bitablcs, tout comme de ceux des autres fciences
phyfico-mathéinatiques. • ...
«En effet, pour en être perfuadé, dit M. Bouillet
» dans fon fupplément aux élémens de la Medecine
» pratique, il n’y a qu’à examiner fur quoi la Mede-
» cine eft principalement fondée. On doit mettre au
» nombre des principes fondamentaux de cette fcien-
» c e , .tout ce que l’Anatomie aidée de la Gepmetrie,
« des Méchaniques, de l’Hydrodynamique, &c.
« nous a appris l'ur la .ftruâufe, la fituation, les liai-
» fons, les mouvemens Sc l’ufage des parties du corps
>> humain ; tout ce que des obfervations exa&es Sc
« de mûres réflexions nous ont fait découvrir des
» fondions vitales, animales Sc naturelles, foit dans
». l’état de fanté, foit-dans l’état de maladie ; tout
» ce que l’ouverture des cadavres nous a fait con-
» noître de l’altération des humeurs & des parties
» folides, caufée par les maladies ; enfin fout ce
»qu ’une longue expérience & des eflais réitérés
» nous ont prouve des propriétés de certains renie*
» des. . .
» On doit encore regarder comme des principes
» de l’art de guérir, la connoiflance des fignes par
» lefquels on diftingue une maladie d’avec une au-
» tre, on en fpécifie le caradere , on en découvre
» les caufes, on en prédit l’évenement.
» On ne fauroit aufli difconvenir que les indica-
» lions ou les raifons d’agir, que les Médecins tirent
» de la connoiflance des fondions , du caradere de
» chaque maladie, de fes caules, de fes fymptomes,
» ne foient des réglés fûtes Sc confiantes.
; » Enfin tout ce qu’on vient de rapporter, doit
» pafler pour de véritables principes dans 1 efprit de
.»> ceux qui fa vent que la plûpart des fciences n en ont
» guère d’autres que ceux que les fens, l’experience
>, & le. raifonnement ont fait découvrir». Foye{
Medecine, Principe. (4)
* DÉMONTER, V. ad. dans les Arts méchan. c eft
défaflembler les parties d’une machine : ainfi, chez
les Rubaniers , démonter fe dit lorfqu on eft oblige
■ de dépafler un patron pour en pafler un autre , Sc
généralement quand il faut changer confidérable-
ment le métier pour quelqu’autre ouvrage , Sc ainfi
des autres occafions , qui font fans nombre. Nous
remarquerons feulement qu’on démonte une. partie,
comme on démonte le tout : on démonte l’aiguille d’une
montre , comme toute la montre.
D ÉM O N T E R , dans VArtmilitaire, c’eft defarçon-
ner ou faire mettre pié à terre ainfi démonter la cavalerie
, les dragons ou autres troupes fembiables,
c’eft leur faire mettre pié à terre. (Q)
D émonter le canon , c’eft brilër les affûts,
les roués, les aiflieux ou toute autre chofe , poulie
mettre hors d’état de fervir. Voye{ Canon , &c.
On dit aufli que des chevaux font démontés , lorf-
qu’ils font rendus incapables de fervice. Ckambers.
(Q ) I I ■
. Démonter un gouvernail , (Manne.) c’eft
l’ôter de. l’arriere du vaifle.au , où il étoit attache.
Foyer MONTER. ( Z) ..
DEMOUVOIR, -v. ad. (Jurifpr.) fignifie détour-
per quelqu'un de faire une chofe, l’engager à fe déporter
Aune demande ou prétention. (A )
DENAIN, (Géog.mod.) village de France fis
dans les Pays-bas, lùr l’Efçaut : il eft célébré par la
vidoire que le maréchal duc de Villars remporta en
1711. Long. z i. J . latiftp. 20. .
DENAT, (Géog. mod.) petite ville de France au
diocèfe d’Alby dans le Languedoc , fur l’Aflore , à
trois'lieues d’Alby.
PENATES , f. m.. pl, (Mythol, ) dieux domefti-
ques , que l’on appelle plus fréquemment Pénates,
y oyez Pén ajes. < ; - ; . -, ’ •. .
