.plus uniment fiir le manche ; & c’eft pour cette rai-
Ton qu’on la nomme la mitte -du couteau.
Du milieu de la mitte part une tige exa&ement
quarrée, de quatre pouces fept à huit lignes de long.
On l ’appelle la Joie. Toute la lame doit être d’un
Ton acier & d’une trempe dure , afin que le tranchant
réfifte & coupe bien-.
Le manche du couteau courbe eft ordinairement
'd’ébene ; i l a quatre pouces huit lignes de long,
treize lignes de diamètre à l’endroit de fa tête ; fa
partie antérieure ne doit pas excéder dix lignes,
Volume qui peut entièrement remplir la main. Le
Inanche doit être à huit pans , pour être tenu plus
fermement ; fa partie poftérieure eft ordinairement
terminée .par une-avance en forme de tête d’aigle,
dont le bec eft tourné du côté du dos du couteau,
afin de -fervir de barrière aux doigts de l’opérateur.
Voyei la figure, Pl. X X . fig. 5.
. C outeau DROIT pour les amputations. La lame
•a quatre pouces deux lignes ; fa largeur près le men-
Lonnet ne doit pas excéder quatre lignes, & aller
toujours en diminuant jufqu’à la pointe. Ce cou-
deauridi qu’un tranchant ; le manche peut être d’ébene
ou d’ivoire ; il doit être taillé à pans, long de
'trois pouces quatre lignes, & de fix lignes de diamètre
, dans l’endroit le plus épais. La mitte doit être
proportionnée à ces dimenfions. Lifez la conftruc-
tion du couteau courbe. Voy e^ fig. 4. Pl. X X .
'Cet mftrument fert à couper les chairs qui font
entre les deux os de l’avant-bras ou de la jambe,
&c d’achever même la feûion de celles qui auroient
•échappé à l’aôion du grand couteau courbe : c’eft
avec ce couteau droit qu’on incife le périofte ; quel-
■ ques-uns fe fervent d’un couteau à deux tranenans
-léparés par une vive arrête. La lame de ce couteau
doit avoir fix pouces de long: mais il n’eft utile
que pour les amputations en lambeaux. Voye7 la
figure dans les Planches de Chirurgie. Il faut obier ver,
en fe fervant du couteau droit, de ne pas en tourner le
tranchant vers les parties qu’on veut conferver, de
crainte de fendre des vaiffeaux fuivant leur longueur
, & de fearifier inutilement la partie. Voye[
A mputation.
C outeau lenticulaire , eft un infiniment
compofé d’une tige d’acier, longue d’environ deux
.pouces & demi ; fon extrémité antérieure forme un
<oute.au d’une trempe douce, plat des deux côtés ,•
Long d’un pouce, large de quatre lignes dans fon
commencement, & de trois à fa fin, qui eft terminée
par un bouton fait en forme de lentille ; fitué
borifontalement, large de quatre lignes, plat du côté
qui regarde le manche, un peu arrondi de l’autre ;
-le dos de ce couteau doit être bien poli, arrondi, large
d’une ligne ; fa tige eft enchâffée dans un manche
Long de deux pouces & demi.
L’ufage de cet inftrument eft de couper, fans
craindre de bleffer la dure-mere, les inégalités que
la couronne du trépan a laiflees à la face interne du
■ crâne. Voye^T répan. Voye^ la fig. 13. Pl. XVI.
C outeau a c r o ch e t , inftrument de Chirurgie
pour les accouchemens laborieux. Voye1 A cco
u ch em en t .
Son corps eft une tige d’acier de cinq pouces de
■ longueur, dont la bafe a cinq lignes de diamètre, &
fon autre extrémité environ trois lignes : celle-ci eft
terminée par un couteau demi-circulaire en forme de
crochet, dont la lame a à-peu-près cinq lignes de
Largeur dans fon milieu. Voye£ Pl. X X . de Chirurgie,
fig. 1. Cet inftrument tient par une foie quarrée à un
manche d’ébene, au-travers duquel elle pafle, & au
bout duquel elle eft rivée : ce manche a trois pouces
& demi de long.
