endroit où onïa faffe : ce qui refie fur le crible fe
lave ; pour cet effet on a un baquet de fer percé par
le bas de trous d’une ligne de diamètre- On jette
dans ce baquet ce qui efl refié de mine fur le crible,
& l’on plonge le baquet dans Une cuve d’eau. On
donne ce lavage à toute la mine nouvellement triée,
& l’on répand fur une table les morceaux de mine
lavés.
Quant à ce qui a paffé à - travers les mailles du
crible dans le premier faffement, on y revient : on
a un autre crible dont les mailles font de fix à fept
lignes en quarré ; on le charge de cette mine, & on
la faffe pour la fécondé fois ; ce qui refie fur le crible
efl jetté dans le baquet, lavé dans la cuve, comme
on l’a,pratiqué après le premier faffement, & répandu
fur une fécondé table.
On travaille enfuite ce qui a paffé à-travers le
fécond crible au fécond faffement, en le faffant une
troifieme fois à-travers un troifieme crible qui a les
mailles d’un quart de pouce. On met ce qui refie
fur ce troifieme crible , dans une efpece de febille
dont le fond efl garni d’un petit treilli de fil-de-fer
très-ferré. Un ouvrier fecoue cette febille dans la
cuve ; par fes fecouffes, mouvemens & tours de
poignet, il parvient à élever à la furface les parties
pierreufes, qu’il fepare du refie en les prenant par
pincées. Les parties métalliques qui occupent le fond
de la febille, vont à la fonderie ; les pierreufes font
envoyées au bocard pour y être écrafées de nouveau.
On a donc des. gros morceaux de mine lavée fur
une table, des moindres morceaux fur une autre table
, une poufliere qui s’efl précipitée dans la cuve
au lavage, & des parties pierreufes qu’on envoyé au
bocard ou pilon, comme nous l’avons dit. Quant à
la poufliere qui s’efl précipitée dans l’eau de la cuve
pendant le lavage, on la porte au lavoir. Voye[ un
de ces injirumens PL IV. de Métallurg. Voici ce qu’on
fait des morceaux expofés fur les tables.
Ces morceaux de mine font triés par des filles &
par des petits garçons inflruits à cette manoeuvre.
Dans ce triage, tout ce qui efl purement métallique
va à la fonderie ; ce qui efl tout pierreux efl rebuté ;
ce qui efl mêlé de pierre & de métal, paffe au maître
trieur.
Le maître trieur caffe ces morceaux, & tâche de
féparer exactement le pierreux du métallique. S’il
rencontre des morceaux où le mélange de la pierre
& de la mine lui paroiffe intime, il les écrafe , &
rejette ce qui efl purement pierreux ; le refie efl criblé
, lavé à la febille, & féparé en deux parties ,
dont l’une va au bocard , & l’autre à la fonderie.
Cela fait, le triage efl achevé, & l’on porte à la
fonderie tout ce qui doit y aller.
De la calcination ou du grillage. Entre les mines
il y en a qui, avant que d’être mifes au fourneau,
ont befoin de cette préparation : d’autres peuvent
s’en paffer. Pour les diflinguer, & s’affûrer fi la mine
exige une calcination préliminaire, on cherche à
découvrir par l’eflai, fi elle n’efl point arfénicale,
fulphureufe ou martiale .Le fer donne lieu à des porcs
ou cochons. On appelle porcs ou cochons, des maffes
qui fe figent aux fourneaux de fufion, & qui n’ayant
pris au feu qu’une efpece de molleffe, & ne pouvant
entrer dans une fufion parfaite, les obflruent, &
font qu’on efl obligé de recommencer l’opération.
D ’ailleurs ces porcs tiennent du cuivre; mais quand
la mine a été grillée , il ne s’en fait plus : le grillage
a difpofé une partie du fer à fe vitrifier, & le fer calciné
coule fe vitrifie facilement à l’aide de certains
mélanges.
