
une petite plume pointue & noire, on ne fait û on
doit la mettre au rang des grandes plumes de 1 aile ;
le bec eft très - long, étroit, arqué, & noirâtre ; la
langue eft pointue, & ne s’étend que jufqu’à l’angle
de la piece inférieure du bec ; l’ouverture des narines
eft oblongue ; les pattes font longues 8c de couleur
bleuâtre, mêlée de brun ; les jambes font dégarnies
de plumes jufqti’au milieu de la fécondé articulation;
les doigts font joints enfemble, depuis leur naiflance
jufqu’à la première articulation, par une membrane
épaiflè ; les ongles font petits 8c noirs ; le côté intérieur
de l’ongle du doigt du milieu eft tranchant. On
a trouvé dans l’eftomac de quelques-uns de ces oi-
feaux des coquilles, de petites pierres, des grenouilles
, &c. Le corlieu eft de tous les oifeaux le meilleur
à manger. Villughby, Omith. Voyei Oiseau. (/)
C o r l ie u , f petit) eft un oifeau qui fe trouvé
dans les prés comme le corlieu, & qui va auffi à la
mer. Il eft timide, & il fuit les hommes ; fa voix ref-
femble à celle du bouc 8c de la chevre. Cet oifeau eft
très-bon à manger. On ne le voit guere qu’aux environs
de la mer; il fe plaît dans les marais, & il ne
cherche là nourriture que pendant la nuit. Bel. hiß.
des oifeaux. Voye^ OlSEAU. (/)
CORLIN, (Géog. mod.) ville d’Allemagne dans la
Poméranie ultérieure, fur la rivière de Perfant. Lon.
j j . 4 0 . lut. 34. 10.
CORLIS, voye^ Courlis. ^
CORME, f. f. (Mat. med.') fruit du cormier ; il eft
aftringent 8c relferrant ; il eft bon dans tous les flux
de fang 8c d’humeur : lorfqu’il eft mûr, il eft agréable
au goût, 8c bienfàifant à l’eftomac ; il aide la di-
geftion, 8c empêche les alimens de paffer avec trop
de rapidité dans les inteftins. Quelques praticiens
l’ont recommandé dans les fievres accompagnées
de diarrhées. Voye^Üarticle Cormier. Chambers.
* CORMÊ, f. m. ( (Econ. rufiiq. ) efpecë de boif-
fon qu’on fait à la campagne avec de l’eau 8c des
cormes pour les domeftiques ; elle eft piquante ; le
froid en la gelant, 8c la chaleur en la faifant fermenter
, la gâtent : il faut la confommer en hy ver.
Les cormes relfemblent à de petites poires ou nèfles
pâles ou rouffes; elles ne mûriffent point fur
l’arbre. On les abat en automne, on les étend fur de
la paille ; alors elles deviennent grifes, brunes » molles
, douces , 8c allez agréables au goût. On éleve le
cormier de femence d’une façon fmguliere : quand
on ne le greffe ni fur fauvageon de fon efpece, ni fur
poirier, ni fur coignaflier ou épine, on prend un
bout de corde à puits d’écorce de tilleul, on la laiffe
un peu pourrir ; on a des cormes bien mûres, on en
frotte rudement cette corde, la chair s’en va , la
graine s’infinue dans la corde ; on fait en terre un
rayon profond d’un demi-pié, 8c l’on y couche la
corde, après l’avoir fait paffer par quelques-unes
des préparations prôpres à hâter la végétation. Ce
travail fe fait fur la fin de l’automne. Pour faire le
corme, prenez des cormes qui ne foient point encore
mûres, jaunâtres 8c affez fermes ; empliffez-en un
tonneau plus d’à-demi, achevez avec de l’eau, laiffez
la bonde ouverte, la fermentation donnera à la liqueur
un acide affez agréable, 8c cette liqueur fera
bientôt prête à être bûe.
CORMERY, (Géog. mod.') petite ville de France
en Touraine fur l’Indre. Long. 18. j o. lat. 47. /i.
CORMICY, (Géog. mod.) petite ville de France
en Champagne dans le Rémois.
