geon ou dans la boule, eft condenfé ; le plongeon
•devient plus pefant que l’eau , & defcend : fi on retire
le doigt, l’air fe dilate, le plongeon devient plus
ieger, & remonte. Voyc{ un plus grand détail dans
l'effai de Phyf. de Mufch. pag. 6/7> 6 j8 . Voyc{ aujjl
la figure de ces plongeons, PL. de Phyfiq. fig. 24 &
2'S. (O ) . t a
D iable , F. m. oifeau, {Hift. nat. Ornithol.) on a
donné ce nom aux Antilles à un oifeau de nuit, parce
qu’on l’a trouvé très-laid. Il reffemble, dit-on, pour
la figure à un canard : il a le regard effrayant, & le
.plumage mêlé de noir & de blanc : 7I fa it , comme
les lapins., des trous en terre qui lui fervent de nid.
Cet oifeau habite les plus hautes montagnes, & n’en
defcend que pendant la nuit : fon cri eft lugubre, &
fa chair très-bonne à manger. Hift. nat. des Antilles
{par le P. du Tertre, tome II. (/)
D i a b l e , oifeau, voyeç F o u l q u e .
D i a b l e d e m e r , oifeau , roycç M a î r OXjLE.
D iable , (Hift. nat. Ichthyol.) poijfon de mer. Les
pêcheurs des îles de l’Amérique appellent diable un
grand poiffon plat, en forme de grande raie ; il eft
plus large que long, ayant quelquefois plus de dix
piés du bout d’un aileron à l’autre, & plus de deux
piés d’épaiffeur vers le milieu du corps. Sur le devant
de la tête, au-deffus des yeux , font deux efpeces
d’antennes flexibles, longues d’environ deux piés,
larges de fix à fept pouces’, plates, arrondies par le
bout comme des palettes , & couvertes d’une peau
fort épaiffe. Ces antennes fe recourbent en fe tortillant
comme des cornets ; elles reffemblent pour
lors à de groffes cornes de bélier. La gueule de ce
poiffon eft demefurément ouverte , ayant plus de
deux piés de large ; elle n’a point de dents, mais on
remarque de groffes levres ou membranes très-épaif-
fes qui recouvrent les gencives de ce monftre, lorf-
qu’il veut engloutir quelque gros poiffon: au-def-
lous de la tête, des deux côtés de l’eftomac, font lés
piiies formées par des ouvertures ou fentes tranf-
verfales : il a une efpece de gouvernail fur le dos à
la partie poftérieïire, de laquelle fort une queue
très-agile, longue de quatre à cinq piés, diminuant
infenfiblement en forme de foiiet. Tout l’animal eft
couvert d’une peau très-forte , rude, grife fur le .
dos & blanche fous le ventre : fa chair eft indigefte,
& .à-peu-près femblable à celle des groffes raies ,
dont ce poiffon eft vraisemblablement une efpece.
Cet article ejl de M. LE Rom ain.
D i a b l e , ( Maréchal-grofiler,) efpece de levier
affez femblable pour la forme & pour l’ufage', à celui
dont fe fervent les Tonneliers pour faire entrer
de force les cerceaux fur les tonneaux qu’ils relient.
Les Maréchaux-groffiers employent le diable à faire
paffer les bandes de fer fur les roues des voitures ,
lorfqu’ils bandent ces roues d’une feule piece.
D iable , (Manufacture en laine.') efpece de levier
qui, dans le ramage des étoffes, fert à faire baiffer
les traverfes d’en-bas , quand il s’agit d’élargir le
drap : c’eft par cette raifon que le même inftfument
s ’appelle aufli larget. Voye£ Ma n u f a c t u r e en
l a in e .-
D i a b l e , terme de Riviere, g r an d ch a r io t à q u a t re
r o u e s , q u i par des v e r r in s fert. à e n le v e r & à c o n d
u ire d e g rand s fa rd e a u x .
Diable fe dit aufli d’une machine à deux roues
dont fe fervent les Charpentiers pour porter quelques
morceaux de. bois.
/ DIABLOTINS, f. m. pl. en terme de Confifeur; ce
font des efpeces de dragées fort groffes & longues,
faites de chocolat incrufté de fucre en grains très-
durs.
D IABOTANUM, f. m. (Pharm.) on appelle en
Pharmacie diabotanum , un emplâtre dans la eompofition
duquel il entre beaucoup de plantes. Ce nom
vient du grec «T/a, & ex, /3ot«Vh , planta.
