d’héritage qui nê doit pas y être compris. Voye^ Opposition a fin de distraire. (A) Distraire , retrancher, -déduire. Il faut difiraire
de fon mémoire lès articles de marchandifes qui ont
été fournies fans ordre. Dictionni de Comm. & de
Trév.
DISTRAITS ou D ISTRATS , ( Jurifprud. ) dans
les anciennes ordonnances lignifient les aftespar lesquels
on s’eft départi ou défifté d’un contrat ou
autre afte, ou de quelque droit ou prétention. {A')
DISTRIBUER dans le Commerce, partager une
chofe entre plufieurs perfonnes, donner à chacun la
part qu’il doit avoir ou qui lui peut appartenir dans un
tout.
Les effets mobiliers d’un marchand qui fait faillite
fe difiribuent à fes créanciers au fol la livre, & les immeubles
fuivant le privilège de l’hypotheque. Dict.
de Comm. Sc de Trév. (G) Distribuer , fe dit aufli en Anatomie, des vaif-
feaux & des nerfs. Telle artere fe diftribue à telle,
partie. La huitième paire fe diftribue au larynx, au
pharynx , au coeur, à l’eftomac, &c. Distribuer , ( Imprimerie ) ce verbe a deux lignifications
particulières à la pratique de l’Imprimerie
: on dit dißribuer de la lettre , & dijlribuer les balles.
Dißribuer de la lettre, c’eft remplir une cafte, en
remettant dans chaque caffetin les lettres d’une forme
, fur laquelle on a tiré le nombre d’exemplaires
que l’on s’étoit propofé.
Dißribuer les balles , c’eft après avoir pris de l’encre
en appuyant légèrement une des deux balles fur
le bord de 1 encrier, les frotter l’une contre l’autre
dans tous les fens, pour l’étendre également fur les
cuirs, & éviter une inégalité qui empliroit l’oeil de la
lettre. Distribuer en Peinture » c’eft difpofer, arranger
les objets Sc les effets de lumière dans un tableau,
de façon qu’il en réfulte un grand effet. On dit le
peintre entend bien à dißribuer fes groupes , fes lumières.
(Ä)
DISTRIBUTIF, adj. ( Gram. ) (ens dißributif,
qui eft oppofé au fens collectif. Dißributif vient du
latin difinbuere diftribuer, partager, la juftice difiri-
butive qui rend à chacun ce qui* lui appartient. Collectif
vient de colligere recueillir, affembler. Saint
Pierre étoit apôtre. Apôtre eft là dans le fens dißributif
c’eft-à-dire'que S. Pierre étoit l’un des apôtres. Il y
a des proportions qui paffent pour vraies dans le
fens collefrif, c’eft-à-dire quand on parle en général
de toute une efpece ; & qui feraient très-fauffes fi l’on
en faifôit l’application à chaque individu de l ’efpe-
c e , ce qui féroit le fens dißributif. Par exemple on
dit des habitans de certaines provinces qu’ils font
vifs, emportés, ou qu’ils ont tel ou tel defaut : ce
qui eft vrai en général & faux dans le fens dißributif;
car on y trouvé des particuliers qui font exempts de
ces défaüts & doiiés,des. vertus contraires. {F ) Distributif, (Jurifprud.') ce terme ne s’applique
guere en Droit qu’à la juftice, que l’on distingue
en juftice difiributive & commutative. Voye£ Justice. (A )
DISTRIBUTION méthodique , (Hiß. Nat.) Voye.j ■Méthode.
DISTRIBUTION , f. f. ( Gram. & belles Lettres.) j en général c’eft l’afrion de divifer plufieurs parties pour les ranger chacuunnee àc hlao fpel aecne qui lui-eft propre. Voye^ Division.
Un poète dramatique doit dißribuer fon fujet en
a â e s , & les afres en feenes, avant que de les mettre
en vers. Voye{ Acte & Scene , &c.
