& alorsx fera un nombre, & on n’aura que faire de
divifion. Cette maniéré de confidérer les quantités
de plus de trois dimcnjions, eft aufli exafte que l’autre
• caries lettres algébriques peuvent toujours être
regardées comme représentant des nombres, ratio-
nels ou non. l ’ai dit plus haut qu’il n’étoit pas pol-
fible de concevoir plus de trois dimenfions. Un homme
d’efprit de ma connoiffance croit qu’on pourroit
cependant regarder la durée comme une quatrième
dimenfion, àc que le produit du tems par la folidité
feroit en quelque maniéré un produit de quatre dimenfions
; cette idée peut être conteftée , mais elle
a , ce me Semble, quelque mérite , quand ce ne feroit
que celui de la nouveauté.
Dans les fra&ions algébriques la dimenjîon eft égale
à celle du numérateur moins celle du dénominateur
, ainli — ou “p- eft de deux dimcnjions. En effet
on peut fuppofer Ç-s=c c. Par la même raifon
ou Jf eft de dimenfion nulle; & on appelle ainfi en
général toute fra&ion où le numérateur a une dimenfion
égale à celle du dénominateur. feroit de
la dimenfion — i ; ce qui ne lignifie autre chofe, linon
que cette quantité étant multipliée par une
quantité de dimenfion pofitive m, le produit feroit de
la dimenfion m — i ; car voilà tout le myftere des di-
menfions négatives & des expofans négatifs. Voye^
Ex posant. (0 )
DIMESSES, f. m. pl. (Hift. eccléf.) congrégations
de perfonnes du fexé, établies dans l’état de Venife.
Elles ont eu pour fondatrice Déjanira Valmarana en.
ik j z . Ou y reçoit des filles & des veuves; mais il
faut qu’elles Soient libres de tout engagement ^même
de tutelle d’enfans. On y fait, à proprement parler,
cinq ans d’épreuves on ne s’y engage par au-
cun voeu : on y eft habillé de noir.ou de brun, &
l ’on s’occupe à enfeigner. le catéchifme aux jeunes
filles, & à Servir dans les hôpitaux les femmes malades.
DIMINUÉ, adj. intervalle diminué, eft, en Mufi~-
que, tout intervalle mineur, dont on retranche un
femi-ton par un dièfe à la.note inférieure, ou par-un
bémol à la Supérieure. >Voye[ Intervalle. (S ) J
DIMINUTIF, IV E, adp terme de Grammaire, qui>
fe prend Souvent fubftantivement. On le dit d’un mot
qui lignifie une chofe plus petite que celle qui eft désignée
par le. primitif : par exemple;, maifonette eft le
diminutif de maifon, monticule l’eft de mont ou mon-)
tagne; globule eft le diminutif 'de globe : ce font-là des.
diminutifs phyfiques. Tels font encore perdreau de
perdrix y faifandeau de faifan , poulet & poulette de
poule y &c. Mais outre ces diminutifs phyfiques , il y
a encore des diminutifs de compaffion, de tendreffe,
d’amitié, en un mot de Sentiment. Nous fommes touchés
d’une forte de Sentiment tendre à la vue des petits
des animaux, & par une fuite de ce Sentiment,
nous leur donnons des noms qui font autant de diminutifs
; c’eft une efpece d’interjeftion qui marque
notre tendreffe pour eux. C ’eft àToccafion de ces
fentimçns tendres, que nos-Poètes ont fait autrefois
tant de diminutifs; rojfignolet, tendrelet, agnelet, her-
bttte y fleurette y graffette yjqnette , &c:. :
Viens ma bergere fur Uherbette ,
Viens ma bergere viens feulette ,
Nous naurons que nos brebietes
Pour témoins de nos amouretes. Bourfaut.
