tenir des lettres de grâce du prince., telqu’un homt-
eide que l’on a commis involontairement ou à fon
corps défendant. ■ . \ >
Crime grave, eft tin 'crime qui-eft de qualité à mériter
une punition rigoureufe.
Crime ordinaire. Voyez c i d e v a n t Crimeextraordi^
Crime parfait, eft celui qui a été confommé, à la
différence du crime imparfait, qui n’a été que projette
ou exécuté feulement enpartie. Viye^ ce qui eft dit
ci-devant des crimes en général, ôc comment on punit
la volonté.
Crimeprefcrit, eft celui dont la peine eft remife par
le laps de 20 ans fans pourfuites contre le coupable*
Voyc{ P r e s c r i p t i o n .
Crime privé: chez les Romains on diftinguoit tous
les crimes en publics & privés ; les premiers étoient
ceux qui regardoient le public, &c dont la pourfuite
'étoit permile à toutes fortes de perfonnes, quoique
non intéreffées, cuilibet è papulop au lieti que les cri-
mes privés étoient ceux qui ne regardoient que les
particuliers, & dont la pourfuite n’étoit permife par
les lois qu’à ceux qui y étoient intéreffés, & à qui la
réparation en étoit due. Tous crimes & délits étoient
députés privés, à moins que la loi ne les déclarât
publics,- mais on regardoit alors comme crime public
un mariage prohibe. Parmi nous on ne qualifie ordinairement
de crimes, crue ceux qui blefient le public
; ceux qui n’intéreflent que des particuliers ne
Font ordinairement qualifiés que de délits. Toutes
perfonnes font reçues à dénoncer un crime public,
mais il n’y a que les parties intéreffées ou le minif-
îere public qui puiffe en rendre plainte & en pour-
itiiVrê la vengeance. A l’égard des crimes ou délits
privés, les parties intéreffées font les feules qui puif-
ïent en demander la réparation*
Crïmt publie. Voyez ci-devant Crime prive.
Cnmen rtpetundarum ; c’eft ainfi qu’on appelloit
chez les Romains, le crime de cùncuffon. Voy. C o n c
u s s i o n
Crime Jimple, eft oppofé à crime double. Voyez ci-
devant Crime double. (A')
CRIMÉE, ( Géog. modé) vafte contrée de laTar-
tarie. Les anciens l’ont connue fous le nom de Cher-
fonefe Scychique , ou Taurique , ou Cirrtmerienne, ou
iPontique, parce qu’elle avance dans le Pont-Euxin
ou la mer Noire, qui la borrie au couchant, au midi,
& partie à l’orient. On voit en ce pays-là des ruines
«des villes grecques, & quelques monumens des Génois,
qui fubfiftent encore au milieu de la defolation
& de la barbarie. Les habitans font Mahométans ; ils
lont gouvernés par un han, que nous appelions kam,
nommé par la porte Ottomanne, qui le dépofe, dit
M. de Voltaire, fi les Tartares s’en plaignent, & encore
plutôt s’il en eft trop aimé. Article de M. te Chevalier
d e Jau cou r t.
CRIMINEL, ( Jurifprud.) eft celui qui eft atteint
& convaincu de quelque crime. On confond quelquefois
le terme de criminel avec celui â'accufé ; on
en trouve plufieurs exemples dans les anciennes ordonnances
; cependant c’eft improprement que les
accufés font qualifiés de criminels avant leur condamnation
, n’étant point jufques-ià convaincus du
crime qu’on leur impute, ni jugés criminels.
