dans le tems même que le peuple fe retiroit pour aller
dîner; & Martial dit à un parafite qui étoit venu
chez lui fur les dix à onze heures : Vous venez un
peu trop tard pour déjeuner, St beaucoup trop-
tôt pour dîner. On dînoit autrefois en France beaucoup
plutôt qu’au jourd’hui. C ’eft ce qu’on peut prouver
par différens paffages des hiftoriens,& par l’heure
du dîner des différens ordres religieux. Article de M.
Je Chevalier DE JaUCOÛRT.
D în e r , fu b ft. m . ( Medecine. ) P o u r c e qu’ il y a
-à o b fe r v e r co n c e rn a n t le ré g im e à l ’é g a rd d e c e r e p
a s , v o y c^H yG iE N E , R é g im e .
DING, f. m. ( Commerce. ) nom que les Siamois
donnent en général à toutes fortes de poids ; en particulier
ils n’en ont guere d’autres que leurs monnaies
mêmes, ce qui ne s’entend que de celles d’argent
, l’or n’y ayant pas cours comme efpece, mais
fe vendant St s’achetant comme marchandise , St
valant douze fois l’argent.
Les autres poids des Siamois ont le même nom
que leurs monnoies qui fon t, le cati ou fehang, le
mayon ou feling, le fouan, la fompaye , la paye St
le clam. Tous ces poids Si monnoies font expliqués
à leurs articles St évalués avec les nôtres dans
-ce di&ionnaire. Dionn. de Commerce & de Trev. (G)
DINGELFING,. ( Géogr. mod. ) ville de la Bavière
en Allemagne ; elle eft fituée fur l’Ifer.
DINGGRAVE, f. m. (Hift. d'Allemagne.) mot
compofé de ding, jugement, Si de grave, comte. On
donnoit ce nom anciennement en Allemagne à un
Magiftrat prépofé pour rendre la juftice. Aujourd’hui
cette dignité ne fubfifte plus. (—)
DINGLE, ( Géogr. mod. ) ville maritime de la
Monng en Irlande. Long. y. x5. Lu. 5x. 6.
DINGWAL, (Géogr. mod. ) ville d’Ecoffe au
•comté de Rôffe ; elle eft fituée fur la rivière de Con-
•nel. Long. ij . 40. lat. 5 J . 4<f.
* DIOBOLUS, (Hift. ancienne.) monnoie athénienne
, fur laquelle on voyoit d’un côté repréfenté
Jupiter, Si de l’autre un hibou , l’oifeau confacré à
Minerve, la protectrice des Athéniens.
DIOCÉSAIN, f. m. ( Jurifprud. ) fignifie celui
qui eft né dans un dioclfe, ou qui eft habitué, ou
qui y a quelque fonction fpirituelle. Un évêque ne
peut donner la tonfure ni les ordres qu’à fon diocésain.
Une abbeffe diocéfaine eft celle relativement à
l’évêque , dans le dioeèfe duquel eft fon abbaye.
L ’évêque diocéfain qu’on appelle aufîi quelquefois
fimplement le diocéfain, eft celui auquel eft fournis le
dioeèfe dont il s’agit. J^oye^ci-aprls D i o c è s e .
Il y a des bureaux diocéfains ou chambres diocéfai-
nes du clergé établiesdans chaque dioeèfe, pour con-
noître des conteftations qui peuvent naître à ifocca-
fion des décimes St autres impofitions. Voyei C l e r g
é & D é c im e s , Bu r e a u x im o c é s a in s , C h a m b
r e d e s D é c im e s , C h a m b r e s d i o c é s a i n e &
--SOUVERAINE DU C L E R G É . (A)
D IO C E S E , f. m. ( Jurifprud. ) du mot grec
JioUmiç, qui fignifie une province ou certaine étendue
de pays dont on a le gouvernement ou l’admi-
niftration ; & le gouvernement même de ce pays
étoit autrefois chez les Grecs & chez les Romains un
^gouvernement civil St militaire d’une certaine province
; préfentement parmi nous & dans tout le monde
chrétien, e’eft le gouvernement fpirituel d’une
province confiée à un évêque ou le reffort de plu-
iieurs diocifes particuliers fournis à un archevêque
métropolitain.
Strabon qui écrivoit fous Tibere, dit que les Romains
avoient divifé l’Afie en diocéjes ou provinces,
& non pas par peuples ; il fe plaint de la confufion
•que cela caufoit dans la géographie. Dans chacun
de ces diocifes il y a voit un tribunal où l’on rendoit
la juftice ; chaque dioeèfe ne comprenoit alors qu’une
feule jurifdiftion , un certain diftrift ou étendue
de pays qui reffortiffoit à un même juge. Ces
diocifes avoient leurs métropoles ou villes capitales ;
chaque métropole avoit fous elle plufieurs diocifes qui
étoient de fon reffort.
