11.
place cette peau entre le fommier St le parchemin.'
Foy. Parchemin.
CONTR’ESPALIER , f. m. (Jardin.) c’eft une
file d’arbres fruitiers deftinés à demeurer nains, ef-
pacés à égale diftance, amenés à une figure régulière
, & afliijettis par un treillage ifole à former
une ligne droite dans les jardins potagers & fruitiers.
Les contr efpaliers fe mettent ordinairement dans le
milieu de larges plattebandes qui bordent les allées,
& qui fervent de quadre aux quarrés de ces jardins.
Cet arrangement d’arbres a été appellé contr'efpa-
lier, parce qu’il fe trouve fouvent placé à l ’oppofite
de l’efpalier qui régné contre les murs. On donne
aux arbres en contr'efpalier la. même forme qu’à
ceux de l’elpalier ; on les conduit également, & on
les cultive de même, fi ce n’eft que l’on ne permet
pas aux arbres en contr tfpalier de s’élever autant
que ceux en efpaliër, qui d’ailleurs ne préfentent
qu’une fa ce , au lieu que ceux en contr'efpalier en
ont deux.
Un contr'efpalier bien ordonné, doit être retenu
à peu-près à hauteur d’appui, & au plus à quatre
piés d’élévation, pour laiffer la vue libre fur les
quarrés , & pour n’empêcher que le moins qu’il eft
poffible l ’aCtion du foleil St du grand air fur les légumes.
La figure d’arbres fruitiers en buiffon, qui
prit de mode dans le dernier fiecle, a prévalu pendant
quelque tems fur le contr'efpalier ; mais on
s’eft enfin apperçû que ces buiffons fur le bord des
quarrés, offufquoient & contrarioient l’allignement
des allées ; & on en efi revenu au contr'efpalier, qui
convient infiniment mieux pour border des lignes
droites, que les arbres en buiffon, & ceux-ci conviennent
mieux pour former des quinconces de
fruitiers dans le milieu des quarrés. Foy. Espalier.
CONTRE-TAILLE , f. f. on appelle ainfi indif-
tinûement une dès deux tailles fur lefquelles on
marque quelque chofe régulièrement. F. T aille.
CONTRE-TAILLES & TRIPLES-TAILLES ,
c ’efi dans la Gravure en bois, des tailles croifées
par-deffus d’autres tailles ; ou la même chofe que
les graveurs en cuivre appellent contre-hachures, ou
fécondés St troijiemes tailles. Elles font d’autant plus
difficiles à faire en bois, que chaque quarré des contre
tailles doit être coupé des quatre côtés, & le bois
du milieu enlevé , fans que les croifées des tailles
où la pointe aura paffé.en faifant néceffairement
deux coupes, ne foient pas ébréchées ; d’où l’on
doit fentir que pour faire des triples-tailles en- cette
efpece de gravure , il faut encore plus d’attention
St d’adreffe ; car les trois coupes qui préparent à les
faire, paffant dans les croifées des unes & des autres
, les rend fujettes , fi l’on n’y prend garde, à
enlever quelques traits, & à rendre les triples-tailles,
ce qu’on appelle poüilleufes , c’eft-à-dire coupées,
caffées par-ci par-là, St interrompues : accident qui
peut furvenir auffi aux contre-tailles ; St c’efi: particulièrement
à ces deux opérations que les commen-
çanséchoüent, de même que les graveurs médiocres
, qui ne lavent point diriger & ufer comme il
faut de la pointe à graver. Voyeç au mot Gravure
en bois , &c. aux principes de cet arty la maniéré de
faire les contre-tailles, les triples-tailles , Stc. Cet article
efl de M. Papillon graveur en bois.
CONTRE-TEMS, f. m. en terme de Danfey ce
font trois maniérés différentes de fauter ; la première
efi fautée avant le pas, la fécondé après le
pas, & la troifieme en faifant le pas. Soit le menuet
pour exemple. •
La première maniéré s’exécute après avoir fini le
pas de menuet ; on porte entièrement le corps fur
le pié gauche, auprès duquel on approche le droit à
la première pofition ; enluite on plie deffus le gau-
! che, & l’on fe releve en fautant. C ’eft ce qu’on appelle
fauter à cloche-'t lé, St fauter avant le pas.