Les orateurs distribuent leurs difeours en exorde,
narration , confirmation & peroraifon, Voye^ Discours
6* Disposition,
Le peuple Juif étoit dijlribué en douze tribus, l’empire
d’Allemagne eft dijlribué en dix cercles, un royaume
eft dijlribué én provinces ou gouvernemens. Voye^ Tribu, Cercles, Provinces, &c. Le digefte eft dijlribué en cinquante livres. Une ar-;
mée en bataille eft dijlribuée en première , fécondé
troifieme ligne, corps de réferve, ou en centre, aîle
droite & aile gauche ; dans une marche elle eft dif-
tribuèe en avant-garde, corps d’armée & arriere-
garde, ou en colonnes , dont les unes font formées
des troupes, les autres de l’artillerie , des bagages ,
des caiffons ; dans un fiége & dans un camp elle eft:
dijlribuée par quartiers. A la fin de la campagne on
dijlribué les troupes en quartier d’hiver ou de rafrai-
chiffement. Voye{ Armée , Bataille , Marche,
&c.
La diflribution de la nourriture dans toutes les parties
du corps eft une des plus admirables merveilles
de la nature. Voyeç Digestion & Nourriture.
Voilà les différentes acceptions du mot dijlribuer, ou
du moins plufieurs de ces acceptions. Chambers.(G) Distribution , figure de Rhétorique, par laquelle
on fait avec ordre la divifion & l’énumération des
qualités d’un fujet : telle eft cette peinture que David
fait des mechans. « Leur gofier eft comme un
» fépulcre ouvert ; ils fe font ferri de leurs langues
» pour tromper avec adreffe ; ils ont fur leurs lèvres
» un venin d’afpic ; leur bouche eft remplie de ma-
» lédiâion & ..d’amertume, leurs pies font vîtes &
» légers pour répandre le fang ». Voye£ EnumératioDn
& Description. (G) istribution, ( Jurifprud.) fignifie plufieurs
chofes différentes.. : Distribution de Conseillers, eft la répartition
qui eft faite des confeillers dans les différentes
chambres ou fervices d’une même compagnie. Au
parlement tous les confeillers nouvellement reçus,
font d’abord comme en dépôt à la première des enquêtes
; enfuite on les dijlribué dans une des cinq
chambres des enquêtés, en leur diftribuant un procès
à rapporter dans cette chambre. (A ) Distributions manuelles ou quotidiennes,
font les menues dijlribütions qui fe font journellement
& en détail; à chacun des. chanoines qui
ont affifté aux offices : Chopin les appelle diaria vel
diurna annona.
Le relâchement s’étant introduit parmi les chanoines
, après qu’ils eurent quitté la vie commune,
on fut obligé de mettre une partie de leurs revenus
en dijlribütions manuelles & journalières, afin de les
rendre plus aflidus à l’office divin. Ce fut ce motif
qui engagea Yves de Chartres à établir de telles dif-
tributions pour fes chanoines, comme il l’écrit au
pape Pafchal, epijl. 210,.
Par le concile de Trente ,f ijf. X X I . ch. iij. il eft
permis aux évêques, comme délégués du faint fiége,
d’affigner aux églifes,tant cathédrales que collégia--
les qui n’ont point de dijlribütions ordinaires, la troifieme
portion des fruits & revenus, pour l’appliquer
aux diverfes dijlribütions.
Les ftatuts qui changeroient la qualité des dijlri-
butions manuelles, & qui les accorderaient aux chanoines
pour de rares & légères afliftances, feroient
déclarés abufifs ; elles ne font dûes qu’à ceux qui
ont réellement été préfens aux offices.
On ne réputé préfens que ceux qui ont affifté du
moins aux trois grandes heures canoniales, qui font
matines, la meffe & vêpres. Les ftatuts qui réputent
préfens pour toute la journée ceux qui affinent à
l’une des trois grandes heures , font déclarés abufifs
; & pour être réputé préfent aux grandes heures,
il faut y avoir affifté depuis le commencement juf-
qu’à la fin ‘ le chanoine-pointeur marque les abfens,
Ceux qui entrent au choeur après le vanité exultemus
à matines, le kyrie eleifon à la meffe, & le premier
pfeaütne des vêpres ; ceux qui font malades ,
ou ceux qui font difpenfés de réfider à caufe de quel-
qu’autre emploi confidérable , ne gagnent que lés
gros fruits , & non pas les dijlribütions manuelles &
quotidiennes.