Penys d’Halicarnalfe, l. /. où il parle des dieux
Pénates, dit que l’hiftorienTimée a écrit que la figure
, ftatue ou l’effigie des dieux Pénates , n’étoit
autre chofe que des bâtons de cuivre ou de fer courbés,
& un vafe troyen de ferre cuite ; Sc quec’eft-
là tout ce qu’Enée apporta de Troye. Mais il dit
avoir vû un temple à Rome, près de la grande plac
e , où ces dieux étoient repréfentés ams, fous la
forme de deux jeunes hommes , ayant chacun un
dard en main ; qu’au refte l’infcription étoit Denates,
parce que les anciens, avant l’invention delà lettre P,
fe fervoient de la lettre D . T el eft le récit de l’hifto-
rien des antiquités romaines, qui pourroit bien s’êt
tre trompé : fouvent la queue du P eft fi petite fur
les médailles, qu’il n’y a nulle différence entre cette
lettre & un D . La même chofe pourroit bien être de
l’infcription qu’a voit vûe Denys d’Halicarnafîe ; car
que les anciens habitans de l’Italie n’eufîent point
de P , c’eft une erreur que plufieurs noms propres
qui nous reftent de cette antiquité fi reculée, réfutent
fuffilamment ; par éxemple, Capys, Çapetus,
Picus, Pilumnus, Pallas. LesTroyens avoient aufli
la même lettre, témoins les noms Palinurus , Paris,
Priamus, &c. D i cl. de Trév. Sc Chambers. (G)
DENBIGH , (fGéogr. mod.) ville d]Angleterre,
capitale du Denbighshire , dans la principauté de
Galles. Long. 13, 55. lat. 53, 13. ■
- DENBIGHSHIRE, (Géogr. mod.) Voyez D en-
BIGH.
DENCHÉ , adj. terme de Blafon , qui a de petites
dents. (F )
D E N D E R M O N D E , ou DERMONDE, ou
TENERMONDE, ville des Pays-bas autrichiens :
elle eft fituée au confluent de la Dendre Sc de l’Ef-
caut. Long. 21.38. lat. 5i.(3<yh)
DENDRITE, (Ornytholog.) eft le nom que l’on
donne à différentes pierres, pour défigner certaines
ramifications qui y font marquées, Sc qui reflem-
blent en quelque forte à des plantes ou à des arbres :
on les^ppelle aufli pierres herborifées. Voy. Agate.
M . I „ .
DENDROPHORIE, fubft. f. (Hifi. anc. & Mythol.)
cérémonie ancienne des Payens, qui confif-
tpit à porter un ou plufieurs arbres par la ville dans
certains facrifices , Sc en l’honneur de quelques
dieux. r .,
Ce mot eft formé de S'tvS'plv, arbre, & <pîpo, je
porte.
La dendrophorie fe faifoit aux facrifices de Bac-
chus, à ceux de Cybele & du dieu Sylvain. Arnobe,
1 . 1 V. parle de celle qui fe faifoit aux facrifices de la
mere des dieux ; elle confiftoit à porter un pin par
la v ille , que l’on plantoit enfuite, en mémoire, de
celui fous lequel Atys favori de la déefle, s’étoit mutilé.
On conronnoit les branches de cet arbre, parce
que Cybele l’avoit fait : on. entouroit fon tronc de
laine, parce que la déefle avoit couvert de laine la
poitrine d’Atys , pour la rechauffer.
On appelloit dendrophores ceux qui portoient ces»
arbres par la ville. Il eft fait mention dans l’hiftoire
romaine, d’une compagnie ou collège dëdendrophores
qui fuivoit les armées. On ne fait pas trop quel étoit
leur art & leur fondion. Quelques-uns difent qu’ils
faifoient le bois des tentes , c’eft - à - dire tout le
bois qui fer voit à les drefler ; d’autres foûtiennent
que c’étoit ceux qui fourniflbient le bois néceflaire
pour la conftrudion des ouvrages & des machines
de guerre. ^ : -
Saumaife dans fes notes fur la vie dé Caracalle
par Spartien, avoue que c’étoit-là le fentiment général
de tous les favans de fon tems ; mais il foûtient
avec fa modeftie ordinaire qu’ils fe trompent, &
que les dendrophores.des armées ne différoient point
de ceux des facrifices dont nous venons de parler :
pn tout ca s , la choîe.ne vaut pas la peine de s’en
tourmenter 3
J
tourmenter, ni de donner à ce Tu jet aucun démenti
à perfonne. Diclionn. de Trév. & Ckambers. (G)
DENER, terme Arafat* qui fignifie queue, & dont
les Aftronomes fe fervent dans la dénomination de
différentes étoiles fixes ; ainfi denib elecet fignifie 1V-’
toile brillante de là queue du lion ; deneb adigege, celle
de la queue du cygne. Chambers.