CORMIER, f. m. (Hiß. nat. bot. & Jard.) grand
arbre qui croît dans les climats tempérés de l’Europe
, oîi on le trouve dans les bois ; mais non pas en
auffi grand nombre que les autres arbres foreftiers,
qui fe plaifent fous la même température. Le cormier
fait une belle tige, longue, droite, unie, 8c d’une
.groffeur bien proportionnée. Ses branches , qui fe
foûtiennent 8c fe raffemblent, forment une tète affez
régulière. Ses racines, qui font groffes 8c fortes,
s’enfoncent plus qu’elles ne s’étendent. Son écorce
eft de couleur fauve fur les poulies d’un an ; les bran-
.ches, d’un pouce de diamètre, font marquetées de
taches blanchâtres , qui s’étendent 8c couvrent le
bois lorfqu’il devient de la groffeur du bras : mais
dès qu’il prend plus de volume, fon écorce rembrunit
par les gerfures qui la déchirent 8c la font tomber
par filandres. Sa feuille, en façon d’aile, eft com-
pofée de treize ou quinze folioles oblongues 8c dentelées
, qui font velues 8c blanchâtres en-deffous. Il
donne au mois de Mai des fleurs d’un blanc fale ,
difpofées en bouquet. Le fruit qui leur fuccede ref-
femble ordinairement à une petite poire ; cependant
il varie de forme , 8c même de couleur 8c de goût,
félon les différentes efpeces de cet arbre , mais fa
maturité s’opère différemment de celle des' autres
fruits ; ce n’eft qu’après qu’elles font cueillies, que
les cormes s’amolliffent en contrariant une forte de
pourriture qui les -rend fupportables au goût. Auffi
n’eft-ce pas ce que cet arbre a de plus recommandable
; on l’eftime bien plus pour l’excellente qualité
de fon bois, dont la folidité , la force 8c la durée
le font rechercher pour quantité d’ufages, auxquels
ces conditions font abfolument effentielles.
Le bois du. cormier étant donc extrêmement compare
8c dur, il en réfulte que fon accroiffement eft
beaucoup plus lent que celui des autres arbres.
Quand on l’éleve de femence, il ne parvient en quatre
ans qu’à deux piés de hauteur environ ; le faille,
au contraire, le peuplier, les grands érables, le platane
, &c. s’élèvent jufqu’à douze piés dans le même
efpace de tems : ainfi l’accroiffement du cormier eft
donc fix fois plus lent que celui des grands arbres
qui croiffent promptement.Tout eft conféquent dans
les opérations de la nature : la lenteur de l’accroiffe-
ment de cet arbre influe auffi fur le tems-de la production
de fon premier fruit, en proportion à-peu-
près égale. Ce n’eft guere qu’après trente ans qu’il
en rapporte, a» lieu que les autres grands arbres en
donnent la plûpart dès l’âge de fept ans. Nul doute
auffi que cette qualité de fon bois ne contribue à faire
réfifter cet arbre à toutes les intempéries des faifons.
Angran, qui a donné quelques obfervations fur l’Agriculture
, rapporte que le grand hy ver de 1709 ne
porta aucun préjudice au cormier. On le met, avec
raifon, au rang des grands arbres. Il s’élève fouvent
à plus de cinquante piés, 8c j’en ai vû qui avoient
jufqu’à fept piés de tour dans des terreins qui leur
convenoient.
Ceux où le cormier fe plaît davantage , font les
terres fortes, limoneufes , fubftantielles, 8c même
argilleufes, les lieux frais 8c humides, les places découvertes
, 8c l’expofition du nord : il vient affez
bien auffi dans tous les terreins cultivés , 8c il ne
craint que ceux qui font trop fecs, 8c les fituations
trop chaudes : l’une ou l’autre de ces deux circonf-
tances l’empêchent également de profiter 8c de fructifier
, à moins pourtant qu’il n’y ait été élevé de femence.
Ce moyen eft le plus fûr qu’on puiffe employer
pour la multiplication du cormier. On pourroit auffi
y parvenir en couchant fes branches ou en greffant :
mais ces expédiens font de peu de reffource ; 8c fl
l’on veut fe procurer des plants en certaine quantité
, 8c même des variétés, le feul parti qui convienne
eft de femer. On peut s’y prendre auffi-tôt que
le fruit eft en maturité, c’eft-à-dire lorfqu’il eft fuf-
fifamment pourri ; ou bien attendre au printems, en
prenant la précaution de conferver jufqu’à ce tems
les pépins des cormes dans du fable en un lieu fec;
Ils ne lèveront pour l’ordinaire qu’à l’autre printems.
