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-un pié quatre; pour une vûe de faîture fix pies ; pour
\tn oeil de boeuf commun dix-huk pies ; pour les lucarnes,
demi-toife ou toife, félon leur forme.
Il n’eft pas difficile de favoir ce qu’il doit entrer
-d’ardoife ou de^tuile dans une couverture, les dimen-
fions de l ’ardoife étant données, l’étendue de la couverture,
& la quantité de pureau ; ce qu’on a toujours.
On appelle couverture-à la-mi-voie, celle où l’on a
tenu les tuiles moins ferrées que dans la couverture
ordinaire. Cette maniéré de couvrir convient à tous
des atteliers où il faut ménager une iffue à la fumée
ou à des vapeurs incommodes ou nuifibles.
C o u v e r t u r e , terme à Vufage des Couteliers, Serruriers.,
Taillandiers, & -autres ouvriers en fer $ c’eft un
morceau de .gros acier, forgé comme il convient
.pour l’efpece d’ouvrage auquel on le deftine; qu’on
■ refend ou qu’on -recourbé, & dans lequel on place
-un morceau d’acier fin ; cet acier fin forme le tranchant
de l’ouvrage, & le morceau de gros acier ,
-qu’on appelle couverture, forme le dos, la fcie, &
les autres .parties qu’il eft indifférent de faire d’une
•matière fine ou .groffiere-. Ainfi, la couverture fert -,
■ comme on vo it , à épargner l ’acier fin, & elle fait
la fon&ion de la dorure chez les Chapeliers.
C o u v e r t u r e , (' Marichallerie.) on appelle ainfi
-un morceau de coutis bordé, qu’on met lùr le corps
■ du cheval dans l’écurie. On dit donner une couverture
■ d'un étalon, lorfqu’on lui fait couvrir une jument.
* C o u v e r t u r e , ouvrage d’ourdiffage, qu’on
•étend fur les draps du lit pour fe garantir du froid
pendant la nuit. Les couvertures font ordinairement
Hanches, Elles le fabriquent au même métier que le
drap, voyei D r a p ; mais elles font croifées comme
la ferge, voye{ S e r g e . On exécute aux coins, des
couronnes ; & aux bords, des barres. On les foule ;
au fortir du foulon on les peigne au chardon ; voyc{
l'article D r a p . On en fait à Montpellier d’une infinité
de fortes différentes, diffinguées par noms ,
marques, & poids. Il y a les grand - marchands blancs
& roux, marquées de trois barres & demie , & du
poids de fix livres au moins, & de fept au plus, au
fortir des mains du pareur, & prêtes à être tondues.
Les pafie-grand-marchands , tant blancs que roux,
marquées de quatre barres & demie, & du poids de
neuf livres au moins & dix au plus. Les réformé-marchands,
blancs & roux, marquées de cinq barres &
demie, & du poids de onze livres au moins & douze
au plus. Les extraordinaire-marchands , blancs &
roux, marquées de fix barres & demie, & du poids
de treize livres au moins, & quatorze au plus. Les
grand-fins, blancs & roux, marquées de quatre barres
, & du poids de fix livres au moins, & fept au
plus. Les pajfe-grand -fins, blancs & roux, marquées
de cinq barres, & du poids de neuf livres au moins,
& dix au plus. Les reforme-fins, blancs & roux, marquées
de fix barres, & du poids de onze livres au
moins , & douze au plus. Les extraordinaire-fins,
blancs & roux, marquées de fept barres, & du poids
de treize livres au moins, & quatorze au plus. Les
paffe-extraordinaire-fins, blancs & roux, marquées
de huit barres, & du poids de quinze liv. au moins,
& de feize livres & demie au plus. Les repajfe-extra-
ordinaire-fins , blancs & roux , marquées de neuf
barres, &c du poids de dix-fept livres au moins, &
dix-huit livres & demie au plus. Les grand-repaffe-
extraordinaire -fins, blancs & roux, marquées de dix
barres, & du poids de dix-neuf livres au moins, &
de vingt-une au plus. -Les pajfe-grand-repajfe-extraor-
dinaire-fins, blancs & roux, marquées de onze barres,
& du poids de vingt-trois livres au moins , &
vingt-cinq au plus. Les grandes-fines, blancs & roux,
marquées de douze barres, & du poids de vingt-trois
givres au moins, & de vingt-cinq au plus. Les gran-
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des-fines, blancs & roux, marquées de treize bàrtes-,
& du poids de vingt-cinq liv. au moins, & de vingtt-
fept au plus. Les grandes-fines, marquées de quatorze
barres, & du poids de v.ingt-fept livres au moins, &
de vingt-neuf aii plus. Les grandes fines, marquées de
quinze barres-, & du poids de vingt-neuf livres au
moins, & de trente-une au plus. Les grandesfines ,
tant blancs que roux, marquées de feize barres, &
du poids de trente-une livres au moins, & de trente^
trois au plus. Les grandes fines, marquées de dix-fept
barres, & du poids de trente-trois livres au moins,
& de trènte-cinq au plus : il n’y a point de couverture
au-deffus de ce poids. Des peignees, façon d'Angleterre
, marquées de deux croix., & du poids de dix livres
au moins , & de douze au plus : elles font de
laines fines du pa ys, ou de laine refin d’Efpagne.
