petites cloifortS ou de rofeau ou de fêïÿqiu fôrmeiït
les efpaces dans lefquéls paffent les fils de la chaîne
d’une étoffe ou d’une toile : on les appelle aulîi dents
de rot, parce que le peigne de ces métiers, & principalement
de celui des Tifferands en toile, fe nom*
me rot. Voyez P e i g n e *
DENTAIRE, f. f. dentaria , (Hijlolre fiat. Bot.)
genre de plante à fleurs faites en forme de croix,
compofées de quatre pétales. Il fort du calice un
piftil qui devient dans la fuite un fruit ou une lilique
partagée en deux loges par une cloifon qui foûtient
des panneaux de chaque côté-. Ce fruit renferme des-
femences ordinairement arrondies. Ajoutez aux caractères
de ce genre, que les panneaux fe roulent en
Volutes lorfque le fruit eft dans fa maturité, & qu’elles
lancent les femences au-dehors. Ajoûtez aufli
que les racines'font charnues & écailleufes, & qu’elles
femblent être découpées en forme de dents.
Tournef. infl. rei herb. Voyez P l a n t e . ( f )
DENTALE, adj. f. terme de Gramm. on le dit de
certaines lettres qui fe prononcent par un mouvement
de la langue vers les dents. Toutes les langues
ont cinq fortes de lettres ; les labiales, les linguales,
les palatiales, les gutturales, & les dentales, Voyez
C o n s o n n e . ( T )
D EN T E , voyei M a r m o T .
DEN TÉ, adj. en termes de Blafort, fe dit des dents
des animaux. (/^)
DENTELÉ, en Anatomie, c’eft un nom que l’on
donne à plufieurs mufcles, de ce que leur figure ref-
femble à une fcie ; tels font le petit dentelé antérieur,
ou petit peCtoral. Voye^ P e c t o r a l .
Le grand dentelé antérieur eft fitué fitf la partie
latérale de la poitrine ; il vient poftérieurement de
toute la bafe de l’omoplate : il s’infere antérieurement
aux fept vraies côtes & à la première des fauf-
fes, par autant de portions diftinCtes qui relfemblent
aux dents d’une fcie.
Le dentelé poftérieur fupérietir eft fitué fous la portion
fupérieure du rhomboïde ; il part par un tendon
large & mince , des deux épines inférieures des
vertèbres du co u , & des trois fupérieures du dos ; &
devenant charnu, il s’infere aux fécondés, troifiemes
& quatrièmes côtes, proche leur angle, par autant
d’indentations diftinCtes.
Le dentelé poftérieur inférieur eft fitué fous lâ portion
inférieure du grand dorfal ; il vient par un tendon
large & mince, qui fe confond avec celui du
grand dorfal, des trois épines inférieures des vertèbres
du dos, & des deux fupérieures des lombes
: fes fibres montant obliquement, deviennent
charnues, & s’inferent par quatre indentations à la
levre inférieure des quatre dernieres côtes. (A)
D e n t e l e , en termes de Blafon, c’eft la même
chofe que danché , on plutôt que dancetté, c’eft-à-dire
qui a une dentelure large & ouverte. Eftourmel au
Cambrefis, d’azur à la croix dentelée d’argent. {V )
* D E N T E L L E , f. f. ouvrage en fil d’o r, d’argent
, de foie ou de lin , &c. qui fe fait fur un couffin
avec un grand nombre de petits fufeaux, un def-
fein tracé fur du papier ou conçu d’imagination, &
deux fortes d’épingles, & qu’on peut regarder comme
un compofé de gafe, de toile & de broderie ; de
broderie, avec laquelle il a un grand nombre de points
communs, voye^ P o i n t & B r o d e r i e : de toile,
parce qu’il y a des endroits oîi il y a proprement chaîne
& .trame, & oîi le tiflïi eft le même que celui du
tifferand ; voye^ T o i l e : de gafe, parce qu’on y exécute
des deffeins, & que les fils qu’on peut regarder
comme chaîne & trame, font fouvent tenus écartés
les uns des autres par des croifemèns ; voyeç G a s e .
Il faut commencer par fe pourvoir d’un couffin.