L’ufage qu’on donne à cet inftrument eft de dépecer
un enfant monftrucux, afin de pouvoir le tirer
parmorceatix. Voye^C ro ch e t . On le propofe aufli
pour percer le ventre des enfans qu’une hydropifie
empeche de venir au monde, & pour ouvrir, la tête
dans les cas où il eft nécefiaire de vuider le cerveau.
Il eft certain que dans ces deux dernieres circonftan-
ces, on peut avoir recours à des moyens plus faciles
& plus sûrs. Pour ouvrir la tête d’un enfant, il
eft bien plus commode d’opérer avec des cifeaux
longs Sc pointus : lorfqu’on les a introduits dans le
crâne, on y' fait une aflez grande ouverture en les
retirant les lames écartées, & en les fermant enfuite
pour les r’ouvrir &c les retirer dans un fens différent.
Dans le cas où une hydropifie empêcheroit la for-
tie de l’enfant, la néceflité de lui percer le ventre
n’exige pas qu’on fe ferve du couteau à crochet, avec
lequel on peut, quelque adreffe qu’on ait, bleffer la
mere ou fe bleffer foi-même : l’introdu&ion du doigt
dans l’anneau de l ’ombilic, percera aifément le péritoine.
M. Levret dit que ce moyen eft préférable à
tous les inftrumens que les auteurs ont propofés :
nous obferverons cependant qu’il faut pour cet effet
que l’enfant foit mort. On objeftera peut-être encore
que dans la poflibilite de porter le doigt fur le
nombril de l’enfant, qui eft la partip du ventre la
plus éminente dans le cas d’hydropifie, il n’y auroit
point d’obftacle de la part de cette maladie pour la
terminaifon de l’accouchement. Mefnard dit qu’a-
près avoir dégagé les épaules & les bras de l’enfant,
s’il paroît que fon corps eft hydropique , l’accoucheur
donnera iflue aux eaux avec un long trocart
s’il lui remarque de la vie , ou avec la branche de
lès cilèaux ou tout autre inftrument, s’il eft mort.
Ces diftinâions nous paroiffent diêtées par la prudence.
Voy*{ T r o c a r t .
A l’égard des enfans monftrueux, dans le cas extrême
où l’on ne peut fe difpenfer de mutiler, le docteur
Smellié, célébré accoucheur à Londres, dit avec
raifon, qu’il eft plus sûr de fe fervir de cifeaux que de
couteaux. Avec des cifeaux, on ne craint point de
bleffer la matrice; ils ne coupent jamais que ce qui
eft entre leurs lames. Voye^ l'article Jumeaux.
Le couteau à crochet eft donc un inftrument fuper-
flu ou nuifible : nous croyons travailler aufli efficacement
au progrès de l’art, en faifant connoître les
chofes défeêhieufes dont l’ufage eft familier, qu’en
publiant les découvertes les plus importantes. ( T )
C outeau a deux manches. Les Arquebufiers-
& beaucoup d’autres ouvriers nomment ainfi ce
qu’on nomme plus communément une plane. Les
premiers s’en fervent pour dégroflir &c ébaucher les,
fufts des armes qu’ils veulent monter ; qu’ils appro-.
chent enfuite avec les écoiiennes & les écoiiennet-
tes, & qu’ils finiffent avec les râpes, les limes & la
peau de chien marin. Voye^ Plane.
C outeau à couper l’argent , en terme d'Ar».
genteur; c’eft un couteau dont la tranche eft émouf-
fée, afin de ne point couper le couflinet avec l’argent.
Voyei COUSSINET, & PL de l'Argenteur,fig.
11. Le même couteau eft repréfenté fur la table de la
fig. 4 de la vignette.
C outeau À. HACHER, en terme d'Argenteur, eft
un couteau tranchant dont on taille les pièces, pour
que l’argent y prenne plus aifément. Voye^ Pl. I , fig. 8.
C outeau , en terme de Batteur d'or; c’eft une lame
d’acier fort mince & peu tranchante, montée fur un
manche de bois aflez groflîer, avec laquelle on coupe
l’or en quarré, & dont on fe fert pour gratter les
livrets ou mefures. Voye{ Mesures.
C outeau à pié , inftrument dont les Cordonniers
, les Selliers & les Bourreliers fe fervent pour
tailler leurs cuirs.
