Celle dés Knolies , d’Angleterre, éft refarcelée
C e l l e des Rouflfets e ft a u p ié fiché*:
L a fu re a n te eft d e lo fan g e s .
La pénultième , guivrée. /
Et la derniere a le pié cramponne comme le flanc
feneftre de la pointe. ( F )
C r o i x d e Jé r u s a l e m ou d e M a l t e , fios
confiantinopolitanüs, (Botanique & Jardin.) eu une
cfpece de lychnis à qui l’on a donné le noni de croix
de Jerujaleth ou de Malte. C’eft une planté dont les
tiges, hautes de deux pies, fe partagent en plufieurs
rameaux dont les longues feuilles ïe terminent en
pointes, & qui ont à leurs extrémités des fleurs a
cinq feuilles difpoféesen ombelle, comme autant de
croix ; de couleur d’écarlate, ou blanche, ou vanee.
Ces fleurs fe convertiffent en fruits de figure conique
, qui contiennent beaucoup de femence, ce qui
les multiplie. Ces croix viennent en été dans toutes
fortes de terres, aiment le grand foleil, & on les
place dans les parterres. (A ) ^
C r o i x d e S. A n d r é , (Bot. & Jardin.) eft une
allée qui, en croifant une autre de traverfe, forme
la figure d’une croix allongée. Ces fortes d allées fe
rencontrent dans un parterre egalement comme dans
un bois. (K)
C r o i x , terme d'Architecture. Sous ce nom on entend
Un monument de piété qui fe plaçoit indiffinc-
tement autrefois dans les cimetières, les places publiques
, les carrefours, les marches, les grands-
chemins , les routes principales, &c.
Les croix aujourd’hui femblent réfervees pour les
cimetières & les devants des églifes ; on les éleve fur
des piés-d’eftaux ornés d’archite&ure & enrichis se
fculpture, furmontées, fur des gradins & entourées
de bornes. Dans nos grands-chemins, nos places &
autres lieux publics, l’on préféré les obélifques, les
pyramides & les fontaines, ainfi qu’on le remarque
dans les bois deVincennes & deBoiïlogne,fur la route
de Juvify, &c. & l’on ne voit plus guere de ces mo-
numens de piété que fur la route de S. Denys , oîi
fe remarquent quantité de ces monumens dans le
goût gothique. t
On appelle aufli croix, les amortiffemens places
au-deffus des portails & des faîtes des monumens fa-
crés. Enfin qn appelle croix greque ou latine dans une
églife, la partie qui traverfe l’églife entre le choeur
& la nef. Foye[ ÉGLISE. (P)
C r o i x , {Marine.') On dit , i l y a une croix fur les
cables ; ce qui fignific que les cables qui font mouillés,
font pafles l’un fur l’autre. (Z )
C r o ix d e S. A n d r é , ( Charpenterie.) f e r v e n t a
rem p lir & à e n t re ten ir le s com b le s & pans d e b ois
où ils fo n t em p lo y é s . Foye^Pl. du Charpentier, fig.
* Croix , (Manufact. en drap.) morceau de bois
dont le nom defigne affez la figure, fur lequel font
montées les têtes de chardon qui fervent au lainage
des étoffes.
* Croix , ( Manuf. en drap J) petite courroie de
cuir qui appartient à la manicle des Tondeurs de
draps. Voye^ Maniçle.
* Croix , {Manuf. de fer-blanc.) marque que ces
Manufafturiers placent fur le fond, des barrils qu’ils
remfdifl'ent'de fer-blanc : elle défigne que ce fer eft
de la forte la plus forte : elle s’imprime avec un fer
chaud : elle donne au fer-blanc le nom de fer à la
croix , qui fe vend plus cher que l’autre. Croix , en tern# de Fourbijfeur, font deux fortes
de bras recourbés en-deffous , qui paffent au haut
du corps de la garde, l’un deffous la branche , &
l’autre vis-à-vis ; ce qui avec le corps repréfente
effectivement une croix. V oy. la fig. PI. du Cifeleur-
Damafquineur.
