
la Medecine & la Peinture. Elle fut auffi très-céle-
bre par la pourpre que Ppri pêchoit entre cette île &
celle de Nifizus, à préfent Naffari ; par fes excellens
vins & par fes belles gazes. Elle s’approchoit des
côtes de l’Afie mineure entre la mer Egée 8c la mer
Carpathienne, à l’entrée du golfe Céramique, qui
féparoit la Carie de la Doride. Strabon lui donnoit
. 69 millesd’Italie de circuit, & parmi les modernes
Thevet lui en affigne trente-cinq de France.
Il y avoit encore du tems de Jefus-Chrift, un
temple élevé en l’honneur d’Efculape dans le faux-
bourg de Cos, qui étoit également renommé 8c rempli
de préfens confacrés , des plus précieux. On
VOyOit entr’aùtres dans ce temple le portrait d'An-
tigonus peint par Appelles, & celui de Vénus Ana-
dyomene, c’eft-à-dire qui fort de l'eau. Ce dernier
portrait fut porté à Rome, & confacré au dieu Cé-
far par l’empereur Augufte. Foyc^ Anadyomené.
Enfin, ce qui me touche davantage, on y voyoit
quantité de planches ou de tableaux qui contenaient
des obfervations fur le cours des maladies, leurs
fymptomes, les remedes dont on s’étoit fervi, avec
leurs divers fuccès. On dit qu’Hippocrate fit un recueil
de toutes ces obfervations, 8c que c’eft là
qu il a puife les premières lumières qu’il a eues de la
Medecine, 8c dont il a fit tirer un fi grand parti.
Qu’on me pardonne cette remarque en faveur d’une
fcience dont l’étude fait mes dé.ices. Par M. le Chevalier
de Jaucourt.
COS A , (Géog. mod.) petite riviere d’Italie dans
la campagne romaine , qui fe jette dans le Cari-
gliano.
COSAQUES (les) Géog. mod. nation fituée aux
confins de la Pologne , de la Rufiie, de la Tartarie,
& de la Turquie. On en diftingue plufieurs fortes :
leiKofaki-porovi,qui habitent fur les rives duBorifthe-
ne : leur pays s’appelle 1’[Ukraine ; ils occupent aufîi
une partie de la Volhinie : les Kofaki-Donski habitent
les bords du Don ou Tanaïs, & du Dnieper:
enfin les Kofaki- Jaiki, qui demeurent le long du
Jaïk. Tous profeffent la religion greque, comme
les Rufliens, fous Ip protedion de qui ils font ; il y
en a cependant qui font fous celle des Turcs : ils
font belliqueux, adroits, 8c fort fujets à voler 8c à
faire des incurfions chez leurs voifins.
COSCINOMANCE, f. f. (Divination.) Divination
qui fe fait par le crible. Foyt{ D ivinatio n.
Ce mot vient de hogmvov , crible y 8c /Aetmict, divination.
On éleve un crible fur quelque chofe ; puis
après avoir dit quelques paroles, on le prend de
deux doigts feulement : on récite le nom de ceux
qui font fufpeds, 8c celui au nom duquel le crible
tourne, tremble ou branle, eft tenu coupable du
mal dont on cherché Fauteur.
Théocrite parle dans fa troifieme idylle , d’une
femme qui étoit fort habile dans cette efpece de divination.
On dit qu’elle fe pratiquôit en fufpendant
un crible par un fil, ou le pofant fur une pointe de
cifeau, & le faifant tourner, en nommant pendant
qu’il tournoit, les noms des perfonnes fufpedes. On
la pratique encore de cette derniere maniéré dans
■ quelques endroits d’Angleterre.
Il paraît par Théocrite qu’on s’en fervoit pour
connoître non-feulement des perfonnes inconnues,
mais encore les fentimens intérieurs des perfonnes
que l’on cOnnoiffoit. Dicl. de Trèv. & Chambers.
C eft ce qu on appelle tourner lefas • pratique fu-
perftitieufe qui eft encore-aujourd'hui en ufage parmi
le peuple ignorant & groflier, pour découvrir les
auteurs d’un v o l, ou recouvrer les chofes perdues,
'^iûorius a donne la formule des paroles qu’on employé
dans cette opération, en affûrant qu’il s’en eft
lui-même fervi trois fois avec fuccès, fi l’on en croit
Delrio, inquifit. magic, üb. IV. ch. ij. queeß. 7. [ici /.
p. 648. (G)
* COSCOMA , ( Hiß. not. bot. ) arbre du Mono-
motapa, dont le fruit reffemble à la pomme d’amour;
eft violet, agréable au goût, & purge violemment
lorfqu’on en mange en trop grande quantité.
