feroit alors en vendre à pérfonne, fi ce n’eft pour le
fophi. Thevenot, voyage du Levant. (G)
COUROU-MOELLI, {Hiß. nat. bot.) arbriffeau
qui s’élève à la hauteur de quatre à cinq pies, qui
croît aux environs de Baypin & autres contrées fa-
bloneufesvoifines de Cochin aux Indes orientales,
& qui porte une baie acide, fucculente, 6c agréable
au goût. Defcription fi incomplète , qu’elle
nous difpenfe de parler des propriétés médicinales.
Voyelles dans Rai.
C O U R P IE R E S , (Géog. mod.) petite ville de
France en Auvergne.
COURR E, v. a&. (Gram.) c’eft la même chofe
que courir : mais l’ufage eft de dire courre, au lieu de
courir,dans les occafions fuivantes.On dit, à l’égard
de la chafle , courre le cerf, lefanglier ; on dit auffi
courre la pofie. _
Courre en guides, voyez Guides. On couroit autrefois
le faquin ou la quintaine. Voyez Faquin &
Q u intaine.
C ourre la bouline , Faire courre la bouline
, ( Marine. ) c’eft lorfqu’on paffe du bout du
pont à l’autre, ou qu’on y fait paffer quelqu’un devant
l’équipage rangé des deux côtés , qui frappe
avec des bouts de cordes celui qui paffe. C ’eft un
châtiment qu’on employé fur mer, & qui répond à
celui de paffer par les baguettes fur terre.
La fentinelie de la dunette qui aura manqué d’avertir
l’officier, lorfque quelque chaloupe ou bateau
aura abordé ou débordé du vaiffeau , courra une fois
la bouline. (Z )
C ourre , f. m. ou f. (Venerie.) l’endroit où l’on
place les lévriers lorfqu’on chafle le loup , le fanglier
, ou le renard, avec ces chiens.
COURROI ou COUROI, voyez C ourée.
COURROIES , f. f. (Bourrelier.) ce font des bandes
de cuir plus ou moins longues ou larges, dont
les Selliers & les Bourreliers le fervent pour attacher
quelque chofe à leurs ouvrages.
Les anciens François fe fervoient autrefois de
courroies ou lanières de cuir, enrichies de plufieurs
ornemens d’o r , d’argent, &c. pour fe faire des ceintures
: mais cet ufage s’eft perdu lorfqu’on a quitté
les robes & habillemens longs, pour prendre les habits
courts.
COUROUÇ A ; f. m. ( Hiß. nat. bot. ) arbre qui
croît dans nos îles de l’Amérique. Il eft gros, haut
6c droit ; il a l’écorce noire , l’aubier rouge, 6c le
coeur d’un violet fi brun , qu’il tire fur le noir de
l’ébene. Son fruit eft en grappe : ce font des gouffes
rondes qui renferment un fruit de la même figure,
moitié rouge 6c moitié noir, de la groffeur d’une
petite prune. Les perroquets en font friands, quand
il eft verd; quand il eft fec, il eft trop dur.
COURROUX, COLERE, EMPORTEMENT,
voyez C olere. Le courroux eft une colere qu’on
marque au-dehors ; l’emportement eft l’excès du
courroux. (O)
COURROYER, voye^ C orroyer.
COURROYEUR, voyez C orroyeur.
COURS, f. m. (Gram.) fe dit des élémens & des
principes d’une fcience, ou rédigés par écrit dans
un livre, ou démontrés en public par des expériences
.C’eft en ce dernier fens qu’on dit, un cours d'Anatomie,
de Chimie, de Mathématiques, &c. Le mot de
cours vient apparemment de ce qu’on y parcourt toutes
les matières qui appartiennent à la fcience qui
en eft l’objet.