Deux ans après qu’ils auront levé, leur hauteur fera
d’environ impie -; alors.on.pourra.lçs mettre en pepi-
liiere, où il faudra les conduire comme les plants dfe
poirier-. Après y avoir paffé quatre années, ils auront
communément quatre piés de haut , 8c il leur
faudra bjen encore autant de tems pour qu’ils foient
en état d’être tranfplantés à demeurant.,Ainfi en fup-
pofant même qu’on ait aidé ces plants par une culture
bien fuivie, ôn ne peut guere compter de les
avoir un peu forts que dix ou douze ans apres le S,
avoir femés.
Maïs comme le ’cormier réuffit à la tranfplanta-
tïon peut-être mieux qu’aucune autre efpece d’arbre
, le plus court moyen de s’en procurer quelques,
plants, fera d’en faire arracher dans les bois : par-la
on s’épargnera bien du tenis ; car ils fouffritont la
trânfplantafipn quoique fort gros. ï ’e'n ai vû réuffir
dans les plantations de M. de Buffori, en fès terres
de Bourgogne, qui avoient plus d’un pié de tour ,
8c au moins vmg-cinq de hauteur Tout cet acquis
de volume rie diqienfe pas. d’attendre encore une di-
xaine d’années pour lès Voir donner du fruit. Mais
quoique ces.airbres reprennènt très-àifémént à la
transplantation, que l ’on ne s’imagine pas pour cela
qu’il n’y ait qu’à en garnir des terreins incultes pour
avoir tout à coup une forêt ; ôn y fe’rôit fort trompé
: là première année ils y feroient dès merveilles,
il eft vrai ; mais les deujc ou trois années fuivarites
leur accroiflement diminueroit de plus éri plus, jûf-
qu’au point qù’enfin ils ne pôufferoient qu’au pié,
& qu’alors il faudroit les recéper. Il faut donc a ces
arbres tranfplarités line demi-culture, telle qu’ils
peuvent là trouvér dans les ÿigries, les enclos, les
terres labourables, &c. Mais quàrid le cormier eft venu
de femence dans l’endroit même* il reiiffit presque
par-tout fans aucune culture.
On peut greffer cet arbre fur le poirier 8c fur lé
pommier, où il reprend bien rarement ; fur le coi-
griaffier, fùivant lè cônfeil d’Evelyn; 8c particulier
rement fur l’atibepin, où il réiiffit très-bien, au rapport
de Porta. Çohime le cormier fe trouve plus fré-
quemmèrit en Italie qué mille autre part, on peut
s’en rapporter à cét auteur qui éiôit Napolitain. Cet
arbre péut auffi fervir de fujet pour là greffe du poirier
, qui ÿ réuffit difficilement ; du coignaflier 8C de
l’aubepin , qui y prennent mieux ; mais qui font des
objets indiiteréns. .
Les cormes ne Iaifferit pas d’avoir quelqu’utilité :
on peut en hianger dans le milieu de l’automne, auffi-
tôt que la graride âpreté dii fuc de ce fruit a été altéréé
par la ferriieritatidn qui en occàfionné là pourriture.
Les pauvres gens dé là campagne en font qùdque:
fois de la bôiffori ; 8c même ils font moiidré de cès
fruits fecs avec leur blé, lorfqii’il èft chargé d’y vraie,
jpoiir en atténuer les mauvais effets. Voye^ C orme.
Le bois du cormier eft rougeâtre, cdriipaûe, pe-
fant, 8c extrêmement dur ; d’une graride folidité j
d’une forte rëfiftance, 8c de la plus longiie durée ;
auffi eft-ii très-recherché pour quantité d’iifàgè's.
Il eft excellent pour la iriëniiiferie, pour faire dès
poiilies, des viffes dé prêffoir, des poupées de tour,
des jumelles de preffe , 8c pour toutes, les menues
garnitures des moulins. Il eft très-propre à recevoir
la gravure eh bois. Les Armufièfs s’ëri fervent pouf-
la monture de quelques armes ; & les Menuîfiérs lè
préfèrent pour lés manches 8c les garnitures d’àffii-
tage de leurs outils. Ce bois èft rare, 8C fort çher ;
quoiqu’on pùiffé employer la plus grande partie dés
branches du cormier, parce qu’il eft fàns aubier.
Voici les différentes éfpecès ou Variétés dii cormier
les plus connues jufqu’à préferit;
Le cormier franc. C’eft celui que l’on trouve le
plus communément dans les enclos 8c dans les hé:
rit âges.