1 CO-SÉCANTE, f. f. en Géométr. c’eft la fécantç
d un arc qui fait le complément d’un autre ; ainfi la
ço-fècante d’un angle de 30 degrés eft la fécante de
60 degrés. Foye^ SÉCANTE & Complément.
CO-SEIGNEUR, f. m. ( Jurifpr. ) eft celui qui a
droit avec quelqu’autre à une même juftice ou fei-
gneurie dire&e ; ainfi ceux auxquels appartient un
droit de juftice par indivis, font co-feigncurs jufti-
ciers du lieu fur lequel s’étend ce droit de juftice :
ceux auxquels appartient un même fief, font co-feiT
gneurs féodaux. Les co-feigneurs font ordinairement
tous égaux quant à la qualité du droit, mais non pas
quant à la quotité ; l ’un peut avoir les deux tiers,
un autre le tiers, ou autres portions plus ou moins
grandes , ce qui n’empêche pas qu’ils ne foient co-
feigneurs. S’il n’y a point de partage du fief entr’eux,
ils font co-feigneurs par indivis ; fi le fief eft partagé
quant au domaine, ils font toûjours co-feigneurs,
parce que le partage n’empêche pas que ce ne foit
toujours le même nef dont ils poffedent chacun une
portion. Mais fi le fief étoit démembré , 8c que ce
démembrement fût permis par la coutume, ou ap^
prouve par le feigneur dominant, ceux qui poffe*-
dent les différentes portions du fief fervant, ne font
point co-feigneurs, parce que le démembrement proprement
dit d’un feul fief, en fait plufieurs diftinds
& féparés. Si le feigneur s’eft feulement joiié de fon
fief, foit par fous-inféodation , foit à titre de cens
ou rente, ou par vente, ceux qui tiennent leur droit
de lu i, ne font point fes co feigneurs, n’étant point
fes égaux pour la qualité en laquelle ils poffedent.,
Lorfque dans une même paroiffe il y a plufieurs
feigneurs de fief & feigneurs hauts-jufticiers, le fei-
gneuJ qui a la haute-juftice fur le terrein fur lequel
eft bâtie l’églife, eft feul en droit de fe dire feigneur
de la paroiffe ; les autres feigneurs jufticiers ou féodaux
ne font point fes co-feigneurs, 8c ne peuvent
pas fe qualifier feigneurs du même lieu, non pas
même feigneurs en partie, mais feulement d’un tel
fief ou juftice aflis dans ce lieu. Lorfque le même fief
ou juftice eft partagé entre plufieurs, celui qui a le
château ou principal manoir, ou qui a la plus con-
fidérable partie du fief ou de la juftice, peut fe dire
feigneur du lieu, fans aucune reftridion ; les autres
co-feigneurs ne peuvent fe dire que feigneurs en
partie.
Celui qui a la plus grande portion de la feigneurie
ou juftice, a droit de garder les titres communs, à
la charge d’en aider fes co-feigneurs ; s’ils étoient
tous feigneurs par égales portions, & qu’ils ne con-
vinffent pas à l’amiable lequel d’entr’eux gardera les
titres, il faudroit le tirer au fort. Foye^ Goffon fur
Y art. là. de la coutume d'Artois, n. 8.
L’un des co-feigneurs peut, faute de foi & hommage
, faifir feul féodalement tout le fief mouvant
de lui & de fes co-feigneurs, fans qu’il ait befoin
pour cela d’un pouvoir ou confentement de leur
part ; mais il ne peut recevoir la foi 8c hommage, 8c
tenir le fief couvert pour la part de fes co-feigneurs ,
fans leur confentement.
Quant à la maniéré dont les co-feigneurs joiiiffent
des droits honorifiques, voyei le traité de Maréchal
& celui de M. Guyot. (A )
COSENZA, (Géog. mod.') ville considérable d’Italie
au royaume de Naples, furie Grate, Long. 34,
10. lat. 3 2 .2 3 .
CO-SINUS, f. m. ('Géàm.) c’eft le fihus droit'd’uû
arc qui eft le complément d’un autre ; ainfi le co- ■
finus d’un angle de 30 degrés -, eft le fimis d’un angle
de 60 degrés. Foy. Sinus -, Complément , Angle,
D egré. : .
