fl II
4« C O N '&«paria dâterie', la fupplique eft lignée du pape féuj,
& les provifions font expédiées en la forme des bénéfices
inférieurs >>» ,
On prend fouvent la voie de la daterie plutôt que
'celle du confifioirè, foit pour obvier au défaut de
quelque qualité néceffaire-, foit parce que l’on trouv
e de cette maniéré plus de facilité pour l’expédition
des provifions ; car elle fe peut faire tous les
jours par la daterie, au lieu que la voie du confiftoire
eft plus longue, le confiftoire ne fe tenant que
dans certains tems ; mais il en coûte un tiers de plus
pour faire expédier par la chambre. Voyait, traité
de Tuf âge &■ pratique de la cour de Rome de Caftel, to-
me l.pa.g. 6^. & tome Jl.pag. lo j.& ju iv . {A)
C onsistoire: on donnoit aufîi ce nom aux al-
femblées que les Religionnaires tenoient pour le reglement
de la difcipline de leur religion, & aux
fieux deftinés à tenir ces fortes d’affemblées.
Ayant ceffé d’être permifes.au moyen de la révocation
de l’édit de Nantes , il y a eu une déclaration
du Roi du 2 1 Août 1684, portant que les biens
immeubles, rentes , & penfions données ou léguées
aux pauvres de la religion Prétendue Réformée, ou
aux confifioires pour leur être diftribués, lefquels fe
trouvoient pofledés par lefdits confifioires, ou. aliénés
depuis lé mois de Juin 1662, ïeroient délaiffés
aux hôpitaux des lieux où étoient lefdits confifioires ;
& en cas qu’il n’y en eût point, à l’hôpital le plus
prochain. Poyeç la déclaration du tQ Octobre 1623 ,
& autres postérieures, concernant La religion Prétendue
Réformée. (A} Consistoire de la Bourse, (Comm.) c’eft à
Touloufe le bureau où s’affemblent les prieur 8c
confuls des marchands de cette ville, pour y tenir
leur jurifdi&ion, juger les affaires des particuliers,
ou y traiter de ce qui concerne celles de la bourfe
même. Voye\ Bourse, & les dictionn: du Com. & de
Dish. {G )
CONSISTORIAL, adj. ( Jurifpr. ) eft ce qui appartient
au confiftoire. Cela fe dit ordinairement
des bénéfices qui s’expédient par la voie du confiftoire.
Foyer ci-devant Consistoire DU PAPE, &
au mot Bénéfice. (A }
CONSISTOR1ALITÊ, f. f. (Jurifpd) s’entend de
la qualité de ce qui eft confiftorial, ou de la forme
obfervée dans les expéditions du confiftoire. Foye^
ci-devant CONSISTOIRE DU PAPE. (A)
* CONSI VE, f. f. (Myth.} la même divinité qu’-
Ops, Rhea s & la.Terre. Ses fêtes, qu’on appelloit
OpeconJîves, fe célébroient le 25, d’Août. Ellepréfi-
doit à la fertilité des campagnes.
CONSOLAT, f. m. (Jurifpr.} confolatus Vipinci ;
c’eft ainfi qu’on appelle un droit qui fe leve dans la
ville de Gap fur tous les grains qu’on y apporte pour
être vendus au marché. Ce même droit eft nommé
coffe ou layde en d’autres endroits. Voye^ Thifi. de
Dàuphinépar\A. deValbonay, aux preuves, n. 202.
(A)C
ONSOLATION, f. f. (Morale & Rhétor.) eft un
difeours par lequel on fe propofe de modérer la
douleur ou la peine des autres. Vyye^ Lieu.
Dans la confolation on doit avoir une attention
principale aux circonftances 8c aux rapports des personnes
intéreffées. Scaliger examine ceci fort bien
dans fon art poétique. « Le confolateur, dit-il, eft
» ou fupérieur , ou inférieur, ou égal, par rapport à
» la qualité, l’honneur, la richefle, la fageffe, ou
» l’âge : car Livie doit confoler Ovide d’une manie-
» re fort différente de celle dont Ovide confole Li-
» vie. Ainfi quant à l’autorité, un pere 8c un fils, Ci-
» céron 8c Pompée, doivent confoler d’une maniéré
» fort différente : de même par rapport à la richeffe,
» fi un client voüloit confoler Craffus ; par rapport
» à la fageffe, comme lorfque Séneque confole Po-
C O N
» l’ybe & fa mere. Quant à l’âge, on n’a pas bèfoiri
» d’exemples.
