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M4 C O N données par les regkmens & ftatuts. Voye^ Visite.
CONTR’EXTENSION, f. f. terne de Chirurgie,
aûion par laquelle on retient une partie luxée ou
fra&urée, contre l’extenfion qu’on fait pour la remettre
dans fa fituation naturelle. Voyei Extensio
n . ( y )
. # CONTRIBUTION, f. f. ( Jurifprud. ) fignifie la
répartition d’une chofe fur plufieurs perfonnes : ainfi
l’on dit la contribution aux tailles & autres impofi-
tions. Quelquefois le terme de contribution eft pris
pour toutes fortes d’impofitions en général. Voye{
Aides , T ailles * Subsides, Impositions.
La contribution aux dettes d’un défunt entre héritiers
& autres fuccefleurs à titre univerfel, eft la répartition
qui fe fait fur eux de la malle des dettes,
afin que chacun d’eux en fupporte la portion qui eft
à fa charge.
Suivant le droit Romain, les dettes fe payent in
yiriles, c’eft-à-dire que chacun paye fa part des dettes
à proportion de celle qu’il prend dans la fuccef-
fion, mais fans compter les prélegs ; de forte que fi
deux perfonnes font inftituées héritiers conjointement
, & que l’un d’eux ait un prélegs, ou que chacun
d’eux en ait un, mais qu’ils foient inégaux, ils
contribuent néanmoins également aux dettes , fans
confidérer que l’un amende plus que l’ autre de la
fucceflion. Leg. ex facto j J . § unde fcio ,ff. de hcered, BgH H En pays coutumier les héritiers donataires & iéga*
taires univerfels contribuent aux dettes chacun à
proportion de l’émolument, comme il eft dit dans la coutume de Paris, art. 334. Voye[ D ettes.
Suivant la derniere Jurisprudence il ne fe fait
point de contribution entre les différens donataires
pour la légitime due à l’un des enfans ; elle fe prend
fur la derniere donation, & en cas d’infuffifance,
fur la donation précédente ; & ainfi en remontant de degré en degré. Voye^ Lé g itim e , (A ) Contribution au sou la livre ou au marc
la livre , eft la diftribution qui fe fait d’une femme
mobiliaire entre plufieurs créanciers faififfans
ou oppofans , lorfqu’il y a déconfiture , c’eft - à-
dire lorfque tous les biens du débiteur ne fuffifent
pas pour payer fes dettes : en ce cas le premier fai-
fiffant, ni aucun autre créancier, n’eft préféré ni
payé en entier ; on donne à chacun une portion des
deniers, à proportion de fa créance : par exemple,
à celui auquel il eft dû vingt francs, on donne vingt
fous ; à celui auquel il eft dû quarante francs, on
donne quarante fous ; & ainfi des autres. Cette portion
eft plus ou moins forte, félon le nombre de
créanciers, le montant de leurs créances, & la fom-
me qui eft à contribuer. Voye^ D éconfiture, (A)
Co n t ributions, (Art milité) lignifie les impo-
fitions que les habitans des frontières payent à l’armée
ennemie, pour fe fauver du pillage & de la ruine
de leur pays.
Les payfans labourent la terre fous la foi des contributions
, aufii tranquillement que dans une paix
profonde.
La guerre feroit bien onéreufe au prince, s’il fal-
loit qu’elle fe fît entièrement à fes dépens. Sa précaution
peut bien lui faire craindre, & l’engager à
prendre des mefures juftes avec fes finances, pour
ne point manquer d’argent; mais il y en a aufii de
très-raifonnables à prendre avec fon général, pour
l’épargne & l’augmentation de fes fonds. Ces mefures
font les contributions. Il y en a de deux fortes,
celles qui fe tirent en fubfiftances ou commodités, &
celles qui fe tirent en argent.
| Celles qui fe tirent en fiibfiftances ou commodités,
font les grains de toute efpece, les fourrages,
les viandes ? les voitures tant par eau que par terre,
C O N les bois de toute efpece, les pionniers, le traitement
particulier des troupes dans les quartiers d’hy ver
& leurs Iogemens.