Les Italiens & les Espagnols font plus riches que
nous en diminutifs; il Semble que la langue françoife-
n’aime point à-.être riche embabioles & en colifichets,
dit le P; Bouhours. On ne fe fert plus aujourd’hui de
ces. mots qui ont la terminaifcm de diminutifs ; -comme
hommelcty rojfignolet, montagnette, campagnette j
tendrelet, doucelet, nymphelette, larmelette, &c. «Ron-
» fard, dit le P. Bouhours, remarques, tom. I. p. /$<)'•
» la Noue auteur du diftionnaire des rimes , & ma-
» demoifelle de Gournai, n’ont rien négligé en leur
» tems pour introduire ces termes dans notre lan-
» gue. Ronfard en a parfemé fes vers, la Noue en a
» rempli fon dictionnaire , mademoiselle de Gournai
» en a fait un recueil dans fes avis , & elle s’en dé-
» clare hautement la protectrice ; cependant notre
» langue n’a point reçu ces diminutifs; ou fi elle les
» reçut en ce tems-là, elle s’en défit aufli-tôt. Dès le
» tems de Montagne on s’éleva contre tous ces mots
» fi mignons, favoris de fa fille d’alliance : elle eut
» beau entreprendre leur défenfe & .crier au meurtre
» de toute fa force, avec tout cela la pauvre de-
» moifelle eut le déplaifir de voir fes chers diminu-
» tifs bannis peu-à-peu ; & fi elle vivoit encore, je
» crois, pourfnit le P. Bouhours, qu’ellemourroit
» de chagrin de les voir exterminés entièrement ».
Les Italiens & les Efpagnols font encore d’autres
diminutifs des premiers diminutifs; par exemple, de
bambino , un petit enfant, ils ont fait bambinello,
bamboccio, bambocciolo, &c. C ’eft ainli qu’en latin
de homo on a fait homuncio, & d’komuncio, homuncu-
lus, & encore homulus. Ces trois mots font dans Cicéron.
Le P. Bouhours dit que ce font des pygmées
qui multiplient, & qui font des enfans encore plus
petits qu’eux:. Remarques, tom.I. p. igg. (F )
DIMINUTION , f. f. figure de Rhétorique, ainfi
nommée par antiphrafe; c ’eft une exagération ou
augmentation de ce que l’on veut dire, en fe Servant
néanmoins d’expreflions qui Semblent l’affoi-
blir & le diminuer, comme, par exemple, lorfqu’on
dit d’une femme ou d’une étoffe, qu'elle n'efipas laide,
pour faire entendre qu’elle efi belle, ou d’un homme
, qu'il n'efi pas petit ou léger, pour marquer qu'il
efi grand ou pefant.
Quelques auteurs employent diminution dans un
Sens propre & plus ftriÔ, pour exprimer quelque
chofe de moins que ce qu’on dit; par exemple, dire
à un militaire, vous n êtes point propre au commandement,
ç,’eft fous-entendre un reproche encore plus
grand, & le Soupçonner ou d’ignorance dans fon
métier ou de lâcheté. (G )
D im i n u t i o n d'efpeces, ( Jurîfprud.) tombe fur
celui auquel appartiennent les deniers , Suivant la
regle générale res domino périt. Le débiteur qui veut
fe libérer & ne pas Supporter les diminutions d'efpeces
qui peuvent arriver, ne doit pas fe contenter de faire
des offres réelles, il faut que les offres foient fuivies
d?une confignation effe&ive. Voye^ A r g e n t , E s p e c
e s , M o n n o i ES. (A )
D im i n u t i o n de feu x, (Hift. anc. & Jurifprud.)
étoit une rêduftion du-nombre de feux ou portions
d’un pays, qui contribuoient aux foiiages & autres
fubfides. Dans l’origine par le terme de feux on en-
tendoit chaque ménage ou famille ; dans la fuite un
feu comprehoit une certaine étendue de pays, &
pouvoir comprendre plufieurs ménages. La diminution
dé feux s’atçordoitaux pays dont la fertilité ou
le commerce1 étoiënt diminués , ou lorfque le pays
fe trouvoit ruiné par la guerre ou par quelqu’aütre
accident.. Lorfqu’une ville ou autre lieu demartdoit
une diminution, de feu x , on faifoit une information
fur les lieux qui étoit envoyée à la chambre des
comptes, & en conféquence de laquelle on expé-
dioit des .lettres royaux portant diminution de feux :
mais avant l’expédition de ces lettres il falloit payer
un florin d’or pour chaque lieu, fuivant l’ancien nombre
des feux : ce droit étoit rèçu par le payeur des
bâtimens , & devoit être employé aux bâtimens. Il
y a beaucoup de ces lettres portant diminution de,
, feux, accordées à diverfes villes & autres lieux du
Languedoc où l’impofition par feux avoit princi-;
paiement lieu : elles font rapportées dans le recueil
des ordonnances de la troifieme race, tom. IV , & V.
