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Planches de l'Imprimerie.
C oulisse, terme d'Orfèvrerie> place dilpolee à
recevoir les chaînons qui cômpofent la charnière :
«lie fe forme fur deux morceaux de quarré préparé
•à cet effet, que l’on nommeporte-ckarnicres, inhérens
l ’un au-deffus, l’autre a\t-deffous de la piece I limés
exactement plats, & repôfant bien l’un far l’autre.
Le mérite d’une couliffe eft d’être exactement partagée
, de n’être pas plus creufée dans un porte - charnière
que dans l’autre, d’être formée bien ronde
tl’être bien droite dans toutes fes parties. Quoique la
couliffie ait lieu dans tous les ouvrages d’orfovrerie,
le bijoutier eft cependant celui qui la traite le mieux.
Voye? les détails de ce travail à l'article T abatière* '
CO U L IS S E , c ’eft ,erl termes de Raffinerie defucre,
une trace, un fentier que l’eau fait fur les bords du
pain, plus ou moins long, ôc large félon que 1 eau
eft venue en grande ou petite quantité de 1 efquive
crevaffée, ou par quelque autre route. Voye^ ESQUIVE.
H H R
Le mot couliffe s’emplOye eri tant d occafions, qtt il
feroit inutile ôc prefque impoflible de les rapporter
toutes : on les rencontrera dans les explications des
machines. 5
COULISSÉ, adj. en termes de Blafon, fe dit d’un
château & d’une tour qui oiit la herfe ou la couliffe à
la porte.
Vieux Chatel, de gueules au château à trois tours
d’argent, couliffié de fable. {V )
, ÇOULISSOIRE, f. f. {Lutherie.) forte de petite
écoiienne dont les fadeurs de mufettes fe fervent
pour creufer les couliffes des bourdons. Vyye^ Mu*-
SETTE & les fig. i o . & 13. PI. X . de Lutherie.
COULOIR, COUROIR , COURIER, {Marine.)
on fe fert indifféremment de ces trois mots; pour
‘défigner lé paffage qùi conduit dans les chambres
du vaiffeau. Voye^, PI. V. de Marine,figi /. le cou-
roir des chambres, coté 160. Couloir des fontes , voy.
Pl. IV\ fig. 1. cotte Sx.- {Z )
Couloirs ou Courcives , voye{ Courcives.
COULOIRE, f. f. {OEcon. rufiiq.) grand panier
d’ofier trefle en ovale, qu’on met dans la cuve, ôc
.qu’on foule contre la grappe, afin que le moût le
rempliffe, ôc qu’on puiffe féparer cette partie liquide
du refte.
Couloire, {OEcon. rufiiq.) écuelle de bois, percée
par le fond, dont les ouvertures font fermées d’un
linge fin ou d’un tamis, à-travers lequel on paffe le
lait. Il faut laver fouvent la couloire , parce que ce
qu’y refte de fluide s’aigriffant, peut déterminer le
lait nouveau qu’on y paffe à s’aigrir aufli.
* Couloire , (Cuifine.) c’eft un vaiffeau de cuivre
étamé, percé d’un grand nombre de trous, dans
lequel on pétrit & écrafe des légumes ôc autres fub-
ftances cuites, dont on extrait le fuc qui paffe par les
trous de la couloire, ôc qu’on reçoit dans un autre
vaiffeau pour en faire un coulis, une fauce, &c.
d’où l’on voit de quelle importance il feroit que ce
vaiffeau & tous les femblables oit l’on travaille, pour
ainfi dire, long-tems ôc avec violence, des fubftan-
- ces qui peuvent avoir quelques qualités corrofives,
fuffènt de fer ou de quelque autre métal dont les particules
ne fuffent point nuifibles au corps humain.
Couloire , en termes d'Epinglier, eft une efpece
de filiere dans laquelle on tire le laiton fortant de la
première main, pour le réduire à la groffeur dont on
veut que les épinglés foient.