Il faut, avant que de faire aucune levée, avoir un
état jufte du pays qu’on veut impofer, afin de rendre
1 impofition la plus équitable & la moins onéreufe
qu’il fie peut: il feroit, par exemple , injufte de demander
des bois aux lieux qui n’ont que des grains
ou des prairies ; des chariots, aux pays qui font
leurs voitures par eau. Il faut même que toutes ces
efpeces de levées ayent des prétextes qui en adou-
ciffent la charge au peuple. Celle des blés ne fe doit
faire que fur le pays qui aura fait paifiblement fa récolte,
& comme par forme de reconnoiffance de la
tranquillité dont il a joüi par le bon ordre & la discipline
de l ’armée. Son utilité eft de remplir les ma-
gafins des places.
Celle des avoines & autres grains pour la nourriture
des chevaux, outre ces mêmes prétextes, doit
avoir celui du bon ordre ; ce qui confomme infiniment
moins le pays, que fi on l’abandonnoit à l’avidité
des officiers & cavaliers, en les laiflant les maîtres
d’enlever les grains indifféremment où ils les
trouveraient, & fans ordre ni réglé.
Celle des fourrages eft de même ; il faut feulement
obferver que cette impofition doit être faite en teins
commode pour les vditurer dans les lieux où l’on a
refolu de les faire confommer par les troupes.
Celle des viandes ne doit fe faire, s’il eft poflible '
que fur le pays où l’on ne peut faire hyverner les
troupes, afin qu’elle ne porte pas de difettedans celui
où feront les quartiers d’h y ver. Le prétexte en
doit être celui de la difeipline, difficile à conferver-
lorfque l’armée manque de viande ; & le profit du
prince eft la diminution de la fourniture qu’il en fait
à fes troupes; ,
Les voitures, tant par terre que par eair, s’exigent
pour remplir les magafins de munitions de
guerre & de bouche faits dans les derrières, ou pour
la conduite de la groffe artillerie & des munitions
devant une place afliégée, ou pour le tranfport des
malades & des bleffés, ou pour l’apport des matériaux
deftinés à des travaux.
Les impofitions de bois fe font ou pour des palif-
fades, ou pour la conftru&ion des cafernes ou écu^-
ries ; ou pour le chauffage des troupes pendant l ’hy-
ver.
On affemble des pionniers, ou pour fortifier deS
poftes deftinés à hyverner des troupes, ou pour faire
promptement des lignes de circonvallation autour
d’une place afliégée, ou pour la réparation des
chemins & ouvertures des défilés, ou pour la conf-
tru&ion des lignes que l’on fait pour couvrir un pays
& l’exempter des contributions, ou pour combler des
travaux faits devant une place qui aura été prife.
L’uftenfile pour les troupes fe tire fur le pays de
deux maniérés : les lieux où elles hyvernent effe&i-
vement ne la doivent point fournir, autant qu’il fe
peut, que dans les commodités que le foldat trouve
dans la maifon de fon hôte, fuppofé qu’il n’y ait ni
ne puiffe y avoir de cafernes dans ce lieu : mais en
cas qu’il y ait des cafernes, il faut que la contribution
en argent foit compenfée avec ces commodités, &
par conféquent moindre que celle qui fe leve fur le
plat pays, ou dans les villes où il n’y a point de troupes
logées.
La contribution en argent doit s’étendre le plus loin
qu’il eft poflible.
On l’établit de deux maniérés : volontairement
fur le pays à portée des places & des lieux deftinés
pour les quartiers d’hyver ; par force, foit par l’armée
même lorfqu’elle eft avancée, foit .par les gros
partis qui en font détachés pour pénétrer dans le
pays qu’on veut foûmettre. à la contribution,
f
Elle
C O N g Elle s’établit même derrière les places ennemies
& les rivières par la terreur , foit par des incendiaires
déguifés qui fement des billë'ts, foit par les. différentes
maniérés dont on peut faire paffer des rivières
à de petits partis, qui doivent s’attacher ou à
enlever quelques perfonnes confidérables dü pays*
ou à brûler une groffe habitation.
. En général il doit 'être tenuTdes états de toutes leà
fortes de'Contributions qui fe levènt ; & le prince doit
avoir une attention bien, grande fur les perfonnes
qu’il en charge , parce qu’il n’eft que trop ordinaire
qu’elles en abufent pour leur profit particulier. Mémoires
de M. le marquis de Feuquiêre. (Q) 9
CONTRITION, f. f. (Théolé) vient du verbe <wz-
ierere, qui lignifie broyer, brbfer. G’eft unë métaphore
empruntée des corps.*, pour marquer l’état
d’une ame que fon repentir déchire & pénétré de la,
plus vive douleur : ce que les coups redoublés d’un
marteau font fur le fer pour l’amollir* la douleur,
le fait, pour ainfi dire, fur l’amèpour la convertir.