Cet outil eft plat, de fer fort tranchant, & garni
d’un manche pour le tenir. La partie tranchante a la
figure d’une portion de cercle, dont le grand diamètre
a environ cinq pouces, & le petit deux à trois
pouces. Du milieu du grand diamètre fort une queue
d’environ fept ou huit pouces de longueur, enfoncée
dans un manche de bois qui en a trois ou quatre.
Tel eft le couteau à pié dont les Cordonniers fe fervent.
Celui des Selliers & des Bourreliers ne différé de
celui des .Cordonniers, qu’en ce que la queue en eft
plus longue, & qu’elle en recourbée par le milieu,
de maniéré qu’elle forme comme une équerre. Voy.
Ici Pl. du Bourrelier, fig. 12.
Les Bourreliers ont encore .deux autres fortes de
couteaux ,à-peu-près femblables, & qui relfemblent
aflez aux grands couteaux de cuifine ; l’un fe nomme
couteau à Jiirtailler, & l’autre fe nomme couteau à.par
rer. Le couteau à furtailler fert à couper exactement
de la grandeur qu’il le faut, les différens morceaux
de cuir qui n’ont été qu’ébauchés avec le couteau à
pié. Le couteau à parer fert à amincir ou diminuer de
l’épaiffeur du cuir.
C outeau à p ié , (Çeinturier.) Il a le tranchant
fait comme un couperet à pointe ronde ; mais fe
manche, au lieu d’être droit, eft recourbé fur la
lame à la diftance de dix-huit lignes. Voyej;la Pl. du
Çeinturier, fig. g.
C outeau à effleurer, ou C outeau de
R iviere , outil de Chamoifeur & de Mégiflier. C ’eft
un inftrument d’acier long & tranchant -, qui a une
ppignée dp b.ois à chaque bout ; on s’en fert pour
effleurer les peaux de .chamois, de chevres, de moutons,
&,c. fur le chevalet. Voye{ C hamoiseuR.
C outeau à meche , fert aux Chandeliers pour
pouper les meches des chandelles. Ce couteau eft
monté fur un petit banc, ayant deux piés de même
largeur que le banc , pour qu’il puiffe être fiable ;
une coulifie pour allonger raccourcir, fuivant les
longueurs des meches. Sur la partie qui ne fe meut
point eft attachée perpendiculairement une broche
de fer ronde, & fur la couliflè eft le couteau , qui
forme une ligne parallèle à la broche, & diftant de
cette broche fuivant Ig longueur de la meche qu’on
veut couper. Il y a des couteaux montés différemment.
K?ye{ ba Pfançh* du Chandelier, fig. 6. & l'art.
C hANOELLE.
C outeau à C hapelier. Les Chapeliers font
ufage de deux fortes de couteausç pour arracher &
pour couper le poil de caftor.
Le premier, qu’ils appellent le grand, couteau, &
qui reffemple a fiez au tranchet .des Cordonniers, fert
à arracher les longs poils de la peau, qui ne peuvent
point entrer dan$ la fabrique des chapeaux. Voyei la
PL du Chapelier, fig. a .
Le fécond, qu’ils nomment le petit couteau, & qui
^ft confinât comme une ferpeîte de vendangeur, à
l ’exception qu’il ne .coupe qqe par le dos, fert à couper
, ou plutôt à rgfer le poil court de l’animal, dont
on fait l’étoffe des chapeaux appelles caflors. Voye^
C hapeau.
C outeau À TÉTJS, en terme de Cirier; c’eft une
fifpece de couteau de buis dont le tranchant eft fait
en bifeau, pour former la tête de la bougie de table.
VWZ P L Cirier, fig. 11.
C outeau À trancher , en Marqueterie. Voyeç
PL du Çifeleur-Dafnafquineur, fig. /J. & la fig. 1. de
/<? vignette, qui repréfipt.ent un ouvrier qui tranche
un canon de fufil avec un couteau à trancher, qui n’a
rien d<3 particulier.
C outeau À PIÉ, du Cordonnier; il fert à couper
Jes empeignes des,fbuliers. Voye^Pl. du Cordonnier-
Bottier, fig. 8.