: Ces mots ne font plus en ufage, on ne lés trouve
que dans quelques anciens livres d’Aftronomie qui
ont confervé les dénominations des Arabes, ces peuples
ayant beaucoup travaillé à PAftronomie , &
l’ayant en quelque maniéré renoiivellée dans l’Europe.
Foye^ Astronomie. On a même encore généralement
coiifervé quelques-uns desmots dont ils
fe fervoient , comme almanach, anmuth, almican-
tarath, &c. (O)
DÉNÉGATION, f. f. (Jurifp.) eft la déclaration
par laquelle on foûtient qu’un fait avancé par quelqu’autre
perfonne, n’efl: pas vérit-able. Une partie
dénie un fait par fes défeniès, ou dans lin interrogatoire
, ou à l’audience, ou dans des écritures. Le
juge ordonne quelquefois qu’une partie fera tenue
d’avouer ou de dénier précisément & par écrit , la
vérité d’un fait où d’une piece. Un témoin dénie un
fait dans une enquête. Un vaflaî qui dénie mal-à-
propos la mouvance à fon feigneur dominant, tombe
dans le cas du defaveu. Foye[ D éfenses * Interro
g atoire , Enquête , D ésaveu , Inscription
de faux. (A )
. DENERAL, f. m. à la Monnaie, forte de poids
étalonné, dont les ajufteurs & les taillerefles font
obligés de fe fervir pour aj ufter les flancs au poids
preferit par l’ordonnance : les juges-gardes doivent
aufli s’en fervir pour pefer les efpeces nouvellement
monnoyées, avant d’en faire la délivrance.
DENI, f. m. (Jurifprud.) fe dit de quelque chofe
que l’on refufe d’accorder.
D éni de droit , ou , comme on l’appelle plus
communément, déni de juflice , voyez ci-apr. D é n i
DE JUSTICE. (A )
D éni de garantie , eft lorfque l’on foûtient
n’être point garant. (A )
- D éni de justice ou de d r o it , eft lorfque les
officiers prépofés pour rendre juftice, refufent dé
faire ce qui dépend d’eux pour l’expédition de quel-
qu’affaire.
Si c’eft par le fait du feigneur que fes officiers ont
commis un déni de juflice-, il eft repréhenfible aufli- -
bien que fes officiers.
On voit dans les regiftres du parlement des années
1309 8c 1311, qu’un appellant de déni de juflice ayant
gagné fa caufe contre la comteflë d’Artois, fut déclaré
exempt de fa jurifdiâion, lu i , fa femme , fa
famille, & fes biens étant en fa feigneurie & juftice ;
il fut abfous de la foi Sc obéiflance qu’il lui devoit,
& déclaré vaflal du feigneur fupérieur.
La même chofe fut jugée contre le roi d’Angleterre
, touchant l’hommage du château de Gimel,
fuivant les arrêts de laTouflaint en 1179 , & pour
le comte de Flandre contre ceux de Gand, par arrêt
de l’an iz8z.
Un appellant de déni de juflice du comte de Bretagne
, fut reçû à fe départir de fon appel, fauf fon
fief qu’il tenoit de ce comte, en payant l’amende,
par arrêt de la Pentecôte de l’an 1285.
Le déni de juftice donne lieu contre le juge à la
prife à partie ; mais avant d’appelier comme de déni
de juftice , il faut faire au juge des fommations de
juger. Anciennement il falloit trois fommations ;
mais fuivant l’ordonnance de 1667, ture des prifes à
partie y art. 4. deux fommations de huitaine en huitaine
fuffifent, fi c’eft un juge refffartiflant nuement
aux cours ; & de trois en trois jours pôur les autres
jugés. , .
Tome I F ,
Il y a des cas où le juge peut refufer de juger ,
notamment lorfque les parties n’ont pas fâtisfàit à
un précèdent jugement.