Un fupérieur peut interpofer fon autorité, 8c même
réprimander. Un homme fagé peut difputer, alléguer
des fentenees. Un inferieur doit montrer
du refpett & de l’affeélion, &avoiief que ce qu’il
avance il le tient, de perfonnes fagés Sc favantes.
Pour les égaux, .il les faut rappeller à l’amitié réciproque.
Chambers.
Malherbe a adreffé à fon ami Duperrier une très-
belle ode pour le confoler de la mort de fa fille, 8C
qui commence ainfi :
Ta douleur , Duperrier, fera donc éternelle, &c.'
C ’eft-là. qu’on trouve ces ftançes fi nobles, où le
poetè perfonnifiant la mort, la repréfente comme un
tyran qui n’épargne perfonne , & des coups duquel
on doit d’autant plus fe confoler $ qu’ils font inevi-i
tables dans toutes les conditions.
La mort a des rigueurs à nulle autre pareilles, &C.’
On pourroit dire à toits ceux qui s’affligent dé
quelque perte : Le tems fera prefque nécejfaireme'nt cè
que la ràifon & la religion rûauront pas fait, & vous
aure^ perdu tout le mérite du facrifice. Un fentiment
affez fingulier, & qui n’eft pas hors de la nature,
c’eft celui d’un amant qui s’affligeoit de ce qu’il fe
confoleroit un jour de la perte de celle qu’il aimoit.’ . * Consolation, (Hijt. eccléf.!) cérémonie des
Manichéens Albigeois, par laquelle ils prétendoient
que toutes les fautes de la vie étoient effacées : ils
la çonféroient à l’article de la mort; ils l’avoienî:
fubftituée à la pénitence 8c au viatique. Elle confî-
ftoit à impofer les mains, à les laver fur la tête dü
pénitent ; à y tenir le livre des évangiles, & .à réciter
fept Pater avec le commencement de l’évangile
félon S. Jean. C ’étoit un prêtre qui en étôit le mi-
niftre. Il falloit pour fon efficacité qu’il fût fans péché
mortel. On dit que lorfqu’ils étoient confolés
ils feroient morts au milieu des flammes fans fe plaindre
, & qu’ils auroient donné tout ce qu’ils poffé-
doient pour l’êtré. Exemple frappant de ce que peuvent
l’enthoufiafme & la fuperftition, lorfqu’ils fe
font une fois emparés fortement des efprits. C onsolation, terme de Jeu: on donne ce nom
dans plufieurs jeux à une efjpece de tribut qu’on
paye, foit à ceux qui ne jouent point, foit à ceux:
qui jouent & qu’on fait perdre, foit même à ceux
qui gagnent, foit à celui qui perd, félon les conventions
bifarres des jeux, où l’an a voulu quelquefois
que la confolation fût faite par celui qui perd, &qui
par çonféquent devroit être confolé.
CONSOLÉ , f. f. en Architecture, eft un ornement
en faillie taillé fur la clé d’une arcade, ou qui fert à
porter de petites corniches, figures,buftes,vafes,£,c^
Confole avec enroulemens, eft celle qui a des volu-
tes en-haut 8c en-bas.
Confole arafée, eft celle dont les enroulemens affleurent
les côtés, comme il s’en voit fous le porche
de la Sorbonne.
Confole gravée, eft celle qui a des gliphes ou gravures.
Confole plate, celle qui eft en maniéré de mutule
ou corbeau, avec gliphes & gouttes.
Confole en encorbellement, eft toute confole qui porte
les ménianes & balcons, & qui a des enroulemens,'
nervures, 8c autres ornemens qui la diftinguent dit
corbeau, omme celles du balcon du Palais-Royal
du côté du jardin à Paris,
Confole coudée y eft celle dont le contour-eft inter-,
rompu par quelqu’angle ou partie droite..
