trement, ou lorfque la loi a difpofo {implement fans
défendre de déroger à fa difpofition. (A )
D i s p o s i t i o n l i b r e , eft un a&e fait par quelqu’un
de fa bonne volonté , fans aucune force ni
contrainte , & fans.fuggeftion ni captation de per-
fonne. Voyt{ C a p t a t e u r , F o r c e , V i o l e n c e ,
S u g g e s t i o n . ( A ) .
D i s p o s i t i o n d e l a l o i , eft tout ce que la loi
ordonne : & l’on entend par-là non-feulement ce qui
eft porté par les lois proprement dites, telles que les
lois romaines, 6c les ordonnances, édits, & déclarations
; mais aulîi toute difpofition qui a force de lo i,
telles que les coutumes, & même les ufages non
écrits quis’obferventdetems immémorial. La difpofuion
de l’homme fait ceffer celle de la loi. Voye^
ci-dev. D i s p o s i t i o n d e l ’ h o m m e , & Loi. ( A )
D i s p o s i t i o n m o d a l e , e f t c e lle à la q u e lle le
t e f ta te u r a a t ta c h é u n e c e r ta in e c h a r g e , d e fa i r e o u
d o n n e r q u e lq u e ch o fe en co n fed e ra t io n d e fa lib é r a lit
é , 6c ap rès q u e le lé g a ta ir e l ’ a u r a r e ç û e . Il y a
q u e lq u e s lo is q u i d onn en t le n om d e condition, à
ce q u i n ’ e ft p ro p r em e n t q u ’un m o d e , q u o iq u e le m o d
e fo i t d iffé rent d e l a co n d it io n a ffirm a t iv e 6c d e la
c o n d it io n n é g a t iv e . Voye{ M o d e . (A )
D i s p o s i t i o n n é g a t i v e , eft la difpofition d’une
loi qui fe contente d’ordonner quelque chofe, fans
défendre de faire aucune convention ou difpofuion
au contraire. Tel eft Varticle 13 c). de la coutume de
Reims, qui porte : « homme 6c femme conjoints par
» mariage, ne font uns 6c communs en biens meu-
» blés 6c conquêts faits durant 6c confiant le ma-
» riage ». Cette difpofition eft {implement négative,
parce que quoiqu’elle n’établiffe pas la communauté
, elle ne défend pas aux parties de la ftipuler. Ce
ne font pas les termes négatifs qui forment-ce que
l ’on appelle une difpoftion négative ; car une difpofition
de cette efpece peut être conçue en termes affirmatifs
, qui foient équipollens à des termes négatifs.
JM difpoftion Amplement négative eft oppofee à la
difpofition prohibitive, qui défend de rien faire de
contraire à ce qu’elle ordonne. Il y a des difpofitions
qui font tout à la fois négatives prohibitives ; c’eft-
à-dire qui en rejettant quelque ufage » défendent en
même tems de déroger à cette difpofition. Voye^_ ci-
apres DISPOSITION PROHIBITIVE. (A )
D i s p o s i t i o n o n é r e u s e , eft un a&e qui tranf-
met à quelqu’un une chofe à titre onéreux, & non à
titre lucratif. (A )
D i s p o s i t i o n p é n a l e , voyeiL o i p é n a l e .