C r o i x , Faire la croix à courbettes, àballotades;
en termes de Manege , c’eft lorfqu’on fait ces fauts
en-avant, en-arriere & de côté tout d’une haleine ,
de façon qu’ils forment la figure d’une croix fur le
terrein. J , ;C!: ', : ' ’ . ',
Quelques-uns ont dit aufli faire la croix à caprio-
les, ce qui ne fe peut pas ; car les chevaux qui fe-
roient des caprioîes en-arriere, fembleroient* tenir
du ramingue & du rétif, & ne travailler oient pas
félon la jufteffe du manege : outre qu’un cheval,
quelque vigoureux qu’il ffoit, ne peut faire d’une haleine
toute la croix à caprioîes. Foye^ Ramingue,
Ré t if , C a priole. ( F )
C r o i x , en terme de Metteur en oeuvre, eft une
piece d’ajuftement à l’ufage des femmes , dont la figure
eft femblable à une croix, ce qui l’a fait appeller
ainfi.
Perfonne n’ignore que les croix fe portent au cou.’
On diftingue de trois fortes de crqix ; branlante ,
croix à la dévote, & croix d’évêques ou de chevaliers.
Foye^ces mots à leur article.
C roix à"la DÉVOTE, en terme de Metteur en oeuvre
, eft un ornement de femmes qui leur tombe du
cou fur le fein ; elles ont pour l’ordinaire un coulant
d’un delfein qui eft afforti au leur. Voye{ C oulant.
C r o i x d ’E v ÉQUE , en terme de Metteur en oeuvre,
eft pour l’ordinaire une croix d’or mat, ou quelquefois
émaillée. Il eft aufli difficile d’en déterminer le
deffein, que de fixer le caprice & la mode.
C r o i x , ( Hift. mod. & Monnoyage.) Autrefois ,
& encore aujourd’hui, dans plufieurs états de 1 Europe
on mettoit une croix fur les monnoies a'fe place
de l’effigie. Foye^ E f f i g i e , P i l e .
En France toutes les monnoies portèrent depuis
le commencement de la monarchie & pendant la
première race de nos R o is , l’effigie du prince régnant.
Cet ufage ne fut pas continué fous la fécondé
; après le régné de Louis le Débonnaire, on ne
voit plus de monnoie à croix.
Henri 11. par édit de 1 548 , ordonna que fa pour-
traiture, d’après fon pourtrait, feroit gravee & empreinte
fur les monnoies d’o r , d’argent. . . &c. ce
qui a été continué jufqu’à prefent.
C roix de S. An d r é , terme de Riviere , charpente
qui porte en décharge la lifle d un pont.
C roix de CERF , (Fenerie.) .c’eft un os que l’on
trouve dans le coeur de cet animal : il a à-peu-prés
la forme d’une Croix. On croit que mis en poudre
dans du v in , c’eft un remede pour les femmes en travail
; & que pendu au cou en amulette, il foulage
dans les palpitations de coeur.
Croix ou pile, (analyfedeshafards.) Ce jeu qui
eft très-connu, & qui n’a pas befoin de définition ,
nous fournira les réflexions fuivantes. On demande
combien il y a à parier qu’on amènera croix en jouant
deux coups confécutifs. La réponfe qu’on trouvera
dans tous les auteurs*, & fuivant les principes ordinaires,
eft celle-ci: Il y a quatre combinaifons,
Premier coup. Second coup.
Croix.
Pile.
Croix.
Pile.
Croix.
Croix.
Pile.
Pile.
De ces quatre combinaifons une feule fait perdre,’
& trois font gagner ; il y a donc 3 contre 1 à parier
en faveur du joiieur qui jette la piece. S’il parioit en
trois .coups, on trouveroit huit combinaifons dont
une feule fait perdre, & fept font gagner ; ainfi il y
auroit 7 contre 1 à parier. Foye^ Combinaison g*
Avantage. Cependant cela eft-il bien exaû ? Car
pour ne prendre ici que le cas de deux coups , ne
faut-il
faut-iï pas réduire à une les deux combinaifons qui
donnent croix au premier coup ? Car dès qu’une fois
croix eft venu, le jeu eft fini, & le fécond coup eft
compté pour rien. Ainfi il n’y a proprement que trois
combinaifons de poflibles :
Croix , premier coup*
Pile, croix, premier & fécond coup.