Des peignées,façon d’Angleterre, marquées de trois
croix, & du poids de douze livres au moins, & quatorze
au plus. Des peignées fines, façon d'Angleterre,
marquées de quatre croix, & du poids de quatorze
livres au moins , & de feize au plus : elles font de
laine refin du pays ou refin d’Efpagne. Des peignées
tris-fines, façon d’Angleterre, marquées de cinq croix,
& du poids de feize livres au moins, & dix-huit au
plus. Les mêmes, marquées de fix croix, & de dix-
huit livres au moins, Sc de vingt livres au plus. Des
couvertures façon de Rouen, fabriquées de laine de
Conftantinople, marquées de barres comme les autres
& des mêmes poids. D es grifes, de poids à la
difcrétion du marchand, parce qu’elles font de bas-
prix.
Il eft ordonné par les réglemens des Manufactures,
que toutes les couvertures fpient de bonne laine &
de bon poil ; de ne lailfer courir aucun fil ; que les
pefelles en foient ^retirées par le marchand, en les
payant aux Tifferands ; qu’elles foient bien foulées,
nettoyées , dégorgées, afin qu’elles ayent le corps
capable de foûtenir le garüiffage du pareur ; que les
pareurs les épaiffiffent, les nettoyent, en coupent
les noeuds avant que les garnir ; qu’on veillera à ce
ue les ouvriers n’en tirent aucune fuite, bout, ou
1 de long ; que les pareurs les garniffent doucement
& fans les effondrer ; qu’elles foient vifitées, afin
qu’il n’y refte ni trou ni invaladure, ni autre défaut;
que les pareurs n’employent point de cardes de fer,
mais feulement des chardons ; St que fi on les teint,
elles foient teintes en bon teint fans garence.
C o u v e r t u r e : les Relieurs appellent couvertures,
les peaux ou étoffes dont ils couvrent les livres après
qu’ils ont reçu les façons néceffaires ; elles font ordinairement
en veau , ou en bafane ; quelquefois en
marroquin ou en parchemin, rarement en autre chor
fe. Il y en a eu cependant en velours, &c.
Pour couper les couvertures lorfqu’elles font préparées
, on etend la peau fur une table, & on préfente
le volume qu’on veut couvrir fur cette peau ,
en ouvrant le volume fur le plat du dos, qui doit toucher
la peau, afin de couper jufte ce qu’il en faut, en
. laiffant un rebord pour retourner fur le carton & en-
dedans. On coupe de même le marroqiiin, le parchemin,
&c. On dit couper le cuir. Voye£ P a r ER L E S
P E A U X .
COUVERTURIER, f. m. (Art médian.) ouvrier
qui ourdit des couvertures.
COUVRE-CHEF, f. m. terme de Chirurgie, bandage
dont on fe fert pour envelopper la tête. Il y en
a de deux fortes, le grand & le petit.
Le grand couvre-chef fe fait avec une ferviette plus,
longue que large : on la plie inégalement en-travers,
enforte qu’il y ait un bord plus long que l’autre de
trois ou quatre travers de doigts. On la plie encore
en deux pour en marquer précifément le milieu. On
applique cette ferviette par-deffus la tête, obfervant
que le bord le plus long loit en-deffous ; que l’autre^
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qui eft externe ; defcende jufqu’au bord des fourcils ;
que le milieu de la ferviette loit vis-à-vis le nez, &
que les quatre coins pendent én-devant fur les jolies.
