comme parlent les Théologiens , etoient la matière
du facrement conféré dans le diaconat ; mais la plupart
des Théologiens penfent que l’impofition des
mains eft fa matière , & que la priere, accipe Spiritum
fanclum, &cc. ou les prières jointes à l’impofition des
mains, en eft la forme. Poye[ Sacrem ent , Forme
, MATIERE, &c. Pontifie, rom. de ordinat. diacon.
Fleury, injlit. au droit eccléjîajliq. tom. I. part. 1. cha-
pit.viij. p. 79. &fuiv. {G)
DIACONESSE, f. f. {HiJl. & Hièrarch. eccleftajl.)
terme en ufage dans la primitive Eglife, pour figni-
fier les perfonnes du fexe qui avoient dans l’Eglife
une fonâion fort approchante de celles des diacres.
S. Paul en parle dans fon épître aux Romains, &
Pline le jeune dans une de fes lettres à Trajan, fait
favoir à ce prince qu’il avoit fait mettre à la torture
deux diaconejfes, qu’il appelle minifirce.
Le nom de diaconejfe étoit affeâé à certaines femmes
dévotes , confacrées au fervice de l’Eglife, &
qui rendoient aux femmes les fervices que les diacres
ne pouvoient leur rendre avec bienféance ; par
exemple, dans le baptême, qui fe conféroit par im-
merfion aux femmes aufli-bien qu’aux hommes. Voy.
Ê a p t I m e .
Elles étoient auffi prépofées à la garde des portes
des églifes ou des lieux d’affemblées, du côté oit
étoient les femmes féparées des hommes , félon la
coutume de ce tems-là. Elles avoient foin des pauvres
, des malades, &c. & dans le tems de persécution
, lorfqu’on ne pouvoit envoyer un diacre aux
femmes pour les exhorter & les fortifier, on leur en-
voyoit une diaconejfe. Voye^ Balzamon, fur le deuxieme
canon du concile de Laodicée, & les confti-
tutions apoftoliques, liv. II. ch. Lvij. pour ne point
parler de l’épître de S. Ignace au peuple d’Antioche,
oii l’on prétend que ce qu’il dit des diaconejfes a été
ajoûte.
Lupus, dans fon commentaire fur les conciles,
dit qu’on les ordonnoit par l’impofition des mains ;
& le concile in Trullo, fe fert du mot xtipcnovtiv, im—
pofer Les mains, pour exprimer la consécration des
diaconejfes. Néanmoins Baronius nie qu’on leur im-
pofât les mains, & qu’on ufât d’aucune cérémonie
pour les confacrer ; il fe fonde fur le dix-neuvieme
canon du concile de Nicée, qui les met au rang des
laïques, & qui dit exprgflement qu’on ne leur impo-
foit point les mains. Cependant le concile de Chal-
cedoine régla qu’on les ordonneroit à 40 ans, & non
plutôt; jufques-là elles ne l’a voient été qu’à 60,
comme S. Paul le preferit dans fa première à Timothée
& comme on le peut voir dans le nomocanon
de Jean d’Antioche , dans Balzamon, le nomocanon
de Photius & le code Théodofien, & dansTertul-
lien, de valland vig. Tertullien, dans fon traité ad
nxorem, Liv. I. ch. yij. parle des femmes qui avoient
reçu l’ordination dans l'églife, & qui par cette rai-
fon ne pouvoient plus fe marier ; car les diaconejfes
étoient des veuves qui n’avoient plus Ir liberté de fe
marier, & il falloit même qu’elles n’euffent été mariées
qu’une fois pour pouvoir devenir diaconejfes,
mais dans la fuite on prit aufli des vierges ; c’eft du
moins ce que difent S. Epiphane, Zonaras, Balzamon
, & S. Ignace.
Le concile de Nicée met les diaconejfes au rang du
clergé, mais leur ordination n’étoit point facramen-
telle , c’étoit une fimple cérémonie eccléfiaftiqu«.
Cependant parce qu’elles prenoient occafion de-là
de s’élever au-deflùs de leur fexe, le concile de Laodicée
défendit de les ordonner à l’avenir. Le premier
concile d’Orange, en 44 1 , défend de même de les
ordonner, & enjoint à celles qui avoient été ordonnées,
de recevoir la bénédiûion avec les fimples laï-
ques.