Pile, pile, premier & fécond coup.
Donc il n’y a que 2 contre 1 à parier. D e même dans
le cas de trois coups, on trouvera
Croix1.
Pile, croix.
Pile , pile , croix.
Pile , pile , pile.
Donc il n’y a que 3 contre 1 à parier ; ceci eft digne
, ce me femble, de l’attention des Calculateurs,
& iroit à réformer bien des réglés unanimement reçues
fur les jeux de hafard.
Autre queftion. Pierre joiie contre Paul à cette
condition, que fi Pierre amene croix du premier Coup,
il payera un écii à Paul ; s’il n’amene croix qu’au
fécond coup, deux écus ; fi au troifieme coup, quatre
, & ainfi de fuite. On trouve par les réglés ordinaires
( en fuivant le principe que nous venons de
pofer), que l’efpérance de Paul, & par conféquent ce
qu’il doit mettre au jeu eft r+Vs-c/' quantité qui
fe trouve infinie. Cependant il n’y a perfonne qui
voulût mettre à ce jeu une fomme un peu confidé-
rable. Oh peut voir dans les mémoires de l ’académie
de Petersbourg, tome F. quelques tentatives pour réfoudre
cette difficulté ; mais nous ne favons fi on en
fera fatisfait ; & il y a ici quelque fcandale qui mérite
bien d’occuper les Algébriftes. Ce qui paroît
furprenant dans la folution de ce problème, c’eft la
quantité infinie que l’on trouve pour l ’efpérance de
Paul. Mais on remarquera quéTefpérance de Paul
doit être égale au rifque de Pierre. Ainfi il ne s’agit
que de lavoir fi le rifque de Pierre eft infini, c’eft-°à- .
dire (fuivant la véritable notion d’infini) fi ce rifque
eft tel qu’on puiffe toûjours le fuppofer plus grand
qu’aucun nombre fini aflignable. Or pour peu qu’on
réfléchifle à la queftion, on verra que ce rifque eft
tel en effet. Car ce rifque augmente avec le nombre
des coups, comme il eft très-évident par le calcul.
Or le nombre dés coups peut aller & va en effet à
l’infini, puifque par les conditions du jeu le nombre
n’eft pas fixé. Ainfi le nombre indéfini des coups eft
une des raifons. qui font trouver ici le rifque de
Pierre infini. Foye^ A b s e n t 6- P r o b a b i l i t é .
Selon i.in très-favant géomètre avec qui je raifon-
nois un jour fur cette matière, l’efpérance de Paul
& fon enjeu ne peut jamais être infini, parce que le
bien de Pierre ne l ’eft pas ; & que fi Pierre n’a , par
exemple, que 2 écus de biens, il ne doit y avoir
que z i coups, après Iefquels on doit ceffer , parce
que Pierre ne fera pas en état de payer. Ainfi le
nombre des coups poflibles eft déterminé, fini, &
égal à z i , & on trouvera que l’efpérance de Paul eft
Quoique cette fomme ne foit plus infinie,
je doute que jamais aucun joiieur voulut la donner;
Ainfi cette folution, foute ingénieufe qu’elle eft ne
paroît pas d’abord réfoudre la difficulté. Cependant
toutes chofes bien examinées, il me femble qu’on
«doit en être fatisfait. Car il ne s’agit pas ici dé la
peine ou de la facilité que Paul doit avoir à rifquer
la fomme en qufeftion, il s’agit de ce qu’il doit dom
ner pour jouer à jeu égal avec Pierre ; & il eft certain
que ce qu’il doit donner eft la fomme ci-deflùs.
Paul feroit un fou fans doute de la donner ; mais il
ne le feroit, que parce que Pierre eft un fou aufli
de prqpofer un jeu où lui Pierre peut perdre en une
Tome 1F%
ïhinütè dès fouîmes immenfès* O f , pour joiier avec
un fou à jeu égal, il faut fe faire fou comme lui. Si
Pierre joüaitt en un feul coup, parioit un million
qu il amènera pile, il faudrait que chacun mît au jeu
un demi - million : cela eft incoiiteftable. Il n’y a
pourtant que deux infenfés qui pufîent joiier un pareil
jeu.
