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qu’un Perruquier a enlevé avec les cifeaux de deffus
la tête d’une perfonne. On dit dans ce fens, une belle
coupe de cheyeux, pour lignifier une dépouille de cheveux
bien abondante ou d’une belle couleur.
' Coupe des cheveux lignifie aulfi la maniéré de tailler
& étager les cheveux. C’eft dans ce fens qu’on dit,
tel perruquier ejl habile pour la coupe des cheveux.
Coupe d’Habits , terme de Tailleur, qui lignifie
l’aftion de tailler, tous les morceaux de l’étoffe qui
doit entrer dans la compofition d’un habit ou autre
partie du vêtement qui eft du reffort du tailleur :
’ainfi on dit, un tel tailleur a la coupe fort bonne, c’eft-
à-dire qu’il entend fort bien à tailler un habit.
Couper un habit, lignifie tailler Vétoffe. Voyer TAILLER.
' COUPÉ, adj. en Mufique; c’eft quand au lieu de
faire durer une note toute-fa valeur, on fe contente
dè la frapper par un fon bref &: fec au moment qu’-
èlle commence, paffânt en lilence le relie de fa dutÉe
t o ,
Coupe , dans la Danfe; c’ell un pas qui ell com-
pofé de deux autres, favoir d’un demi -coupé & d’un
pas gliffé : ce dernier doit être plié à propos, élevé
en cadence, & foûtenu gracieusement. Si l’on commence
le coupé du pié droit, il faut, ayant le pié
gauche devant & le corps pofé delfus, approcher le
pié droit auprès à la première pofition , puis plier
les deux genoux également, 6c étant plié on palfe le
pié droit devant julquà la quatrième pofition : on s’élève
deffus la pointé en étendant les genoux, 6c du
même tems le talon droit fe pofe & le genou fe plie;
mais la jambe gauche fe gliffe devant jufqu’à la quatrième
pofition, 6c le corps fe pofant delfus termine
l’étendue dupas.
Il y a encore une autre façon de faire le coupé : lé
àcmi-coupé fait, étant élevé fur la pointe, on gliffe
le pié, dans le même tems qu’il s’élève, jufqu’à la
quatrième pofition : en le paffant, la pointe doit être
baffe, & la jambe bien étendue ; & a mefure que la
jambe gauche paffe devant, le genou droit fe plie ,
& renvoyé par ce mouvement le corps fur le pié
gauche.
Ces deux maniérés font bonnes ; mais la première
eft plus aifée, parce que le corps eft plus alluré par
le talon droit qui ell appuyé.
Il fe fait auffi en arriéré & de côté, aux polirions
près, qui font différentes félon le chemin que l’on
doit tenir.
C oupés , {demi-') ce font des pas de danfe que
l’on n’exécute bien qu’avec la connôiffance des mou-
vemens du coup-de-pié, du genou, & des hanches.
Ces pas ont quatre attitudes, foit qu’on les faffe
du pié droit, foit qu’on les exécute du gauche.
i°. En fuppofant qu’on veuille les faire du pié
droit, on mettra le gauche devant à la quatrième pofition
, & le corps fera pofé deffus en avant, le pié
droit prêt à partir, 6c fa pointe pofée feulement à
terré.
2°. On apportera le pié droit contre le gauche à
la première pofition, & l’on pliera également les
deux genoux, ayant toûjours le corps pofé fur le pié
gauche, la ceinture non pliée, & la tête fort en arriéré.
3°. En demeurant plié, on paffera le pié droit devant
foi fans fe relever à la quatrième pofition, 6c
l’on apportera le corps deffus en s’élevant fur la
pointe du pié droit.
4°• En même tems on apportera le corps fur le
pie droit en s’élevant fur la pointe du pié : on aura
foin en s’élevant d’etendre lê genou, & d’approcher
incontinent la jambe gauche, en prenant garde que i les deux jambes foient bien étendues lorfque l’on fera
élevé fur la pointe du pié. Enfin on laiffera pofer le
talon à terre pour terminer le pas, & pour avoir la
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facilité d’en faire autant de l’autre pié en obfervant
les mêmes réglés. Ces pas font abfolumentnéceffaires.