On ne fait point au jufte quand les diaconejfes opt
ceffé, parce qu’elles n’ont point ceffé par tout en
même tems : l’onzieme canon du concile de Laodicée
femble à la vérité les abroger ; mais il eft certain
que long tems après il y en eut encore en plufieurs
endroits. Le vingt-fixieme canon du premier concile
d’Orange, tenu l’an 441 ; le vingtième de celui d’E*
paune, tenu l’an 5 15 , défendent de même d’en ordonner,
& néanmoins il y en avoit encore du tems
du concile in Trullo.
Atton de Verceil rapporte dans fa huitième lettre,
la raifon qui les fit abolir : il dit que dans les premiers
tems le miniftere des femmes étoit néceflaire peur
inftruire plus aifément les autres femmes, & les def-
abufer des erreurs du paganifme ; qu’elles fervoient
aufli à leur adminiftrer le baptême avec plus de bienféance
; mais que cela n’étoit plus néceflaire depuis
qu’on ne baptifoit plus que des enfans. Il faut encore
ajouter maintenant, depuis qu’on ne batife plus que
par infufion dans l’églife latine.
Le nombre des diaconejfes femble n’avoir point été
fixé : l’empereur Héraclius dans fa lettre à Sergius
patriarche de Conftantinople, ordonne que dans la
grande églife de cette ville il y en ait quarante, &
fix feulement dans celle de la mere de D ie u , qui
étoit au quartier des blaquernes.
Les cérémonies qu’on obfervoit dans la bénédiction
des diaconejfes , fe trouvent encore préfente-
ment dans l’eucologe des Grecs. Matthieu Blaftares
favant canonifte grec, obferve qu’on fait prefque la
même chofe pour recevoir une diaconejfe, que dans
l’ordination d’un diacre. On la préfente d’abord à
l’évêque devant le fanâuaire, ayant un petit manteau
qui lui couvre le cou & les épaules, & qu’on
nomme maforium; & après qu’on a prononcé la priere
qui commence par ces mots la grâce de Dieu, & c .
elle fait une inclination de tête fans fléchir les genoux.
L’évêque lui impofe enfuite les mains en prononçant
une priere. Mais tout cela n’étoit point une
ordination ; c’étoit feulement une cérémonie reli-
gieufe, femblable aux bénédiftions des abbêfles. On
ne voit plus de diaconejfes dans l’églife d’Occident
depuis le xije fiecle, ni dans celle d’Orient pafle le
xiije. Macer, dans fon hyerolexicon au mot diaconijfa,
remarque qu’on trouve encore quelque trace de cet
office dans l’églife de Milan, où il y a des matrones
qu’on appelle vetulones, qui font chargées de porter
le pain & le vin pour le facrifice à l’offertoire de la
mefle félon le rit Ambroifien. Les Grecs donnent
encore aujourd’hui le nom de diaconejfes aux femmes
de leurs diacres , qui fuivant leur difeipline font ou
peuvent être maries ; mais ces femmes n’ont aucune
fonéHon dans l’églife comme en avoient les anciennes
diaconejfes. Moriry, Chamb. & Trév. (G )
DIACONIE, f. f. {Hiß. eccléf. ) en latin diaconia
ou diaconium, c’étoit dans l’Eglife primitive un hof-
pice ou hôpital établi pour affilier les pauvres & les
infirmes. On donnoit auffi ce nom ait miniftere de
la perfonne prépofée pour veiller fur les befoins des
pauvres, & c’étoit l’office des diacres pour les hommes
, & des diaconefles pour le foulagement des
femmes. Chambers. (G )
DlACONlE, f. f. {Hiß. anc. & mod.') nom qui eft
refté à des chapelles ou oratoires de la ville de Rome
, gouvernées par des diacres, chacun dans la région
ou le quartier qui lui eft affeélé.
À. ces diaconies étoit joint un hôpital ou bureau
pour la diftribution des aumônes : il y avoit fept diaconies
, une dans chaque quartier, & elles étoient
gouvernées par des diacres, appellés pour cela cardinaux
diacres. Le chef d’entr’eux s’appelloit archidiacre.
Voyc^ C a r d i n a l .
L’hôpital joint à l’églife de la diaconie, avoit pour
le temporel un adminiftrateur nommé le pere de la
diaconie, qui étoit quelquefois un prêtre, & quelquefois
àüfli flft fiittple faiqùe ; à préfent il y en a 14 àf-
feftés-aiixr cardinaux-diacres ; Ducangeinous en a
donné les noms : ce font les diaconies de Ste Marie
dans la vo ie - la rg ed e S. Eliftache auprès du panthéon
, &c. Voyer lt dict. de Trév. & Chambers.