C outeau à revers , inftrument dont fe ferr
vent les Corroyèurs pour travailler leurs cuirs ;
c eft un infiniment d’acier dont le tranchant eft fort
émoufle & un peu renverfé. Cet inftrument a deux
manches, un à chaque b ou t, & on s’en fert pour
é.charner les peaux de vache , &c.
' On appelle aufli cet inftrument couteau - fourd,
écharnoir, boutoir & drayoire. Voye{ É CH A R N O IR ,
Bo u t o ir , D rayoire.
COUTEAU - SOURD , terme de Corroyeur. Voycr
l'article précèdent C outeau À revers , & Planche
du Corroyeur , fig. 3.
C o u t e au , en terme de Doreur fur bois t s’entend
d’un morceau de buis plat, dont la tranche eft un
,peu épaiffe, & qui fert à couper l’or étendu fur le
couflinet, figure 6. de la largeur & de la longueur
dont on a befoin. Voye{ PL du Doreur, fig. y.
C outeau à escarner , outil des Doreurs fur
cuir ; eft un couteau large & arrondi du côté du tranchant
, emmanché dans un manche de bois, comme
une lime, dont ils fe fervent pour amincir les bords
des pièces de cuir qu’ils veulent coller enfemble.
Voyei Pl. du Doreur fur cuir, fig. c). & l'art. Parer ,
terme de Reliure.
C outeau à d ét irer, oiitildeDoreur fur cuir;
.eft un outil fait à-peu-près, pour le manche, comme
le bruniffoir : dans le milieu du manche eft fixée une
lame longue & étroite, avec laquelle on étend les
pièces de cuir fur la pierre. Voye^ PL du Doreur fur
çuir, fig. 12.
C outeau à hacher. Les Doreurs fur métal
appellent ainfi un couteau à lam.e comte & un peu
large, dont ils fe fervent pour faire des hachures fur
le cuivre ou fur le fer, avant de les dorer de ce qu’on
appelle or hfichè. Voye{ D orure au FEU, & Pl. du
Damafquineur.
C o u t e a u À t r a n c h e r , outil dont fe fervent
les Ébénifies : il confifte en une lame tranchante des
deux côtés, & emmanchée dans un bâton long d’un
pié & demi OU environ. Voye{ PL de Marqueterie ,
fig. S. Cet outil leur fert à couper les pièces de placage
félon les contours du deflein qu’ils ont tracé
deflus. - ;
C outeaux , {Epicier.) font des morceaux de buis
façonnés en forme de couteaux, & marqués fur le
dos au nom de l’ouvrier quilles met en oeuvre. Tous
les cierges doivent en avoir l’empreinte, afin qu’on
eonnoiffè le marchand, èn cas de défaut dans la cire
ou dans l’ouvragei PL 1. fig. g.
C o ut eau x , (Fonderie des canons,") fontdes barreaux
d’acier dont les arrêtes font fort vives , que
l’on monte fur une boîte de cuivre qui s’ajufte fur la
tige de l’alezoir. Ces couteaux fervent à-accroître &
à unir l’ame des pièces de canpn. Voyer Alezoir $
& Planche de la Fonderie des canons , figure g . de l'a-
It^oir.
C outeau à FondeuR; c’eft un infiniment dont
lés Fondeurs en fable fe fervent pour dreflèr le cour-
roi de fable ou de terre dont ils font leurs moules. Il
eft de fer, emmanché de bois, & long en tout d’un
pié & demi : ce n’eft ordinairement qu’un morceau
de vieille lame d’épée un peu large, dont on a rompu
quelques pouces de la pointe, & auquel on a
ajouté un manche. Voye\ Fondeur en sable, &
Pl. du Fondeur en fable, fig. i g .
C outeau de chasse , en terme de Fourbijfeur,
eft une elpece d’épée courte & forte, dont la gardé
n’a qu’une coquille, qu’une croix, & qu’une poignée
fans pommeau : cette poignée eft ordinairement de
corne de cerf, ou autre de cette nature.
C outeau , (,groJfes-Forges.) c’eft dans la machine
à fondre le fer, la partie qui divife les barres en plu-
fieurs parties. Voye^ grqsses-Forges.
C outeau à tailler , {Fourbijfeur.) Les Four-
biffeurs appellent ainfi un petit outil de fer acéré ,
ou d’acier très-tranchant, dont ils fe fervent pour