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On dit enfieigne des moufquetaires & guidon des gendarmes
> au lieu de cornette. Dish.
C ornette, (Marine.') C ’eft un pavillon que les
chefs d’efcadre portent au mât d’artimon. La cornette
eft blanche, & doit avoir quatre fois plus de
battant que de guidant ; fendue par le milieu des
deux tiers de fa hauteur, dont les extrémités fe terminent
en pointe. Ordonnance de, la marine de 168 <).
tit. if.
La cornette ne peut être portée que par un chef
d’efcadre, & lorfqu’il eft accompagné de cinq vaif-
feaux, à moins qu’il n’en ait la permiffion particulière
du Roi.
Lorfque plufieurs chefs d ’efcadre fe trouveront
joints enfemble dans une même divifion ou efcadre
particulière, il n’y aura que le plus ancien qui pourra
arborer la cornette , les autres porteront une limple
flamme. (Z )
Cornette, (Hifi. mod.') forte de chaperon à
l’ufage des magiftrats dans plufieurs villes ; ils la
portent fur l’épaule, & elle caraftérife leur dignité.
, C ornette , (Hifi. mod.') bande de foie que les
profeffeurs du collège royal portent autour du co l,
& qui étoit autrefois particulière aux do&eurs en
Droit.
* Cornette , vêtement de tête à l’ufage des
femmes, elles n’en mettent guere qu’en déshabillé.
La cornette eft compofée de trois pièces , le deffus,
le deflbus, & le fond. Le fond couvre tout le derrière
de la tête ; il eft pliffé. La piece à laquelle le
fond eft coufu, qui enveloppe le front, les oreilles,
& qui pend à droite & à gauche, ou s’attache fous
le menton, ou fe releve fpr le haut de la tête, s’appelle
la bande ou le dejjits. Le deffous eft une bande
toute femblable au deffus, placée de la même maniéré
, à cette feule différence que le deffous avance
un peu plus avant que le deffus. On pratique au bas
du fond un grand ourlet plat, qu’on appelle une pafie;
on y met un ruban attaché au côté droit & au côté
gauche, de maniéré que la partie attachée au côté
droit étant ramenée à gauche dans la paffe , & la
partie attachée au côté gauche, étant ramenée dans
la paffe au côté droit, quand on vient à tirer ces
parties de ruban , on force les côtés à s’approcher,
& par conféquent ôc la paffe & le derrière du bas du
fond à fe froncer : c’eft ainfi que la cornette fe ferre
fur la tête. Ces deux bouts de ruban viennent en-
fuke fe noiier ou s’attacher à l’épingle fur le haut de
la tête ; le deffus & le deffous font affemblés avec le
fond, de maniéré qu’ils forment tout autour du vi-
fage des plis plats. Il y a des cornettes de jour, il y en
a de nuit, il y en a d’une infinité de formes & de
noms différens; mais elles confervent toutes en
grande partie la façon que nous venons de décrire.
On met fur la cornette une coëffe de mouffeline qui
fe noue fous le menton, & qui fe ramenant quelquefois
autour du co l, va fe noiier encore une fois au
derrière de la tête.
Cornette , (Fauconn.) c’eft ce qu’on appelle la
houpe ou tiroir de deffus le chaperon de l’oifeau.
* CORNIEN, f. m. (Hifi. anc.) celui qui joiioit
de la corne , inftrument militaire. Voye^ Corne ,
Jftft. anc.
CORNICHE, ou CORNET, voye{ Calmar.
Corniche, f. f. terme d'Architecture. On comprend
fous ce nom tout membre à-peu-près faillant
de fa hauteur, & fervant à couronner un bâtiment
ou tout autre membre principal en Architefture, qui
par fa faillie jette loin du pié du bâtiment les eaux
du ciel.
La corniche eft toujours confidérée comme la troi-
fierae partie d’un entablement ( voye^ Entablement;
, & en compofe la partie fupérieure. Il en
eft de propres à chacun des cinq ordres, & qui font
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le plus univerfellement approuvées ; celles deVigno-
le , par exemple, font affez belles en général, &
ont été affez communément fuivies dans nos édifices
françois. ( Voyeç leur profil dans les plans de l'Architecture.)