Les mines qui ont befoin d’être grillées ou calcinées
, le font dans un fourneau fort fimple , & tel
qu’on en voit un au bas de la PI. II. de Métallurgie,
fis- 4. & l’on procédé au grillage de la maniéré fuivante
au Tillot en Lorraine. On fait un lit de bûches
dans les féparations du fourneau A ; on répand fur
ce ht les gros morceaux de mine , puis les morceaux
moins gros, & enfuite la poufliere : on allume le
feu , on l’entretient pendant vingt-quatre, trente |
trente-fix heures de fuite. Le grillage fé réitéré communément
une ou deux fois ; il y a des mines qu’on
grille jufqu’à huit : il y en a aum qu’on grille beaucoup
moins. Lorfque la mine efl grillée , elle paffe
au fourneau voifin, qu’on appelle fourneau de fon*
derie, ou fourneau à manche.
De la fonderie. La mine grillée ou non grillée fe.
traite d’abord dans le fourneau B , Métallurgie, PL
V. fig. 1. on y voit en entier ce fourneau, dont on
a donné les coupes & la confiruétion détaillée , PL
VI. de Métallurgie, fig. 1. 2. 3 . 4. La figure 1. repréfente
une coupe fur la longueur ; la figure 2. une
autre coupe fur la profondeur ; la fig. 3. les évents
pratiqués au terrein plein ; la figure 4. la vue intérieure
du fourneau.
On charge ce fourneau avec un mélange dp mine
& de charbon de bois & de fcories, en certaine proportion
: ces fcories font de la fonte précédente : on
met plus ou moins de charbon. La mine lavée demande
plus de charbon que celle qui ne l’a pas été ;
il y a même des mattes a qui il en faut plus qu’à la
mine ordinaire.
On remplit de ce mélange le fourneau jufqu’en-
haut : on fait joiier les fouflets. L’ouverture qu’on
a pratiquée au bas du mur antérieur du fourneau ,
efl toûjours libre. A mefure que la matière fond ,
elle coule dans un refervoir qu’on appelle poche ou
catin, qui efl fous l’ouverture : cette poche efl creu-
fée dans un maflif un peu élevé au-deffus du terrein.
Quand il y a dans la poche une certaine quantité de
matière, les ouvriers en enlevent la partie fupérieu-
re , qui efl vitreufe ou en fcorie, avec un grand
infiniment de fer; ils la prennent en-deffous avec
cette efpece de pelle ; elle efl alors figée. Ils continuent
d’enlever ces furfaces vitreufes & figées, juf-
qu’à ce que la poche foit pleine de matière métallique.
Les poches font faupoudrées & enduites d’un mélange
de terre graffe & de charbon en poudre, qu’ils
appellent brafque ou braffe. Lorfque la poche fupé-
rieure efl pleine, ils dégagent l’ouverture qui conduit
de cette poche à une autre poche inférieure, &
la matière coule dans celle-ci.
Aufli-tôt que la matière a coulé & que la poche
fupérieure efl vuide, les ouvriers la réparent en l’en-
duifant d’une nouvelle couche de terre graffe mêlée
de charbon : cette couche peut avoir environ deux
pouces d’épais. On referme alors la communication
de la première poche, caffe ou catin (car ces trois
mots font fynonymes) , à l’inférieure.
Quand la matière contenue dans la fécondé poche
, fe refroidit, les ouvriers l’enlevent de la maniéré
fuivante, & dans l’ordre que nous allons dire.
Ils commencent par les couches fupérieures qui font
fcories : la fcorie enlevée, ils afpergent la furface
de la matière reliante, d’un peu d’eau, qui en fait
prendre ou figer une certaine épaiffeur : ils enlevent
cette épaiffeur ; ils continuent d’afperger, de refroidir
, & d’enlever des épaiffeurs de matière prife
ou figée , jufqu’à ce que la caffe en foit tout-à-fait
épuifée, & ces efpeces de plaques s’appellent pierres
de cuivre , ou mattes.
