près de h nature des laTmes qui tombent de la tott-
jr-onne du four dans les pots ., ôc qu’il en faut foigneu-
:lèment‘ôter. , . , .
' ■ CORDELIERS, fi m. ( Hifi. ecdéfiaft!)religieux de
l ’ordre de S. François d’Affife, inftitué vers le commencement
du xiij. fiecle. Les Cordeliers font habillés
d ’un gros drap gris* ils ont un petit capuce ou chaperon
, un manteau de la même étoffe, ôc une ceinture
de corde noiiée de trois noeuds, d’où leur vient
de nom de Cordeliers. Ils s'appelaient auparavant
pauvres mineurs, nom qu’ils changèrent pour celui
d cfreres mineurs ; c ^pauvre leur déplut. Us fonteepen-
dant lespremiers qui ayent renoncé à la propriété de
toutes pofl'effions temporelles. Ilspeuventêtre membres
de la faculté de Théologie de Paris. Plufieurs ont
été évêques, cardinaux, ôc même papes. Ils ont eu de
grands hommes en pluîieuïs genres, à la tête defquels
on peut nommer le frere Bacon, célébré par les per-
fécutions qu’il efluya dans fon ordre, ôc par les découvertes
qu’il fit dans un fiecle de ténèbres. Voye^
'l'article Chym ie. Quoique cet ordre n’ait pas eu en
tout tems un nombre égal dé noms illuftres, il n’a
çeffé dans aucun de fervir utilement l’Eglife Ôc la fo-
ciété ; & il fe diftingue fingulierement aujourd’hui
par le favoir, les moeurs , ôc la réputation. Voye^
Capuchon.
; CORDELIERE, f. f. (Hifi. eccléf) religieufe du
même ordre que les Cordeliers, & portant aulfi la
ceinture de corde noiiée. CORDELIERE, fub. f. en Architecture , eft un petit
ornement taillé en forme de corde fur les baguettes.
. Cordeliere , terme de Boutonnier, eft une efpece
de pilier fait de plufieurs rangs de bouillons coupés
de la même longueur, qui foûtient des amandes ou
autres ornemens de boutons. Tous ces rangs font
égaux, ôc attachés l’un au-deffusde l’autre avec une
foie de grenade cirée. Voye^ Bouillon & Amande.
Les cordtlieres font le plus fouvènt appuyées d’un
XJ double. Voye{ U double.
* CORDELIERES , (jÆanufacl. en drap!) ce font des
ferges qui ont vingt-deux aulnes de longueur en toile
, avec pouce ôc aulne, ôc trois quartiers un pouce
de largeur, pour être au fôrtir du pot, ôc avant que
d’être .étendues, de vingt aulnes & un quart de long,
& de demi-aulne ôc demi-quart de large. Ailleurs on
les ordonne de trois quarts un pouce de large, & de
vingt-trois aulnes de long, à foixante-douze portées
au moins, trois quarts un pouce de large en toile,
& vingt-deux aulnes de long. V. les régi, des Manuf. CORDELIERE, dans la pratique de l'Imprimerie,
s’entend d’un petit rang de vignettes de fonte qui fe
mettent au haut d’une page, ôc dont on forme un
cadre pour l’entourer : on ne s’en fert aujourdhui que
pour entourer des enfeignes de marchands, des avis
aux âmes dévotes, ôc autres bilboquets. On met aux
éditions recherchées des filets oureglets fondus d’une
piece, fimples, doubles, ou triples. Voye^ Bilboq
u et.
Cordeliere : on appelle ainfi, en termes de Bla-
fo n , un petit filet plein de noeuds que les veuves ôc
les filles mettent en forme de cordon autour de l’écu
de leurs armes.
L C ordeliere des Andes, ( Gèog. mod.) oufim-
plement Cordeliere , que d’autres appellent improprement
la Cordiliere ou les Cordillères, eft le nom
que Tç>n dpnne à une haute chaîne de montagnes du
Pérou, dont M. Bouguer nous a donné une deferip-
tion circonftanciée dans la première partie de fon
ouvrage fur la figuré dé la terre. Voici un extrait fort
abrégé de cette defeription.