La fécondé fe fait ayant le corps fur le pié gauche
; on replie une fécondé fois deffus , puis étant
plié, on gliffe le pié droit devant foi à la quatrième
pofition, St l’on fe releve deffus en fautant. C’eft
fauter apres le pas.
La troifiéme, c’eft plier deffus le droit fur lequel
le corps eft pofé, en approchant le gauche tout auprès
; puis en s’élevant on le paffe devant doucement
, & on fe laiffe tomber deffus en fautant. C ’eft
fauter en faifant le pas.
Co n tre- tems DE GAVOTTE y 'ou Contre-
tems EN AVANT , terme de Danfeur3 pour exprimer
des pas fautés qui animent la danfe par les différentes
maniérés de les faire.
Si on les fait du pié droit, il faut avoir le corps
pofé fur le gauche à la quatrième pofition, le pié
droit derrière le talon levé ; plier enfuite fur le gauche
, St fe relever en fautant deffus. Alors la jambe
droite qui étoit prête à partir, paffe du même tems
pardevant, St fe porte à la quatrième pofition fur la
pointe du pié, St les deux jambes font fort étendues
; on fait enfuite un autre pas du pié gauche en
avant & à la quatrième pofition, ce qui fait le contre
tems complet.
II fe fait de la même maniéré en arriéré ; par
exemple, le pié gauche étant derrière à la quatrième
pofition , le corps pofé deffus , il faut plier fur le
même pié, & du même tems lever la jambe droite,
la tenir fort étendue, St fe porter derrière à la quatrième
pofition. On fait enfuite tin autre pas en arriéré
du pié gauche St fur la pointe des piés ; mais
à ce dernier pas il faut pofer le talon, ce qui met le
corps en fon repos. Ce pas fe fait dans l’étendue
d’une mefure à deux tems légers, ou d’une à trois
tems : il occupe le même tems d’un pas de bourrée
ordinaire.
Contre - tems de côté , il fe fait différemment
du contre-tems en avant, fur-tout lorfqu’il eft
croifé. La différence qu’il y a , c’eft qu’il faut plier
fur un pié pour le contre-tems en avant, St fur les
deux piés dans celui-ci. Si l’on doit faire un contre-
tems en venant du côté gauche, ce doit être du pié
droit, ayant les deux piés à la fécondé pofition, &
le corps droit dans fon à-plomb ; fe plier, puis fe
relever en fautant. Comme le mouvement que l’on
.prend pour fauter, eft plus forcé que celui que l ’on
prend pour s’élever au demi-coupé , cela eft caufe
que la jambe droite, lorfqu’on s’élève, rejette le
corps fur le pié gauche, & refte en l’air fort étendue
à côté , St tout de fuite on fait un pas de cette
même jambe, en la croifant jufqu’à la cinquième
pofition, en pofant le corps deffus ; puis on fait de
fuite un autre pas du pied gauche, en le portant à côté à la deuxieme pofition.
Contre- tems de chaconne , ou Contre-
tems ouverts, ces pas fe font comme le contre-
tems en avant. En approchant le pié gauche devant,
& le corps pofé deffus, la jambe droite s’approche
derrière ; on plie, & l’on fe releve en fautant fur le
pié gauche, & la jambe droite qui eft en l’air, fe
porte à côté à la fécondé pofition, & le pié gauche
derrière ou devant à la cinquième pofition, ce qui
en fait l’étendue. On fe fert ordinairement de ces pas
pour aller de côté, ainfi il eft compofé d’un mouvement
fauté St de deux pas marches fur la pointe ;
mais au dernier il faut pofer le talon, afin que le
corps foit ferme pour faire tel autre pas que l’on
veut. Cette maniéré eft celle dont on fe fert pour
aller du côté droit, St l’on revient du côté gauche,
en commençant par fauter fur le pié droit.