La corniche tofeane, fuivant cet auteur, eft
compofée de trois parties principales ; fa voir, d’une
cimaife inférieure ( voye^ C im a ise ) , d’un larmier
(voyc^ Larmier) , & d’une cimailè fupérieure.' La
dorique eft compofée de deux cimaifes & de deux
larmiers ; l’ionique, de trois cimaifes & de deux
larmiers ; la corinthienne & compofite, de trois cimaifes
& de trois larmiers. Mais Palladio , auteur
qui a été plus fuivi en Italie, donne à cette derniere
trois cimaifes & quatre larmiers, c’eft-à-dire qu’un
de ces larmiers eft à double platte-bande, ainfi qu’on
remarque à la corniche de l’ordre compofite du château
de Clagny, & au portail des Minimes à Paris.
Toutes ces parties principales font divifées par
d’autres membres qu’on nomme en général moulures,
( voye{ Moulures;. Ces moulures font appliquées
en plus ou moins grande quantité, félon la ricneffe
des ordres, & doivent être plus ou moins reffenties,
félon leur vilité ou leur élégance ; & enfin doivent
être confervées lices ou taillées d’ornemens, félon
la richeffe de l’ordonnance.
Lorfque l’oeconomie ou quelqu’autre confidéra-
tion fait fupprimer les ornemens dans les corniches >
il faut favoir que les larmiers inférieurs de chacune
d’elles, excepté la tofeane, ont les membres d’Archi-
tefture qui les caraftérifent : par exemple, le larmier
inférieur de la corniche dorique eft orné de mutu-
les (voyeç Mutule) , beaucoup plus propres à cet
ordre dans les dehors, que le denticule, malgré l’exemple
célébré que nous en ont donné les anciens
au théâtre de Marcellus ; celui de la corniche ionique,
de denticules (voye^ Denticule) ; celui de la
corniche corinthienne & compofite , de modifions
( voyez Modillon). Palladio, auteur que nous ne
faurions trop citer, fait les modifions de la corniche
compofite à doubles faces, & a été fuivi en cela par
plufieurs architeftes anciens & modernes, dont on
voit les différens fyftèmes dans le livre de M. de
Chambrai, qui nous a donné le parallèle des ordres
d’Architecture des dix commentateurs de Vitruve.
On appelle corniche architravée, celle qui étant'
compofee des principaux membres dont nous venons
de parler, a pour fupplément une ou plufieurs
plattes - bandes qui lui tiennent lieu d’architrave
(yoye[ Architrave). Communément cette corniche
tient lieu d’entablement dans un édifice de peu.
d’importance ; enforte que la cimaife inférieure de
la corniche tient lieu de cimaife fupérieyre à l’architrave
, & que la frife eft abfolument fupprimée
(yoyei Frise). Mais ce genre de corniche ne doit jamais
couronner un ordre d’Architeéture, malgré les
exemples fréquens que nous en donnent nos architectes
modernes.
Chaque membre principal de la corniche profile
affez communément fur fon quarré , & l’on affeCte
de dégager par un renfoncement le plafond ou fo-
phite du larmier fupérieur, (voye£ Sophite) afin
d’éloigner l’écoulement des eaux de la furface du
bâtiment : raifon pour laquelle on fait toujours ,
comme nous l’avons déjà d it, les corniches au moins
aufli faillantes que leur hauteur , ainfi qu’on le va
voir par les mefures que nous donnons d’après V i-
gnoles.
La corniche tofeane a de faillie un module fix parties
(yoye{ Module) , fur un module quatre parties
de hauteur ; la corniche dorique deux modules fur
un module fix parties ; la corniche ionique trente-
une parties fur un module trois quarts ; la corniche
corinthienne deux modules deux parties fur deux
C O R 'modifies; la ■ corniche compofite deux modules fur
deux modules.
Lorfque par quelques circonftances particulières
l’on ne peut donner.à ces corniches les faillies qu’on
vient de rapporter, on incline quelquefois en talud
le devant des lâhhiers. Les anciens en ont ufé ainfi
en bien des ;occâfi'Ôns ; mais cette imitation produit
des angles aigus ; qui font toujours un mauvais effet
dans l’ArchiteClure, principalement dans les retbitrs
des corniches ; dé manière qu’il né faut employer ces j
talutsqüe lorfqu’elles fe trouvent continues, comme
dans l’intérieur d’un dôme, tel qu’on le remarque
uu Val-de-Graee ; .ou contenues entre deux grands
pilaftres, ainfi qu’il s ’en voit dans l’intérieur de l’Oratoire.
