui-fut propofé par trois chevaliers
chambellans du roi, 8c vous trouverez plusieurs
faits .curieux fur cette matière.
On fait que l ’amour 8t les dames figuraient fou-
vent avec honneur dans les cartels envoyés pour ces
défi-d' armes. Monftrelet nous a cbnfervé foigneufe-
ment les exploits qui fe donnèrent de part & d’autre
pour un pareib/e/ï , en l’année T400, entre un chevalier
Anglois.,.demandeur, 8c Michel Dorris Açra-
gonois, defendeur.
Ces fortes de défi avoient leurs lois, mais celle qui
exigeoit la permiflion du roi fut coihmunémerit négligée.
Un feigneur d’Angleterre, nommé^CornouaiU
lt, en. 1409 , étant pafle en France fous un fauf-con-
duit pour le défi-d'armes à outrance, pour l'amour- dé
fa dame ^ trouva un chevalier tout prêt à lui accomplir
l e f ait d'amoury 8c ils étoient fur le point de commencer'lé
combat quand ils furent féparés par ordre'
du roi.
On pourrait ajoûter à ces défis tous ceux qui furent
propofés dans diverfés fa&ions , qui trop fou-
vent partagèrent notre nation 8c nos princes, comme
cellé des Armagnacs, des Ôrléanois, des Bourguignons,
des Royaliftes. Jean leFevre de Saint-Remy
fait le récit àu défi-d'armes qui fut propofé en 1414,
pendant le fiege d’Arras à Lens en Artois, entre quatre
François 8c quatre Bourguignons.
Enfin, on pourrait inferire dans la lifte de tant de
défi-d'armes, celui que Henri IV. en 1590, après la
levée du fiege de Paris, offrit par un héraut au duc
de Mayenne pour vuider leur querelle , afin qu’un
combat décifif terminât une fois les calamités de la
France. Le chevalier Novenaire fait aufli mention ,
fous l’an 1591, du défi du comte d’Effex au comte de
Villars qui commandoit dans Rouen pour la ligue.
Le comte d’Effex offrait de foûtenir à pied oit à cheval,
armé ou en pourpoint, que la querelle du roi
étoit plus jufte que celle de la ligue ; que lui comte
d’Effex étoit meilleur que Villars, 8c qu’il avoit une
plus belle maîtreffe que Villars. Celubci répond qu’il
ne croit point ce que le Comte d’Effex avançoit de
l’excellence de fa maîtreffe.
Ces divers exemples que rapporte M. de Saint-
Palaye.dans l’ouvrage curieux que j’ai déjà cité au
commencement de cet article, peuvent fuffire , j’y
renvoie le leéleur, de même qu’au Théâtre d'hçnneur
de la Colombiere, 8ç je finis par une remarque im-f
portante. Les défi-d’armes de particuliers à particuliers
ont pris leur origine dans la pratique de défier
fon ennemi avant que de Fattaquer à force ouverte;
pratique qui, des Grecs 8c des Romains, a; pa,ffé dans
toutes les nations qui ont connu les lois de la guerre;.
Nous lifons dans Froiffard, tome I. ch. xxxjv. qu’E-
doiiard roi d’Angleterre ayant été fait vicaire de
l’empire, avec, un pouvoir très-ample : « Fut-là, dit
» l’hiftorien, Renouvelle un jugement & ûatut, Si
» affermé qui avoit été fait au tems paffé à la cour dé
» l’empereur, qui étoit te l, que qui vouloit autrui
» grever ou porter dommage, il le devoit défier trois
» jours .devant fon fait : qui autrement le faifoit, il
»devoit être atteint de'mauvais & vilain fait »f
Confronte^les articles Héraut, CARTEL, Combat
judiciaire, Combat singulier, Duel, D é-
CLARÀT tON DE GUERRE, &c. Cet article efide M.
le Chevalier DE JAUCOURT.
DÉFICIENT, adj. ( Arithmétique.) Les nombres
déficiens font ceux dont les parties aliquotes ajoutées
enfemble font une fomme moindre que le fout
dont elles font parties. Voye^ Nombre.
Tel eft le nombre 8 , dont les parties aliquotes ;i,
-2 ,4 , prifes enfemble, ne foht quey. Voye^ Abonî-
dant.
Soit a b un nombre qui eft le produit de deux
nombres premiers a , é, b étant > a. Poiir q.u©:<z&
■ foit. un nombre déficient ,t il faut que 1 ■+■ à -f-^ . <£ a b>9
! c’eft-à-dire que - - < b. Ainfi, par exémplè',":i
X 5 ou 10 eft un nombre déficient.
Puifque b eft fuppofé > a, & que b 8c, <? font des
nombres premiers, donc b eft au moins,3„.Or.,(quel
que foit a , ori a — , c ’eft-à -d iréa