Le cours d’une fcience doit contenir non-feulement
toutes les parties de cette fcience & leurs principes
, mais les détails les plus importans. Au refte,
comme les principes de chaque fcience ne font pas
en fort grand nombre, fur - tout pour un efprit phi-
lofophique, il ne feroit peut-être pas impoffible de
faire un cours général de Sciences, dans lequel chaque
fcience feroit réduite à fes principes effentiels :
un tel ouvrage, s’il étoit bien fait, djfpen feroit un
génie inventeur de bien des le&ures inutiles ; il fau-
roit jufqu’où les hommes ont été, & ce qu’il peut
avoir à y ajouter. Voici quel pourroit être le plan
d’un tel ouvrage. On poferoit chaque principe, on
le démontreroit, & on indiqueroit enfuite en peu de
mots tous les ufages 6c toutes les applications qu’on
auroit fait de ce principe, en fe contentant d’indiquer
les auteurs qui en auroient le mieux traité ;
.peu-à-peu cet ouvrage pourroit en produire un plus
grand , où prefque toutes les connoiffances humaines
feroient renfermées. Je doute qu’il y ait aucune
fcience fur laquelle il ne foit poflîble d’exécuter ce
projet : il me le paroît du moins fur le petit nombre
de celles que j’ai étudiées, entre autres fur les différentes
parties des Mathématiques ; 6c je pourrois
tenter de l’exécuter un jour fur ces différentes parties.
Je ne doute point, par exemple , que des élémens
de Géométrie 6c de Méchanique faits dans ce
goût ou fur ce plan, ne fuffent un ouvrage très-utile :
mais il y a beaucoup d’apparence qu’un tel ouvrage ne
reffembleroit. guere aux élémens ordinaires qu’on
donne de ces Sciences. Voyez Élémens. (O)
C ours , eft auffi le tems qu’on employé à étudier
& à apprendre les principes d’une fcience : en ce fens
on dit, qu'un écolier a fait fon cours de Philofophie.
C ours d’une C ourbe. Voyez C ourbe. (O)
C o u r s r o y a l e s , C o u r s solennelles,
C ours couronnées , ou Fêtes royales , (.Hift.
mod.) affemblées pompeufes que les anciens rois de
France tenoient aux principales fêtes de l’année,
pour fe faire voir à leurs fujets, aufli-bien qu’aux
étrangers, dans toute leur majefté & avec une magnificence
vraiment royale.
Cette courte tenoit aux grandes fêtes de Pâques &
de Noël, & étoit fort differente des champs de Mars
ou de Mai dont on a parlé. Grégoire de Tours rapporte
que Chilperic fit cette cérémonie à Tours aux
fêtes de Pâques. Eginhard dit que Charlemagne pa-
roiffoit dans ces folennités revêtu d’habits de drap
d’or,de brodequins enrichis de perles & d’autres or-
nemens royaux, avec la couronne für la tête. Les rois
de là 3e race imitèrent en cela leurs prédéceffeurs. Le
moine Helgaud raconte que le roi Robert tint des
coursfolennelles aux jours de Pâques en fon palais de
Paris, où il fit des feftins publics ; 6c S. Louis nonob-
ftant fa modeftie ordinaire, paroiffoit dans les mêmes
occafions avec tout l’appareil de la royauté, comme
il fit, dit Joinville, en cette cour & maifon ouverte qu’il
tint à Saumur, où le rpi de Navarre fe trouva en cotte
& mantel, avec le chapel forfin ; 6c comme en ces occafions
les rois paroiffoient avec la couronne en tête,
on donna à ces folennités le nom de cours couronnées
, curia coronatce. Sous les rois de la fécondé ra-
.ce, ,on ne les célébroit qu’à Noël & à Pâques ; mais
ceux de la troifieme y ajoutèrent les aflemblées des
fêtes de l’Epiphanie & de la Pentecôte-. Elles étoient
accompagnées d’un feftin où le roi mangeoit en public
, fervi par fes grands officiers ; leur faifoit des libéralités,&
faifoit jetter au peuple une grande quantité
de toutes fortes de monnoies, tandis que les héraut^
crioient largeffe. A l’imitation de la France,
Guillaume le Conquérant en introduifit l’ufage en
Angleterre. Eadmer, parlant du roi Henri I. les appelle
les jours de là couronne du roi, parce que le fou-
verain y paroiffoit avec la couronne fur la tête. Les
marches ou procédions des rois avec les chevaliers
de leur ordre, telle que celle des chevaliers du faint-
Efprit à la Pentecôte, des chevaliers de la Jarretière
le jour de l’Epiphanie, ont fuccédé à ces anciennes
cours royales, mais n’en ont pas confervé toute la
magnificence. Chambers & Morery. ( G.)