Le couffin a la figure d’un globe applati par les pôles,
dont un des diamètres feroit de dix à douze pou-
Ce§> & l’autre de douze à quatorze. Le dedans eft
de coton, de laine, ou de toute autrematiere qu’une
épingle puifl'e percer facilement ; & l’enveloppe un©
toile-forte & bien tendue , qui puifl’e tenir droites
& fermes les épingles qu’on y fichera. :
Il faut avoir enfuite une lifiere de velours Verd ,
de fept à huit lignes plus large que la dentelle qu’on
veut exécuter.
Des épingles de laiton,les unes petites, & le s autres
plus fortes.vll faut que ces épingles foient flexibles,
affezpour céder un peu à l’adion des fufeaux ,
& empêcher le fil de caffer trop fouvent ; & affez
fermes pour tenir les fils dans la place qu’on veut
qu’ils Occupent, & donner aux points la forme régulière
qu’on veut qu’ils ayent.
Un grand nombre de petits fufeaux. On diftingn©
à ces fufeaux trois parties, la poignée, la cafle, &
la tête : la poignée A B , qui eft faite en poire très-
allongée , que l’ouvrieré prend avec fies, mains, SZ
dont elle fe fert pour faire aller fon fufeau ; la caflô
B CT qui eft au deffus de la poignée, & qui a la forme
d’une petite bobine, dont elle fait les fonctions : la
tête C D , qui fait aufli la fon&ion d’une bobine 9
qui en a la forme, mais dont la longueur eft fi petit©
relativement à celle de la cafle, qu’on ne la prendra
que pour une gouttière ou rainure.
Un patron. C ’eft une efpece de braffelet, fur le*^
quel eft attachée la dentelle qu’on veut exécuter, Bc
qu’on fixe fur le couffin, afin d’avoir perpétuellement
fon modèle fous les yeux.
Des petits cifeaux, qui n’ont rien de particulier.'
Des caffeaux. Ce font de petits morceaux de cor*
îles extrêmement minces ; ils ont la hauteur & 1©
tour de la cafle du fufeau : ils font coufus par leurs
deux bouts t & forment autant de petits étuis dont
on couvre le fil dont les fufeaux font chargés, pour
l’empêcher de s’éventer.
Unefaifeufe de dentelle n’a pas befoin d’autres
outils : félon qu’elle aime fon art, elle les a plus recherchés
; fon couffin eft plus élégant, fes fufeaux
plus délicats, fes cifeaux plus jolis. Mais avec lô
petit nombre d’inftrumens que je viens de décrire ,
& tels que je les ai décrits, on peut exécuter là déni
telle la plus belle & la plus riche.
Une ouvrière a toujours l’une de ces trois chofes
à faire , ou compofer &: travailler une dentelle d'idée »
ce qui fuppofe de l’imagination , du deffein , du
goût, la connoiflance d’un grand nombre de points,
& la facilité de les employer, & même d’en inventer
d’autres ; ou remplir un deffein donné fur le papier feulement
; ou copier une dentelle donnée , ce qui demande
peut-être moins de talent que pour faire d’imagination
, mais ce qui fuppofe la connoiflance de
l’art la plus étendue.
L’ouvriere qui copie fidèlement une dentelleAoti-
née, fait quelques opérations dont celle qui exécute
un deflein tracé fur le papier, & celle qui travaille
d’imagination , font difpenfées ; & ces dernieres
n’ont aucune manoeuvré à laquelle la première né
foit aftreinte. Nous allons donc expliquer la màniere
de rendre une dentelle donnée.
On place le couffin fur fes genoux, fes extrémités
ou pôles tournés l’un à droite & l’autre à gauche :
on prend la lifiere du vélin ; on en fait une zone fur
le milieu du couffin î pour qu’elle l’embrafle bien
étroitement, & qu’elle foit bien tendue , on fiche
quelques épingles à l’un de fes bouts, d’autres à l’autre
bout, éc quelques-unes encore le long de fes côtés
; on .prend la dentelle à copier, on l’étend fur la
lifiere du vélin, le pié tourné vers la main gauche,
& la couronne vers la main droite. On entend par
le pié de la dentelle , fa partie fupérieure, ou fa lifiere
; &: par la couronne ou le picot, cette rangée de
petits oeillets ou de très-petites boucles qui la terminent
: . ce mot a la même acception en dentelle qu’en
broderie. On fixe la dentelle fur la lifiere du vélin
, en plaçant des épingles dans toutes les mailles
de la lifiere de la dentelle, & dans tous les oeillets
de fon picot. Il faut obferver de la tenir diftendue
le plus qu’il eft poffible, tant en longueur qu’en largeur
; pour cet effet il faut tenir les épingles latérales
les plus éloignées qu’on peut, & en ficher quelques
unes à la partie fupérieure & à la partie inférieure
de la dentelle.
