manoeuvre s'appelle former aux petits coups. Voye^
l'article Bas au METIER.
* C oup , (Brafftrit.) c’eft le nom que l’on donne
à une des façons que reçoit le grain pour en tirer la'
bierre. Il y a le premier coup & le fécond. Voye^
il'article Brasserie.
Çoup , prendre coup, (Fauconnerie.) fe dit de l’oi-
feau quand il heurte trop fortement contre la proie.
C oup fourré , (Efcrime.) on appelle ainfi le.s
cftocades dont deux eferimeurs fe frappent en même
tems.
Coup de Niveau , (Hydraulique.) fe dit d’un alignement
entier pris entre deux flations d’un nivellement.
Voye^ Niveller. (X )
Coup de hanche, (Manège?) mauvaifeconfor-
mation du cou d’un cheval; c’eft un creux à la jonction
du cou & du garrot. Voye[ Garrot.
C oup de Corne. Voye{ C orne.
C oup de Lance eft un enfoncement comme une
efpece de gouttière , qui va le long d’une partie du
cou fur le côté. Quelques chevaux d’Efpagne &:
quelques barbes naifTent avec cette marque qui paffe
pour bonne. Voye[ Barbe. (V )
Coup sec , (Jeu de billard.) Joiier coup fec , c ’efl:
frapper la bille avec la maffe du billard, & la faire
partir fans la fuivre ni la conduire. Les billes faites
du coup fec font les feules qui fe comptent.
Coup d’ajustement , eft, au Mail, le dernier
des coups que l’on doit joiier avec le mail, pour s’a-
jufter & envoyer la boule à portée d’être jettée à la
paffe avec la leve.
COUPABLE, f> m. & f. (Jurifp.) en Droit, eft
un accufé convaincu. Voye^ C riminel.
COUPANT, f. m. (Comm.) monnoie d’or & ,d’ar*
gent fabriquée & de cours au Japon. Elle fert en
même tems de poids ; elle eft ovale & affez mince,
quoique pefante. Le coupant d’or pefe une once fix
gros un denier, & celui d’argent deux onces. On
n’en peut guere établir le prix, y en ayant de diffé-
rens titres, d’altérés, & de bas alloi. Il y a des demi-
coupans, des tiers, des quarts de coupans.
COUPE, fub. f. (Hift- anc. & mod. prof. & facr.)
vafe à boire, propre pour les facrifïces, les feftins,
&c. Ce mot a différentes acceptions dans l’Ecriture.
La coupe de bénédiction eft celle que l’ôn béniffoit dans
les repas de cérémonie, &c dans laquelle on bûvoit
à la ronde.
C ’eft ainfi que dans la demiere cene Jefus-Chrift
bénit le calice de fon fang après le fouper, & le fit
boire à tous fes apôtres. La coupe de falut, dont il eft
parlé dans les pfeatimes, eft une coupe d’aéHon de
grâces, que l’on bûvoit en beniffant le Seigneur, en
lui rendant grâces dë fes miféricordes. On en voit
encore la pratique dans le troifieme livre des Macha-
bées, où les Juifs d’Egypte, dans les feftins qu’ils
firent pour leur délivrance, offrirent des coupes de
faliit.
Les Juifs ont encore aujourd’hui de ces coupes d’av
io n s de grâces, que l’on bénit dans les cérémonies
de leurs mariages, & dans les repas qu’ils font pour
la circoncifion de leurs enfans. Quelques commentateurs
croyent que la coupe defalut n’eft autre chofe
que le vin que l’ojj répandoit fur les victimes d’aftion
de grâces, fuivant fca loi de Moyfe.
La coupe, dans le ftyle de l’Ecriture, marque auffi
quelquefois le partage, Dominus pars hoereditatis mece
£ calicis mei ,* parce que dans les repas on donnoit à
chacun fa coupe, que l’on rempliffoit de vin autant
de fois qu’il en avoit befoin : ou bien le prophète
parle de ces coupes que l’on bûvoit en cérémonie &
chacun à fon tour. Dieu cfl mon héritage 6* ma coupe;
je ne veux avoir aucune part à l’héritage, aux feftins
, aux facrifïces, aux partages, à la fociété des
jnéchans ; Dieu feul me fuffit, il eft mon partage &
ma coupe ; je ne defire pas davantage. Pfal.xv, S.