II paroît par le concile de Carthage en 395, &
par le fixieme de Conftantinople, qu’on adminiftroit
alors aux criminels, même condamnés à mort, les
facremens de pénitence &.de l’euchariftie. Les conciles
d’Agde & de 'W’ormes, & le fécond de Mayence
, & celui de T ibu rten us en 50 6 ,7 70 , 848, &
1035 , ordonnent de communier les criminels. Alexandre
IV. ordonna la même choie. Clement V , en
1411, leur accorda feulement la confefiion. Sous les
-papes Pie IV, Pie V , & Grégoire XIII, les peres affiemblés
à Rome décidèrent que puifque les conciïel
commandent de cônfeffer ceux qui s’accufent Amplement
de leurs péchés, & de les communier quand ils
en ont un fincere repentir, on ne doit pas non plus
le refufer à ceux à qui leurs péchés attirent une mort
violente. Cependant en France il n^étoit point d’u-
fage d’accorder, même la confefiion , aux criminels
condamnés à mort, jufqu’àCharles V l, qui ordonna
qu’on leur offriroit le facrèmént de pénitence avant
de fôrtir de prifon : on tient que ce fut à la pérfuafion
de Pierre de Craon ; mais l’ordonnance dit feulement
que ce fut a la pérfuafion de fon frere & de fes on*
clés, par l’âvis de fon confeil & de quelques confeil-
lers du parlement & du châtelet. On exécutoit autrefois
les criminels Jles dimanches Si fêtes de même
que les autres jours* v
Par rappôrt à ce qui concerne la faculté que peuvent
avoir les criminels, de difpofer de leurs biens
avant ou après leur condamnation, & la confifca-
tionde leurs biens, voye? aux mots A c c u s é s , C o n d
a m n a t i o n , C o n d a m n é , C o n f i s c a t i o n , &,
M o r t c i v i l e . i
Criminel d'état, eft celui qui a commis quelque
crime contré l’état , tel que le crime de trahifon, &c*
Voye^ ci-devant C R IM E d ’É T A T .
Criminel de ïefe-majejlè. Voyez ci-devant Crime
de lefc-majejlé.
Affeffeur criminel, eft Une efpece de cônfeiller qui
aflifte au jugement des procès criminels* avec le lieutenant
criminel & autres juges. Henri III, par édit du
mois de Juin 1586, créa dans chaque baillage, prévôté
, fénéchauffée, & fiége préfidial du royaume
un lieutenant particulier affeffeur criminel, avec titre
de cônfeiller du ro i. & rang & féance après le lieutenant
criminel Ôc le lieutenant particulier civil. Ces
offices furent fupprimés en 1588 , & rétablis par,
Henri IV. au mois de Juin 1596.
Chambre criminelle. V o y e z au mot CH AM B R E .
Grand-criminel. Voy. au mot PROCÈS-CRIMINEL}
Greffe criminel. Voyez au mot G REF FE .
Greffer criminel. Voyez au mot -Greffier.
Interrogatoire des criminels.TOIRE. Voyez INTERROGAJuge
criminel. Voyez au mot J u g e .
Jujlice criminelle. Voyez au mot JU S T IC E , & au#
mots P r o c è s & P r o c é d u r e c r im i n e l l e .
Lieutenant criminel. -, Voy ez au mot
Lieutenant criminel de robe courte. 5 LIEUTENANT .'
Matières criminelles. Voye1 PROCÈS CR IMINE L.
Petit criminel. Voye{ PROC ÈS CRIMINEL.
Procédure criminelle. V o y . aux mots PROCÉDURE?
& P r o c è s .
Procès criminel. Voyez au mot PROCÈS.
Regiflres criminels. Voye^ REG ISTRES.
Tournelle criminelle. Voye^ TO U RNEL LE. ( A )
CRIMNON, f. m.{Pharmaciei') efpece de farine»
groffiere, tirée du froment &c du zea, dont oh faifoit
des bouillies.
Hippocrate ordonne quelquefois eii bôiflon l’eau
où l’on aura fait macérerçou Boiiillir le crimnon; cette
boiffon paffoit pour rafraichiffarite.
CRIN, 1. m. On appelle àinfi ces grands poils qui
font attachés tout le long du cou, de même que ceux
qui forment la queùê du cheval : on dit qu’ttn che-,
val a tous fes crins, lorfqu’on ne lui a coupe ni la
queue ni les crins dit cou : on noüe, on treffe, &
oh natte les crins, ou pouf l’embellifiement du che-]
val, ou pour les accoutumer a refter du côté que
l’on veut : on coupe les crins depuis là tête jiifqü’à
la moitié du cou, pour.que celui-ci paroiffe moins
gros & plus dégage^ Faire le crin, c’eftrécOuper au
bout de quelque tems ^e crin de l’encôïùre qui a été
coupé, forfqu’il devient trop long. Faire les oreilles
ou faire U crin des oreilles, c’eft couper lé poil tout
aurtour du bord des oreille^ Se tenir aux crins, fe
dit lôrfque le çavalier fe fentant peu ferme, prend
les crins du cou avec la main lorfqu’un cheval faute,
de peur qu’il ne.lq jette par terre. On dit vendre, un
cheval crins & queue, pourdue le vendre très-r chef-, en I 1 C R 1 , {’Çorderiç.) On diftinguc deux fortes de
crin, l’un qui eft droit & té! qu’il fort de deffus l’animal
; l’autre qu’pn appelle çrin crépi, c’eft-à-dire du
crin qui r été cordé, & qu’on. a fait boiiillir pour le
frifer,
Il y a plufieurs fortes d’artifans qui fe fervent de
crin ppur les Ouvrages dé f eur métier.