Mais çéüx qui font abfens pour les affaires du chapitre
, étant réputés préfens à tous égards, ne perdent
point les dijlribütions manuelles.
Il y a aufli quelques égiifes dans lefquelles on
donné une portion de ces dijlribütions aux jeunes
chanoines pendant le tems de leurs études ; telle eft
l’églife collegiale de S. Georges deVendôme : ce qui
ri’a lieu qu’en vertu de ftatuts & privilèges particuliers
omologués au parlement.
Les dijlribütions manuelles ne font point faififfa-
bles, & ne font pas comprifes dans la reftitution
dés fruits du bénéfice ; mais on les compte dans le
revenu du bénéfice, lorfqu’il s’agit d’oppofer la re-
plçtion à un gradué. Voye^ la pragmat. fanct. tit. ij.
décréta ecclef gall. liv. V I. tit. ij. Bibliot. can, tome I.
p. 6 16, & tome II. p. j €8. & les définit, can. p. 2ty.
Selva, part. iij. tracé, qucejl. x ij. n. 8. Rebuffe Jùr le
concord. titre de collât, au mot dijlribut. Chopin, de
facr. polit, lib. III. tit. iij. n. 2 i . journ. des aud. tome
II. arrêt du 20 Décembre 166o. (A ) Distribution des Instances et Procès,
eft le partage que le préfident fait dans chaque chambre
éntre les confeillers, des inftances & procès appointés
: il y a un regiftre fur lequel on inferit cette
diflribution. (A ) Distribution du prix des' biens saisis ,
eft la répartition que l’on en fait entre les créanciers
faififfans & oppofans.
Dans les pays de droit écrit on entend quelquefois
par le terme de dijhibution des biens, la faifie
réelle même : ailleurs ce terme fignifie l’ordre du prix;
c ’eft pourquoi on conjoint quelquefois ces termes,
ordre & diflribution du prix.
La difiribution du prix des immeubles fe fait par
ordre d’hypotheque. V. Hypotheque & Ordre.
Celle du prix des meubles fe fait d’abord par préférence
à certaines perfonnes privilégiées, favoir
pour les frais funéraires , enfuite les propriétaires
pour tous les loyers échus & à échoir ; & en cas
qu’il n’y ait point de bail, pour trois^ermes & le courant;
les médecins, chirurgiens &apoticaires qui ont
fervi pendant la derniere maladie ; les gages des d o
meftiques pour une année échue au jour du décès,
fi tant eft du ; les frais de fcellé & d’inventaire f f ïê
tout par préférence aux autres créanciers, & par
contribution au fou la livre , au cas que le prix ne
foit pas fuffifant pour les payer ; & après ces créanciers
privilégiés, tous les autres créanciers chirographaires
ou hypothéquâmes font payés par contribution
, fans aucun privilège. Acte de notoriété du
4 Août i6()x; recueil des actes de notoriété, page 86.
0 0Distributions quotidiennes, voyeç ci-dev. DiDstirstibruibtiuotniso nm, anuelles. (A) feaux & des nerfs en Anatomie, fe dit des vaif- : la difiribution de l’aorte, la difi
tribution de la cinquième paire, &c. (Z,) Distribution, dans le Commerce, répartition
d’une chofe entre plufieurs , fuivant les raifons,
droits & aâiions que chacun peut y avoir.