La coupe de Jofeph, dont parle l’Ecriture, que l’on
cacha dans le fac de Benjamin, le plus jeune des frères
de ce patriarche , eft le fujet de plufieurs différentes
conjectures, fondées fur les paroles des officiers
de Jofeph : la coupe que vous ave%_ volée, efl celle
dans laquelle mon feigneur boit, & dont il fe Jtrt pour
prédire l'avenir. On demande fi en effet Jofeph fe fer-
voit de la coupe pour prédire l’avenir, ou fi ces gens
le croyoient ainfi, pu s’ils difent cela fuivant l’opinion
commune des Egyptiens, qui tenoiept Jofeph
pour un grand magicien, ou s’ils le difent pour intimider
les freres de Jofeph, leur faifant accroire que
Jofeph, qu’ils ne connoiffoient pas encore pour leur
frere, étoit un homme très-expert dans l’art de deviner
, qui avoit connu par la vertu de fon art le vol
qu’ils lui a voient fait. G en. xljv. v. S. tous ces fenti-
mens ont leurs défenfeurs» Il eft certain que les anciens
avoient une forte de divination par la coupe.
Les Orientaux difent que l’ancien roi Giamfchid, qui
eft le Salomon des Perfes, & Alexandre le grand,
avoient des coupes par le moyen defquelles ils connoiffoient
toutes les chofes naturelles , & quelquefois
même les furnaturelles» Les anciens parlent de
certaines coupes divinatoires pleines de vin ou d’autres
liqueurs, que l’on répandoit en cérémonie du
côté de l’anfe, & dont on tiroit des préfages pour
l’avenir.
Pline parle des divinations par lé moyen des eaux
& des baffins. Or voici de quelle maniéré on devi-
rioit par le gobelet : on y jettoit de petites lames d’or
ou d’argent, ou quelques pierres précieufes, fur lesquelles
étoient gravés certains cara&eres , après
quelques invocations & cérémonies fuperftitieufes
on confultoit le démon ; il répondoit en plufieurs
façons : quelquefois par des fons articulés, quelquefois
il faifoit paroître fur la fuperficie de l’eau les
carafteres qui étoient dans le gobelet, & formoit fa
réponfe par leur arrangement ; quelquefois il traçoit
l’image de la perfonne au fujet de laquelle on l’a voit
interrogé. Voye^ D ivination.
Nous ne prétendons nullement prouver que Jofeph
fe fpit fervi de la coupe ront deviner. Il étoit
certainement très-habile dans la feience de prédire
l’avenir : mais ce n’étoit pas une fcience acquife, ni
un art curieux diabolique ; c’étoit une vertu fur-
naturelle que Dieu lui avoit communiquée, & qui
lui avoit attiré cette haute confidération où il étoit
dans l’Egypte. Il n’eft pas incroyable que les Egyp-
. tiens, & peut-être une partie de fes gens, le cruffent
vraiment magicien, & qu’ils en ayent parlé fuivant
cette prévention ; mais il ne s’enfuit pas qu’il ait ufé
de la coupe pour deviner. Le texte hébreu, même de
la Genele, peut avQir un autre fens: n’ejl-ce pas la
coupe dans laquelle mon feigneur boit, & qu'il cherche
avec beaucoup de foin? ou bien: n'efl-ce pas la coupe
dans laquelle mon feigneur boit, & par laquelle il vous
a éprouvé? Il va éprouver fi vous êtes auffi recon-
noiffans que vous devez des bontés qu’il a eues pour
vous ; cette coupe fervira à donner une preuve de
votre ingratitude & de votre infidélité. Calmet,
dict. de la Bible , tom. J. lettre C.pag. 47/. (G.)
Coupe, en Ajlronomie, conftellationde l’hémif-
phere méridional, dont les étoiles, font au nombre
de fept dans le catalogue de Ptolomée, de huit dans
celui deTycho, & de onze dans celui de Flamfteed.