D i s p o s i t i o n p r o h i b i t i v e , eft une difpofition
d’une loi ou d’un jugement, qui défend de faire quelque
chofe. Il n’eft pas permis aux parties de déroger
à ces fortes de difpofitions : tel eft, par exemple,
Varticle j j o. de la coutume de Normandie, qui porte
: « quelque accord ou convenant qui ait été fait
» par contrat de mariage, les femmes ne peuvent
» avoir plus grande part aux conquêts faits par le
» mari, que celle qui eft réglée par la coutume à la-
» quelle les contraaans ne peuvent déroger ». Cette
difpofition eft tout à la fois prohibitive négative. Il
y a des difpofitions où la prohibition n’eft pas fi marquée
, & qui ne laiffent pas d’être prohibitives négatives
; telles que 1yarticle a i/ , de la coutume de Paris
, « nul ne peut être héritier 6c légataire ». Voyei
ci-devant DISPOSITION NÉGATIVE, 6c la treizième
quefiion des dij/ertations de M. Boulenois. (A )
D i s p o s i t i o n r é m u n é r a t o i r e , eft un afte qui
a pour objet de récompenfer quelqu’un des fervices
qu’il a rendus. (A )
D i s p o s i t i o n d e S e n t e n c e , c’eft ce q u i eft ordonné
par une fentence. Voye^ci-devant D i s p o s i t
i o n d'un arrêt. (A )
D i s p o s i t i o n t e s t a m e n t a i r e , c’eft une chofe
qui eft ordonnée par teftament, Voy. T e s t a m e n t . IBi
Disposition d'une armée, (Art mil.) c ’eft lapofi-
tion ou l’arrangement que lui donne le général. Voy. Ordre de bataille. La meilleure difpofition d’une
armée, felonVegece, n’eft pas tant celle qui nous met
en état de battre l’ennemi, que celle qui l’affame 6c
le ruine à la longue. C ’étoit auffi le fentiment de Cé-
far : ce fameux Romain, dans la guerre d’Afranius,
ayant coupé les vivres à l’armée ennemie, 6c étant
preffé par fes foldats de profiter de l’oecafion de
combattre, ne voulut pas hafarder de braves foldats ,
ni fe mettre au pouvoir de la fortune ; parce qu'il <n'efi
pas moins du devoir d'un grand capitaine de vaincre fon
ennemi par adrejfe, que par force. Comm. de Céfar par
^’Ablancourt. (Q ) Disposition , en Architecture, jufte de toutes les déférentes partieesf td l’au nd ibftârtiibmuetinotn, conformément à leur nature 6c à leur utilité. Vyye% OrDdiosnpnosaintcioe.n , (Jard.) Voye.i Distribution.
DISPUTE, f. f. (Métapk. & Morale.) L’inégale
mefure de lumières que Dieu a départies aux hommes;
l’étonnante variété de leurs cara&ëres , de
leurs tempéramens, de leurs préjugés, de leurs paf-
fions ; les différentes faces par lefquelles ils envifa-
gent les chofes qui les environnent, ont donné naif-
fance à ce qu’on appelle dans les écoles difpute. A
peine a-t-elle refpefté un petit nombre de vérités
armées de tout l’éclat de l’évidence. La révélation
n’a pu lui infpirer le même refpeft pour celles qu’elle
auroit dû lui rendre encore plus refpeâables. Les
foiences en diffipant les ténèbres , n’ont fait que lui
ouvrir un plus vafte champ. Tout ce que la nature
renferme de myftérieux, les moeurs d’intéreffant,
l’hiftoire de ténébreux , a partagé les efprits en
opinions oppofées , & a formé des feûes, dont la
difpute fera l’immortel exercice. La difpute, quoique
née des défauts des hommes, deviendroit néanmoins
pour eux une fource d’avantages, s’ils fa voient en
bannir l’emportement ; excès dangereux qui en eft
le poifon. C ’eft à cet excès que nous devons imputer
tout ce qu’elle a d’odieux & de nuifible. La modération
la rendroit également agréable 6c utile,'
foit qu’on l’envifage dans la focieté, foit qu’on la
confidere dans les foiences. i° . Elle la rendroit agréable
pour la fociété. Si nous défendons la vérité, pourquoi
ne la pas défendre avec des armes dignes d’elle
? Ménageons ceux qui ne lui réfiftent qu’autant
qu’ils la prennent pour le menfonge fon ennemi. Un
zele aveugle pour fes intérêts les arme contre elle ;
ils deviendront fes défenfeurs , li nous avons l’a-
dreffe de deffiller leurs yeux fans intéreffer leur orgueil.
Sa caufe ne fouffrira point de nos égards pour
leur foibleffe ; nos traits émouffés n’en auront que
plus de force ; nos coups adoucis n’en feront que
plus certains ; nous vaincrons notre adverfaire fans
le bleffer.
Une difpute modérée , loin de .femer dans la fociété
la divifion & le defordre , peut y devenir une
fource d’agrémens. Quelle charme ne jette-t-elle pas
dans nos entretiens ? n’y répand-elle pas, avec la
variété, l’ame 6c la vie ? quoi de plus propre à les
dérober, 6c à la ftérilité qui les fait languir, 6c à l’uniformité
qui les rend infipides ? quelle reffource
pour l’efprit qui en fait fes délices r combien d’ef-
prits qui ont befoin d’aiguillons ? Froids 6c arides
dans un entretien tranquille, ils paroiffent ftupides
& peu féconds. Secouez leur pareffe par une difpute
polie,ils fortent de leur léthargie pour charmer ceux
qui les écoutent. En les provoquant, vous avez réveillé
en eux le génie créateur qui étoit comme engourdi.