Voyei Feux & Réparation de feuj^. (^ )
D iminution , en Mufique, vieux mot qui figni-
fioit la divifion d’une note longue, comme une ronde
©u une blanche, en plufieurs autres notes de moindre
valeur. On entendoit encore par ce mot, tout
ce qu’on a depuis appelle roulement ou roulade, c’eft-
à-dire plufieurs notes paffées fur une même fyllabe.
0?)Diminutions , dans le Blafon, eft un terme dont
fe fervent les auteurs qui ont écrit en latin, pour lignifier
ce que les Anglois appellent différence, & les-
François brifures. Voye^ DIFFÉRENCE. ( V )
DIMISSOIRE, f. m. (Jurifp.) ce font des lettres
que l’évêque accorde à quelqu’un de fes diocefains,
pour prendre la tonfure ou quelqu’un des ordres, foit
majeurs ou mineurs, d’un autre évêque.
L’ordonnance d’Orléans; art. iz. défend à tous
prélats de recevoir dans leur diocèfe les prêtres qui
fe difent de nul diocèfe , & d’en promouvoir aucun
aux ordres par lettres dimiffoires fans grande & jufte
caufe.
Celui qui auroit pris quelqu’ordre d’un autre évêque
que le fien, fans avoir préalablement obtenu de
telles lettres, feroit irrégulier & incapable de poffé-
der aucun bénéfice.
, Cependant des lettres de tonfure données par un
-évêque autre que le diocéfain , feroient valables à
l ’effet d’obtenir un bénéfice fans rapporter de dimif-
foire, pourvu que les lettres de tonfure portaffent
cette claufe ritè dimiffo.. Arrêt du 4 Septembre /6cjo.
au journ. des aud.
L’irrégularité provenant du défaut de dimiffoire
pour les ordres, peut être reparée en obtenant un
referit de cour deRome, avec-la claufeperinde valere,
dont l’effet eft de réhabiliter celui auquel il manque
quelqu’une des qualités ou capacités requifes. (A )
D imissoires ou Lettres dimissoires, & autrement
Apôtres , étoient aufli anciennement des
lettres que l’on obtenoit du juge d quo, pour être-admis
à pourfuivre fon appel devant le juge fupérieur.
Voye1 ce qui en eft dit ci-devant au mot D ésertion
d’appel. (A )
DIMISSORIAL, adj. (Jurîfprud.') fe dit de ce qui
appartient à un dimiffoire, comme un referit dimif-
forial, ou une lettre dimifforialc. Voye^ ci-devant D l-
MISSOIRE. (A )
DIMITE, f. f. (CommJ) toile de coton, croifée y
d’un bon ufage, & fe fabriquant à Sophanti, une des
îles de l’Archipel. Voye%_ les diction, du Comm. & de
Trévoux.
DIMCERITES, f. m. pl. (Hifi. eccléf !) nofn qu’on
donna aux Apollinariftes, qui prétendirent d’abord
que le Verbe ne s’étoit revêtu que d’un corps' humain
, fans prendre une ame raisonnable femblable
à celle des hommes. Convaincus par le texte formel
des Ecritures , ils convinrent qu’il avoit une
ame, mais dépourvue d’entendement, le Verbe, félon
eu x, fuppléant à cette faculté. Voye{ Apol li-
NARISTES OU APOLLINAIRES.
Ce mot eft formé du grec S'U, deux fois , & /xt/f«,
je divife. Ainfi Dimarites fignifie à la lettre divifeurs,
féparateurs, parce que ces hérétiques féparoient l’ame
d’avec l’entendement. (G)
DIMOTUC, (Géog. mod.) ville de la Romanie,
dans la Turquie européenne. Elle eft fituée fur une
môntagne, baignée par la riviere de Mariza, l’Ebre
des anciens. Long. 44. 8. lat. 4/. 38.
DIMPF, f. m. (Comm.) petite monnoie d’argent,
qui a cours en Pologne, & qui vaut 18 creutzers
d’Allemagne, c’eft-à-dire environ 15 fols argent de
jFrance.
DINAMIQUE. Voyei D ynamique.
Tome IV .
D IN A N , ( Géog. mod. ) ville de Bretagne, en
France ; elle eft fituée fur la Rance. Lat. 48. zy. 1 G .
long. i j . 0.6. 40.