■ DI AGONIQUE ,-f: m. {Hiß. eccléji) lieu près des
églifes ', dans lequel 'on fferrôît lesvafes &£ les orne-
méns faerés' pour le-fervice'divin : c’eft ce que nous
nommohS !aifjöiird’hui facrißie. (G ) ’
DIACOPÉ , terme de Chirurgieypfpece de
fraiëhitfgfR1»-Crâne fhitê: par infiniment tranchant
qui a été porté de biais ou obliquement , & dans
laquelle-if y a un éclat'côupé fans être'détaché ni
emporté, r
-: Il faUtcidans ces pîâyëS être fort attentif aux ac-
cidèn5-{primitifs-& corifé'cùtifs1 pour fe déterminer
à trépaner où fe difpCnfer de- faire cette opération.
Voÿe^ C ommot io n'^ ;T répan. { ¥ ) :
- D tA ÇÔ PRÆ G IA , {Phàrm'acie.fito^tmQÎ'Mde
la -fiente d ë ;eheVre', dont-on fe fert contre les tii-
meUrs-dans la täte & dans le§ 'glandes dèrriere les
oreilles, nommées parotides. -Blanchard. ' i
D {ACOUSTIQUE, f. ÙjPhyfiq. & M ufiqJCeb
la-confidération'des-propriétés-dû fon-r-éfrafté en paf-
fant à travers differeris milieux,c’eft-à-dire d’un plus
dènfedansun pluS rafe^ou au contraire..-/^qyfi{ Son
& R é fr a c t io n ; vôyejaujfi Acoustique 6- Pho-
nyque.'
: Ce mot eft formé du grec <P/a, par, qui lignifie un
‘p d j f ü g ' é d’dr.ovu, J'ent'ens.' {S 8
WÊ D IACRE, f. m. {Hiß. S* Hièrarch. e c c lé jun des
miniftres inférieurs1 de l’ordre edcléfiaftique, celui
qui eft promît àu fécond des -Ordres facré'S. Sä fonction
eft de fervir à l’autel dans la célébration des
faints myftères. res. Il peut aufli baptifer
& prêcher avec permiflion de l-évêque. 1
; Ce mot eft formé du latin diaconus, qui vient du
grec S'iiv.bvoç, qui lignifie minißre , ferviteur.
■ -Les diacres furent inftitués au nombre de fept par
les apôtres. Atl. ch'dp-. vj.. Ce hombre fut long-tems
confervé dans plufieurs églifes. Leur fonction étoit
de fervir dans les agapes, d’adminiftrer le-pain & le
vin aux communians, & de diftribuer les aumônes.
Voye^ Agapes , &e, ■
^ Selon les anciens canons, le mariage n’étoit pas
incompatible avec l’état & le miniftere des diacres :
•mais il y a lohg-tems qu’il-leur eft interdit dans i’ë-
■ glife romaine ; & le pape ne leur accorde des dif-
penfes que pour des raifons très-importantes , encore
ne relient - ils plus alors dans leur rang & dans
les fonétions de leur ordre. Dès qu’ils ont difpenfe
& qu’ils fe marient, ils rentrent dansl’état laïque.
Anciennement il étoit- défendu atiX diacres de s’af-
feoir avec les prêtres. Les canons leur défendent de
■ confacrer : c’eft une fonction facercJotale. -Ils défendent
aufli d’ordonner un diacre, s’il n’a un titre, s’il
-eft bigame, ou s’il a moins de vingt-cinq ans. L’empereur
Juftinien danS fa novelle /J3 , marque-le même
âge de vingt-cinq ans : cela étoit en ufage lorfqu’on
n’ordonnoit les prêtres qu’à trente ans ; mais
à préfent il fuffit d’avoir vingt-trois ans pour poü-
•voir être ordonné diacre. Sons le pape Sylveftre il
n’y avoit qu’un diacre à Rome ; depuis on en fit fept,
enfuite quatorze; enfin dix-huit, qu’on appelle
'cardinaux-diacres pour les diftinguer.de ceux des autres
églifes. Voye^ C ardinal.
- Leur charge étoit d’avoir foin du temporel &
-des rentes de l’églife, des-aumônes des fidèles, des
: befoins eccléfiaftiques, & même de ceux du pape.
Les foûdiacres faifoient les colleéles:, & lés diacres
en étoient les dépofitaires & les adminiftrateurs. Ce
• maniement qu’ils avoient des revenus de l’églife,
accrut leur autorité à mefure que les richefles de l’églife.
augmentèrent. Ceux de Rome, comme mini-
Tome I V .
ftres de la première églife, fe donnoient la préféan-
ce ; ils prirent même à la fin le pas fur les prêtres.