C ours , ( Jurifpr. ) a plufieurs lignifications. Le
cours du change, c’eft le taux de ce que les banquiers
prennent pour droit de change, à raifon de tant pour
cent, pour faire tenir de l’argent d’un lieu dans un
autre. Voyez C hange.
Cours d'eau , fignifie une certaine étendue d’eau
courante.
Cours des intérêts , c’eft le tems pendant lequel les
intérêts s’accumulent.
Cours de la place , eft la même chofe que cours du
change. *
Cours de la péremption, c’eft le tems qui eft compté
pour acquérir la péremption.
Cours de la prefeription, eft le tems qui fert pour la
prefeription. Voyez PRESCRIPTION* (H )
C ours , terme fort ufité dans le Commerce, où il
a diverfes lignifications.
Cours fe dit des longs voyages qui fe font par mer
pour le commerce ; ainfi l’on appelle les voyages
des Indes, des voyages de long cours.
Cours fignifie auffi quelquefois lamefure & l’étendue
d’unê étoffe : cette ' tapijferie a vingt aulnes de
cours.
Cours, fignifie encore le crédit ou le diferédit que
les billets d’un marchand, négociant, ou banquier ,
ont dans, le commerce. Ils ont cours lorfqifom les
trouve bons, & qu’on veut s’en charger : quand on
les trouve mauvais, & que perfonne ne veut les accepter
, ils n’ont plus de cours.
Cours fe prend encore dans le même fens, pour la
faveur que prennent ou perdent dans le public, fui-
vant les circonftances, les billets introduits dans le
commerce ; tels qu’ont été en France les billets de
l’épargne, les billets de monnoie, de banque, &c.
Cours te dit auffi parmi les marchands de la bonne
ou mauvaife vente des étoffes, des denrées. C ’eft la
mode qui donne le cours aux étoffes nouvelles ; celles
qui font d’ancienne mode n’ont plus de cours.
Chambers 6c Dicl. du Comm.
C ours d’une riviere , voyez Riviere.
COURS, en terme d'Architecture, eft un rang de
pierres continu , de même hauteur dans toute la
longueur, d’une façade, fans être interrompu par
aucune ouverture.
Cours de plinthe, c’eft la continuité d’une plinthe
de pierre ou de plâtre dans les murs de face, pour
marquer la féparation des étages. V. Plinthe. (P)
C ours, C o urse, C hemin , Sil l a g e , (Mar.)
ces mots font fynonymes, & s’employent pour désigner
la route que fait le vaiffeau. Voyez C ourir ;
voyez auffi Ro ute & Sillage.
CO UR S , voyages de longs cours, ( Marine.) cela
te dit des voyages éloignés, 6c plus particulièrement
de ceux où l’on paffe la ligne.
C o u r s , C o u r s e , F a ir e l a c o u r s e , A r m e r
EN c o u r s e , (Marine.) c’eft fe mettre en mer avec
un ou plufieurs vaiffeaux armés én guerre, pour en
tems de guerre attaquer les ennemis, & enlever les
vaiffeaux marchands : .on dit à cet effet, armer en
courfe. Voyez CO RSA IRE. (Z )
C ours , (à la Monnoie.) eft le prix que le prince'
& l’hôtel des monnoies attachent tant aux efpeces
répandues aftuellement dans le commerce , qu’à
celles qui fe reçoivent fuivant leur titre ; conféT
quemment aux arrêts du confeil,, enregiftrés à la
cour des monnoies. Voyez ^es articles Monnoie ,
Évaluat ion , T i j r e , V aleur , &c.
C ours de pannes , en termes de Charpente, font
toutes les pannes qui font au bout l’une de l’autre ;
pour faire la longueur du comble : ainfi fur un comble
il peut y avoir autant de cours de pannes qu’jl ÿ
a de rangs de pannes. Voyez la fig- ty. PL. du Charpentier.
C ours ou C ourse , (Manuf. en foie, Pajfement.