COULOMBES, f. f. {Charp.) font deux gros poteaux
dans les cloifons ou pans de bois oii portent
les poutres ; ils font éloignés de la groffeur de la pout
re , ôc dans l’une ôc l’autre eft affemblé à tenons &
mortoifes avec embrevement, le taffeau qui porte la
• poutre. Voye{ PL du Charp.fig. t j . n. 32,
COULÔM-CH A , f. m. {Hfi- mad.) nom que l’on
donne en Perfe à des efpeces de pages ou gentils'-
hommes, que le roi envoyé aux gouverneurs des
provinces', aux vicerois , Si autres perfonnes de
marque, pour leur lignifier fes ordres. C e nom lignu-
fie ejclave du roi, non que ces officiers foient réellement
efclaves comme les ichoglans du grand-feb*
gneur, mais ils prennent cette qualité pour marquer
qu’ils font entièrement dévoilés aux ordres du
fouvèrain : car ce font poür la plûpart des enfans de
qualité élevés dès leur jeuneffe à la cour, ôc qu’on
deftine aux plus grands emplois: Celui vers lequel
le fophi les envoyé , doit leur donner un riche
habit à leur arrivée ; ôc un préfent convenable
à leur qualité lorfqu’ils s’en retournent : fouvent même
le roi taxe le préfent que l ’on doit faire à fon
coulom-cha, ÔC alors on eft obligé de le lui payer
d’abord comme une dettejfans préjudice des libéralités
qu’on y ajoute félon le mérite de l’envoyé ôc fon
crédit auprès du prince. Chardin, voyag. de Perfe*
{G) .................
COULOMMIERS, ( Géogs) petite ville de France
près de Meaux;
COULON, voyei Pigeon.
CO U LO N RAMIER , VOyé[ MANSÀ R+.
C O U L O N G E S , {Géog. mod.) petite ville de
France en Poitou.
COULPE, f. f. en Droit, eft fynonyme à faute.
Ainfi l’on dit pour rendre le lata culpa , culpa levis ,
ôc culpa leviffima des Latins, la coulpe grave , la coul~
pe légère , & la coulpe trés-legere.
Les Théologiens difent que dans la confeffion des
péchés , .le facrement remet la cou lp emais non la
fatisfa&ion.
C o ulpe, {Hifi. eccléf.) fe dit encore dans plu-
fieurs monafteres, de l’aveu de fes fautes en pré-
fence de tous les freres affemblés.
COULURE, f. f. {OEcon. rufiiq.) interruption de
la feve dans fon mouvement, en conféquence de laquelle
elle ceffe de nourrir les fleurs de la vigne qui
tombent fans donner de fruit.
C oulures , terme de Pêche, cordes de crin qui accompagnent
une feine par en-haut où l’on attache
les lièges, ôc par en-bas où l’on met les caillous.
C o ulure, {Fondeur.) portion de métal qui s’eft
échappée hors du moule, quand on a jetté la piece.
CO U O D O , f. m. ( Comm. ) mefure de Portugal
dont on fe fert à Goa ôc dans les autres poffeffions
que les Portugais ont aux Indes, pour mefurer les
étoffés, les toiles, ôc autres femblables étoffes envoyées
d’Europe. Elle contient deux aulnes un
quart de Hollande.
CO UP , f. m. {Chir.) choc plus ou moins violent
d’un corps qui nous frappe, ou contre lequel nous
allons heurter.
II en réfulte toûjours que les coups un peu confi-
dérables affoibliffent de quelquefois détruifent le
reffort des vaiffeaux ou les divifent. Lorfque le refi*
fort des vaiffeaux eft diminué ou perdu, le mouvement
progreflif des fluides qui y font contenus s’y,
fait lentement, ou ne s’y fait point ; parce que les
folides n’ont plus la force de les pouffer. Lorfque
les vaiffeaux font divifés , les fluides s’épanchent
dans leurs interftices, ou dans quelque cavité.
Les coups légers qui affoibliffent peu le reffort des
vaiffeaux ou qui les divifent foiblement, n’ont point
de fuites fâcheufes, la nature pourvoit toute feule à
leur guérifon : mais les autres coups peuvent produire
toutes fortes de maux, des tumeurs, des folu-
tions de continuité dans les parties molles, dans
les parties dures , leur déplacement, un dérangement
dans le cerveau, fi la tête a fouffert ; en un
mot tous les effets qui peuvent naître des apoftè-
mes, des bleffures , des contufions, des fractures,
des
des luxations. Alors on doit confidéref feulement
la nature du mal, fon, état, ôc fon degré, pour y
appliquer le remede. Tirons d’abord les hommes
du danger, & puis,nous en difcuterons les caufes»
Article de M. le Chevalier DE JAU COU RT .