M. Bougùér, après avoir décrit la partie du Pérou
comprife entre la mer ôc la Cordeliere, obferve d’abord
que prefque toutes les rivières qui découlent de
la Cordeliere dans la mer du Sud, font des torrens im-
“péttreux. L’auteur, après avoir marché & monté
avec beaucoup de peine durant plufieurs jours, ôc
traverfe non fans danger quelques-uns de ces .toi-
rens, arriva au pié d’une haute montagne nommée
Chimboraco, qui eft Une de celles de la Cordeliere^
Voye^ Attraction des Montagnes. Au pié de
cette montagne il fe trouvoit déjà au-deffus des nua*
ges, dans une région oii il ne pleut jamais. Parvenu*
en haut , il voulut defeendre, ôc fut bien étonné de
trouver de l’autre côté un pays doux^ agréable, ôc
tempéré, bien différent de celui qu’il quittoit. La Cordeliere
eft proprement eompofée, dans fa plus grande
partie, de deux chaînes de montagnes parallèles, entre
lefquelles eft une vallée qui pourroit elle-même
paffer pour une montagne, étant fort élevée au-def-
lus du'niveau de la mer. C ’eft dans cette vallée qu’-
eft fituée Quito, Ôc la plus grande partie de fa pro-»
vinee; l ’élévation du lo i, jointe au voifinage des
montagnes couvertes de neige, & à l’égalité des jours
& des nuits pendant toute l’année, fait que le climat
y eft tempéré, ôc qu’on y jouit d’un printems perpé*
tuel. Le thermomètre de M. de Réaumur s’y maintient
entre quatorze à quinze degrés. Quito..eu au pié
d’une montagne noriimée Pichincha, où on monte à
cheval fort haut. Le pié de la plupart des montagnes
eft une terre argilleufe, qui produit des herbes, ÔC
le fommet n’eft qu’un, monceau de pierres.
Le froid, fur Pichincha ôc fur les autres montagnes,
eft extrême; on y eft continuellement dans
les nuages ; le ciel y change trois ou quatre fois en
une demi-heure, ôc le thermomètre y varie quelque-*
fois de dix-fept degrés en un jour. Le mercure s’y
foûtient à feize pouces une ligne, ôc à vingt-huit
pouces une ligne au niveau de la mer. On voit quelquefois
fon ombre projettée fur les nuages dont on
eft environné , ôc la tête de l’ombre eft ornée d’une
efpece de gloire formée de plufieurs cercles concen-*
triques, avec les couleurs du premier arc-en-ciel, lé
rouge en-dehors. Voye^ Arc-en-giel.
La hauteur du fqmmet pierreux de Pichincha, qui
eft 2.434 toifes au-deffus du niveau de la mer, eft à-
peu-près celle du terme inférieur confiant de la neige
dans toutes les montagnes de ia zone torride. Nous
difons confiant; car la neige fe trouve quelquefois
900 toifes au-deffous. Quelques montagne^ font plus
baffes que ce terme, d’autres font plus hautes ; ôc on
ne peut les efcaladcr, parce que la neige fe convertit
en glace. La neige fe fond néanmoins plus haut,
dans les montagnes qui produifent des volcans. Voy. Volcan. Cette ligne du terme inférieur confiant de
la neige eft plus baffe,comme cela doit être : plus loin
de l’équateur, par exemple,' au pic de Ténerif, elle
n eft elevée que de 2100 toifes. M. Bouguer obferve
qu’il devroit y avoir auffi un terme confiant fu-
périeur, s’il y avoit des montagnes affez hautes pour
que les nuages ne paffaffent jamais qu’à une certaine
diftance au bas de leur fommet ; mais nous ne con-
noiffons point de telles montagnes.
Dans tous les endroits élevés de la Cordeliere,
lorfqu’on paffe de l’ombre au foleil, on reffent une
plus grande différence qu’ici pendant nos plus beaux
jours dans la température de l’air : c’en: que fur ces
hautes montagnes defertes ôc couvertes de neige, ôc
où l’air eft plus rare, la chaleur vient principalement
dè l’aftion direfte ôc immédiate du foleil ; au lieu
que dans la partie inférieure de la terre elle,tient à
plufieurs autres caufes. Voye^ Chaleur.
MM. Bouguer ôc de la Condamine font montés fur
Pichincha au-deffus du terme confiant de la neige,
à 2476 toifes de hauteur; le baromètre y étoit à 15
pouces 9 lignes, c’eft-à-dire plus de 12 pouces plus
bas qu’au bord de la mer: jamais on n’a porté de baromètre
aulfi haut.