On fuivra les mêmes réglés pour les faire en arriéré
6c de côté : mais on ne paffera le pié qu’après que
l’on aura plié ; autrement on prendroit Ion mouvement
à faux, & l’on ne fe releveroit pas avec la même
facilité.
Coupés du mouvement , terme de Danfe, pour
exprimer un pas qui efl un des plus gracieux 6c des
plus gais que l’on ait inventé, par rapport à la variété
des mouvemens qui font modérés. V oici la maniéré
de le faire.
Lorfque vous prenez votre demi-coupé en avant,’
par exemple, vous le pliez très-doucement, & vous
vous élevez de même fur le pié qui a paffé devant
les jambes bien étendues, parce que le corps fe portant
fur le pié de devant, attire la jambe de devant
qui s’étend également : dans le même moment le talon
du pié de devant fe pofe, le genou fe plie 6c la
jambe qui ell en l’air s’ouvre un peu à côté ; & le genou
qui ell plié en s’étendant rejette cette jambe en-
devant en vous laiffant tomber deffus, & en ne fautant
qu’à demi ; c’ell ce qu’on appelle demi-jetté.
Ce coupé n’ell compofé que de deux pas, 6c ces
deux pas renferment deux mouvemens différens.Le
premier ell plier fur un pié , paffer l’autre en s’élevant
deffus ; & le fécond plier fur ce pié, 6c s’élever
avec plus de vivacité pour retomber fur l’autre en
fautant à demi ; & c’ell ce qui rend ce pas gai.
Quant à ceux qui fe font de côté, ce font les mêmes
réglés, à l’exception que l’on porte le pié à la
cinquième pofition pour le demi-coupé, & à la fécondé
pour le demi-jetté. D ’autres fe prennent de
la première, 6c l’on porte le pié à côté à la fécondé
pofition en s’élevant deffus, 6c du même tems on
pofe le talon à terre pour plier, 6c pour lors on fait
le demi-jetté en croifant à la cinquième pofition.
Coupé , en terme de Blafon, fe dit des membres
des animaux, comme la tête , la cuiffe, &c. qui font
coupés net 6c féparés du tronc ; au lieu qu’on les appelle
arrachés lorfqu’ils ont divers lambeaux & fila-
mens fanglans ou non fanglans qui paroiffent avoir
été arrachés avec force. Voye^ Arraché.
Coupé fe dit encore des croix, barres, bandes,'
chevrons, &c. qui ne touchent point les côtés de
l’écuffon, & qui femblent en avoir été féparés.
Il fe dit auffi de l’écu partagé horifontalement par
le milieu ën deux parties égales. Lomellini à Genes,
coupé de gueules & d’or. Chambers & Trév. { V )
* Coupe- cercle, infirument deMathèm. c’effune
des pointes d’un compas : elle efl: tranchante, & di-
vife^ circulairement le papier ou le carton fur lequel
on l’appuie. On donne le même nom en Menuiferie à
un villebrequin qui eft armé à fon. extrémité d’une
couronne tranchante, au centre de laquelle il y a
une pointe qui fixe le villebrequin, & qui perce un
trou tandis que la couronne emporte une pièce circulaire.
Voye^ Trépan.
Coupee , adj. pris fiibft. en Géométrieeft la même
chofe qu’abfciffe, abfciffa , qui eft dérivé du latin,
&cquifignifie la même chofe. Jfoyeç Abscisse.
Coupee, adj. pris fubft. {Ecriture.)eft une forte
de lettres dont les pleins font interrompus au tiers
& à la moitié de leurs jambages ; ce qui les compofe
de trois parties qu’on réunit par le moyen d’une rofe
qu’on exécute à chaque vuide. *f^oycr les Planches.
COUPE-GORGE, voye^ Gorgere.
COUPELLE, (’Docimaf. Chimie.) forte de vaif-
feau dont fe fervent les Chimiftes pour purifier l’or
& l’argent des différens métaux avec lefquels ils peuvent
être alliés.
La coupelle eft faite d’une matière qui a la propriété
de tenir en fufion tous les métaux parfaits 6c
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imparfaits- tant qu’ils corifervent leur état métallique,
& de les abforber ou de les boire, pour fefer-
v ir du- terme de l’art, dès- qu’ils font vitrifiés.