C oup-de-Soleil , f. m. {Med.) impreflion fu-
bite & momentanée des rayons du Soleil, réunis
par des caufes naturelles fur quelques corps, dont
ils peuvent détruire la texture , feparer ou dilper-
fer les principes.
Tout le monde fait qu’on détourne à l’aide d’un
miroir ardent les rayons du Soleil de leur parallé-
lifme, ôc qu’on les réunit dans un foyer où ils vitrifient
les corps qu’on y préfente. O r toutes les caufes
naturelles qui raffemblent le mouvement de la
lumière vers un même endroit, font capables de
faire naître beaucoup de chaleur dans le lieu où elles
dirigent la lumière. Ainfi les nuées qui la réunif-
fent quelquefois à-peu-près comme les verres & les
miroirs, peuvent produire des traits de chaleur très-
vifs , & c’eft ce que nous appelions coups-de-Soleil.
Les plantes fur lefquelles tombent ces traits de chaleur,
en font féchées , brûlées, grillées. Les hommes
n’en fouffrent guere impunément l’atteinte fur
quelque partie du corps, particulièrement fur la tête
; ôc l’expérience nous apprend que les caravanes,
les moifl'onneurs, les faucheurs, les laboureurs, en
font fouvent la vi&ime : ils éprouvent encore les effets
de ces traits de chaleur, lorfque le Soleil après
avoir été quelque tems obfcurci par des nuages,
vient, en fe découvrant tout-à-coup , à darder fur
eux fes rayons fans aucun obftacle qui les brife.
Cette chaleur vive ôc fubite produit fur le corps
humain la raréfa&ion des humeurs, la diftenfion des
vaiffeaux , leur atonie, la compreflion du cerveau,
l ’extravafation des fluides, l’apoplexie, la mort. Le
Soleil donnant à-plomb fur le crâne, échauffe cette
partie , met en contraction les fibres tendmeufes de
la dure-mere, Sc caufe de violentes douleurs de tête
, & des étaurdiffemens qui font d’ordinaire les
avant- coureurs de la mort.
La méthode préfervative demande d’éviter ces
fortes d’accidens, de s’en garantir par art , & de
rompre la force des rayons du Soleil par un corps
intermédiaire ; mais ce corps propre à produire cet
effet, ne doit pas toucher la tête, afin de ne lui pas
communiquer par le contaft la chaleur qu’il rece-
vroit des rayons du Soleil: on en peut concevoir la
raifon par ce qui arrive à ceux qui ayant eu le crâne
ouvert, fe lervent pour la fûreté de leur cerveau
d’une calotte d’argent ; bientôt ils fe trouvent obligés
, à caufe de la grande chaleur que contrade cette
calotte, de lui en iubftituer d’autres faites de carton
ou de quelque matière moins denfe & moins folide
qu’un métal. La méthode curative confifte à defem-
plir & détendre les vaiffeaux par la faignée, les lave-
mens , les bains tiedes, le repos des mufcles & de
l’efprit, l’air frais ôc renouvellé, les fomentations,
les vapeurs d’eau, les humedans, les boiffons acides
, ÔC les fucs gélatineux. Article de M. le Chevalier
DE JAUCOURT.
C o u p FOUDROYANT, expérience de Leyde ou de la
commotion {Phyfique),zft.le nom d’une expérience de
l’éleélricité, dans laquelle la perfonne ou les perfonnes
qui la font fe. fentent comme frappées vivement
& tout à la fois dans plufieurs parties du corps.
