
lés aütorifer trop légèrement à entreprëndrè cte mau- l
vaifes conteftationS. Enfin ceux qui font interdits ;
ou auxquels oh a donné un confeil, ne peuvent intenter
aucune demande fans la cotîfiltation par écrit
de l ’avocat qui leur a' été nommé pour confeil.
Les anciennes ordonnancés diftiriguent Tes avocats
en trois claffes ; favoir lés avocats confeillers_;
cotijiliarii, c’eft-à-dire confultans ; les avocats plai-
dans, & les avocats écoiitans, qui font les jeunes
avocats : cette diftinâion fuppofé qu’il n’y a voit autrefois
que les anciens avocats qui euffent droit de
donner des confultations. Cette qualité d’ancien s’ac-
quéroit autrefois au bout de dix ans ; préfenteinent
il faut vingt années d’exercice. Il eft confiant que les
anciens avocats font communément plus propres à
la confultation que les jeunes, parce qu’ils ont eu le
tems d’acquérir plus de connoiflance & d’expérience
dans les affaires, Audi les ordonnancés qui requièrent
une confultation, veulent-elles qu’elle l’oit fignée
de deux anciens avocats. Dans toute autre matière
il eft libre de confulter ou de ne pas cônfulter, & de
s’adreffer à tel avocat que l’on juge à propos, ancien
ou jeune.
Les confultations fe font verbalement ou par écrit :
.celles qui fe donnent par écrit, commencent ordinairement
par ces mots : Le confeil foujfignê qui a vû
le mémoire & les pièces,y jointes , & C . ejl d’avis , & C .
ellps finiffent ordinairement par ces mots : Délibéré
à tel endroit ; enfuite la date & la fignature des çpn-
fultans. Il n’y a cependant pas de forme effentielle ,
chacun peut les rédiger comme bon lui femble.
Avant de s’embarquer dans une affaire, il eft bon
de commencer par confulter, & de ne pas imiter ces
plaideurs téméraires & obftinés, qui ne confultent
que pour chercher des moyens de foûtenir une c-aufe ;
defofpérée. Il fautconfulter un homme fage & expérimenté,
qui ne foit pas un fimple.praticien, mais i
qui ait un fond de principes.; qui.éçpute-avec atten- >
tion & avec modération cè qu’on lui expofe, & les j
.raifons qu’on allégué pour combattre les fierines ; qui ’
ne foit ni indécis ni trop èntréprénant, qui ne fe dé- j
termine ni par humeur ni par vivacité, mais par des- f
raifons folidésV'ôé avéc beaucoup de circonfpëftiOn ; ;
qui ne foûtiennç .point fon avis.aveç trop dé chaleur
'ni par entêtemènt, oü par un fau'x point d’honnéur ;
mais il'faut qué eé foit par des réflexions judicieufes, .
& qu’il faffe gloire de fe réformer, fi on lui fait voir j
qu’il eft dans l’errêur, comme cela peut quelquefois
arriver aux plus habiles gens.
Or* peut confulter plufieurs avocats ehfemble: ou •
féparément. Quelques-uns préfèrent de les confulter
-chacun en particuliert penfant par-là tirer d’eux plus ;
de lumières, & que lés avis féparés font plus libres; !
que dans une affembléède confultans 3 il s’én trOit- •
ve quelquefois un qui‘ a de l ’âfcendant fur l’efprlt ■
'des autres, & qui leur impofe ; & que lés autres
n’ayant pas la fermeté de lui réfifter,.adoptent fon '
avis par co'ndefoèndance ; ce que l’on appelle vulgairement
des confxtltdtiohS moutohnierés. Il eft cèf- '
tain que quand châcùn rédige féparément fon avis
par écrit, on trouvé- communément dans ces diffé- ,
rentes confultations une plus grande, abondance d’i- -,
'déés, qu’il n’y en auroit dans une foule & même ré-
daétion. Cependant fi l’on a l’àftéfttioh de choifir phi- .
ficurs confultans d’égale force, & pour rédaftèur uh
avocat v if & pénétrant, qui né laiffé rien échapper,
:cette voie paroît la plits fure pour avoir une bonne
confultatioh , & plus propre à fé déterminer; parce .
que les différèns confultans difeutant - enfemblé lés '
raifons que chacun d’eux prOpofe, elles font communément
bien mieux débattues que par un foui ; & tel
qui a donné fon avis tout feiil, auroit quelquefois
été d’un ayis oppofé, s’il eut prévu les raifons qui :
t)iit déterminé l’autre : plus vident oculi quant oculüi. ,
Lôrfqiie plufieurs avocats concourent pour üne
même confultatioh,- c’eft le plus jeune qui fait le rap-
port du fait 6c des pièces, &, qui eft chargé de rédiger
la confultaùàn : il la fisne le premier comme ré--
daûeur, & la préfente entuite à figner à fes anciens ;
çè qui fe fait ordinairement par ordrè de matricule :
cependant cela ne s’obforve pas toujours, exaéte?
ment.