Leurs connoiffances étoient enfouies 6c perdues
pour la fociété, fi la difpute ne les a voit arrachés
à leur indolence.
La difpute peut donc devenir le fel de nos entre-.
tiens ; il faut feulement que ce fol foit femé par la
prudence , 6c que la politeflé 6c la modération
l’adouciffent 6c le temperent. Mais fi dans la fociété
elle peut devenir une fource de plaifirs, elle peut
devenir dans les foiences une fource de lumières.
Dans cette lutte de penfées 6c de raifons , l’efprit
' aiguillonné par l’oppofition 6c par le defir dé la victoire,
puifo des forces dont il eft furpris quelquefois
lui-même : dans cette exa&e difouffion , l’objet lui
eft préfonté par toutes fes faces, dont la plupart lui
avoient échappé ; 6c comme il l’envifage tout entier
, il fe met à portée de le bien connoître. Dans
les favantes contentions, chacun en attaquant l’opinion
de l’adverfaire, & en défendant la fienne ,
écarte une partie du nuage qui l’enveloppe.
Mais c ’eft la raifon qui écarte ce nuage ; & la rai-
fon clairvoyante 6c aftive dans le calme, perd dans
le trouble & fes lumières & fon aûivité : étourdie par
le tumulte, elle ne vo it , elle n’agit plus que foible-
ment. Pour découvrir la vérité qui fe cache, il faudrait
examiner, difouter, comparer; pefer : la précipitation
, fille de l’emportement, laiffe-t-elle affez
de tems 6c de flegme pour les opérations difficiles ?
dans cet état, faillira - 1- on les clartés décifives que
la difpute fait éclore ? C ’étoient peut - être les fouis
guides qui pouvoient conduire à la vérité ; c’étoit
la vérité même: elle a paru, mais à des yeux distraits
6c inappliqués qui l’ont méconnue ; pour s’en
venger, elle s’eft peut-être éclipfée pour toujours.
Nous ne le favons que trop , les forces de notre
ame font bornées ; elle ne fe livre à une efpece d’action,
qu’aux dépens d’une autre ; la réflexion attiédit
le fentiment, le fentiment abforbe la raifon ; une
émotion trop vive épuifo tous fes mouvemens ; à
force de fentir, elle devient peu capable de penfer;
l’homme emporté dans la dijpute paraît fentir beaucoup
, il n’eft que trop vraiffemblable qu’il penfe
peu.
D ’ailleurs l’emportement né du préjugé , ne lui
prete-t-il pas à fon tour de nouvelles forces ? Soutenir
une opinion erronée , c’eft contrarier un engagement
avec elle; la foûtenir avec emportement,
c ’eflredoubler cet engagement, c’eft le rendre pref-
que indiffoluble: intéreffé à juftifier fon jugement,
on l’eft beaucoup plus encore à juftifier fa vivacité.
Pour la juftifier auprès des autres, on deviendra iné-
puifàble en mauvaifes raifons ; pour fe la juftifier à
foi-même, on s’affermira dans la prévention qui les
fait croire bonnes.
Ce n’eft qu’à l’aide des preuves 6c des raifons qu’on
découvre la vérité à des yeux fafcinés qui la mé-
connoiffent ; mais ces preuves 6c ces.raifons, quelque
connues qu’elles nous foient dans le calme, ne
nous font plus préfentes dans l’accès de l’emportement.
L’agitation 6c le trouble les voilent à notre
efprit ; la chaleur de l’emportement ne nous permet
ni de nous appliquer, ni de réfléchir. Prodigues de
vivacités, & avares de raifonnemens, nous querellons
l’adverfaire fans travailler à le convaincre ;
nous l’infultons au lieu de l’éclaircir : il porte doublement
la peine de notre impatience.
Mais quand même notre emportement ne nous
déroberait point l’ufage des preuves 6c des raifonnemens
qui pourraient convaincre, ne nuirait-il
pas à ces preuves ? la raifon même dans la bouche
de l’homme emporté, n’eft-elle pas prife pour
la paffion ? Le préjugé fouvent faux qu’on nous attribue
, en fait naître un véritable dans l’efprit de
l’adverfaire ; il y empoifonne toutes nos paroles ;
nos indnftions les plus juftes font prifes pour des
fubtilités hafardées, nos preuves les plus folides
pour des pièges, nos raifonnemens les plus invincibles
pour des fophifmes ; renfermé dans un rempart
impénétrable, l’efprit de l’adverfaire eft devenu
inacceffible à notre raifon, & notre raifon feule pouvoir
porter la vérité jufqu’à lui.