La maniéré ordinaire de la faire eft fort fimple , &
confifte en ceci. Ayant empli d’eau à moitié ou un
peu plus une bouteille ou un vafe de verre médiocrement
épais, bien net & bien fec âu-deffus de l’eau
tant en-dedans qu’en-dehors ; prenez-le d’une main,
en l’enapoignant de façon que vous le touchiez dans
la partie qui répond à celle où fe trouve l’eau intérieurement
, & faites qu’un fil de métal partant du
Tome IV,\
Conduéleui-, voye^ Conducteur, y trempe fans
toucher les bords du vafe. Si après que l’on aura
eleârifé le globe pendant quelque tems, vous tirez
avec la jointure du milieu d’un des doigts de l’autre
main une etincelle du conduûeur, vous ferez l’ex-
perience du coup foudroyant, ou plutôt vous recevrez
le coup foudroyant, c’eft-à-dire que dans l’inf-
tant que vous tirerez l’étincelle, fi Félearicité eft
d une certaine force, vous vous fentirez frappé violemment
& en même tems dans les poignets dans
les coudes , les épaulés , & même dans la poitrine.
La maniéré dont cette expérience fe fait fentir ôc
affeûe telles ou telles parties, varie beaucoup félon
la force de l’éleftricité, la conftiiution , & le tempérament
des perfonnes qui la font. Dans les unes,
& c’eft ordinairement celles qui font d’une conftitu-
tion foible, elle affe&e un plus grand nombre de parties
, Ôc produit un fentiment de douleur plus v if;
dans les autres elle occafionne une fi grande furpri-
e^CS ^°nt tent,^es cr° ire que quelqu’un des
afliftans les a frappées, ne pouvant s’imaginer que
ce qu’elles viennent d’éprouver n’eft dû qu’à l’expérience
qu elles ont faites. Mais en général elles conviennent
toutes de la rapidité Ôt de la violence du
coup qu’elles ont reffenti ; coup qui eft toûjours fuivi,
ou plutôt accompagné, d’une fecouffe ou convnl-
fion fi vive dans les parties qui en ont été affeftées,
qu elle a fouvent été caufe que les perfonnes ont
jetté le vafe par terre ; c’eft cette convulfion qui a
fait donner à cette expérience, comme nous l’avons
déjà dit, le nom d'expérience de la commotion ou du
choc.
Nous pourrions pouffer plus loin ce détail, fur ce
que 1 on reffent en la faifant ; mais comme c’eft une
affaire de fenfation, nous ne pourrions efpérer par
tout ce que nous ajoûterions d’en donner une idée
précife au le&eur; ce n’eft qu’en la faifant lui-même
qu’il pourra l’acquérir.
Cependant comme la nouveauté des fenfations
les rend plus frappantes , Ôc nous rend par-là plus
eloquens ôc plus vrais dans les defcriptions que nous
en faifons, notre imagination n’ayant pû être féduite
par les dilcours des autres ; je crois devoir ajoûter
ici ce que ditM.Muffchenbroeck de cette expérience,
dans une lettre qu’il écrivit à M. de Reaumur après
l’avoir faite pour la première fois , ôc par laquelle
nous en eûmes la première nouvelle. Ayant donné
une idée de fon appareil, qui reffembloit à-peu-près
à celui que je viens de décrire, il continue ainfi :
« tenant de ma main droite le vafe de verre, tandis
» que j’effayois de l’autre à tirer des étincelles, tout
» d’un coup ma main droite fut frappée avec tant de
» violence, que j’eus le corps ébranlé comme d’un
» coup de foudre ; le vaiffeau, ajoûte-t-il, quoique
*> fait d’un verre mince, ne fe caffe point ordinaire-
» ment, ôc la main n’eft pas déplacée par cette com-
» motion ; mais les bras ôc tout le corps font affec-
» tés d’une maniéré terrible que je ne puis exprimer;
» en un mot, je crûs que'c’étoit fait de moi ».
On voit par tout ce que nous venons de rapporter,
que le nom de coup foudroyant qu’on a donné à
cette expérience, n’eft que l’expreflion de ce que la
plûpart des perfonnes qui la font croyent reffentir,
la maniéré fubite ôc violente dont elles font frappées
leur faifant imaginer qu’elles ont été comme foudroyées.
On n’aura pas de peine à croire que la nouvelle
d’unè expérience aufli extraordinaire s’étant répandue
dans le monde favant, tous les phyficiens ayent
été curieux de la repéter : mais qu’il en ait été de
même du peuple & des plus indifférens ; que cette
expérience ait excité leur curiofité au point où elle
l’excita, c’eft ce qu’on auroit de la peine à s’imaginer
, fi la chofe n’étoit encore trop récente pour