Au refte cette-Obliquité autorife à donner
réellement moins de faillie à toute la corniche, fans
•néanmoins nuire à celle des fophites & des larmiers.
Voye[- ces différentes corniches dans la Planche d'Architecture.
On appelle aùffi corniches, tout membre faillant ;
varié compofé de moulures à l’ufage de la dé- i
coration intérieure, quoique ces dernieres ne foient {
pas foumifes aux dimenfions précédentes, & que
l’on appelle, félon leurs difpofitions, droites, circu- ,
lai res, furbaijfèes , mutilées, interrompîtes, rempantes , i
inclinées, tournantes,'^c.
Mais toutes doivent êtie d’un profil (voye^ Profil)
agréable, & conforme aux différens ufages qui
; les fait employer dans Part de-bâtir. (R)
Corniche (Menuif.) eft compofée de plufieurs
membres d’Architecture, &1 fe met au haut des lambris
: c’eft ce qui couronne les ouvragés de menui-
‘ férié, & qu’on appelle Ordinairement corniche volante
, pour la diftmguer: des corniches ■ en plâtre qui
fe font aux plafonds.
CORNICHON ,'f .m . (Jard.&}Cuifin)rïeÇi autre
èhofe qu’un petit concombre qu’on ne laiffepoint
•croître pour le pouvoir confire1 dans1 le vinaigre, &
en faire dés falades-pendant l’hyver. (K)
Cornichon , (Diete)yoyeç Gôncombre.
CORNICO ,(Géog. mod.) viîle de Fîle de Candie
dans le territoire de la Canée.
* CORNICULA, f. f. ( Ckirnrg.) ;inftrument de
corne fait à-peu-près comme une ventoufe, à l’extrémité
la plus petite de laquelle on auroit pratiqué
une ouverture. ‘On appliquoit fa grande ouverture
fur les parties exténuées, on fuçoit Pair par la petite.
Cette opération faifoit élever lés chairs, & in-
vitoit les fucs nourriciers à s’y porter . Hildan & Tul-
pius font mention de cures obtenues par cette voie.
Foyei Hild. Tulp. & VENTOUSE .
CORNICULAIRE, f. m. ( Hijt. anc.) nom d’un
officier de guerre chez les Romains , qui foulageoit
le tribun dans l’exercice de fa charge, en qualité dé
lieutenant. Voyeç T ribun.
Les corniculaires î‘ai\(o\tr\t lesrondësà la place des
tribuns, vifitoient les cOrps-de-garde, & étoient à-
peu-près ce que font‘les aides-majors dans nos troupes.
Voye£ Aide.*
Le nom de cornicùlarres fut donné à ces officiers,
parce qu’ils avoient un petit co r , cornîculum , dont
ils fe fervoient pour donner les ordres aux foldàts.
Ce nom pris au premier fens, vient, félon Saumaife,
de corniculum, qui lignifie le cimier iPün cafque ; & én
effet Pline nous apprend qu’on mettoit fur les cafques
des cornes de fer ou d’airain, qu’on àppëlloit corni-
cula.
On trouve dafts les notices de l’Empire un huiffier
ou greffier nommé cormculaire ; fon office étoit d’ac-
compàgner par-tout le juge, de le fërvir, & d’écrire
les fentences qu’il prononçoit. H j
Dans le fécond lens, on prétend que ce mot eft
dérivé de corniculum un cornet à mettre de l’encre.
Vlyeç U 'ditt. de Tré’y, -celui de Dish ôc Chamb, (G)
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'C o r m é r , n m. 'vqy^ ConNOUiLLiER.
CoRnier i ifidhàrp, 6cMenuif.) c’eft ce qui fait le
coin Ou encoignure d’une armoire,buffet, commode :
rondénommé pic-tornier. Voye\-en le plan, PI. IV.fig.
n. du Metiüïjier. Lès'SeliierS-Gârroffiers donnent le
même nom'aüx quatre’piliers de bois ou montans
qui foûtiedrtënt l’impériale des c&rroffes &c.