Enfin l’emportement dans la difpute eft contagieux
; la vivacité engendre la vivacité, l’aigreur naît
de l’aigreur, la dangereufo chaleur d’un adverfaire
fe communique 6c fe tranfmet à l’autre : mais la modération
leve tous les obftacles à l’éclairciffement de
la vérité ; en même tems elle écarte les nuages qui
la voilent, 6c lui prete des charmes qui la rendent
chere. Article de M. Formey.
DISPUTER LE VENT, voye^ Vent.
DISQUE, (Hifi. anc.) c’eft le nom d’une forte
de bouclier rond que l’on confacroit à la mémoire
de quelque héros, 6c que l’on fufpendoit dans le temple
des dieux pour forvir de trophée : il s’en voit un
d’argent dans le cabinet des antiques de S. M. 6c qui
a été trouvé dans le Rhône.
On appelloit auffi difque, difcus, un palet dont les
Grecs 6c les Romains faifoient ufage dans leurs di-
vertiffemens, & fur-tout dans leurs jeux publics ;
les Aftronomes ont pris de-là ce terme fi ufité parmi
eux, le difque du foleil ou de la lune. Voye[ Disque
(Afironom.) & D ISQ U E (Hfi. anc.)9 article qui fuit.
mDisque , (f fifi. anc. & Mytk.) difcus ; efpece de ptrael emt oéuta dl,’ inlaftrrguem de’nutn d pe ipéi,e drroen,t dlee sp laonmciben, so ufe d f’aeur-
voient dans leurs exercices. Voye\l'article Gymnas-,
tique.
Le difque des anciens étoit plat & rond, 6c de for-;
me lenticulaire.
Le jeu du difque étoit un de ceux qui fe prati-
quoient chez les Grecs dans les folennités des jeux
publics. Il confiftoit à jetter un difque en haut ou en
long, 6c celui qui le jettoit ou plus haut ou plus
loin remportoit le prix.
On s’exerçoit à lancer le difque, non-feulement
pour le plaifir, mais encore pour la fanté. Galien 6c
Aretéele confoillent pour prévenir ou guérir les vertiges
, 6c faciliter la fluidité 6c la circulation du fang.
Ceux qui s’e'xerçoient à ce jeu s’appelloient dil-
coboles, difcoboli, c’eft-à-dire jetteurs, lanceurs de
difque ; 6c Us étoient à demi-nuds félon quelques-
uns , 6c félon d’autres tout nuds, puifqu’ils fe faifoient
frotter d’huile comme les athlètes. Voyeç l'art, Discobole.
Hyacinthe favori d’Apollon, joiiant au difque
avec ce dieu, fut tué d’un coup de difque, que le
Zéphire fon rival détourna 6c pouffa fur la tête
d’Hyacinthe. (G)
- Disque , terme d'Aftronomie ; c’eft le corps du fo-'.
leil ou de la lune, tel qu’il paraît à nos yeux.
Le difque fo divifo en douze parties qu’on appelle
doigts, & c’eft par-là qu’on mefure la grandeur d’une
éclipfe, qu’on dit être de tant de doigts ou de
tant de parties du difque du foleil ou de la lune. Ces
doigts au refte ne font autre chofe que les parties du
diamètre du difque, 6c non de fa furface.
Dans l’éclipfe totale de l’un ou l’autre de ces deux
aftres, tout le difque eft caché ou obfourci ; au lieu
que dans une éclipfe partiale il n’y en a qu’une partie
quiD leis fqouite. Voye^ Eclipse. fe dit auffi, en termes d'Optique, par quelque
auteurs, de la grandeur des verres de lunettes *
6c de la largeur de leur ouverture, de quelque figure
qu’ils foient, plans »convexes, menifques, ou autres.
Ce mot n’eft plus en ufage ; on employé les mots
d'ouverture ou de champ, lin-tout dans les ouvrages
écrits en françois. ( O ) Disque fe dit encore, en termes de Botanique, de la partie des fleurs radiées qui en occupe le centre*
Voye^l'article Fleur. On l’appelle quelquefois le
bajfin. Le difque eft compofé de plufieurs fleurons pofés à-plomb.
R. M
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