La difiribution des profits d’une compagnie de commerce
dont les fonds confident en adions , fe fait
auxa&ionnaires à proportion de la quantité d’adions
qu’ils y ont ; autrement elle fe fait fuivant la part
que chaque intéreffé y a , comme pour une moitié,
un quart, un dixième, &c. Dictionn. de Comm. & de
Trév. (G)
Distribution, (Architecture,) fous ce nom on
entend la répartition de tout le fer'fêin fur lequel on
érige un édifice, de quelqii’ufage qu’il puiffe être ;
car il ne fuffit pas que le principal corps dé bâtiment
foit dijlribué avantageufement & commodément, il
faut aufli que ceux qui en dépendent foient non feulement
expofés relativement à leurs uîages , mais
qu’ils foient aufli fitués convenablement fuivant leur
deftination , & le rapport que chacun d’eux a avec
le bâtiment & les différentes perfonnes qui l’habitent
, tels que font les bâtimens des cuifines, des
offices, des écuries, des remifes, aufli-bien que
leurs baffes-cours ; & dans une maifon de campagne,
celles des beftiaux, des grains, &c.
Que dans les palais des rois la difiribution foit
faite de maniéré que les avenues, les avant-cours,
les cours, les colonnades & portiques réunis avec
les ailes de bâtimens deftinées pour les princes, les
miniftres, concourent à former avec le palais un
tout qui étonne, & qui annonce en même tems le
génie de l’ârchitefre, & la magnificence du monarque
qui l’a fait élever.
Que les édifices faerés foient grands & fpacieux,
félon le nombre de paroifliens qu’ils doivent contenir),
accompagnés de bas côtés, & difiribués de chapelles
publiques & particulières , de facrifties, de
charniers, &c. au contraire que ceux deftinés pour
des abbayes ou communautés d’hommes ou de femmes
, foient moins confidérables pour ce qui regarde
le fan&uaire, mais pourvus de bâtimens adjacens ,
relatifs au nombre de perfonnes qui doivent y habiter.
Que les bâtimens publics, tels que les hôtels-de-
v ille , les jurifdiftions, lés bourfiss & autres, foient
diftribués de forte que les citoyens puiffent y être à
couvert, conférer & attendre commodément les heures
oii ils doivent recevoir leurs audiences, leur argent,
&c.
Que les bâtimens pour les commerçans ayent
leurs magafins proche de leur comptoir , ôi foient
expofés fuivant la nature des marchandifes qu’ils
doivent contenir ; de même les bâtimens particuliers
deftinés aux artifans, doivent être difiribués d’une
maniéré convenable à leur état : on doit préférer à la
magnificence, la fituation de leurs boutiques, leurs
atteliers, chantiers, %&c.
Après ces confédérations générales, il en eft autant
de particulières que la diverfité des terreins, qui eft
infinie ; & quoi que l’on puiffe dire, en faifant l’éloge
des Archite&es françois, que la difiribution en France
eft pouffée au plus haut degré de perfe&ion, il n’en
eft pas moins vrai qu’il eft difficile de donner des
préceptes précis fur cette partie de l’architefture :
aufli prefqüe tous nos auteurs modernes qui ont traité
de cet art, & qui en ont voulu parler, nous ont
plutôt donné la defeription de leurs bâtimens, que
des réglés qui puiffent nous inftruire. Ajoutons à
cela que maigre le nombre de beaux bâtimens qui
embeîliffent Paris & fes environs, il eft moins aifé
d’acquérir l’art de dijlribuer les bâtimens, que de les
décorer, l’intérieur de ces édifices étant prefque
toujours impénétrable, ce qui n’arrive pas dans les
dehors. D ’ailleurs cette partie de l’art de bâtir eft
fujette, aufli-bien que la décoration, à la vieiflîtude
& au déréglement de l’imagination ; de-là vient que
nos jeunes architeéles, aceoûtumés à imiter indif-
tinfrement le beau ainfi que le médiocre dans leur
art, ne compofent qu’un tout affez mal entendu,
& croyent qu’à la faveur de quelques formes ingé-
nieufes, les commodités, les dégagemens, les enfilades
& la fymmétrie peuvent être facrifiés : d’autres
fe croyant pourvus d’imagination , fe roidif-
fent contre les réglés de convenance, l’efprit ,
difent-ils, n’agiffant jamais mieux ni plus heureufe-
njent, que lorfqu’il eft affranchi de toute fervitu