DINANT, (Géog. mod.) ville des Pays-Bas; elle
eft fituée proche de la Meufe ; elle eft du diocèfe de
Liège. Long. z z . 34. lat. So. t5.
* D 1NANDERIE, f. f. (Artmèch.) eft Synonyme
à Chaudronnerie, ils lignifient l’un & l’autre une quantité
eonlidérable de cuivre mis en oeuvre. Ce mot
vient de Dinant, ville du pays de Liège, où il y a
beaucoup de manufaéhires en cuivre. Les Chaude-
ronniers s’appellent aufli Dinandiers.
DINANDIER, f. m. Voye{ Dinanderie.
DINAR-CHERAY, f. m. (1Commerce.) c’eft, en
Perfe , le poids ou la valeur de l’écu, ou du ducat
d’or. Dinar-Bisti , monnoie de compte, dont fe fervent
les négocians & banquiers Perfans pour tenir
leurs livres. Le dinar-bifii vaut dix dinars Amples ;
le toman, qui eft aufli une monnoie de compte, vaut
mille dinars-bifii, 8t dix mille dinars fimples. Diction„
de Comm. & de Trév. (G )
DINEKELSPIL, ville de la Soiiabe, en Allemagne
; elle eft fituée fur le Wernitz. Long. 29. S. lat* §9H . . DINDON, f. m. (ÜEcon. rtifiiq.) petit du coq & de
la poule-d’Inde. Voyeç Coq-d’Inde. La poule-d’Inde
peut couver depuis quinze oeufs jufqu’à dix-huit. Les
dindons éclofent au bout d’un mois de couvée. Il n’eft
guere d’animaux de baffe-cour plus difficiles à élever.
Le froid leur eft mortel. Il ne les faut laiffer for-
tir de l’endroit chaud où on les éleve, que quand il
fait foleil, & les faire rentrer aufli-tôt que le tems
devient pluvieux. On leur donne à manger & à boire
au moins quatre fois par jour. On les nourrit dans le
commencement de blancs-d’ceufs durs hachés menu z
on y ajoute quelquefois de la mie de pain-blanc. Au.
bout de la huitaine on fubftitue à la mie de pain, la
feuille d’ortie qu’on hache avec les oeufs-durs : au
bout de huit autres jours on fupprime les oeufs, ôc
on leur donne la feuille d’ortie hachée, avec du fon y
du lait caillé, de la farine d’orge, du blé noir moulu
gros, &c. leur jettant de tems en tems un peu de millet
& d’orge bouillis. Quand ils font malades on leur
donne un peu de vin. Lorfqu’ils font forts, on les
abandonne au dindonier.
DINDONNEAU , fub. m. (Q£con. ruftiq. ) jeune
dindon.
DINDONNIER, f. m. (OEcon. rufiiq.) valet chargé
de mener paître les dindons & les dindes. On ne
mene ces volailles aux champs, que quelque tems
après le foleil levé. On les remene dans la baffe-
cour fur les dix heures, où elles reftent jufqu’à midi
qu’elles retournent aux pâturages pour jufqu’au foir-
* DINDYMENE, f. f. (Mytkol.) Cybele fut ainfi
appellée, ou de Dindyme fa mere, ou d’un lieu de
Phrygie où elle étoit particulièrement honorée.
DINER, fubft. m. '(Littérature) repas fixé à - peu-'
près vers le milieu du jour, un peu plutôt ou un peu
plus tard, fuivant les tems, les lieux, & les perfonnes.
Ifidore s’eft trompé en aflùrant que les Romains
ne connoiffoient pas le dîner. Les auteurs, tant grecs
que latins , qui ont parlé des ufages de l’ancienne
Rome, font tous mention du dîner des Romains, qui
étoit à la vérité fort frugal, & c’eft peut-être la raifon
pour laquelle Ifidore le compte pour rien. Peut-
être aufli s’eft-il mépris, en ce que ce repas dans l’antiquité
la plus reculée étoit nommé cctna, fi l’on en
croit Feftus.
L’heure du dîner des Romains étoit environ la fi-
xieme du jour, c’eft-à-dire à midi. Suétone rapporte
que l ’empereur Claude prenoit tant de plaifir aux
lpe&acles des gladiateurs , qu’il defeendoit dans fa
loge dès le matin, ÔC qu’il y reftoit encore à midi,
M M M m m m ij