Il faut obferver de retomber à la même place ,
lorfque l’on plie St que l’on faute.
C ontre-tems BALONNE OU A DEUX MOUVE-
Mens ; il fe fait en ayant, en arriéré, & de côté,
l’un comme les autres.
Le premier fe fait du pie droit, ayant le galiche
devant à la quatrième pofition, le corps pofé deffus.
Il faut plier St fe relever en fautant fur ie même pié ,i
& paffer pardevant la jambe droite qui eft derrière,
& cela dans le même tems que l’on plie , en la tenant
en l’air, l’efpace de ce premier mouvement,
fort étendue. On reprend tout de fuite un fécond
mouvement en pliant fur le pié gauche:, ce qui rejette
fur le pié droit en formant un jetté. Ce pas eft
donc compofé de deux mouvemens differens ; lavoir
plier St fauter fur un pié , plier fur le même
pié, & fe rejetter fur l’autre.
Le fécond, qui fe fait en arriéré, s’exécute en
obfervant les mêmes réglés ; favoir en pliant St en
fautant fur le pié qui eft pofé derrière, St en levant
celui de devant dans l’inftant du premier mouvement
; & en reftant en l’air, le paffer derrière lorfque
l’on fait le fécond mouvement, ce qui eft un
demi-jetté oùfe termine ce pas;
Le troifieme St celui qui fe fait de côté , fe prend
ordinairement après un pas de bourrée deffus & def-
fous ; ainfi on plie & on faute fur le pié qui vient de
finir le pas débourrée , St celui qui eft devant fe
leve. Au fécond mouvement On fe. laiffe tomber fur
ce pié , en le jettant à la deuxieme pofition. Foye^
Rameau. C ontre-tems , (Efcrime.) F :y . Coup-fourré.
C ontre-tems , terme de Manege ; c’eft une mefure
ou cadence interrompue en maniant, foit par
la malice du cheval, foit par le peude foin du cavalier
qui le monte, comme lorfque le cheval continue
des ruades, au lieu de lever le devant. On dit : « Ce
» cheval a rompu la jufteffe& la mefure de fon ma-
» nege,a interrompu fa cadence par deux contre-tems,
» St le cavalier, par les aides du talon, a malfecon-
» dé celles de la bride. » ( F )
CONTRE-TERRASSÉ , f. f. terraffe appuyée
contre une autre, ou élevée au-deffus.
CONTRE-TIRER, c’eft tracer toutes les lignes
ou contours des objets repréfentés dans un deffein,
dans un tableau , fur une étoffe fine, fur du papier
mince, ou autre matière tranfparente qu’on applique
fur le tableau ou deffein, St au travers de laquelle
on apperçoit les objets. On contre-tire quelquefois
avec le pentagraphe ou parallelograme. Ce
mot n’eft guere d’ufage en Peinture : le calque dit
tout. Foyer CALQUER, & le dicl. de Peint. (R )
CONTRE-TRANCHÉES, f. f. pl. terme de Fortification
, eft une tranchée faite contre les alîiégeans,
lefquels par confisquent ont leur parapet tourné du
côté des ennemis, T ranchée, C ontre-approche.
Elles ont d’ordinaire communication avec plu-
fieurs endroits de la place, afin d’empêcher les ennemis
d’en faire ufage, en cas qu’ils parvinffent à i
s’en rendre maîtres. (Q)
CONTREVAIRÉ, adj. en terme de Blafon, fe dit
des fourures dont les pots font mis bafe. contre bafe,
métal contre métal, & couleur contre couleur.
Elterfdore en Bavière, vairé St contre-vairé de
quatre tires à la fafee d’or. ( F )
CONTREVALLATION, f. f. (ligne de) c’ eft,
dans l'attaque des places, une efpece de retranchement
femblable à la circonvallation, dont l’objet
eft de couvrir l’armée qui fait un fiége contre les
entreprifes de la garnifon.
Cette ligne différé de la circonvallation, en ce
que celle-ci eft deftinée à s’oppofer aux entreprifes
de l’ennemi qui eft hors de la place , St que la contrevallation
a pour objet de fortifier le camp contre
les attaques des affiégés : c’eft pourquoi elle ne fe
conftruit que lorfque la garnifon eft affez nombreufe
pour inquiéter l’armée affiégeante.