Confole renverfée y eft toute confole dont le plus
grand enroulement eft en-bas, & fert d’adouciffe-
ment dans les ornemens,
Confole
C O N
Confole rampant/:, eft celle qui fuit la pente d’un
fronton pointu ou circulaire, pour en foûtenir les
corniches, comme au portail latéral de l’églife de
S. Germain-des-Prés.
Confole en adoucijfement, voye^ PiLIER BUTANT
en Console. (P)
Consoles, termes de Charron ; ce font deux morceaux
de bois quarrés qui font enchâffés dans des
mortoifes faites au lifoir de devant, 8c qui fervent
à fupporter la coquille. Foye{ les Planches du Sellier
& leurs explications.
CONSOLIDATION, (Phyjîq. & Chir.) eft l’aétion t
par laquelle la nature réunit les os fraôurés, ou les
îevres d’une plaie. Foy. Calus & Cica t r ic e. ( F )
Consolidation , (Jurifprudj) eft la réunion de
l’ufuffuit à la propriété d’un bien ; ce qui arrive
quand l’ufufruitier en acquiert la propriété, aut vice
versa; en l’un & l’autre cas l’ufufruit eft éteint. Cette
confufion eft fondée fur ce qu’une même chofe ne
peut pas devoir une fervitude à celui à qui elle appartient,
fuivant la réglé nemini res fua fervit, liv.,
X F lI .f f . quibus mod. ufusfr. vel uf. amit. (A)
CONSOMMATION, f. f. (Gramm.) eft iÿnony-
me à accompliffement : ainfi on dit /e facrifice efi con-
fommé. Il a encore d’autres acceptions.
Consommation du Mariage , (.Jurifprud.) eft
l’union charnelle du mari & de la femme.
L’effet de cette confommation eft que le mariage
étant valablement contrafté, ne peut plus être dif-
fous que par la mort de l’un des deux conjoints,.au
lieu qu’avant la confommation il peut être diffous par
la profeffion monaftique des deux conjoints.
Il y a quelques coûtumes fingulieres dans lefquel-
les il ne fuffit pas que le mariage ait été célébré pour
que la femme gagne fes conventions matrimoniales,
& qui veulent que le mariage ait été confommé, ou
du moins foit réputé l’avoir été ; telles que la coutume
de Normandie, art. 3 Sy. qui porte que la femme
gagne fon douaire au coucher.M Foye^ D ouaire, a riage, &c. (,A)
Consommation, (Marine.} c’eft tout ce qui s’eft
employé au fcrvice du vaiffeau pendant le voyage,
comme cordage, toile de voile,poudre, balles, Gc.
L’écrivain doit tenir un regiftre de la confomation.(Z}
Consommation, (Comm.} terme ufitéparmi les
négocians pour fignifier la diftribution qui le fait des
marchandifes. Quand le commerce ne va pas , ils
difent qu’i/ n’y a pas de confommation. (G}
* CONSOMMÉ, f. m. (Cuifine.} c’eltun bouillon
fort de viandes, & qui fe réduit en gelée ferme quand
il eft refroidi. On a laiffé les viandes bouillir long-
tems, afin qu’elles dépofaffent tous leurs fucs dans
l’eau qui fait avec eux le bouillon, & c’eft de-là
qu’il a été appellé confommé.
CONSOMMER, CONSUMER. ( Gramm. Syn.}
on dit, le prêtre’a confumè l’hoftie, & consommé le
facrifice. (O)
CONSOMPTION , (Medtcine.} voyeç MARASME
& Ph t isie .
CONSONNANCE, f. f. terme de Grammaire ou
plutôt de Rhétorique. On entend par confonnance la
reffemblajice des fons des mots dans fa même phra-
fe ou période. Les confonnance.s ont de la grâce, en
Latin, pourvû qu’on n’en faffe pas un ufage trop
fréquent dans le même difeours, & qu’elles fe trouvent
dans une pôfition .convenable en l’un & en '
l’autre des membres relatifs. Par exemple,^finoripràt
fidio inter pericula , tamen folatio inter adverfa. Apud
Quintil. 1. IV. c. iij. La confonnance entre folatio 8c
præfidio, eft également au milieu de l’une & de l’autre
incife, elle y eft placée comme un hémiftiche
autrement elle ne féroit pas fenfible. Voici un exemple
de confonnànce à la fin des incifes , fine invidid
culpa pleclatur, & fine çulpâ inyïdia ponatur. Id. ibid.
Tome IF .