Ce termè eft affefté à. là religion:,.pour exprimer
lé fentiment de l’ame qui revient de fes égaremens*.
& qui paffe de l’état du péché à celui de la giaée.fi
& il eft conlacré par le langage des Ecritures : Sein-
dite corda vejtra, Joël, xj. verfi 13. Cor contfitum &
humiliaturn Deus non defpicies. Pf. joi
Le concile de Trente* féff. 14. ch. jv . définit ainfi
la- contrition en général : Contritio efl animi dolor ac i
detejlatio de péccato commiffoiÿcum propojito non pec-~
candi de ejetero ; définition qui convient à la contrition y
telle qu’elle a été néceffaire dàhs tous les tems pour
obtenir la remilïïondes péchés. Mais fous là loi évan-
géliqiie elle exige de plus le voeu de remplir tout ce
qui eft néceffaire pour, recevoir dignement le facre-;
ment de pénitence. C ’eft ce que les anciens fehola-.
ftiques ont exprimé par cette définition rapportée
dans S. Thomas, part. III. queft. j. art. 1. in corpor;
Contritio eft dolor. de peccato ajfumptus * cum propojito
confitendi &. fatisfaciendi.
Luther s’eft étrangement écarté dë cès notions *
quand il a réduit la pénitence à cette maxime * optU
ma panitentia nàv'à vita. II prënoit la partie pour le.,
tout; & félon lui* nulle contrition pour le paffé,-
nulle néceflitér de s’àccüfer de fa faute.. Il était aiféi
de lui oppofer une foule d’autorités ; & entriautres
c.esparoles de S. AuguftinàSévere,Ep. 63. Qàa/inon,
dolenda fin i quee male gefia funt, etiàmfi quantum p 'of—
fun t, pofiea corrigantun Et celles-ci dumêmepere ,;
fgrm. 351. Non fujficitmores in melius mutùre & à fa-
ctis rnalis recedere * nifi etiam de his quee facta funt}fa—,
tisfiat perpxnîtentice dolorem , per humilitatis gerpitum *
per contriti.cordis facrificiurh. Le concile de Trente* .
fejf. 14. canon v. a Condamné expreflement cette erreur
de Luther;
.Les conditions Ou propriétés de la contrition en
général font qu’elle foit libre, furnatureile,- vraie &
finçere, vive & véhémente;
Elle doit, être'libre ;.c?eft un à&e de la volonté* ;
& non un fentiment. extorqué.pàr les remords' de la
confcience*comme l’a enfeignéLuther,qui a prétendu
que la crainte, des peines éternelles & la contrition,
de difpofer l’homme à la grâce* ne fervoientqu’à le-
rendre hypocrite & pécheur de plus en plus : doctrine;
affreufe réprouvée par le concile de Trente,fieff. i^ -
canon v.
Elle doit être furnaturellê , ;tant à raifon delàgra-;;
ce.* fans le lecours dè laquelle.on ne peut avoir de^
véritable contrition dé fes péchés, qu’à raifon du nû>:
tif qui l’excite. Quelques cafuiftes relâchés ayant.
avancé que, Vattrition conçue par un\niotif naturelrf
pourvu qu ilfoit honnête , fujfit dans le fqçrentent de',
pénitence, l’affemblée générale du clergé de France
en 1700 cenfura cette propofition,comme hérétique.
La contrition doit être vraie & finçere : une contrit
Tome IV i
C O N 145 don fauffe,. mais qu’on croiroit v raie, ne feroit-nullement
fuffifante, ni pour- recevoir la grace,du.facre-
ment, ni.pour,recevoir le facrement même.
Enfin elle doit être vive & véhémente, foit quant
a 1 apprétiationc’èft-à-dire qiiaht à la difpofition
du coeur., de préférer Dieu à tout, & d,’âimer mieux
mourir que dè l ’offenfer ; foit quant-à l’intention ou
à la vivacité du fentiment qui porte l’âme vers Dieu,
& qui l’éloigne du péché; foit quant à l’extenfion
Qu à 1 iiniverfalite : car la contrition, pour, être bonne*
doit s’étendre à tous les péchés qu’on à commis*
fans, en excepter aucun. .