Les confultations par écrit font riiifes le plus fou-
vent enfuite du mémoire à confulter , & en ce cas
éjles font relatives au mémoire pour les pièces &
les faits qui y font énoncés. Lorfque la confultation
eft rédigée féparément du mémoire, il eft à-propos
de faire mention en tête des mémoires & pièces qui
ont été communiqués ; & cela fort à juftifier le coiot
fultant j fi on a omis de lui Communiquer quelque
.piece effentielle, comme font quelquefois cèux qui
confultent > foit par inadvertance ou par un efprit
de rufe mal-entendu ; car c’eft s’abufer foi-même
que de ne pas déclarer tout à fon confeil, même ce
qu’il y a de plus fort contre foi;
■- Il feroit bon de défigner de quelle part On à été
confulté, pour ne pas tomber dans l’inconvénient
de confulter poitr & contre ; car quoique là vérité
foit une dans fon langage,- il n’êft pas féant que celui
qui a ëtx le fëc'rét d’une partie pùiffe le communiquer
à fort àd ver faire.
Les confultations né doivent aVOÎf pour but què
la jufticé & là vérité ; un avocat qui plaide Une
'caufe qu’il croit bonne oii ati moins problématique,
peut employer tous leS mOÿefts légitimes qii’il ctoit
propres à là fôûtenir : mâis'tirt (TÔnfultant ne doit
époufer les intérêts d’aueufiè. partie ; il doit condamner
fâris ménagement celui qui le.confulté s’il
eft mal-fonde, & ne point lui diffimuler la difficulté
que peut fôuffrir là queftioti.
Il ne fuffit pas au-furplus.au confuïtant de dire
fon avis féchement, viventis non ejî autoritas; c’eft
.pourquoi il doit appuyer fon avis de toutes les rai-
fons & autorités qui peuvent être utiles pour le fou-
tien de la caufe. ; r ' -
On appelle pilier des confultations, le premier palier
de là grand’falle du palais, ôii les avocat? com-
.fultans fo( raffemblent le matin depuis onze heures
environ jufqu’à une heure.
Les chambres des confultations font différente^
-chambres fituées dans l’enclos du palais, où les avocats
fe retirent pour donner des confultations : là
plus grande de cés chambres , qu’on appelle la
grand’chambre des confultations , fort aufli quelquefois
pour certaines àffehiblées dé difoipline;
Les confultations de charité fe donnent en la bibliothèque
des .avocats un jour de chaque fomâine.
On nomme à cet effet, pour chaque fois, fix d’entre
ceux qui ont au moins dix ans de palais, & un avocat
plus jeune poiu; faire le rapport des queftions &
rédiger les co'nfultations. •
Lé roi Stanillas duc de Lorraine & de Bar, a fondé
à Nancy dès confultations de charité.
- On appelle auffi confultation un droit que les procureurs
comprennent dans leurs mémoires de frais
& dans la taxe des dépens ; ce droit a été établi en
certains cas. oii le procureur eft cenfé avoir confulté
•un avocat, comme pour former la demande intro-
diiftive, pour produire ,1'flr un interrogâtôifë , fur
des criées, &c.
Il ne faut pas. confondre ces drôits dê côHfùitaïioh
avec le droit dé confeil que lès proçurëürs ont fur
des défonfeS, répliqués, & autres pfocédlirêS.’ : •’
Confultation éft aufli employée dans quelques ordonnancés
pour délibérations &£ arrêts du parlement.