' GORNIERS ,- (iEaUx & For.) pïés-corniers; arbres
que les officiers des eàux ôc forêts choififfent & marquent
dans les forêts, taillis ou hautes-futaies, ôti
ils fixent la limite des ventes & des coupes.
CORNIERE, f. f. en tetm.es'de Blafdn, flgnifie une
ànfedepot, ainfihppélléeparce'qu’elle a fuccédéaux
cornés Ou anfes qu’on mettoit anciennemenr âux an-
; gies des autels, ’des tablés, des cOfïires & aùttôs cho-
fes, pouf pouvoir leS portér plus aiféffiént. (R")
' CORNIERE , (^Marine.) Vàye^ G ô RMÏËRE & A L LONGEE
t)E P’Ô UfrE.1 (Z)
CoRNï^ftE. 'Vàye^ Noüe.
GORniêrêS d'ünéprejje d1 Imprimerie, & , félon
quèlquës - uns , : OaNtonnIéRes. ? Ce font qiiatle
-pièces de fer plat, dont chacune a Un pié de long,
deux ou trois lignes d’épaiffeur, & fept à huit de
-hauteur ; coiidée dans fon milieu ën angle d roit, &
allant un peu én diminuant de hauteur & d’épaiffeùr
'jufqu’à fes deux extrémités, 'à chacune dèfquelles
1 eft prife une patte percée de plufieurs trous , podr
'être 'attachée aVèc des clous. Au moyen de ces cor-
• nieres poféès aux quatre Coins du coffre , on arrête
■ une forme fur la pfëffe, en méttant Un coin entre
-l’extrémité de chaque cornière & le chaffis de la forme.
Voye? les Pl. xd?Impr.
CORNIGLIANO, ( Géograph. mdd.) petite ville
d’Italie au duché de Milan, fur la riviere d’Adda.
CORNOUAILLE, ou CORNWALLIS, (Géog.
‘mod.) provinéè Triâritime d’Angleterre , ; dont la capitale
eft Launcéfton. Elle eft environnée de la mer
de toutes1 parts,: hormis à l ’orient, où elle eft bornée
par le Dévohshire :: elle a le titre de duché. Elle eft
fur-tout remarquable par fés mines d’érain, le meilleur
qüi foit ën’Europe.
OornÔuailiîes , (Géog. niodî) contrée de Francfe
en Bretâgne, qui s’avance daris la mér. Elle cont-
prendtout le cliOcèfe de Qu imper.
CORNOUILLER , f. m. (Hifi. nat. B o t ) cornus;
genre de plante à fleur en rofe : le calice devient
dans la fuite un fruit ën’forme d’olive , ou rond-,
mou , charnu, dans lequel il y a un noyau divifé
en deux loges qui renfermént chacune une amande.
Tournef. infi.rei herb. Vdye^ Plante, '(•ƒ)
Cornouiller , (Jardin) Parmi les .efpeces de
cet arbre, qui font affez nombreuses, on diftirfgue
deux ordres principaux, qui forit fort différens entré
eux par le volume des arbres, la difpofition des fleurs,
la forme des fruits, la qualité dubois , mais que les
Botaniftes ont toujours fait aller enfemble, lous le
fpécieux •prétexte de leurs arrangemeris méthodiques.
Cette diftin&ion fe fait en cornouiller mâle &
en cornouiller fetnelle; cèpéndant ces carafteres fé
trouvent-là fauffement employés , & ne peuvent
fervir qù’à induire en'erreur ? attendu que chaque
ëfpece de ces arbres en rmâle & iémellè
tout enfemble, & qu’ainff les uns q ’ont pas plus là
droit d’être appellés mâles, que le's autres d’être nommes
‘femelles. Comnie Pon peut ddnc raîfortnable-
‘mënt fe difpenfer de tonferv'er ces dénominations
âbtifiVés, je traîfërai les prétendus cornouillers mâles
fous lé Ample nom de cornouiller; & 'ceux qu’on fait
tout auffi mal-à-propos pàffer pour femelles , fous
celui defanguin.
Le cdrnoiüllèr eû. un petit arbre affez commun dans
les bois & dans lés haies, où quelquefois il s’élève
jufqu’à dix-büit Ou vingt piés, fur un demi-pié de
diamètre environ, & où le plus fouvent aufli il ne