Dès le tems de Galien il y avoit Un emplâtre de
ce nom, dont il nous a laiffé la defeription dans fes
livres de compofi medicam. C ’étoit plufieurs plantes
& racines qu’on piloit, & qu’on incorporoit avec
un cérat.
Aujourd’hui on fait beaucoup d’ufage d’un emplâtre
diabotanum, dont M. Blondel, médecin de
Paris, eft l’auteur. Nous allons en donner la corn-
pofition, d’après la pharmacopée de Paris.
Emplâtre diabotanum de Blondel. f . des feuilles
& des racines récentes de bardanè, de pétalite, de
fouci, de cyque , d’ivette , de livefee , de grande
valériane, d’angélique de jardin, d’aunée, de grand
raifort fauvage, de concombre fauvage , de fero-
phulaire, de trique-madame, de grande chélidoine,
de petite chélidoine, de gratiole , de chaque fix onces
: hachez les feuilles & les racines, & faites-les
bouillir dans une fuffifante quantité d’eau ; après quoi
paffez la décoélion avec expreflion.
Ajoûtez à cette décoâion, des fucs de ciguë, de
grande chélidoine , d’orvale, de trique-madame,
de chaque quatre livres : faites évaporer le tout au
bain-marie, en confiftance d’extrait épais.
A une livre de cet extrait mêlez*exactement du
galbanum, de la gomme-ammoniac, de l’opopanax,
du fagapenum, de chaque quatre onces. Notez que
ces gommes-réfines doivent être auparavant diffou-
tes dans du vinaigre fcillitique, & épaiflies en confiftance
requife.
D ’autre part, I f . de la litharge préparée, deux
livres ; de l’huile de vers, de l’huile de petits chiens*
de l’huile de melilot, de l’huile de mucilage, de chaque
huit onces : de l’eau commune , une fuffifante
quantité pour cuire les huiles & la litharge : ce qui
étant fait, ajofitez-y félon l’art l’extrait lufdit, auquel
les gommes-réfines ont été mêlées , & du fourre
v if fubtilement pulverifé, quinze onces : après
quoi ayant fait fondre enfemble de la cire jaune, du
ftyrax liquide purifié, de la poix de Bourgogne, de
chaque une liv re, ajoûtez-les à l’emplâtre que vous
aurez fait légèrement liquéfier, agitant bien le tout
avec un biftorfier, pour faire un mélange exaft, auquel
vous ajouterez la poudre fuivante :
Prenez de racines d’iris de Florence, de pain de
pourceau, de renoncule bulbeufe, de couronne impériale
, de ferpentaire, d’ellebore blanc, de chaque
fix gros, de fceau de Notre-Dame, d’arum, de chaque
une once ; des trois ariftoloches, de chaque
deux gros ; de cabaret, trois onces ; des feuilles de
piftachier, trois gros ; des baies de laurier, une demi
once , des femences d’angélique, de creffon, de
chaque fix gros ; de cumin, trois onces ; de la crote
de pigeons, une once ; du bithume de Judée , de
l’ohban, du maftic, de chaque huit onces ; de la
gomme tacamahaca, douze onces ; du bdelium, de
la myrrhe, de chaque trois onces ; de l’euphorbe ,
une once : faites du tout une poudre félon l’art, que
vous mélangerez bien avec l’emplâtre fufdit : après
quoi vous ajoûtez enfin du camphre, une once & demie
, que vous aurez fait diffoudre dans de l’huile de
gerofle, une once & demie; de l’huile de briques, deux
onces & demie, & l’emplâtre fera fait (vo y.EM PLA S-
t r e ) . Cet emplâtre paffe pour être bon pour amollir
& réfoudre ; on s’en fert fréquemment pour les
loupes, les glandes, &c. (b )
DIABROSE , voye^ l ’articleNAISSEAU.
DIACARTHAMI, ( T a b l e t t e s d e ) Pharmac.
c’eft ainfi qu’on nomme des tablettes purgatives oii
entre la femence de carthami. Voye^ la compofition
de ces tablettes à l'article C a r t h a m e . Voye[ auffi
l'art. T a b l e t t e s Les tablettes de diacarthami purgent
affez bien à la dofe de demi-once ou- de fix gros.
Ce purgatif n’eft prefque point d’ufage à Paris ; le
bon marché l’a mis fort en vogue parmi le petit peuple
dans plufieurs de nos provinces.