Co-sinus verse , eft un nom que quelques-uns
donnent à la partie du diamètre qûi refte après en \
avoir retranché le firius Verfe, Foye^ Sinus verse. ,
Chambers. (O ). .
* COSME, (Hifl. modi) chevaliers de l’ordre dê
S. Cofme & de S.Damien. Ils n’ont point exifté réellement
, félon quelques-uns d’autres cireonftancierit
tellement leur inftitution, qu’il eft difficile d’en douter.
Ils commencèrent -, dit-on-, en 1030. C ’étoient
des hofpitaliers qui recevaient à Jérufalem & dans
d ’autres lieux de la Paleftine, tous les Chrétiens qui
tomboient malades en fuivant la Croifade ; ils les
jachetoient aufîi quand ils étôient pris-. Ils fuiVoient
,1a réglé de faint Bafilè. jean X X . leur donna pour
marque de dignité, fur un manteau blanc une croix
;rouge, au milieu de laquelle Un cercle renfermoit
les images de S. Cofme & de S. Damien-. ,
* C osme mod.) chanoines réguliers de S.
Cofme. Ce font ceux de S. Cofme-le^-Tours, qui laif- |
ferent la réglé trop aufterè de S. Benoît, pour çellé
de S. Augullifl. On ne fait point en quel tems fe fit
cette révolution monaftique.
* Cosme , (Hifloire.mod.) Il fe prend aujourd’hui
pour la communauté des Chirurgiens , pour leur
école, pour leur amphithéâtre & pour leur académie-.
Aller à S. Cofme , être de S. Cofme *, peuvent avoir
ces differentes acceptions, auxquelles le voifinage
.de là paroiffe de S. Cofme & du lieu de leurs affem-
blées & exercices., a donné oççafion..
COSMES, f. m. pl. (Hiji. anà.) magiftrats fpu-
Verains qui étoient établis en Crete au nombre de
.dix, pour maintenir lé bon ordre dans la république
; & c’eft par ce'tte raifon qu’ils furent appéllés
Cofmes j du mot grec xoojuoç', ordre. Ils étoient a vie-,
ine rendoient compte à perfonne dé leur adminiftra-
.'tion, & commandoient les armées, en t,eiU.s. de guerre.
On les choififfoit parle fort, mais feulement dans
de certaines familles, & on tiroit auffi de ces mêmes
familles les fénateurs qui formoient le confeil public.,
je ne connois rien qui ait plus de rapport aux
anciens Cofmes de Crete, que le confeil des^Dix éta-
.bli à V enife, avec cette différence feulement, que
ces derniers ne commandent point les armées* Fo.ye\
D ix . Par M. le. Chevalier de jAUCOURT»
COSMETIQUE, f. f. On peut donner ce nom en
général à la fcience de l’univers ; elle, renferme trois
parties , la Cofmographie, la Cofmogqnie , & la
.Cofmologie. Foye^ ces mots. On peut auffi donner
ce nom. en général à la fcience des ornémens dans
quelque genre que ce; piiiffe être ; ie même mot grec
*oV/xoç, qui lignifie monde & ordre, fignifiant auffi
ornement", (O)
C osmétique , (Médecine.) Cfeft la partie de la
-Medecine qui a pour objet l’entretien de là beauté
naturelle. Ce nom vient du grec xàtr/xtiv, orner. La
Cofmétique eft non •‘■ feulement 1,’art de l’embelliffer
înent du corps, mais encore celui de combattre la
laideurj .de diminuer les défauts qui peuvent occa-
lionner un objet de dégoût ; de cacher les imperfections
j les infirmités qui viennent de naiffance , par
maladie j ou par quelqu’autre caufe que ce foit, &
même de prévenir ces infirmités.* On a eu de tout
tems pour but, & avec raifon,, de rendre la nature
la moins dëfagréable & la plus attrayante qu’il fe-
roit poffible. Il nous manque un Ouvrage en ce gem
re ; & un tel ouvrage, pour être bien fait j deman-
.deroit un fort habile homme. Il faut cependant diftin-
guer cette partie de la Medecine, peu cultivée juf-
^u’à ce jour, de celle qui fournit fe fard > U qui in-
Ig * ‘ "' '■ ‘ *
dîque pour l’embelliffement de la peau, les drogüeS
que nous appelions, des .Cofmetiiques. Voyez Y article
fuivant. Par M. ie Chevalier DE JAU COU RT .