Nous remarquerons à cette occafion, que pour
rendre plus complettes, & pour ainfi dire plus ufuel-
les les Mutions de problèmes concernans les jeux,
il ieroit à fouhaiter qu’on pût y faire entrer les con-
uderafioris; morales-, relatives.; foit à la fortune
des joiieur s , foit à leur état, fait à leur fituation,
à leur force meme (quand il s’agit des jeux de com*
mcrcc), & aimi du relie. Il eft certain, par exem*
p ie q u e de .deux hommes inégalement riches qui
jouent à jeu égal fuivant les réglés Ordinaires, ce-
liu qui eft le moins riche rifque plus que l’autre.
Majs toutes ces cpnfidérations étant prefque im«
poflibles à foûmettre au calcul à caufe de la divef*
fite des cireonftances, on eft obligé d’en faire abf-
traflion, &deréfoudre les problèmes mathématiquement.,
eu.fuppofant d’ailleurs les cireonftances
morales parfaitement égglïs de part & d’autre où
en les négligeant totalement. Ce font ënfuite ces
circonflances, quand on vient à y faire attention a
qui font croire le calcul ebfaute , quoiqu’il nV foit
pas. V jy ii Av an TAg^u Jeu , Pari , &c, (O)
C r o ix , (Saint-) CXog. île de l’Amérique fep.
tentnonale, l’une des Antilles.
- Çr.oix , (Sainte-) Giog. petite ville de France
dans la haute Allàee.
CROICETHORN, ( Géog.) petite ville d’Angle*
terre dans la province de Sommérfet, fur la rivieré
de Perd.
GROLER, (Fauconn.) il fë dit du bruit que font
les oifeaux en fe yuidant par ia s .' Quand un oifèau
de proie croie, c’eft en lui une marque de fanté.
I»r i (Gé°g- mod.) petite ville dé
i Ecofle feptentrionale, dans la province de Rofs..
CROMAU, ( Geog.) ville du royaume de Bohême
, près de Budweis.
CROMORNE, fub. m. (/eu d'Ôrgue.) forme l’u-
niffon du 8 piés. Foye^ la table du rapport de létendue
des jeux de l Orgue. C ’eft un jeu d?anche dont le corps
A B , fig. 47. Pl. d’Orgue, eft partout du même diamètre
ou de forme cylindrique ;. il eft terminé par
embas par une portion conique B. C qu’on appelle la
pointe, à l’extremité de laquelle eft foudée une noix
garnie de fort anche & dé fa languette, que l ’on accorde
par le moyen de la rafetté qui traverfe la noix
& vient appuyer deffus. FbyeçT rompette , dont
ce jeu ne différé que parce que le corps du tuyau eft
d’un bout à l’autre du même diametré.
L anche, la noix, la rafette, & une partie de la
pointe du tuyau, entrent dans la boîte D 2T, qui reçoit
le vent du fommier par l’ouverture E pratiquée
à fon pié. Foyei Orgue , où la fa&ure de ce-jeu qui
eft d’étain eft expliquée.
CRON ou CRAN, (Uifi. nat. Minéral.) On nom*
me ainfi une terre ou un fable qui n’eft formé que
par un amas de fragmens de coquilles qui ont été'réduites
en poudre : cependant on y diftingue prefque
toûjours de petites coquilles encore entières ; mais
ce n’eft guere fans l’aide de la loupe ou du microf-
cope. Quand; ces coquilles font dans un état de def-
truéïion encore plus grand, & que cette poudre a
pris de la confiftance , il y a lieu de croire que c’eft
elle qui forme la craie. Foye^ Varticle C r a ie.
Le cron eft très-propre à fertilifer les terres ; on
s’en fert dans plufieurs endroits avec autant de fuc-
cès que de la marne. On le nomme falun dans de
certaines provinces. (—)
CRONACH, (Géog, mod.) ville fortifiée-d* Aile*
T t t