La chaîné occidentale de la Cordeliere contient
beaucoup d’o r , de même que le pié de l’orientaïë.
Les montagnes des environs de Quitoparoiffent contenir
peu de parties métalliques, quoiqu’on y trouve
quelquefois de l’or en paillettes. Voye^ un plus long
détail dans l'ouvrage -cité de M. Bouguer ; voye^ aujjî
la relation de M. de la Condamine fur le même fujet
dans fon journal kiflorique. (O)
CORDILIERE, voye^ Cordeliere.
* CORDELINE ,f.f. (Manufacl. en foie!), fils de
foie ou de fleuret fervant de lifiére à l’étoffe.
* Cordeline , (fierrpr.') On donne ce nom dans
les verreries à bouteilles , à une petite tringle de
fer d’environ quatre piés huit pouces de long, que
l’ouvrier prend d’une main, ôc qu’il trempe chaude
dans le pot, pour en tirer de quoi fairé la cordeline
qui entoure l’embouchure de la bouteille ; ce qui fe
fait en attachant l’efpece de mammelon qui pend, ôc
tournant en même tems l’inftrument de la main gauche.
CORDELLE, f. f. ( Marine. ) terme de mariné
dont on fe fert pour lignifier une corde de moyenne •
groffeur dont on fe fert pour haler un vaiffeau d’un
lieu à un autre ; par exemple, dans la Charente on
haie les vaiffeaux à la cordelle.
On donne encore ce nom à la corde qui fert à
Conduire la chaloupe d’un navire qui eft dans le po'rt,
de terre à ce navire. (Z )
CORDER, v. a£t. ( Comm.) C ’eft affermir l’enveloppe
d’un ballot, les deffus d’une caiffe, en les
entourant d’une corde ferrée au bâton. CORDER , ternie de Marchand de bois ; c’eft le me-
furer à la corde ou à la membrure, V°yeç Corde
& Membrure.
CORDER, en terme de Vergetier; c’eft noiier ÔC
entrelacer les cordes à boyau d’une raquette les unes
dans les autres, pour en faire une efpece de treillis.
C O R D E R I E , fubft. fémin. ( Marine. ) C’eft
le nom que l’on donne à un grand bâtiment couvert
, fort long ôc peu large, deftiné dans un arfenal
de marine pour filer les cables ôc cordages néceffai-
fes pour les vaiffeaux du Roi. Voye^ PI. VII. part.
3 . n. 6. le plan d’une corderie de 200 toifes de long
lut 8 toifes de large. (Z).
* Corderie , ( Ord. encyclop. Entend. Mémoire.
Hifi. Hifi. de la nat. Hifi. de la nat. employée. Arts
méchan. Cord!) C’eft l’art de faire des cordes. Une
corde eft un compofé long , cylindrique, plus ou
moins flexible, ou de lin, ou de laine, ou de coton,
ou de rofeau, ou d’écorce de tilleul, ou de foie, ou
de chanvre, ou de cheveux, ou d’autres matières
femblables, tortillées ou Amplement ou en plufieurs
doubles-fur elles-mêmes. Si la portion de matière
tortillée Amplement fur elle-même eft menue, elle
prend le nom de fil y voye1 F il . Il y a encore des
cordés de boyau, deléton, de cuivre, de fer, &c.
mais il femble qu’on ne léur ait donné ce nom que
par lareffemblance qu’elles ont pour la flexibilité,
la forme, ôc même l’ufage, avec celles de chanvre.
Les çordes de chanvre font les feules qui fe fabriquent
dans les corderies. Voye%_ à l'art. Boÿaudier
la maniéré de faire les cordes à boyau ; à l’article
T rifilerie ou grosses Forges , la fabrication
des fils de fer ; à l’article Cuivre ou Lé to n , celle
des cordes de léton. Nous avons laiffé à l’article
C hanvre cette matière toute prête à paffer entre
les mains du cordier. Nous allons la reprendre ici,
la tranfporter dans l’attelier des fileurs, ôc de cet
attelier dans celui des commetteurs, jufqu’à ce que
nous en ayons formé des cordes de toute efpece.