Du travail de la matte ou pierre de cuivre. On porte
les mattes dans les fourneaux de calcination ou de
grillage A , Pl. I I . de Métallurgie, fig. 4. on les y
calcine à cinq, huit, d ix, vingt feux, félon le plus
ou le moins de pureté de la matte. Cette pureté
s’eflime i° . par l’ufage & par la qualité de la mine :
2°, par la fufion première, fécondé ou troifieme,
dorçt .elle efl lé produit. Calciner àunfetï, c’eft traitèr
.une fois la matte tde la maniéré que nous avons dit*
^en parlant du .grillage ou de la calcination , qq’pn
commençait par traiter la mine qui avpit befoin
^L’être çalcinee ou grillée : la griller à deujc feu x ,
ê ’efl la paffer d ’une des féparations du fourneau A ,
dans upe autre , & l’y traiter comme elle l’avoit été
dans'la précédente, & ainfi de fuite.
On ne met qu’un lit dp bûches -pour le premier
grillage ou ,feu-; on augmente la quantité dg bois-à
meforg que, ;le npmbre des feux augmente, & ayeç
raifon : car plus la matte contient de foufre, plus il
faut faire durer le feu , -chauffer doucement, & ufor
d’un feu qui n’aille pas fi vite.
Les mattes calcinées fe fondent dans le fourneau
£ , PL V. de Métallurgie , fig, 1. avec cette feule différence,
que les fouflets vont moins yîte, & qu’on
pouffe moins le feu. La matière coule du fourneau
dans jla premiere caffe, de la premiere caffe dans la
lèconde, d’où on l’enleve. par plaques ou pains ,
comme nous l’avons décrit ci-deffus, & l’on a des
fécondés mattes & un peu de cuivre noir : ce cuivré
noir efl mis à part.
-Çe.s fécondés mattes fe reportent encore au four-4
neau de grillage A , pour y être recâlcinées, d’où
.elfes reviennent enfuite pour être fondues au fourneau
B. On les calcine cette fois au fourneau A à
cinq ou fix feux ; & par cette nouvelle fufion au
fourneau B , il vient une troifieme matte plus riche
que la fécondé, ainfi que la fécondé étoit plus riche
que la premiere , avec du cuivre noir; On obtient
du refte une troifieme matte par la même manoeuvre
que les mattes précédentes, & l’on met aulïi à part
le cuivre noir.
On reporte au fourneau de grillage ou de ealci-
natipn , la troifieme matte , où el!e,:effuie encore
cinq à fix feux ; on la remet au fourneau de fufion,
d’où il fort cette fois une matte riche, avec trois
quarts de cuivre noir.
Telle efl la fuite des opérations de la fonderie ou
fufion, & l’ordre dans lequel elles fe fuccéderoient
dans une mine & des fourneaux où l’on travailleroit
pour la premiere fois ; mais on procédé autrement
quand les fourneaux font en train. Alors on fond la
mine & les différentes fortes de mattes dans un même
fourneau B, dont le travail efl ininterrompu. On
commence par fondre les mattes, & entre les mattes
on choifit les plus riches , pour les faire paffer les
premieres ; on leur faitfueceder les mattes les moins
riches ; à celles-ci, celles qui le font moins encore,
ou les mattes pauvres, & l’on finit par la mine.
La raifon de cet ordre, c’eflque le fourneau s’ufe,
qu’il s’y forme , fur-tout au fond , des cavités , &
qu’il vaut mieux que ces creux fe rempliffent de
mattç pauvre que de matte riche. Il arrive cependant
dans la fucceffion ininterrompue des fùfions,que
l ’on a quelquefois dans les poches ou caffes des
matte? plus ou moins riches, & du cuivre noir ; & il
ne faut pas craindre que ces différens produits fe
confondent, & que l’on perde le fruit des calcinations
: car les mattes riches étant plus pefantes que
les autres, gagnent toûjours le fond de la caffe, en-
forte qu’on a dans les caffes le cuivre noir, la matte
riche, la matte moins riche, la matte pauvre, à-
peu-près dans l’ordre des calcinations.
On obferve toutefois dans les fourneaux de calcinations
, de grillçr enfemble les mattes les moins
riche?. Il y a à ce procédé de l’oeconomie ; car il ne
faut pas plus de bois pour griller trente quintaux de
matte, que pour n’en griller que cinq à fix.
Conféqu eminent on a foin d’attendre qu’on ait
beaucoup de mattes riches, & l’on en ramaffe le
plus qu’on peut, pour en faire le grillage à part, ou
du moins on ne la confond qu’avec celle qui lui fuc-
cede immédiatement en richeffe.