Le cormier a fruit en formt de poire%
'Tonie IT i
■ Le cormier à. fruit, en façon d'eeuf. Les fruits de ces
deux dernieres efpeces font les plus âpres 8c lés plus
aufteres cle tous..
Le cordîer à jyuit rofge. Ce fruit eft plus g’ros’8è
d’un meilleur goût que ceux des efpeces précédentes.
Le cormier a fruit rougeâtre. Cé. fruit,eft auffi gros
que celui de l’arbre qui précédé, mais inférieur pour
le gdût. .
Le cormier à. .pitit fruit rbuge. Ce fruit eft. moins
moelleux & plus tardif que ceux des autres èfpecës ;
auffi n’eft-ïl pas trop bon à manger.
Le cormier à fruit tr\s-petit. Quoique le fruit de
cet arbre foit lè plus petit de fous, il eft àffez agréable
au goût. .. -
Lç. cormier du Levant à feuille de frêne.
Le cormier du Levant à gros fruit jaunâtre. Ces
deux dernieres efpeces font fi rares, qu’on ne les
coiinoît éneore que Air le récit de Tournefçrt, qui
les a trouvées dans le voyage qu’il a fait au Levant.
Le cormier fauvage ou le cormier des oifeleurs. Cetté
efpece eft trés^différente de celles qui précederit,
fur-tout des fept premières, qui ne font que des variétés
occafionnees par la différence des climats oii
des terreins. Cé cormier ne fait pas iiri fi grand arbre
que tous les autres : il donné dé bien meilleure
heure au printéms de pliis grandes feuilles, 8c d’une
verdure plus tendre 8c plus agréable.. Ses fleurs dif-
poféés en ombelle, font plus blanches, plus hâtives;
8c plus belles ; elles ont même une odeur qui eft fup-
portable dé loin. Il y a encore plus de différéjicè
dans le fruit de cét arbre ; ce font des baies d’un rouge
v if 8c jaunâtre, "qui fe font remarquer en automne
: quoiqu’elles foierit defagiréables au goût, 8t nui-
fibles à l’èftômac, elles font fi recherchées de quel-*
ques oifeaiix qui en font leurs délices^ que çèt àrbré
les attire, & fert particulièrement à les piper. Il croît
pliis promptement, fé multiplie plus aifément, 8C
donne biéri plutôt du fruit. Il réfifte dans des climats
froids, 8c jufque dans la Laponié. Il vient dans prefi
que tous les terreins ; il fe plaît également, daris les
fonds marécageiix, 8c fur la crête des montagnes.
( 5h peut même tirer quelque parti dé cet arbre pour
l’agrément: il montre tout des premiers, 8c dès lé
mois de Mars, line verdure cômplette, qui jointe à
fes fleiirs en grands ombelles qui paroiffent à la fin
d’Àvril, 8c à la belle apparence de fes fruits en automne
, doit liii mériter d’avoir place dans lés plus
jolis bofquets.
Ôn péut le multiplier de graines qii’il Faut femer
ail mois d’Ôétobre, 8c qui lèveront au printems fui-
vânt ; bii bien par fa greffe, que j’ài vû réuffir parfaitement
fiir l’aubepin, fi ce n’eft que par ce moyen
i’àrbre hé s’élève guere qu’à douze ou quihzè piés ;
cé qiii eft fort aii-deffo’iis du volume qu’il peut acquérir
torfqii’il eft venu de féniericé. M. Miller dit
en avoir vû dans quelques contrées d’Angleterre qui
avoient près de quarante piés de hauteur fur deux
piés de diamètre, mais que dans d’autres endroits
cet arbre ne s’élevoit qu’à vingt piés. Sa tige èft menue,
fort, droite, 8c d’une belle ëço'rcé unie où là
cpûléiir fauve domirie. Son bois eft fort eftinîë pour
lé charronnage & pour d’autres iifages., parce qu’il
èft tout dé coeur, 8t prefqu’àûflï diir que celui dix
cormier ordinaire.
La plûpart des auteurs François qui ont traité dé
l’Agriculture, ont fouverit donné au cormier le nom
de fôrbiér, 8c ont èmplové ces deux noms indiffé-
rériimént en traitant du cormier. Ne s’enteridroit-on
pas mieux par la fuite fi on.ne donnoit le nom de
cormier qu’aux neuf premières efpeces que .j’ai iap-
'portées,8cfi ôn appliquait particulierëmerit le nom
de forbier à la derniere efpece, qui fe diftingùe dés
autres par des différences fi fenfibles ? (c)
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