Charleë V. alors régent du royaume, dans dès lettres
du 18 Oftobre 1358 adreffées aux gens du.patdément
leur ordonne, judicetis & confultationcs vef-
tras atque judicia pronuncietis,
C o n s u l t a t i o n , ( Medecine.) tu/x.CuMviricf conful-
tatio, deliberatio : on entend par ce terme la partie
de l’exerçice de là profeflion du médecin, qui con-
fifte :dans l’examen qu’il fait, foit en particulier foit
en commun, avec un ou plufieurs de fes confrères^
de l’état prêtent d’une perfonne en fanté ou en maladie
, des caüfes & des conféquences qu’on peut
tirer de cet état, & des moyens qu’il convient d’employer
relativement aux indications que préfontent
ces confidérations ; pour cohforver la fanté fi elle
eft actuellement éxiftante* pour préferver des maladies
que l’on peut avoir à craindre & que l’on
peut prévenir ; pour guérir celles qui troublent pf^-
fentement l’oeconomie animale, ou au moins pour
les pallier fi elles ne font pas jugées fufceptibles dé
güérifon, lefquels moyens doivent être diriges par
fa-jufte application de la méthode preforite par lë-S
réglés de l’art.
- Cet examen, qui forme la confultatioh & d’oti
refulte un jugement porté fur le cas propofé, petit
être fa it, foit fur l’expofé de la perfonne qui a besoin
de confeil-pour fâ faiité qui lé demande elle-
même, foit fur la relation qui ell faite de fon état
de vive voix ou par écrit..
Ce jugement d’un ou de plufieurs médecins j qui
eft le réfwltat de la confultation , eft ce qu’on appelle
Y avis du ou des médecins. Ceux dé cette prO-
feflién qui font àCluellement ou habituellement con-
fultés, font dits conféquemment médecins confultans :
on donne particulièrement cette épithete à ceux qui
ont fpécialement la fonction de donner leurs avis fiir
la fanté ou furies maladies dès princes. Voyé^iuf
tout ce qui regarde la confultation & les réglés qui
la concernent, la préface de Frédéric Hoffman à la
tête du tome IV. de fes oeuvres $ qui fort d’introduction
à fon recueil de confultations &.de téponfès médicinales.
Voyè{ Médecin s Medecine. Article de
M. Bouillet fils; - ■
* CONSULTEUR, f. m. (’Hifl.ectl. &pfofyàRô*
me, on donne ce nom à des théologiens chargés par
fa fainteté d’examiner les livres & les propofitionS
déférées à ce tribunal ; ils’en rendent Compte dans
les congrégations 011 ils rt’ortt point voix délibérative
: à Venifo, à des jurifo-onfiiltès dont la république
prend lés avis dans des cas difficiles, tant en
matière éccléfiaftique que civile : dânS certains ordres
monaftiques, à des religieux qui tranfméttent
des avis au général, 6c qui font comme foii confeil.
- * CONSUMER , v. aô. qui marque dejlruclion,
dijfolütion : il fe dit du tems , du feü, du mal ; mais
ce n’eft le propre que du feu. Cohfbmtner marque fin,
perfection , accoiâplijfemenl. Le fttb'ftantif confômmation
eft commun1 aux deux verbes, & participe dé
leurs différentes acceptions. Voye^ C onsommer.
- * CONSUS j- f. m. (MythoL ) dieu du cOhfoil ; il
avoit un autel dans lê cirque. Cet autel étoit couvert,
ce qui n’a pas bêfoin d’êfrë expliqué. Ce ftit,
à ce cpi’oil dit, pendant lés fêtes qu’on célébroit à
fon honneur, que Romulus fit enlever les Sabinès;
CeS fêtes s'appellent cohfudles j voyt^ CONSUalèS:
Il y e n a qui-prétendent qtié Confis eft le riieitie que
Neptune éque'ftre;
CONTACT f f. m. {Gêôm. ) point de contaft,
punctum contâÛiis s eft lé point oli un'e ligné droitë
touche line ligne courbe 4 Ou dans lequel d'éti-x lignés
courbes fo touché fit.
. Angle de cohlact; Vôye^ ANGLE DÈ CONTINGENCE
au mot‘ C ontingen ce. _
C o n ta c t , ( Pfytfiq*'') eft’l’état relatif dè deux
chofes qui fo touchent-,' ou de deux furfaeës qui fo
joignent l’uhe & l’autre fans.laiffèr d’interftices. Le
contact de deux fpheres n’eft qu’un point, de même
que celui dè la tangën'të d’un cërcle & de fa clrcon-
ferënce.
Comme il y à peu de fuffacës capables de fe toucher
de toutes parts j & qtie la cohéfion des corps
eft proportionnelle à leur contact, les corps qui font
capables du plus graiid contact, font ceux qui adhèrent
eiifonible lé plus fortement. ^ .C o h é sio n . (O )
■ C o n t a c t -j fMedet.') Attouchement; c’eft une deS
caufes externes.de quelques maladies très-fâcheufes.