Rubann.) fe dit de l’ordre entier félon lequel il faut
faire mouvoir les marches pour exécuter l’ouvrage :
ainfi le cours ou courfe commence à la première marche
que 1 on preffe, 6c il finit lorfque l’ouvrier revenu
a la meme marche, va lui faire fuccéder les autres
dans le même ordre ; fi le cours ne confiftoit pas
dans un certain nombre fixe & déterminé de mou-
vemens des marches, quel eft l’ouvrier qui pourroit
travailler ?
* COURSE DU CIRQUE, (Hift. anc.) ces cour-
fes faifoient la partie principale des jeux qu’on y célébroit.
Voyez C i RQ u e . -Elles fe faifoient ou fur
des chars (voyez C hars) , ou fur des chevaux, ou
même à pié. La courfe des chevaux & des chariots fe
commençait à la ligne blanche ; on s’avançoit vers
les bornes avec le plus, de vîteffe qu’il fe pouvOit :
c’étoit-là le moment du triomphe ou de l’ecueil des
concurrens. On faifoit fept . fois de fuite le tour : celui
qui achevoit le premier le feptieme tour, remportent
la victoire .& le prix propofé. Ces courfes (e
faifoient par fa&ions : c ’étoit auffi quelquefois des
défis de particuliers. Il ne falloir ni fe trop approcher
des bornes, crainte de s’y brifer ; ni s’en éloigner
affez, pour que l’adverfaire pût paffer entre le
char & la borne. A chaque tour de courfe, des gens
prépofés mettoient un oeuf fur des colonnes defti-
nées à cet ufage, 6c autant de dauphins fur d’autres.
A la fin de la courfe entière, il y a voit fept dauphins
& fept oeufs de placés. Les Grecs n’ont pas été fi uniformes
que les Romains fur le nombre des tours pour
une courfe. Homere n’en compte qu’ un ; Pindare,
douze ; Sophocle, fix ou fept. Quant au nombre des
millions, il y en avoit chez les Romains jufqu’à vingt-
quatre; c’étoit comme autant de parties différentes ;
plus anciennement le nombre étoit de vingt-cinq.
Du côté des prifons, carcer.es., il y avoit des balcons
d’où le lignai fe donnoit d’abord en élevant une torche
allumée ; 6c dans les tems poftérieurs , en jettant
une nappe : c’étoit la fonéfion des confuls, & en leur
abfence , des préteurs. ; On immola quelquefois à
Mars le meilleur cheval. Le vainqueur avoit pour
prix , de l’or, de l’argent, des.couronnes, des vête-
mens, & des chevaux, Voici une difficulté très-réelle
fur tes.courfes. Si l’on paftoit de la même ligne, comme
tous les auteurs le fiipp.ofent, il eft évident que
ceux qui occupoient une des extrémités de la ligne,
avoient un chemin beaucoup plus confidérable à
faire que ceux qui occupoient l’autre extrémité ; 6c
que la différence des chemins s’augmentoit .encore
par le nombre des tours. Après les courfes dés phe-
vaux & des chariots , commençoient fe s courfes h.
pié, où celui qui avoit,lé plutôt atteintJa borne,
remportoit le prix. Domitien fit co,urxr de jeunes
filles'.
C ourse , Faire la coursé , A ller en co .ur-
SE, ( Mariné, ) fe dit d’un vaiffeau armé én tems de
guerre pour aller faire deS prifes fur l’ennemi. Oh
ne peu tôlier en courfe fans avoir une COmmiffion de
l’amiral;, & un vaiffeau qüi en tems dé gùëfre feroit
la courfe fahs avoir de^commiffiôh particulièreferoit
traité comme forban,
Courfe fe dit duêlquefois ’ du ténis qu’un vaiffeau
met à aller'd?un lieu à un autre, fur-tout quand ce
font des voyages de lon^ courS. On âii : ce vaijfeau
a été deux années à fàlYc fa eourfel (Z)-'
C ourse Am bitieuse/ (JiiriJpY-.fteddt en matière
bénéfîërale , pour la rétention dês -dafés qui eft
faite en cour de Rome du vivant du titulaire ; celui
qui retient ainfiprématurément des dates , eft in digne
du bénéfice ; fuivant la regte.de non impetrando bénéficia
yj.yxntium; On peut juftifiqr la rétention des da