Après çes préparations il s’agit de piquer; c’eft de
l’art de faire la dentelle, l’opération la plus difficile :
nous allons tâcher d’en donner une définition ttès-
claire. Pour cet effet il faut favoir qu’on entend par
un point en broderie & en dentelle, une figure quel-,
conque régulière, dont les contours font formés foit
avec le f il, foit avec la foie. Soit cette figure un
triangle. Il eft évident, i°. qu’on ne formera jamais
avec des fils flexibles les contours d’un triangle fans
trois points d’appui, il en faut un à chaque angle ;
les contours d’un quarré, fans quatre points d’appui ;
ceux d’un pentagone, fans cinq points d’appui, &
ainfi de fuite. Il eft encore évident que fi les fils n’é-
toient pas arrêtés par des noeuds ou autrement autour
de ces points d’appui, ces points d’appui ne fe-
roient pas plutôt écartés, que les contours de la figure
fe déformeroient, & que les fils fe déplaçant
& fe relâchant, ou ne renfermeroient entr’eux aucun
efpace, ou ne produiroient aucun deflein. Une
dentelle eft un compofé de différens points , tantôt
entremêlés, tantôt fe fuccédant ; & piquer une dentelle,
c’eft difeerner, en la regardant attentivement,
tous les points d’appui de ces différens points, &
y ficher des épingles qui paffent à-travers la dentelle,
le papier verd, ou le vélin qui eft deflous, &
qui entrent dans le couffin. Il eft évident, z°. que
tous les trous de ces épingles formeront fur la lifiere
de vélin la figure de tous les points , & par confisquent
le deflein de la dentelle donnée : & voilà très-
précifément ce que c’eft que piquer. C ’eft tracer fur
un morceau de vélin placé fous une dentelle , le deffein
de cette dentelle, par des trous faits avec une
épingle qu’on fait paffer dans tous les endroits qui
ont fervi de points d’appui, dans la formation des j
points dont elle eft compofée ; enforte que quand on
travaillera à remplir ce deflein au fufeau , on em-
ployera les mêmes points d’appui, ôc l’on formera
par conféquent les mêmes figures.
Ce font des épingles qui fervent de points d’appui
aux faileufes de dentelles, & elles ne prennent leurs
lifieres de vélin de couleur bleue, que pour ménager
leurs yeux.
Quand l’ art de faire la dentelle feroit perdu, ce
que je viens de dire fuffiroit feul pour qu’il fût très-
facile de le retrouver.
J’obferverai pourtant qu’il y aura dans un deflein,
piqué avec précifion , d’autres trous que ceux qui
marqueront des points d’appui : un exemple fuffira.
Si le point qu’on veut piquer eft un quarré dont les
côtés foient nattés, & l’efpace traverfé par deux
diagonales nattées ; & fi l’on a pratiqué une très-
petite figure à jour à l’endroit où les deux diagonales
fe coupent, il faudra d’abord quatre épingles pour
les quatre angles du quarré, puis une petite épingle
au centre, dont la folidité empêche les fils de s’approcher
entièrement, & les contraignent de laiffer
tin petit vuide à l’endroit où ils fe croifent. Mais on
peut abfolument fe paffer de cette petite épingle,
non pas en travaillant, car c’eft elle qui forme le
vuide, mais en piquant la dentelle, parce qu’ayant
la dentelle à exécuter fous fes y eu x, pendant qu’on
la copie fur le deffein piqué, on donne aux points
telle façon accidentelle que l’on defire ; & on les
lajffe entièrement à jour, ou on coupe leur efpace
en différens compartimens qu’il n’eft pas abfolumenc
néceflaire d’indiquer fur le deffein piqué , à moins
que ces compartimens ne foient eux-mêmes d’autres
points qui ayent befoin de points d’appui ; ce
qui ne doit guere arriver que dans les dentelles d’une
extrême largeur.