Coupe, ( Jurifp. ) mefure ufitée pour les grains
en certaines provinces : en Auvergne, par exemple,
le feptier de blé contient huit cartons , & le carton
quatre coupes. Mais il .y a trois mefures différentes
dans cette province, fa voir celle de Clermont, celle
de S. Flour, & celle de Brivadois & Langhadois. V.
les lettres patentes du mois de Septembre 1510, fur
la réformation des poids & mefures d’Auvergne ,
qui font à la fuite du procès-verbal de rédaûion des
coutumes de cette province. (A )
Coupe , (.Belles-lettres.) on donne ce nom à l’arrangement
des diverfes parties qui compofent un
poëme lyrique. C’eft proprement le fecret de l’art,
& l’écueil ordinaire de prefque tous les auteurs qui
ont tenté de fe montrer fur le théâtre de l’opéra.
Un poëme lyrique paroît fort peu de chofe à la
première infpeûion : une tragédie de ce genre n’eft
compofée que de 600 ou 700 vers; un ballet n’en a
pour l’ordinaire que 500. Dans le meilleur de ces
fortes d’ouvrages on voit tant de chofes qui fem-
blent communes ; la paflion eft fi peu pouffée dans
les premiers, les détails font fi courts dans les autres
; quelques madrigaux dans les divertiffemens,
lin char qui porte une divinité, une baguette qui fait
changer un defert en un palais magnifique, des dan-
fes amenées bien ou mal, des dénoiiemens fans vraif-
ifemblance, une contexture en apparence feche, certains
mots plus fonores que les autres, & qui reviennent
toûjours ; voilà à quoi l’on croit que le bornent
la charpente & l’enfemble d’un opéra. On s’embarque,
plein de cette erreur, fur cette mer, qu’on
juge auffi tranquille que celles qu’on voit peintes à
ce théâtre : on y vogue avec une réputation déjà
commencée ou établie par d’autres puvrages décidés
d’un genre plus difficile : mais à peine a-t-on
quitté la riv e, que les vents grondent, la mer s’agite
, le vaiffeau le brife ou échoue , & le pilote lui-
même perd la tête & Je noie. Voyeç Couper.
Le poète dans ces compofitions ne tient que le fécond
rang dans l’opinion commune. Lulli a joiii pendant
la vie de Quinault, de toute la gloire des opéra
qu’ils avoient faits en fociété. Il n’y a pas vingt ans
qu’on s’eft apperçu que ce poëte étoit un génie rare ;
& malgré cette découverte tardive , on dit encore
plus communément : Armide efl le chef-d'oeuvre de
Lulli y que Armide efl un des chefs-d'oeuvre de Quinault.
Comment fe perfuader qu’un genre pour lequel
en général on ne s’eft pas accoûtumé encore à
avoir de l’eftime, eft pourtant un genre difficile ?
Boileau affe&oit de dédaigner cette efpece d’ouvrages
; la comparaifon qu’il faifoit à la' leCture d’une
piece de Racine avec un opéra de Quinault, l’ami»
fié qu’il avoit pour le premier, Ion.antipathie contre
le fécond, une forte de féverité de moeurs dont il
faifoit profeffion, tout cela nourriffoit dans fon ef-
prit des préventions qui font paffées dans fes écrits,
& dont tous les jeunes gens héritent au fortir du collège.
Si l’on doit juger cependant du mérite d’un genre
par fa difficulté, & par les fuccès peu fréquens des
plus beaux génies qui l’ont tenté , il en eft peu dans
la poéfie qui doive avoir la préférence fur le lyrique.
Auffi la bonne coupe théâtrale d’un poëme. de
cette efpece fuppofe feule dans fon auteur plufieurs
talens, & un nombre infini de connoiffances açqui-
fes , une étude profonde du goût du public, une
adreffe extrême à placer les contraftes, l’art moins
commun encore d’amener les divertiffemens, de les
varier, de les mettre en attion ; de la jufteffe dans
le deffein, une grande fécondité d’idées, des notions
fur la peinture, fur la méchanique, la danfe, & la
perfpe&ive, & fur-tout un preffentiment très-rare
des divers effets, talent qu’on ne trouve jamais que
dans les hommes d’une imagination vive & d’un
fentiment exquis ; toutes ces chofes font néceffaires
pour bien couper un opéra ; peut-être un jour s’en
appercevra-t-on, & que cette découverte détruira
enfin un préjugé injufte , qui a nui plus qu’on ne
penfe au progrès de l’art. Voye^ Opéra. (X )
Coupe, ( Sculpture.) morceau de fculpture en
maniéré de v a fe , moins haut que large, avec un
pié qui fert à couronner B quelque décoration, Tome I V , -
COUPE, (Architec.) eft l’inclinaifon des joints des
vouffoirs d’un arc & des claveaux d’une plate-bande.