On range le cüntact parmi les caufes extérieures
de diverfës maladies, 'parce que par l’attouchement
Ou la refpiration, forte d’attouchement invblontai-
ré , il fe fait dans le corps hiihiâin l’introdiiftion dè
matières ûlOrbifiquès ou de myafiries contagieux.
Quatre ëfpëcèS de contact peuvent produire les
maladies : i°. la-refpiration d’tin mauvais àir : 2
l’attouchement fimple d’une perfohne mal-faine, ou
de quelque chofé qu’elle aura touché récemment :
30. le congrèst d’une perfonne fainë avec üne perfonne
gâtée : 40. l’attouchement accompagné de pi-
■ qimre ou dé morfllrè d’àniriiâüx v.énimeiix , cOmmè
dé la vipère Oit d’Un aiiimàl enragé, &c. La première
efpecë dé contact donne la peftè , le fcorbtit, &c.
La féconde fait ilaîtrè la galé OU qüelqitë accident
analogue. La troifieme occafionne encore là Vérole,
qu’on me paffé ce terme ; il doit être permis au médecin
de né point périphrafer par écrit. La quatriéi-
nie efpecë de contact caufe l’introduélion dâns lé
faftg, d’urie humeur véhértëufo ou d’üri virus hy-
drophobiqite.
Pliifieiifs auteurs font perfiiâdés qite le Virus vé-
rolique ne fait point d’impreffion fur les parties du
corps qui font revêtues de la peau toute entière,
mais feiilem'énf fur celles qiii ert font dépoürvûes ,
comme lé fondement j là vülvé ; le gland de la verge
j la face interne du pf épüçè, l’intérieur dé là bouche
j la làttgüè, lé fonds du nez, lë gofiër, & léS
parties vôifinés.
Il feroit à fouhaiter que cëitë expérieheê fût certaine
& fans exception ; cependant elle deViéht très-
doiiteüfê pa# quelques atfëftâfions contraires, St
On en éi'te de finguliereS dans la perfonne de ceuX
qui accprichent rréquemment des femmes' gâtées.
En voici deux exemples particuliers que nous fournit
le tradü&eur frariçois du traité des maladies vé-
iiériènnes de Charles Mufitan, cet auteur Italien hé
polir lâ prat-iqüë de ce genre de maladies , qu’il exerça
fi noblement, & même quoiqüé prêtre', en vertu
de la permifliôn du pape Clenient IX.
Le prëhiiër de cés exeitiples eft celui du fieur Si*
mon ^ :I’ün dès éhirurgiéns de l’hô.tél-Dieii de Paris,
qui fut attaqué d’un ulcéré vérOliqüe à l’un dè feS
doigts j àptès àvoir accoliché une de ces femmes’ dé
maüvaifo -vië qui voiit faite leurs couches à cet
hôpital ; & eèt ùlcète fiit fliivi dè fi fâc'hèux fymp-
tomes ; qü’âprès avoir foUffert Un traitement de la
vérole farts àticun fuccès j il eut fomalhetir de périt
dans uri fécond traitement. L’autre exemple éft celui
deihadarhè de la Marthe , fhaitreffe fage-femmé
de cet hôpital, qui fut attaquée.à un.dëTes doigts
dhin fomblablè Ulcère 5 âpres avoir fait iin âccôu-
cheiiiefit tout pareil , & qtii fe frôiiVa hiëntôtTOuté
cOtiverté de ptiftiileS véroliques j dont elle ne guérit
que par ;lé tfîùtërtièrit qiii ëôhvieht à ce mal.
En effet, l’èXpérienCe de laLohimUnication d’ati-
fres maladies pâr ratfôuéheffi'éht, là CÔnfioiflariëé
dii nombre' prôdigièiix dë pétïts VaiffeauX éxhalans
fitüés fOtis-tOu'te Tépidëfm'è ,' la ptirgàtiôn des eri-î
fans par de /impies ffiéli'ons' extérieures dé coloquinte
Sé fèmblablës purgatifs , toutcëlà reiid probable
là pOlfiKIîté des faits qu’o'n allegiie fur cétté
matièfe: & qüôiquè lèé exemples de ce gènre foient
dès phénomènes très-rates ,r il peut ’être cependant
quelquefois - âVâHtageiiX -aux: gens du métier - d’èri