On pique le deffein fur deux ou trois lifieres de
velin différentes , qu’on fait fuccéder les unes aux
autres à mefure qu’en travaillant ces lifieres fe couvrent
d’ouvrage. Lorfque le deffein eft piqué, on
ote la dentelle de deffus la lifiere, & on l’attache fur
le patron : le vélin piqué refte fur le couffin.
L’ouvriere, en comptant les points d’appui de fort
ouvrage, fait bientôt combien il lui fafut de fufeaux ;
elle a ces fufeaux tout prêts, au nombre de foixante,
quatre-vingts, cent, cent cinquante, deux cents ,
& plus ou moins, félon la largeur de la dentelle
ta nature des points qui 1a compofent : ils font charges
du fil le plus fin & le meilleur , & voici comment
elle les difpofe.
Elle prend une groffe épingle A B qu’elle fiche
fur le couffin, puis elle fait autour de l’épingle de
gauche à droite , deux ou trois tours avec le fil du
fufeau : au quatrième tour elle forme une boucle 3 » 4 > 5 >avec ce fil > cita ferre fortement cette boucle
, & le fil fe trouve attaché à l’épingle, & le fufeau
fufpendu. Elle dévidé enfuite de deffus la cafle
de fon fufeau, autant de fil 1 ,6 , 7, 8 , qu’il lui en
faut pour travailler ; & elle empêche qu’il ne s’en
dévidé davantage, en faifant faire au fil deux ou
trois tours fur ta tête, en - deffous ou de gauche à
droite, & en terminant ces tours par une boucle
8 ,9 , 10, comme on voit dans 1a Planche de la dentelle.
Elle charge ta même épingle d’autant de fufeaux
qu’il en peut foûtenir, puis elle 1a tranfporte
à 1a partie la plus élevée de 1a lifiere du vélin, à
quelque diftance du commencement du deffein. Elle
charge une fécondé épingle, qu’elle plante fur la
même ligne horifontale que ta première , puis une
troifieme, une quatrième, &c. jufqu’à ce que tous
fes fufeaux foient épuifés.
Elle place enfuite le patron couvert de ta dentelle à
imiter, derrière ta rangée d’épingles qui fufpend les:
fufeaux.
Maniéré fort fimple d'apprendre à faire la dentelle la
plus compofée en tris-peu de tems. Il faut prendre un®
habile ouvrière, qui connoiffe 1a plus grande partie
des points d’ufage ; pour tous, cela n’eft pas pofîi-
b le , on en peut inventer d’une infinité de façons y
mais ta plûpart de ces points ne s’exécutent guere
qu’à quatre ou à huit fufeaux ; encore quand on travaille
à huit fufeaux fait-on communément aller les
fufeaux toûjours deux à deux, & c ’eft comme fi l’on
travailloit à quatre, à cela près qu’il fe trouve deux
fils accolés où il n’y en auroit qu’un, & que l’ouvrage
en eft plus fort.
On fait exécuter à cette ouvrière tous ces points
les uns après les autres, de maniéré qu’ils forment
un long bout de dentelle, dont le premier pouce foit,
tant en largeur qu’en hauteur, d’une forte de point,
le fécond pouce d’une autre forte, le troifieme pouce
d’une troifieme forte, & ainfi de fuite.
On obfervera à chaque point comment il fe commence
, fe continue, & fe ferme. Il faut bien fe garder
de s’eh rapporter ici à fa mémoire. II faut écrire,
& 1a maniéré d’écrire ta façon d’un point eft très-facile.
Soient, par exemple, quatre fufeaux employés
à faire un point : il faut les défigner dans chaque pc-
fition inftantanée par les nombres 1 , z , 3 ,4 ; en-
forte que quelle que foit ta pofition qu’ils ayent dans
le courant de 1a formation du point, 1 foit toûjours
le premier en allant de la gauche à ta droite, ou de
ta droite à la gauche ; 2, le fécond fufeau; 3, le troj?-
fieme ; & 4 , le quatrième. Ne faites jamais changer