Coupe de batiment. Voye^ Profil.
Coupe de fontaine. Voye^ Fontaine.
Coupe de bois, (jurifp.') Voye^ Baliveaux,'
Bois, & Eaux-et-Forets , T aillis , V ente. (A )
Coupe, f. f. (Drap.) façon que l’on donne aux
étoffes. 11 y en a une d’endroit & une d’envers. Voy.
Drap.
Coupe , (Gravure!) c’eft, dans les principes, de la
Gravure en bois, la première & l’une des-principa-
les opérations où. le coup de pointe eft donné & enfoncé
dans le hois avec la pointe à graver, en tirant
la lame de gauche à droite appuyée devers foi fur le
plan incliné du bifeau du taillant de cet outil, afin
de préparer le boi£ à l ’endroit où cette coupe fe fait,
à pouvoir enfuite être enlevé par la recoupe à la
deuxieme opération de la gravure. Voye^ dans les
Planches de la Gravure en bois la pofition de la main
pour faire cette coupe. Voyeç auffi Recoupe, Gravure
EN BOIS, &c.'Voye{-auffiy tant à l'article GRAVURE
, qu'aux mots T ailles , ConTRETAILLES , 6*
Entretaillés , les principes de cet art. Article de
M. Papillon.
Coupe des Pierres, ou Stéréotomie, eft
une partie de l’Architecture qui enfeigne à conftrui-
re des voûtes, enforte qu’elles foient le plus durables
qu’il eft poffible. Voye^ Stéréotomie.
Cette fcience eft entièrement fondée fur la Géométrie
, la Statique, la Dynamique, &c. ou plûtôt
eft un compofé de toutes ces différentes connoiffances
judicieufement ramenées à fon objet.
L’idée qu’on a attachée au nom de coupe des pier»
res 9 n’eft pas ce qui le préfente d’abord à l’efprit ;
ce mot ne lignifie pas particulièrement l’ouvrage de
l’artifan qui taille la pierre, mais la fcience du mathématicien
qui le conduit dans le deffein qu’il a de
former une voûte ou un corps d’une certaine figure,
par l’affemblage de plufieurs petites parties. Il faut
en effet plus d’mduftrie qu’on ne penfe, pour qu’elles
foient faites de façon que quoique d’inégales figures
& grandeurs, elles concourent chacune en
particulier à former une furface régulière, ou régulièrement
irrégulière, & qu’elles foient difpofées de
maniéré qu’elles fe foûtiennent en l ’air en s’appuyant
réciproquement les unes fur les autres , fans autre
liaifon que celle de leur propre pefanteur ; car les
liaifons de mortier ou de ciment doivent toûjours
être comptées pour rien. Voye^_ V oûte.
Ce n’eft que dans ces derniers tems qu’on a écrit
fur la coupe des pierres, du moins il ne nous refte point
d’écrit des anciens fur cette matière. Philibert de Lor-
me, aumônier & architefte d’HenriII. eft, dit-on,
le premier qui en ait écrit, dans le traité d’Architec-
ture qu’il publia en 1567; cette date n’eft pas fort
ancienne. Mathurin Jouffe produifit quelques traits ,
dans fon livre intitulé fecrets d.'Architecture, qu’il publia
en 1642. Le P. Deran, l’année fuivante^mit
cet art dans toute fon étendue pour les ouvriers.
Boffe, la même année, donna un fyftême tout différent
qu’il tenoit de Defargues, lequel ne fut pas
goûté. M. delà Rue, en 1718, a redonné une partie
des traits du P. Deran, avec quelques nouveaux.
Tous ces auteurs s’en font tenus à une fimple pratique
dénuée de démonftrations.
Enfin M. Frezier chevalier de l’ordre militaire de
S. Louis, & ingénieur ordinaire du Roi en chef à
Landau, a publié dernièrement un excellent ouvrage
fur cette matière avec des démonftrations, en
trois volumes in-40. Plus de la moitié de fon livre,
qui eft très-méthodique,traite des folides; ce qui manque
dans les élémens de Géométrie ordinaires. (D )
Coupe des Cheveux, terme de Perruquier, qui
lignifie la dépouille d’une tête, ou tous les cheveux
X x ij