Or tous les métaux-, excepté l’or & l’argent, fe
vitrifiant très-aifément- avec le plomb que l’on employé
à cet effet, le fondement de l’opération que
l’on exécute par le moyennes coupelles eft* très-évident.
Voye^ Essai & Affinage.
Pour faire des coupelles-, il faut ehoifir une matière
qui réfifte au feu le plus violent fans fe fondre, 6c
quinefe vitrifie pas facilement avec le-corps vitref-
cible, par exemple avec le verre de plomb ; il faut
que cette matière ait affez de cohéfioh, & qu’elle
faffe une maffe poreufë.
On a trouvé que la terrequi refte après là combuf-
tion des os de tous les animaux, à l’exception de
quelques-uns qui font moins propres que lés autres,
étoit ce qu’il y avoit de mieux pour cet- ufàge. La
terre que l’on retire des végétaux bridés n’eft pas
moins’ bonne, 6c on fait de très-excellentes coupelles
avec le fpath. M. Sthal indique même que l’on
en pourroit faire de fort bonnes avec la chaux. Voy.
C endrée.
Les cendres d’os & celles de bois étant préparées
comme il a été expofé au mot Cendrée , Schlutter
veut qu’on prenne pour les coupelles communes trois
parties de cendres de bois 6c une partie de cendres
d’os. Si on veut les faire meilleures, dit-il, il faut
deux parties des premières & une partie des autres ;
on les mêle bien enfemble, en les humeêlant avec
autant d’eau claire qu’il en faut pour qu’elles puiffent
fe peloter fans s’attacher aux mains ; alors on en
fait des coupelles de telle grandeur qu’on veut. Il faut
pour cela prendre la partie inférieure du moule,
îa remplir de cendres que l ’on preffe avec la main ;
on retranche avec un couteau les cendres qui excédent
le moule, puis on pofe la partie fuperieure
du moule fur fon inférieure , & l’on frappe deffus
d’abord à petits coups , jufqu’à ce qu’on foit fûr
qu’elles fe rencontrent exactement ; enfuite on frappe
trois coups forts avec le marteau ou maillet de
bois : qui, félon quelques - uns , doit être du même
poids que les deux moules enfemble. Il faut que le
moule inférieur foit pofé fur un gros billot fort
fiable, 6c qui n’ait point de reffort, fans quoi les coupelles
feroient fujettes à fe refendre horifontalement.
Ce moule inférieur qui reçoit les cendres fe nomme
en Allemagne la nonne : le fupérieur qui forme le
creux arrondi de la coupelle s’appelle le moine. Après
qu’on a retiré ce moule fupérieur, on met fur la coupelle
une couche très-mince de claire {voy. Claire) ,
en la faupoudrant à-travers un petit tamis de foie ;
on l’y étend uniment avec le petit doigt, enfuite on
y replace le moine qu’on a bien effuyé, 6c l’on frappe
deffus deux ou trois petits coups : cela étant fait,
on preffe le fond de la coupelle qui eft encore dans
le moule fur un morceau de drap attaché exprès fur
le billot, oh l’on travaille ce qui la détache ; on la
renverfe fur la main gauche pour la poler fur la
planche ou fur l’ardoife oh elle doit fécher : on continue
ainfi jufqu’à ce qu’on en ait fait la quantité que
l’on fouhaite. Il eft bon de faire obferver qu’avant
de les mettre fous la moufle, il faut qu’elles ayent
été féchées exactement à l’air.
On fait aifément avec les cendres de bois feules,
ou avec les mélanges précédens, des coupelles affez
grandes pour paffer jufqu’à deux onces de plomb.:
mais fi on les vouloit beaucoup plus grandes, il fau-
droit avoir des cercles de fer de différens diamètres,
6c de hauteur proportionnée à la quantité de cendres
dont on a befoin pour paffer depuis trois onces jufqu’à
un marc de plomb. On les remplit exactement
de cendres de bois feules, ou d’un mélange de parties
égales de ces cendres & de chaux d’os exaCte-
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ment mêlées & liumeCtées, jufqu’à ce qu’elles fe pelotent
enlespreffànt fans s’attacher aux-doigts : on
pofe le cercle de fer-fur-une pierre plate, unie , 6c
qui foit très-ftable ; on frappe les cendres avec un
moule en. demi-fphere, fi le cercle-de fer n’a que
trois-©u quatre pouces-dé diamètre; mais s’il eft plus
grand , on les bat verticalement avec un pilon de
fbr arrondi , jufqu’à ce qu’elles ayent acquis affez de
fermete pour que le doigt n-’y faffe aucune impref-
fion; enfuite avec un couteau courbé on y forme
un creux en feCtion de fphere, 6c ondeperfeCtionne
avec une boule d’ivoire. On ne retire-pointdes cendres
de ce cercle de fer comme des moulés de cuivre
précédens ; mais après qu’elles font exactement
feches, on le met fous la moufle avec les cendres
qu’i l contient.