La contrevallation te conftruit à la queue du camp,
de la même maniéré St lùivant les mêmes réglés que
la circonvallation. Elle doit être éloignée de la pia-
ce d’environ 1200 toifes. Comme elle n’eft faite que
pour réfifter à un corps de troupes moins confidéra-
ble que celui qui peut attaquer la circonvallation ,
elle peut avoir moins d’épaiffeur à fon parapet, &
moins d’épaiffeur à fon foffé. On peut y obferver
les dimenfions du fixieme profil de la circonvallation.
Voye{ Circonvallation. Foye^ auffi Plan.
X I F . de Fortification , une partie d’une circonvallation
St une partie d’une ligne de contrevallation, &
■ la pofition des camps des troupes entre ces deux lb
Il eft affez rare de voir des fiéges où l’on conf-
truife aujourd’hui une ligne de contrevallation, parce
que l’armée affiégeante eft toujours fi fupérieure
à la garnifon de la place, que cette garnifon ne
poiirroit guere s’expofer à en fortir pour attaquer
le camp, fans un péril évident. Elle étoit bien
plus ordinaire chez les anciens; mais auffi leurs
garnifons étaient plus fortes que lès nôtres : car
comme les habitans des villes agiffoient pour leur
défenfe de la même maniéré que le foldat, il y avoit
alors autant de troupes pour la défenfe d’une place,
qu’elle avoit d’habitans.
La circonvallation St la contrevallation font d’un
ufage très-ancien : on en trouve des exemples dans
l’Ecriture St dans les hiftoriens de la plus haute antiquité.
Cependant l’auteur de l’hiftoire militaire de
Louis le grand prétend que Céfar en eft le premier
inventeur. On peut voir dans Vattaque & la défenfe
des places de M. le chevalier Folard , combien cette
opinion eft peu fondée. Cet auteur prétend, avec
beaucoup de vraiffemblance, que ces lignes font
auffi anciennes que la méthode d’enfermer les villes
de murailles, c’eft-à-dire de les fortifier. Attaque des
places par M. Leblond. (Q)
CONTR EVENT, f. m. ( Charpent f pièces de bois
qui fe placent aux grands combles en contre-fiche
ou croix de S. André, pour entretenir du haut d’une
ferme en bas de l’aiitre, St empêcher le hiement des
fermes & chevrons, ou leur agitation dans les grands
vents.
Contrevents , f. m. pl. (Charpent.) ce font des
pièces de bois qui fe mettent aux grands combles
en croix de S. André ou en contre-fiche. Foye^ la figure
1 y. Pl. du Charpent.
Contrevent , (grofiès-Forges.) c’eft une des quatre
tacques de fonte qui forment les paremens du
creufet. Foye^ Grosses-Forges.
CONTRE-VERGE, f. f. infiniment du métier des
étoffes dt foie ; c’eft une baguette ronde fans écorce,
qui fert à apprêter les verges quand il y a du poil, à
fixer les divers compofteurs dont on fe fert au métier,
St féparer le poil de la chaîne, pour donner la
facilité d’habiller les fils & de remettre,
CONTRE-VISITE, f. f. (Jurifprud.) dans les matières
où il échet de faire vifiter les lieux par experts
, lorfqu’une partie a fait faire une première vifite,
St que l ’autre partie prétend que le rapport eft
nul ou défectueux, elle demande ordinairement
une nouvelle vifite pour établir le contraire de la
première ; St cette fécondé vifite eft ce que l’on appelle
quelquefois contre-vifite. (A )
Contre-Visite , (Police.) fe dit des fécondés
yifites non prévues ni annoncées que font les inspecteurs
des manufactures, les commis des droits du
Roi, les maîtres & gardes des fix corps marchands,
ou les jurés des communautés des arts & métiers,
pour empêcher ou découvrir les fraudes qui pour*
roient ayoir été faites dans les vifites fixées St or»