C o s m é t i q u e ,' f. m. Les cofmétiques font tous les
remedès imaginés pour rendre là peau belle, çonfer-
Ver la couleur & la fraicheur du teint, teindre les
cheveux ', les foürçils , &c. en un mot tout ce qu’O-
vide étale fur ce point dans fon poëm'e de medied-
minefaciei, fuppofé que cè poème foit de lui.
Criton l’Àthénien, qûi vivoit vers l’an 350 dè
Rome, confidérant que lés grands n’ont pas moins
à ccèûr de faire paffer dé petits boutons, des taches
de rOuffeur, & en général tous les defauts de là
peau, que de guérir d’une màlàdié férieüfe, epùîfà
la màtierè dés çofmétiques dans ün traité de la com-
pofition des médîcaméns. Galien, qui le cite fou-
vent avec éloge, àjoûte qu’Héraclîdé de Tàrenté
en avoit déjà dit quelque chofe, comme auffi là,
reine Cléopâtre ; mais qué ce n’étoit rien en ‘corn-
paraîfon de cè que Crifon avoit écrit fur cë füj'et,'
parce que du tems d’Héraclide., & même du tems
aé Cléopâtre, les Femmes ne s’étoiént pas portées
à cet égard à l’excès oîi elles parvinrent dân's lé fieclé
de Crifon. D ’ailleurs le même Galien excüfe Criton
de s’être attaché ierieûfe'mënt à cés bàgatèlléS, quoi^
qu’il fût medécin de cour, & d’une cour qui nè
les regardoit point avec l’indifférence qu’ell'ès méritent.
Celfe a judicieufement remarqué que la plupart
des cofmétiques les plus vantés, ne font qu’un- vain,
amufenient ; ün pur charlataiiifme ; qu’il eft inutile
d’entfëprendre de détrüiré le hâlé, lés taches dé
rouffeür, les roügéurs du Vifàge ; que c’eft une folie
d’efpérer de changer là groffeür dü teirit ; là tou-
leur de la peati naturelle ; encore plus de voulôif,
remédier aüx ridés : niais que les femmes font tellement
éprifes de la béàuté, & dü defir d’éloigriet oit
de réparer lés débris de la vieilléffe j qu’il éft inipof-
lïble de vaincre éii elles ce penchant, & de leur
perfuader la futilité, de tous ces beaux fecrets qui
portent le nom de cofmétiqüès-, : .
■ Effeéti vénient lès meilleurs fe réduifenf ; àiës biert
pefer, âü mérité des fimples friétions, des lotions
de liqueurs fpiritueüfés pour la propreté , & dé
"celles qui étant onêtiieufes, peuvent être employées
, fans danger pour décraffer -, polir & adoucir la peau.
Tels font, par ex em p le rè aù de fraifes , l ’eàù dé
lavande, l’eau diftilléé dé fèves, le füc que l’oii tire
des fleurs de l’oreille d’ours j &c. l’hüile de mirrhé
par défaillance, d’amahdes, de citrouille, de graine
de melon j dé nôifettes, de graine de pavot blanc ,
de femeneè de cameline ou de mÿagriüm ; l’huile
debehin, de cacao , tirée fans feu ; la cire de ca-
nelle de la compagnie hollaridoife :des Indes orientales
, les pommades où entre le blant de haleine. *
l’onguent de citron fait avec le camphre & l.es émul-
fipns de fubftances fàrineufes. j l’eau de talc tirée par
la même méthode qu’on employé pour l’huile- de
.mirrhe, & autres de cette nature.. . . ,
_ :On range dans la même claffe le .fiel de boeuf distillé,
mêlé à la quantité de fix onces j fur alun de
roche, de .boraX Ôç de fuc candi pulvérifés, de cha-
’Gundemi-cinGe. Çëtte liqueur étant philtrée ; on s’en
lave le vifage le foir avant que de fe coucher, &C
on l’enieve le matin avec de IVau.de lavande.
Enfin on doit mettre au rang des, çxceliens cofmé-
.tiques y ie baume de la Mecque & ia teinture de benjoin.
FoyKÜzpo™.
, Cette teinture de benjoin mélangée avec partiès
égaies d’eau de fleurs de féves .5: pu autre fertibiàble ,
| donne fur le châmp ce qu’on,npqime \e ^aic yFghal*
liqueur blanche, laiteule, opaque j qui eft fort bonne
pour la péain
Les dames qui peuvent avoir du Baume de là Mee«
O o ij