Le crin, plat ou droit eft employé par les Perruquiers,
qui en font entrer dans !e$ perruques; Les
Luthiers s’en fervent pour garnir les archets des inf-
trumens de Mufique. Les Boutonniers en font de fort
beaux boùtons ; & les Cordiers en font des longes
pour les chevaux, & des cordés pour étendre le
linge.
Le crin crépi fert aux Selliers & aux Bourreliers ;
aux Selliers, pour garnir les carroffes, felles, & couf-
finets ; aux Bourreliers ,.pour rembourrer les bâts des
chevaux & de$ mulets, & les fellettes des chevaux
de chaife & de charrette,
CRINIER, f. m. artifan qui prépare le crin, & le
met en état d’être employé par les différens ouvriers
qui s’en fervent dans leurs ouvrages.
Il n’y a que lés maîtres Cordiers qui ayent le droit
de boiiillir, crépir, & frifer le crin.
CRINIERE, f. f. (Marechalterie.) c’eft la racine
du crin qui eft fur le haut de l’encolure du cheval.
Les crinières larges font moins eftimées que les autres.
C ’eft un défaut, fur-rtout aux chevaux de Telle, que
d’avoir une crinière large, parce qu’à moins que d’en
avoir un foin extraordinaire, elle eft fujette à.la galle.
Lorfque le cheval fe cabre, on le prend aux crins
ou à la crinière.
Qn appelle auffi crinière, une couverture de toile
qu’ort met fur les crins du cheval depuis le haut de
la tête jufqu’au furfaix. Voyeç Surfaix.
Elle a deux trous à l’une de fes extrémités pour
paffer les oreilles, d’où elle vient répondre & s’at«-
tacher au licou fur le devant de la tête, & de-Ià au
furfaix fur le dos du cheval. Les Anglois donnent des
crinières aux chevaux pendant l’hyver ; en France on
ne s’en fert que dans les écuries, iff')
CRINONS , f. m. pl. (Hifi. nat. InJèctolog.) crino-
nes, très-petits vers qui fe trouvent dans le corps humain
: on les appelle crinons, parce qu’il y en a plufieurs
enfemble, qui forment un groupe qui reffem-
ble en quelque forte à un peloton de crin. Ils naiffent
aux bras, aux jambes, & principalement au dos des
enfans à la mammelle. Ces vers étant vus au microf-
cope, paroiffent avoir une grande queue & le corps
gros. Les anciens ne les connoiffoient pas, & Et-
lîhiller les a confondus avec ceux que l’on appelle
petits dragons ou dragonneaux. Voyez de la gener. des
vers dans le corps de L'homme, &cc.parM. Andry. Voy.
Dragonneau, Insecte. (/)
CRIOBOLE, f. m. (Mytli.) facrifice qu’on faifoit
d’un bélier, à Cybele. Voye^ T aurobole.
CRIONERO, (Géog. modl) riviere d’Àfie, en Na-
tolie, qui prend fa fource dans le montTaurus.
* CRIOPHORE, adj. épithete qu’on donnoit à
Mercure qui avoit délivré de la pefte les Thébains ,
qui, lorfqu’ils en furent attaqués ou menacés, portèrent
en honneur de ce dieu un bélier autour de
leurs murailles , & célébrèrent dans la fuite en mémoire
de leur confervation, une fête dans laquelle
le jeune Thébain, de la figure la plus belle, faifoit
le tour de la ville avec un agneau ou un bélier fur
fes épaules.