On fait tenir les deux coins externes fous le menton
par un aide , ou par le malade s’il eft en état de le
faire. On prend enfuite les deux angles du bord de
la ferviette qui touche le,front ; on renverfe ce bord
fijr l’autre, Sc l’on conduit ces angles jufqu’à la nuque
, où on les attache l’un fur l’autre avec une épin-
gle forte pofée tranfverfalement. Enfuite On prend les
deux bouts qui font fous le menton, pour y faire un
noeud plat, qui s’appelle le noeud de la cràvatte. On
releve les bords de la ferviette qui pendent fur les
côtés, & on les attache proprement fur les côtés &
derrière la tête avec quelques épingles ; & ce bandage
forme un bonnet qui convient pour contenir
l’appareil de l’opération du trépan & de toutes les
grandes plaies de la tête. Voye^Pl. X X X . fig. i.
Le petit couvre-chef fe fait avec un mouchoir quar-
ré plie en triangle. On le prend avec les deux mains,
les quatre doigts deffous, les pouces deffus ; on le
met fur la tête, l’appliquant par le milieu au bas du
front : on conduit les deux chefs à la nuque ; on les
croife en les paffant l’un fur l’autre par-deffus l’angle
du milieu qui pend derrière le cou , & l’on en
vient attacher les bouts en-devant. On releve em-
fuite le derrière du mouchoir, & on l’attache fur la
tête. Ce petit couvre-chef fert pour les plaies fimples
de la tête. ( L )
- C o u v r e -f e u , f. m. (Hifi. mod.) nom de la cloche
qu’on fonnoit tous les foirs en Angleterre au
commencement de la nuit, du tems de Guillaume
le conquérant. Cette coutume, & le nom de cette
cloche, vinrent de ce prince qui après être monté fur
le throne d’Angleterre, ordonna en 1 o î 8, qu’aufonde
la cloche qui ionneroit à fept heures du loir chacun
fe tînt renfermé dans fa maifo'n, qu’on éteignît la lumière
, & qu’on couvrît le feu ; le tout à peine d’une
groffe amende pour 'chaque contrevenant. Le fon de
cette cloche, qu’on appella le couvre-feu , devint un
fujet de grandes vexations, auxquelles les Anglois
furent très-fenfibles ; car pour peu qu’ils manquaf-
fent d’exa&itude dans l’oblervation de cet ordre nouveau
, ils étoient affûrés d’en être punis rigoureufe-
ment.
Je conviens, avec M. de Voltaire, que la loi du
couvre-feu étoit une police eccléfiaftique en ufage
dans prefque tous les anciens cloîtres des pays du
Nord; mais ce n’étoit pas du moins une police civile
qui eût lieu en Normandie. Auffi Polydore Virgile
remarque que l ’une des polices dont Guillaume I.
s’avifa, fut de defarmer les Anglois , de leur défendre
de fortir de leurs maifons depuis les fept heures
du foir, & de leur ordonner de couvrir leur feu,
dont ils aurôient avis par la cloche que l’on fonne-
roit. « Qu’il eût emprunté cette coûtume de nous,
» dit Palquier , je ne le vois ; que nous la tenions de
» lui, je ne le crois : mais il y a grande apparence,
» ajoûte-t-il, que le couvre-feu rut introduit parmi
» nous du tems de Charles VI. lors de la faftion des
» Bourguignons & des Armagnacs ; car cet ufage
» fubfiftoit fous le régné de Charles VII ». Quoi qu’il
en foit, la cloche dit couvre-feu établie avec rigueur
chez les Anglois, étoit comme un lignai qui fe renou-
vellant tous les jours > ne leur permettoit pas d’oublier
l’état de leur efclavagè. Mais cette oppreffion
ne dura pas long-tems chez un peuple prêt à tout
facrifier pour fa liberté. Henri II. abolit lë couvre-feu
en i io o , c’eft- à-dire trente-deux ans après fon éta-
bliffement. Les Anglois n’ont connu depuis que le
fon des cloches des églifes, qui ne marquent aucune
fervitude. Art. de M. le Chevalier d e J AU COUR T.