C O N 49
En voici encore un autre exemple tiré du même cha*
pitre de Quintilien, nemo potefi alteri dure matrimo-
nium y mfi quem penes fitpatrimonium. Cette figure a
de la grâce, dit Quintilien, accedit & ex ilia figura
gracia. Id. ibid. fur-tout quand la confonnance fe fait
fentir en des pofitions égales, in quibus initia fenten-
tiarum & fines confenùunt. Paribus cadant, & codent,
definant modo. Id. ibid.
Les Rhéteurs donnent divers noms à cette figure,
félon la différente forte de confonnance, & félon la
variété de la pofition des mots : ils appellent para-
nomafie la confonnance qui réfulte du jeu des mots
par la différence de quelques lettres ; par exemple,
inceptio efi amentium haud amantium. Terenc. Andr.
att. I. fc. jv. v. 13. c’eft un projet d’infenfés, & non
de perfonnes qui s’aiment & qui ont le fens commun.
Cum leclum petis, de Ut ho cogita. En ces oeça-
fions la confonnance eft appeîléeparanomafie de ^apd,
prés y proche y & de ovopet, nom, c’eft-à-dire jeu entre
les mots y a caufe de l’approximation de fons. Il y a
encore fimiliter definens y fimiliter cadens. Il fuffit de
comprendre ces différentes maniérés fous le nom
general de confonnance. L’ufage de cette figure de-,
mande du goût & de la fineffe. La reffemblance de
fons en des mots trop proches, & dont il y en a plus
de deux qui fe reffemblent, produit plûtôt une cacophonie
qu’une confonnance.
O fortunatam natam me confule Romam !
Cette figure mife en oeuvre à-propos a de la grâce
en latin félon Quintilien ; mais pourquoi n’a-t-elle
pas le même avantage en françois ? Je crois que c’eft
par la meme raifon que Quintilien dit que les hémifi
riches des vers latins font déplacés dans la profe.
Quand les Latins lifoient la profe, ils étoient fur-
pris d’y trouvèr des moitiés de vers ou des vers entiers
, qui y paroiffoient comme fuite du difeours &
non comme citation. Non erat locus his, Fitium efi
apud nos f i qüis poetica vulgaribus mifeeat. Quint. 1.
VIII. c. iij. c’eft confondre les différens genres d’écrire;
c’eft tomber, dit-il, dans le défaut dont parle
Horace au commencement de la poétique : Humano
capitiy &c. Ferfum in orationefari multo fcedijfimum efi.
Id. 1. IX. c. jv. Comme la rime ou confonnance n’entroit
point dans la ftrufture des vers latins cette
confonnance loin de les bleffer flattoit l’oreille, pourvû
qu’il n’y eût point d’affe&ation & que l’ufagen’en
fût pas trop fréquent ; reproche qu’on fait à $. Au-
guftin.
Mais en françois, comme la rime entre dans le
mécanifme de nos. vers, nous ne voulons la voir
que là , & nous fommes bleffés, comme les Latins
l’étoient, lorfque deux mors de même fon fe trouvent
l’un, auprès dé l’autre : par exemple', les beaux;
efprits pour prix y 8cc.fi Çicérony êcc. mais même y 8cc.
que quand y 8iC. jufqu a quand, &c. Un de nos bons
auteurs parlant ‘de la bibliothèque d’Athènes dit,
que dans la fuite Sylla là pilla , ce qui pou voit être
facilement évité en s’exprimant par la voix paffivé.
Vaugelas & le P. Bpuhours (Doutes, pag. 273'.) difent
que nous deyons éviter en profe non-feulement
les rimes, mais encore les confonnances, telles que
cçlle qui fe trouve entre foleil 8c immortel.
^ Je conviens que ce font-ià des minuties auxquelles
les Iefteùrs judicieux ne prennent pas garde. Cependant
il faut convenir que fi un écrivain évitoit
ces négligences, l’ouvragé ne perdrait rien de fa valeur
intrinfeque.
( J’ajouterai que les confonnances font fort autori-
fées parmi nous dans les proverbes : qui langue a
à Rome va : à bon chat, bon rat : quand il fait beau ,
prens ton manteau ; quand il pleut, prens-le f i tu veux :
il flatte en prefence, il trahit en abfence : belles paroles
6* mauvais jeu trompent Us jeunes & les vieux : qui terre