CRIQUE, f, m. (Marine.y on donne ce nom à un
petit enfoncement que la mer fait dans la côte , oit
de petits bâtimens peuvent entrer & s’y mettre à l’a r
bri de la tempête. ( Z )
, C r i q u e s . (Art milip.'} font des efpeeesr de foffés
que l’on fait quelquefois dansJes environs clés pla?
çes, ppur ep çQuperJe ter rein de différens fens, de
manietç que l’ennemi ne puiffe pas y conduire :de
tranchée. Ils lont ordinairement remplis d’eau1* ..
« Lorfqu’il fe rencontre des endroits où le terréin
>» qn on veut inonder fe trouve fenfiblement plusjéle?
» vé que le niveau des eau*, on le coupe de tous les
>* fens;par des fofieS'nommés criques, qui communi-
» quent à l’éclufe la plus à portée de les remplir d’eau.
» S’il refte encore îiir le. même terrein dé5 efpaces
» dont l’ennemi puifîè profiter pour l’établiffemènt
» de fçs batteries dans un tçms de fiége , on les oe-s
» cupe par des redoutes qui prennent des revers fixe
» fon .travail, &c. ». Arçhitecl. hydraiilique,, fécondé
partie , tom, II.
On ayoit fajt anciennement de ces criquès à Dunkerque,
pour couper un terrgjn, qui, ayant été marécageux
, s’éfoit enfuite deffeché, & fur lequel l’ennemi:
auroit pfi conduire une tranchée pour arriver à
la place. Voye^ ladefcriptionde Dunkerquedansle premier
vol. de la fécondé partie de l'ouvraee que l'on inent
de citer: (Q) ; i
CRIQUET, f. m*. (Marechall.) On appelle àinli
un petit .cheval de peu de valeur.
C R IS E , f. f. (.Mededne.) Galien nous apprend
que ce mot crife eft un terme du barreau que,les Médecins
ont adopte, (83 qu’il ffignifie, à ‘proprement
parler, \\n jugement.
Hippoçrate qui a fouvent employé, cette expref-.
fion, lui donne différentes fignifications. Toute forte
d excrétion eft, félon I3i , une crifep il n’en excepte
pas même l ’accouchement,, ni la fortie d’un os d’une
plaie. Il appelle crife tout changement qui arrive à'
une maladie. Il dit auffi qu’il y a crife dans une maladie,
lorfqu’elle augmente, ou diminue confidëra-
blement, lorfqu’elle dégénéré en une autre maladie,
‘ou bien qu’elle ceffe enti.erement. Galien prétend,
à-peu-près flans le même fens, que la crife eft un
changement fubit de la maladie en mieux ou en pis ;
c’eft ce qui a fait que bien des. auteurs ont regardé la
crife comme une forte de combat entre la nature &
la maladie ; combat dans lequel la nature peut vaincre
ou fucçomber : ils ont même avancé que la mort
peut à certains égards être regardée comme la crife
d’upe maladie.
La doélrine des crifes étoit une des parties les plus
importantes de la Médecine des anciens : il y en
avoit à la vérité quelques-uns qui la. rejettoient,
comme vaine & inutile ; mais la plupart ont fuivi
Hippocrate & Galien’*, dont nous allons expofer le
fyftènie, avant de parler du fentiment des médecins
qui leur étoient oppofés:, & de rapporter les différentes
opinions des modernes fur cette partie de la
Médecine pratique.
La crife, dit Galien,, & d’après lui toute fon école,
eft précédée d’un dérangement fingulier des fonctions;
la refpiration.devient difficile, les yeux deviennent
étincelans ; le malade tombe dans' le délire,
il croit voir» des objets lumineux ; il pleure , il fe
plaint de douleurs au-derriere du cou, & d’une im-
preffion fâcheufe à l’orifice de l’eftomac ; fa levre inférieure
tremble, tout fon corps eft vivement fe-
coiié : les hypoeondres rentrent quelquefois, & les
firalades fe plaignent d’un feu qui les brûle dans l’intérieur
du. corps, ils font altérés : il y. en a qui dorment
ou qui s’aflbupiffent ; & à la fuite de tous ces
ehangemens fe montrent une fueur ouunfaignement
du nez, un vomiffement,. un devoiement,. ou des
tumeurs. Les efforts & les excrétions font proprement
la crife; elle n’eft , à proprement parler, qu’un