Quand on fait des coupelles de cendres de-bois feules
, il faut y joindre quelque chofe de-glntineux ,
fans quoi elles confer-ventfort difficilement là forme
que le moule leur a donnée. Les uns y- mêlent de
l’eau gommée, d’autres du blanc:d’oeuf battu dans
beaucoup d’eau , d?âutres un peu de-terre glaifë ;
mais ce qui m’a paru réuffir lë mieux, e’eft d’humec-
ter les cendres avec de la bierre, jufqu’à ce qu’en les
preffant elles fe pelotent fans s’attacher aux doigts.
D ’autres y ajoutent un peu de terre glaife purifiée
par le lavage, & féchée. Quant a moi, après avoir
effayé tous les mélanges décrits par les auteurs, je
m’en fuis tenu à-faire mes coupelles de cendres d’os
de veau 6c d’os de mouton lavées & calcinées deux
fois, puis porphyrifées à fec en poudre impalpable ;
par-là je ne fuis point obligé d’y mettre de claire
pour en boucher les pores : quoiqu’elles paroiffent
à la vue très-compaCles, l’effai y paffe auffi vite que
dans les coupelles faites de cendres d’os Amplement
paffées au tamis de foie : elles boivent beaucoup
moins de fin que ces dernieres. M. Cramer préfère
les coupelles de chaux d’ôs à celles de cendres de
bois ; l’effai, dit-il, dure plus long-tems, mais il-fe
fait avec plus d’exaélit-ude. Le plomb vitrifié avec
l’alliage, pénétré lentement la-matière-compaéle des
cendres d’os. Mais de ce léger inconvénient il ré-
fulte un avantage ; c’eft qu’il n’eft point à- craindre
que la coupelle s’amolliffe au feu, 6c y devienne rare
6c fpongieufe, ni qu’elle boive autant de fin que les
coupelles de cendres des végétaux. Il eft vrai qu’il
faut gouverner le feu du fourneau autrement qu’avec
ces dernieres. De plus, les coupelles d’o s, ainfi
que celles qui font faites avec un fpath bien choifi ,
n’ont prefque pas befoin d’être recuites fous la moufle;
& comme oh n’employe que de l’eau pour les
humeêler,. on n’a pas à craindre, comme dans celles
qui font faites de cendres humeClées de bierre ou de
blanc d’oe uf, un phlogiftique reffufoitant la litarge
en plomb à mefure qu’elle entre dans le corps de la
coupelle.
Il y a plufieurs efpeces de fpath qui font très-propres
à faire d’excellentes coupelles , 6c même meilleures
que celles dont nous venons de parler ; mais
parce que tout fpath n’eft pas propre à ce deffein ,
il faut, félon M. Cramer, avant que de le préparer,
effayer fi celui dont on va fe fervir, eft de la bonne
efpece, ou non : pour cela on- en fait calciner une
petite quantité dans un vaiffeau fermé, à un feu médiocre
: il fe fait une légère décrépitation qui, lorf-
qu’elle ceffe , annonce que la calcination eft achevée
: on retire le creufet du feu , 6c on trouve le
fpath raréfié & devenu fi friable , qu’il peut très-
facilement être réduit en une poudre très - fubtile.
On formera avec cette poudre humeèlée d’une diffo-
lution de vitriol, une coupelle dont on fe fervira pour
faire un effai, par lequel on s’affïirera que le fpath
dont on s’eft fervi, eft de la bonne efpece ; & pour
lors on pourra en préparer une quantité fuffifante