DIACATHOLICON ou PURGATIF UNIVERSEL
, f. m. (Pharmac.') Prenez pulpe de caffe & de
tamarins , feuilles de lené, de chaque deux onces ;
racines de polypodes, fleurs de violette & rhubarbe
, de chaque une once ; femence d’anis , fucre
blanc & regliffe, de chaque deux gros. Pulverifez ce
qui doit l’être, & prenez enfuite racine depolypôde
récent concaffé, trois onces ; femences de fenouil
doux, fix gros : faites-les bouillir dans deux pintes
d’eau de pluie, jufqu’à confomption du tiers : coulez
la liqueur, & donnez-lui avec deux livres de fucre
blanc, la confiftance de fyrop : verfez - le fur les
pulpes tandis qu’elles font fur le feu, & incorporez-
y les poudres, pour donner au tout la forme d’un
éle&uaire. Cette préparation eft peu d’ufage, non-
obftant le titre pompeux qu’elle porte.
DIACAUSTIQUE, f. f. (Optique & Géomét.) eft
le nom qu’on donne aux cauftiques par réfràôion,
pour les diftinguer des cauftiques par réflexion,
qu’on nomme catacauftiques. Ces mots font formés
fur le modèle des mots de catoptrique & de dioptrique,
dont l’une eft la théorie de la lumière réfléchie, &
l’autre la théorie de la lumière rompue ou réfraétée.
Voye^ C a u s t i q u e .
Repréfentez - vous un nombre infini de rayons ,
tels que B A , B M , B D , &c. ( Pl. Géom.fig. 23.)
qui partent du même point lumineux B , pour être
réfra&és par la furface ou ligne courbe A M D , en
s ’éloignant ou s’approchant de la perpendiculaire
M C; de maniéré que les finus C E des angles d’incidence
C M E , foient toûjours aux finus C G/ies angles
de réfraction C M G , dans un rapport donné.
La ligne courbe qui touche tous les rayons réfractés
, eft appellée la diacauftique.
Au refte ce nom eft peu en ufage ; on fe fert plus
communément de celui de cauftiques par réfraction. Il
eft vifible que cette cauftique peut être regardée
comme un polygone d’une infinité de côtés formé
par le concours des rayons infiniment proches, ré-
frafrés par la courbe A M D , fuivant la loi que nous
venons de dire. Voye{ R é f r a c t i o n & C o u r b e s
p o l y g o n e s . ( O )
DIACENTROS, f. m. ( Aftron.) terme ufité par
Kepler pour exprimer le diamètre le plus court de
l ’orbite elliptique de quelque planete.
Les deux diamètres d’une ellipfe paffent par fon
centre , & peuvent par cette raifon être nommés
diacentros , car ce mot fignifie qui ejl coupé par le centre
en deux : cependant il y apparence que Kepler
a appellé ainfi le petit diamètre , pour le diftinguer
du premier, qui paffe non-feulement par le centre ,
mais encore par le foyer de l’orbite. Au refte ce mot
n’eft plus-en ufage. (O)
DI ACHILON , fubft. m. (Pharmacie.) emplâtre
qui tire fon nom des fucs de plantes appellés en grec
%vXov, qui entrent dans fa compofition.
De tous les emplâtres qui portent ce nom, la pharmacopée
de Paris ri’en a retenu que deux, qui font
le fimple & le gommé.
Emplâtre de diachilon fimple. Of de la litharge préparée,
trois livres; de l’huile de mucilage, fix livres;
de la décoôion d’iris nojiras, fix livres : faites cuire
le tout félon l’art en confiftence requife.
Le grand diachilon gommé. I f de la maffe de l’em-
plâtrè diachilon fimple que nous venons de décrire,
quatre livres ; de la cire jaune, de la poix réfine, de
la térébenthine, de chaque trois onces : faites fondre
Je tout enfemble à un petit feu , & y ajoûtez gonime
ammoniac, bdelium, galbanum, fagapenum, de chaque
une once, que vous aurez fait diffoudre dans du
J_om IV ,
v in , & épaiflir en cOhfiftence de miei épais : faites
ce mélangé félon l’art, & l’emplâtre fera fait.
O n at t rib u e à l’ em p lâ t re diachilon fim p le la v e r n i
d e r am o llir , de d ig é r e r , d e m û r i r , d e r é fo u d re ; & le
g om m e p a ffe pou r p o ffede r ce s Ve rtu s ém in em m en t .