. Voici donc l’ordre des produits de toutes les differentes
opérations : fcories, matte pauvre, matte
moyenne, mattg riche, cuivre noir.
■ -----_— wr «a ic i i c i c e s , a. r c u u i r c
.toute la mine , en la faifant paffer par c es états ,de
’mattes différentes.
Du raffinage dit cuivre.. Raffiner Le cuivre, c’eft le
oondjuire .de l’état de cuivre tfak à.,celui,de cuivre de
rofette, oit 'c’eft difliper le refie défoufre qui le con-
flitue cuivre noir.
Cette Opération fe fait, au fourneau C, Planch. V.
de Métallurg. fig, 2. qu’on y voit en entier, & dont
on a repréfenté une coupe & l’intérieur, Plan. VI.
.de Métallurg. fig. C. & -les évents de fon terre-plein,,
fig. 5. même Planche,
Gn commence par .garnir dâ »caffe ou poche qui
efl au-dedans avec le mélange de terre graffe & d;e
charbon en poudre dotations avons.parlé plus haut.
Après ce préliminaire , on la fait féc-her a vec du charbon,
qu’on y entretient allumé pendant une ou deux
heures.
Cela fait ; il s’agit de travailler. Pour cet effet on
remplit toute la caffe de charbon de bois.; on place
fur ce charbon un pain de cuivre noir ; ,on fait f ur ce
pain un lit de charbon ; on met fur ce lit trois ou
quatre pains, enfuite du charbon ,. puis lit fur lit des
pains alternativement, du charbon, jufqua 1n concurrence
de cent , cent vingt, cent .cinquante., deux
cents, deux cents cinquante, trois cents pajns., fuir
vant la grandeur de la caffe, qui s’étend confilérar
blement pendant le, tra vail.
On chauffe. Les foufffefs.-marchent à-peu-près
pendant deux heures, au bosiit defquélles le raffineur
trempe une verge de fer dans le cuivre qui a gagné
le fond de la caffe ; c’eft un effai : au fortir de la caf-
fe , il plonge fa baguette enduite d’une pellicule de
cuivre, dans de l ’eau froide ;>elle s’en détache ; il en
examine la couleur, & il juge à cette couleur fi la
matière efl ou n’eft pas affinée. Cet efiài fe répété
d’un moment à l’autre ; car la matière prend avee
beaucoup de vîteffe des nuances fucceffives, différentes
& perceptibles pour l’affineur.
Dans le cours de cette fufion, on décraffe là matière
, une, deux, trois, ou quatre fois ; ce qui fe fait
en écartant le brafier qui nage à fa furface avec un
rable , ou en fe fervant de cet infiniment pour en
enlever les ordures : enfuite on repouffe le brafier,
& l’on y fubftitue de nouveau charbon, s’il en efl
befoin.
Lorfque l’affineur s ’eft affûré par un dernier effai
de la perfection de fa matière & de fon degré d’affinage,
on écarte encore le charbon ., on décraffe de
nouveau, on balaye les bords de la caffe ; le cuivre
paroît alors dans un état de fluidité très-fubtile, fans
toutefois bouillonner ; il fr.emit feulement , il élance
dans l’air une pluie de grains menus, qu’on peut
ramaffer en paffant une pelle de Fer à -travers cette
efpece de vapeur, à un pié ou environ au-deffus de
la furface du fluide. Elle s’appelle fleurs de cuivre ou
cendre de cuivre. Pour en arrêter Vefjluvium, & empê-r
cher la matière de s’éparpiller ainfi, le fondeur af-
perge legerement la furface avec un balai chargé
d’un peu d’eau. Pour faire cette afperfion fans péril,
on Iaiffe refroidir la furface du cuivre ; cela eft effen-
tiel, car fi l’on répandoit l’eau avant que la furface
eut commencé à fe figer, il fe feroit une explofion
confidérable, capable .de faire fauter l’attelier.
Lors donc que la furface commence à fe confoli-
,der un peu, on a un petit baquet plein d’eau, on en
jette une flaquée legere fur la furface du métal : cette
eau bouillonne èc difparoîten un moment ; on a alors