S.Jerome s’eft fort récrié contre cet abus, & prouve
que le diacre eft au-deffous du prêtre.
Le concile in Trullo, qui eft le troifieme de Conftantinople
; Ariftinus, dans fa Jynopfè des-canons de
'ce xoncilè, Zonaras fur le même concile , Siméon
Logothete , & GEcuménius, diftinguent les .diacres
deftinës au fervice des autels, de ceux.quL a.voieiit
foin de ^diftribuer lès aumônes des fideIes;>Ainfi la
coutuihe de faire des diacres fans autre fonélion que
de fervir le prêtrp à l’autel, s’étant introduite, ce
fimple ordre de diacres n’ofa plus s’élever au - cleffùs
des prêtres. Pour les autres qui avoient retenu Pad-
■ miniftration des deniers, ils voulurent toujours con-
ferver leur fupériorité ; & depuis qu’ils fe furent multiplies
par diftinclion , le premier d’entre eux s’ap-
çpëlloit archidiacre, f^oye^ Archidi acre. .
Les diacres récitôient dans les faints myfteres certaines
prières, qui à caufe de cela s’appelioiéntprieras
diaconiques. Us avoient foin de contenir le peuplb
à. l’églife dans Ie-refpecl&la modeftie convenables):
il nre- leur étoit point permis d’enfeigner publiquement,
au moins en préfence d’un évêque ou d’uh
-prêtre : ils inftruifoient feulement les cathéciimeney,
& les préparaient au baptême. La garde des portqs
de l’églife leur étoit confiée; mais dans la fuite les
foûdiacrés furenfchargés de cette fonûioh, & -en-
fuite les portiers, oßidrii. Voye7 Portiers. >
Parmi les Maronites du mont Liban, il y a deuk
diacres qui font de purs adminiftrateurs du temporel.
Dandini , qui les appelle lißgnori diqconï; dil qu;e ce
font deux feigneursféculiers quLgô'uvernent le peuple
, jugent de tous leurs drfférends traitent arec
les Turcs de ce qui regarde les tributs j & de toutes
les autres affaires. En cela le patriarcheides Maronites
femble avoir voulu imiter les apôtres-,-quife déchargèrent
fur les diacres de tout ce qui concernoit
Je temporel de l’églife. IL ne-convient pas, dirent les
-apôtres , que nous Laijfions, la parole de Dieu pour fervir
aux ta b lé s& ce-fiit-là en effet ce qui occafion-
na'le premier érabliflèment des diacres.'C ’eft par la
même ràifon que dans les monafteres on a quelquefois
donné aux oeconomes ou dépénfiers le nom de
diacres, quoiqu’ils ne fufient pas. ordonnés diacres.
Chambers & Moriry.-{G-f
DIACRION , f. f. ( Hiß. anc. J étoit .une dès factions
d’Athenes ; quelquefois il y en avoit trois, &
quelquefois elles étoient réduites à deux. Lorfqu’il
s’en trouva trois, c’étoient les diacr.ii, pedii, & pa-
ralii : le nombre en augmentoit fuivant qu’il fe trou-
voit des chefs. Les diacrii étoient pour ce que nous
appelions gouvernement artftocraiiqiu, c’eft-à-dire le
gouvernement des nobles-, ou des perfonnes diftin-
•gué'es dans la république : telles fontfes républiques
de Venïfe & de Genes. Lespedït^inclinoient pourra
démocratie, c’eft-à-dire le gouvernement du peuple
, ainfi qu’il fe pratique dans quelques cantons de
la Suifle, & comme il étoit d’ufage à Strasbourg,
lorfqu’elle avoit le titre de ville impériale, où pour
entrer dans la magiftrature de la ville il falloit être
dans la roture; font noble-qui- vonloit y entret*,
-étoit obligé de renoncer à la noblefle : & c’eft ce qui
fe pratique encore aujourd’hui pour la magiftrature
de la maifon de ville.il eftrarede ne pas trouver de
pareilles faélions dans les républiques anciennes '&
modernes, {d)- •
* DIACTORE , adj.JMytk.) furnom de Mercure.
Il fut ainfi appelle de S'tityô, j’envoÿe: âinfi Mercure
diaclore eft la même chofe que Mercure Tenvcyé,
ou le meflàger des dieux; •• ;
DIACYDONIUM, f. m. {Pharmacie.') c’eft ainfi
qu’on appelle le fuc de. coing épâifli ou cuit en con-
- fiftance d’extrait. On-y ajoûte ordinairement dufu-
B B B b b b ij