Voyei E m p l â t r e . '
D IA C O , f. m. (Hift. modi) nom que l’on donné
dans 1 ordre de Malthe, à ceux qui fe préfentent pour
etre reçus au rang de chapelains, ce qu’ils font à f #
ge de huit oïl neuf ans. On les appelle aufli clercs con*
ventuelsy parce qu’ils fervent dans le couvent de Malthe
depuis 1 âge de dix ans jufqu’à celui de quinze.
Pour être admis, ils doivent avoir une lettre ou patente
du grand-maître de l’ordre, qu’on nomme lettre
de diaco. Dict. de Trév. & Ckambers. (G)
D IACODE, f . m. (Pharmacie.) fy r ô p d e diacodej
d e moeconiu/ny o u d e p a v o t b lan c . Voye7 P a v o t .
DIACONAT, fub. m. {Hift. & Hiérach. eccléf.')
eft l’ordre ou l’office de celui qui eft diacre. Voyei
D i a c r e 6* D i a c o n e s s e »
Les proteftans prétendent que dans fon origine le
diaconat n’étoit qu’un miniftere extérieur, qui fe
bornoit à fetvir aux tables dans les agapes, & à
avoir foin des veuves, des pauvres, & des diftribu-
tions des aumônes. Quelques catholiques, comme
Durand, Cajetan, &c. ortt foûtenu que Ce n’étoit
pas un facrement. Le plus grand nombre des théo-,
logiens foûtient le fentiment contraire.
Voici les principales cérémonies qu’ort ôbférve
en conférant le diaconat. D ’abord l’archidiacfe préfente
à l’évêque cèlüi qui doit être Ordonné , difant
que l’Eglife le demande pour la charge du diaconat i
5 çaveç-vous qu 'il en foitdigne, dit l’évêque? j e le fa i
6* le témoigne, dit l ’archidiacre , autant que la foi-
bleffe humaine permet de le connoitre. L’évêque en remercie
Dieu ; puis s’adreffant au clergé & au peuple
, il dit : Nous èlifons avec l'aide de Dieu, cepréfent
foûdiacre pour l'ordre du diaconat : f i quelqu'un a quelque
chofe contre lui , qu'il s'avance hardiment pour l'amour
de D ieu, & qü'il lé dife; mais qu'il fe fouviennt
de fa condition. Enfuite il s’arrête quelque tems. Cet
avertiffement marque l’ancienne difeipline de con*
fulter le clergé & le peuple pour les ordinations. Car
encore que l’évêque ait tout le pouvoir d’ordonner,
6 que le choix pu le confentement des laïques ne
foit pas néceffaire fous peine de nullité ; il eft néanmoins
très - utile pour s’affûrer du mérite des ordi-
nans. On y pourvoit aujourd’hui par les publications
qui fe font au prône , & par les informations
& les examens qui précèdent l’ordination : mais il a
été fort faintement inftitué de préfenter encore dans
l’aélion même les ordinans à la face de toute l’Eglife
, pour s’affûrer que perfonne ne leur peut faire
aucun reproche. L ’évêque adreffant enfuite la parole
à l’ordinant, lui dit : Vms deve%_ penfer combien eft
grand le degré ou vous monteç dans l ’Eglife : un diacre
doit fervir à Vautel, baptijer, & prêcher: Les diacres font
à la place des anciens lévites; ils font la tribu & Vhéritage
du S eigneur : ils doivent garder & porter le tabernacle,
c’eft-à-dire défendre L’Eglife contre fes ennemis invfibles,
6* l 'orner par leurs prédications & par leur exemple. Ils
font obligés à une grande pureté, comme étantmini (1res
avec les prêtres , coopérateurs du corps & du (ang de no-
tre-Seigneur, & chargés d'annoncer l'évangile. L’évêque
ayant fait quelques prières fur l’ordinant, dit entr’autres
chofes : nous autres hommes nous avons examiné
fa vie autant qu’il nous a été poflïble : vous, Seigneur,
qui voyez le fecret des coeurs, vous pouvez
le purifier & lui donner ce qui lui manque. L’évêque
met alors la main fur la tête de l’ordinant, en difant :
recevez le S. Efprit pour avoir la force de réfifter au
diable & à fes tentations. Il lui donne enfuite l’étole,'
la dalmatique, & enfin le livre des évangiles. Quelques
-UJ1$ Wt Ctû que la porreelion de ces inftrumens x
B B B b b b