L’appel comme déni de juflice des officialités ,
peut être pourfuivi par appel limple devant lë juge
fupérieur eccléfiaftique ; mais on peut aufli dans ce
cas fe pourvoir au parlement par appel comme d’a -.
bus. Fjyéç l. 2G.‘jf. ex quibus caufls tnajores ; la no-
velle 8fl. Ulpien bz L. 2.. de his qui fui vel alicui ju r 'j
Franc. Marc. tom. II. qu. ccdxxv. André G aill, 'lib.
I. obferv.28. Ducanee, au mot defeclus; BoucheI,
bibliothh. au mot déni ; Papon , arrêts y liv. X I X .
tit .j.n . 30. Boniface, tome I. liv. I. tit. xxvtij. ch J.
/. Bibliotli. canon, tomel. p. C8. Journ. du palais >
arrêt du 26. Janvier iGcjo. (A )
D é n i d e r e n v o i , eft le refus que fait un juge
d’accorder le renvoi qui lui 'eft demandé par une des
parties, foit pour caufe d’incompétence, privilège >
litifpendanc.e, où autre caufe.
Les appels comme de déni de renvoi font portés
d.irettement au parlement, & font jugés au parquet
par l’avis d’un des avocats généraux, fur lequel on
obtient arrêt conforme. Foy. Vordonnance de iCGyy '
tit. vj. article 4. & Varticle APPE L. (A )
DENIA, (Géog. mod.) ville d’Efpagne au royau-
*me de Valence ; elle eft fituée au pié d’une mon-.
tâgne proche la mer , vis-à-vis l’île d’Yrica. Long.
18. 8* lat. 3c).
DENICALES, (Hift. anc. & Myt'kol.) cérémonie
qui fe faifoit chez les Romains après les obfeques
des morts, pour purifier la famille.
DÉNIER , v. a61. (Jurifpr.) c’efl: foûtenir qu’un
fait n’eft pas véritable. Foyt[ D é n é g a t i o n . (A )
Ce mot s’employe quelquefois en Poéfie, pour
dire refufer. Iphig. acte I.fcene 1.
DENIER. f. m. (Hift. anc.) étoit autrefois le fou
romain; il équivaloit à 10 fous de France.
Les Romains fe font fervis pendant long-tems de •
monnoie d’airain qu’ils appelloient as au lieu d’ces,
ou Ubra ou pondo, parce que cette monnoie pefioit
une livre. Ce fut l’an de Rome 485 que l’on commença,
à battre delà monnoie d’argent. La première
qui parut, fût le denier, denariust qui étoit'marqué
de la lettre X. parce qu’il valoit dix as ; il étoit di-
vifé en deux quinaires marqués d’un V. & ces deux
quinaires fe divifoient en deux feflerces marqués de
de ces trois lettres, L L S . que les copiftes ont changées
en celles-ci, H S . Foye^ S e s t e r c e .
Ce denier fut nommé confulaire, à la différence de
Celui qu’on frappa fous les empereurs , & qui fut
furnommé impérial. Le denier confulaire pefoit une
dragme jufte, ou la feptieme partie d’une once, & .
valoit environ fept fous trois liards monnoie d’Angleterre.
Le denier impérial n’étoit que la huitième
partie d’une once, Sc valoit à-peu-près fix fous Sc
demi d’Angleterre.
M. deTulemont remarque que 1 edenarius fuffifoit
par jour pour entretenir comme il faut une perfonne,
& il préfume que le denier romain équivaloit à
la piece de douze fols de notre monnoie, ou aux
onze fous d’Angleterre ; mais cette évaluation eft
conteftée : M. Rollin, après plufieurs autres, évalue 1 q denier romain à dix fous monnoie de France.
Le denier confulaire portoit pour empreinte d’uq
côté une tête ailée de Rome, & de l’autre un char-
riot à deux ou quatre chevaux, ce qui faifoit que
les deniers étoient appellés bigati Sc quadrigati. Dans
la fuite on mit fur le revers Caftor Sc Pollux, Sc
quelquefois line viéloire fur un char à deux ou quatre
chevaux. Voyeç M o n n o i e , S o u , & c.
Il y a eu en France fous la première race de nos
rois , des deniers d’argent de même figure que les
fous, mais fouvent fans aucune empreinte de tête??
Le denier n’eft maintenant d’aucun ufage,, comme.
M M m m m