Des Fileurs. Les filamens de chanvre qui forment
le premier brin, n’ont que deux ou trois piés de
longueur ; ainfi pour faire, une corde fort longue,
il faut placer un grand nombre de ces filamens les uns
au bout des autres ,ôc les affemblerde maniéré qu’ils
rompent plutôt que de fe defunir, c’eft la propriété
principale de la corde; ôc qu’ils réfiftent le plus qu’il
eft polfible à la rupture, c’eft la propriété diftinétive
d’une corde bien faite. Pour affembler les filamens,
on les tord les uns fur les autres, de maniéré que-
l’extrémité d’une portion non affemblée excede toû->
jours un peu l’extrémité de la portion déjà tortillée.
Si l’on fe propofoit de faire ainfi une groffe corde,
on voit qu’il feroit difficile de la filer également,
(car cette maniéré d’affembler les filamens s’appelle
filer) -, & que rien n’empêcheroit la matière filée de
cette façon, de fe détortiller en grande partie ; c’eft
pourquoi on fait les greffes cordes de petits cordons
de chanvre tortillés les uns avec les autres ; ôc l’on
prépare ces cordons, qu’on appelle fil de carret, en
affemblant les filamens de chanvre, comme nous
venons de l’infmuer plus haut, ôc comme nous
allons ci-après l’expliquer plus en détail.
L’endroit où fe fait le fil de carret, s’appelle la
filerie. Il y a des fileries de deux efpeces, de couvertes
ôc de découvertes. Celles-ci font én plein
air, fur des remparts de ville, dans des foffés., dans
les champs, ôcc. Celles-là font des galeries qui ont
jufqu’à 1200 piés de long fur 28 de large, ôc 8 à 9
de haut.
Il eft évident qu’on ne laiffe pas les inftrumens
dans les fileries découvertes ; les marchands qui y
travaillent font donc obligés de les avoir portatifs.
Leur roiiet, tel qu’on le voit à la PI. II. eft compofé
d’une roue, de montans qui la. foûtiennent,
d’une groffe piece de bois qui fert d’empâtement à
toute la machine, Ôc de montans qui foûtiennent des
traverfes, à couliffes, dans lefquelles la planchette
eft reçûe ; de façon qu’on peut tendre ou détendre
la corde à boyau qui paffe fur la roue, en rapprochant
ou éloignant la planchette qui porte les molettes
qu’on voit à terre.détachées en a b c , a b,c.
a eft un morceau de bois qui fert à attacher la molette
à la planchette par de petits coins, b eft la
broche de fer de la molette ; elle eft recourbée par
un bout, l’autre traverfe le morceau de b o isa ; ôc
rivé en a fur une plaque de fer, il peut tourner fur
lui-même, c eft une petite poulie fixée fur la broche ;
la corde de boyau paffe fur cette poulie, Ôc la fait
tourner avec la broche. Les molettes font toujours
difpofées fur la planche , de maniéré qu’une feule
corde de boyau peut les faire tourner toutes à la
fois. Ce feroit une chofe à examiner, fi cette difpo-
fition n’eft pas telle en plufieurs cas, qu’une des molettes
tournant plus vite qu’une des autres , les fils
1 qui en partent ne font pas également tords.
Les roliets des corderies de roi font différens ; ils
font plus folides, ôc ils fervent en même tems à
onze ouvriers. Le poteau a eft fortement affujetti au
plancher de la filerie ; il foûtient la roiie l. A la partie
fupérieure du poteau, au-deffus de l’effieu de la
roiie, eft une rainure où entre la piece de bois b ,
que les liens c , c retiennent, ôc à laquelle eft attachée
la pièce e , qu’on appelle la croifille. La croi-
fille porte les molettes ou cubes wz, m, au nombre
de fept ou onze. La même corde les fait tourner
toutes difpofées circulairement. La piece b eft affemblée
à couliffe avec le poteau a , pour qu’on
puiffe tendre ou détendre à diferétion la corde de
boyau qui paffe de deffus la roiie fur la croifille qui
eft verticalement au-deffus. Les crochets des molettes
les plus élevées, font quelquefois au - deffus
de la portée de la main ; c’eft pour y atteindre qu’on
voit une efpece de marche-pié ou pont en B. Le fi-
leur accroche fon chanvre ; on tourne, ôc le fil fe
fait. Mais à peine cet ouvrier eft-il éloigné du roiiet
de cinq à fix braffes , que le fil ourdi toucheroit à
terre , fi on ne le tenoit élevé dans les corderies de
roi fur des crochets fixés aux tirans de la charpente,