La contrition eft néceffàifie pour le péché ; elle èft
de precepte. Mais quand ce précepte oblige-t-il
. C ’eft un point fur lequel l’Eglife h’a riendécidé. Le
fentiment le plus fur dans la pratique.* eft qu’il faut
detéfter le péché dès qu’on l’a commis, & s’en pur
rifier le plûtôt qu’il eft poflible par le facrement dé
pénitericè.-
Voilà ce que là plus fairie partie des Théologiens,
enfeigne fur la contrition en general ; & il n’y à gùere
de partage d’opinions à cet .égard, fi ce-.n?eft de la.
pàrt d;es auteurs relâchés, dont les . opinions né font
pas loi;.:
- Tousr .Ies Théologiens;, diftinguérit èhcorèvdeux-
fortès. dè contrition j l’une quils appellent^ parfaite y
& qui retient lè nom de contrition ; l’autfiè impart.,
faite, .& qu’ils nommentlattrition-.
La comridohpafaitépfiLxëlfe qlü eft coflçûé. pài'
lé motif dë Famoiir de Dieu oii dè la charité proprement
dite ; & éllè fuffit polir, réconcilier, le pécheur-
avec Dieu, même avant la,réception, àéhieile du fa-
crement dé. pénitence,. mais toûjours avec .le voeu
oii le defir de recevoir ce;facrement.; voeu oudefir
qile renferme la contrition parfaite. Ce font, les termes
dix cbridle de Trente-* fcjfi. 14. ch.jv.
Selon le même concile ,• Yattruiôn ou là Contrition
imparfaite eft une doulëur & une déteftatio'n dii péché,
coriçûè par la confidération de là -Laideur du
péché ,:où par.la crainte; des peines de l ’enfer ; & le
concile déclafie que ficelle exclud là volonté, dé pécher
, &.fi elle renfermed’efpérancè du pardôn , rion-
feulemerit elle ne rend point, l’homme hypocrite SC
plus pécheur qu’il n’étoit (comme l’avoit.avancé Luther)
, mais qu’elle eft. même un don de Dieu & un
mouvement du S. Efprit, qüi n’habite pas encore à
la vérité daris le pénitent , niais qui l’éxcite à fe convertir.
Le concile ajbûte.qüé quoique l’aftrition par
elle-même, & fans le facrement de pénitence, ne
puiffe juftifier le pécheur-,ielle le difpofe_cependant
à obtenir, la .grâce de Dieù daris le facfiëment dé pé-
nitence;:Z^i^. ■ ■ Koyeç. AttrIt iô n ;
: Iteft bon d’obfervericî d’après Eftiüs & lé P. Morin
-.queîle;terme déattriti'on à.été inconnu à la pre-
mier.e;antiqiHté*' qu’il doit fa naiffance aux fcholaf-
tiques* & qulori he le' trouve .dans aucun écrit en
matiere^de.'dibdrine avant Alexandre dé Hâles, Guillaume
de Paris, St Albert le graiid,; c’eft-à-diré qu’il
a commèncé~,.-à être ùfité après l’an 1220*. un peu
pliis^d’un-fibele après l’origine:de, la théologie fqhp-
laftique.
• C ’eft fiir-tout dèpuis^ lé concile de T rente qü’oh
a vivemèrit .difpnté fur les^Iiihités .qui fépàrentla.-*:o_/z-
trition d’avecd’attrition : c’eft ici quê commencent
les divifioris = théologiqüesV Les uns prétendent que
le paffageede il’attritioii à; la^coptrition fe Fait pafi des
niiancês-imperceptihles^ à^peu-près comme, dansrlh
peinture bw paffe, d’une fcouleUr à l’autre ; que la
contrition ne:.differe dejl’attfiition que paria vivacité
delà douleur, qui-,-pour-mériter ç en om ,(doit
être portée julqu’à. im;Çertain dégré connu, de. Dieu
feid ; dé; forte que cës deuxifoatiiïféns -d’un coeur
repentant ne different entre eux , que par le plus ou
moins de dbuleur quivles accompagne. Lès autres,
T