COUVREPIÉ, f, m. (i&conom. domefiiq.) petite
couverture qui n’oççupe que la partie inférieure du
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lit. L’ufage auquel elle eft deftinée, & qui eft affez
clairement défigné par fon nom, indique qu’elle doit
être piquée, ouaitée, doublée, remplie d’aigredon,
6-c. en un mot rendue la plus chaude & la plus légère
qu’il eft poflible.
COUVREUR, f. m. ouvrier à qui il eft permis dp
couvrir les maifons, en qualité de membre de la
communauté de ce nom. Il ne peut faire qu’un ap-
prentif. L’apprentiffage eft de fix ans. Au bout de
trois ans l’apprentif fait expérience, afin que le maître
puiffe prendre profit de fon travail. Au bout des
'trois autres années i l eft reçû à chef-d’oeuvre.
COUVRIR, (Jurifprud.) lignifie parer, garantir ,
fauver, oppofer quelqu'exception ou défenfe.
a Couvrir un fie f ou arriere-fief, c’eft prévenir & em-
-pecher la faifie féodale d’un fief qui eft ouvert, en
faifant la foi & hommage ou offrant de la faire, &
de payer les droits fi aucuns font dus.
Couvrir une fin de non-recevoir, c’eft la parer, l’écarter
de maniéré qu’elle ne peutplus être oppoféé.
La fin de non-recevoir que l’on pouvoit oppofer au
demandeur eft couverte, lorfque le défendeur a procédé
volontairement au fond fans oppofer la fin de
non-recevoir, & fans qu’elle ait été refervée par aucun
jugement: c’eft pourquoi l’ordonnance de 1667,
tit. v. art. 5. veut que l’on employé dans les défenfes
les fins de non-recevoir, nullité des exploits, ou autres
exceptions péremptoires, fi aucunes y a , pour
y être préalablement fait droit.
Couvrir une nullité , c’eft l’écarter par une efpeee
de fin de non-recevoir ; ce qui arrive lorfque celui
qui pouvoit débattre de nullité un exploit, jugement,
ou a â e , a, approuvé cet a£te, & a procédé volontairement
en conféquence. Voye{ ce qui eft dit dans
l’article précédent.
Couvrir la péremption, c’eft la prévenir de maniéré
qu’elle ne puiffe plus être oppofée. Lorfqu’il y a eu
ceffation de procédures pendant trois ans, celui qui
a intérêt de faire anéantir ces procédures, peut en
demander la péremption : mais fi avant qu’elle foit
demandée il fe fait de part ou d’autre la moindre
procédure, quoique ce foit depuis les trois ans, la
péremption eft couverte. Voye^P é r e m p t io n .
Couvrir la prefcription; c’eft lorfque par quelqu-
aûe de poffeffion ou par quelque procédure, on interrompt
la prefcription qui commençoit à courir.
C o u v r i r , en terme de Cïrier, c ’e f t m e t tr e la dern
iè r e c o u c h e a u x b o u g ie s , en les a t ta ch an t p a r là
tê te a u c e r c e a u . Voyez C e r c e a u & T ê t e .
C o u v r i r , ( Jardin.) On dit couvrir de fumier feç
lin quarré d’artichaux, pouf les préferver de la gelée
; couvrir avec de la litiere des figuiers, des jaf-
mins, des grenadiers, une planche de falâde nouvellement
femée, une de chicorée. On couvre avec
des paillaffons ou une toile, des plantes nouvellement
levées fur la couche, pour leur ôter' le trop
grand foleil. ( ff)
C o u v r i r u n e a i g u i l l e , terme à f ufage de cèûsé
qui font les filets pour la pêche 6* la chqjfe : leur aiguille
eft ordinairement de bois ; & la couvrir , c’eft mettre
du fil deffus.
C o u v r i r ou SA.iLLitL, (fyanége.) fe dit des ju-
mens auxquelles on donne l’étalon. C ’eft une mau-
vaife coûtume de faire couvrir les cavales en main ,
c’eft-à-dire en les tenant par le licou ou par la bride
; il vaut mieux les laiffer dans leur liberté naturelle,
le poulain en eft beaucoup mieux formé. (V )
C o u v r i r , (Reliure.) Quand les couvertures lont
parées, on les trempe à la colle, & enfuite on prend
le livre prêt à couvrir, on égalife les bords du carton
de chaque côté du volume, ce qui s’appelle égalifer
les chapes. Enfuite on applique le carton qui eft ren-
yerfé fur là table ; 6c quand la colle a attaché la