Conftantin le Grand changea la forme de cette
diftribution. Il divifa l’empire en treize grands diocifes
, préfeâures ou gouvernemens ; il y en avoit
même un quatorzième en comptant la ville de Rome
& les villes appellées fuburbicaires. Toute l’Italie
étoit divifée en deux diocifes , l’un appellé diser
cefis fuburbicaria, parce qu’il étoit le plus proche de
la ville de Rome ; le fécond appellé dicecefis ltalioe,
qui comprenoit le refte de l’Italie.
On comptoit dans l’empire 120 provinces, St
chacun des quatorze grands diocifes ou.gouvernemens
comprenoit alors plufieurs provinces &: métropoles,
au 1 ieuqu’auparavantune même province comprenoit
plufieurs diocifes.
Chaque dioclfe particulier étoit gouverné par un
vicaire de l’empire qui réfidoit dans la principale
ville de fon département : chaque province avoit un
proconful qui dèmeuroit dans la capitale ou métropole
; & enfin le préfet du prétoire qui avoit un des
quatorze grands diocifes ou gouvernemens comman-
doit à plufieurs diocifes particuliers.
Le gouvernement eccléfiaftique fut réglé fur le
modèle du gouvernement civil. Dans la primitive
églife les Apôtres envoyèrent dans toutes les villes
où J. C. étoit reconnu, quelques-uns de leurs difei-
ples en qualité d’adminiftrateurs fpirituels St minif-
tres de la parole de Dieu , lefquels furent tous ap-
pellés indifféremment prêtres ou anciens, évêques ,
pafleurs , & même papes.
Dans la fuite on choifit dans chaque ville un de
ces prêtres pour être le chef des autres, auquel le titre
d’évêque demeura propre, les autres prêtres formèrent
fon confeil.
La religion de J. C . faifant de nouveaux progrès,
on bâtit d’autres églifes, non feulement dans les mêmes
villes où il y avoit un évêque , mais auffi dans
les autres villes, bourgs & villages , St dans char
que lieu l’évêque envoyoit un de fes prêtres pour
enfeigner & adminiftrer lesfaints myfteres, félon que
le contient le decret du pape Anaclet, à la charge
que l’un d’eux ne pourroit entreprendre ni adminiftrer
en l’églife de l’autre , finguli per fingulos titulos
fuos ; enforte que l’on pourroit rapporter à ce pape
la première divifion des diocifes : cependant on tient
communément que le pape Denis fut l’un de
ceux qui établit fe mieux cette police vers l’an 266.
On trouve dans le decret de Gratien le difcours de
ce pape à Severinus , évêque de Cordoue : nous ne
faurions , dit-il., te dire mieux , Jinon que tu dois fui-
vre ce que nous avons établi en C églife Romaine, en
laquelle nous avons donné à chaque prêtre fon églife ;
nous avons diftribué entr'eux les paroijfes & les cimetières,
f bien que l'un n'a puiffance dans l'enclos de l'autre.
cap.j. xiij. quoeft. /.Il en eft écrit autant des évêques
, l’un defquels ne peut ni ne doit entreprendre
quelque chofe au dioclfe de fon co-évêque. Le pape
Calixte I avoit déjà ordonné la même chofe pour
les évçques , primats & métropolitains ; mais on ne
voit pas que le terme de dioclfe fût encore ufité pour
défigner le territoire d’un évêque ou d’un archevêque
; on difoit alors la paroiffe d’un évêque ou d’un
archevêque ou métropolitain ; le terme aé dioclfe ne
s’appliquait qu’à une province eccléfiaftique qui
comprenoit plufieurs métropolitains, & dont le chef
fpirituel avoit le titre de patriarche, ex arque,ou primat.
Dans la fuite ces titres, d'exarque St de patriarche
fe font effacés dans la plupart des provinces ; ij
eft feulement refté quelques primaties ; le territoire
de chaque métropolitain a pris le nom de dioclfe
St ce nom a été enfin communiqué au territoire de
chaque évêque foûmis à un métropolitain ; de forte
que le terme de dioclfe a été pris pour le fpirituel en
trois fens différens, d’abord pour un patriarchat ou
■ èxarcat feulement, enfuite pour une métropole, St
enfin pour le territoire particulier d’un évêque.
Préfentement on, entend également par là le territoire
de l’évêque & celui du métropolitain, comme
on le voit'dans le canon nullus 3 . caufâ x. queft. 2.
Le concile de Conftantinople tenu en 381, dépend
aux évêques, qui font hors de leur dioclfe , de
rien entreprendre dans les églifes qui font hors leurs
limites, St de ne point confondre ni mêler les églifes
.L
e métropolitain ne peut même, fous prétexte de
la primauté qu’il a fur fes fuffragans, rien entreprendre
dans leur dioclfe , ce rang ne lui ayant été donné
que pour l’ordre qui fe doit obferver dans l’affem-
blée des évêques de la province ; & cette affemblée
peut feule corriger les fautes qui feroient échappées
à un des évêques de la province : c’eft ce que portent
les decrets des conciles de Sardes, St les fécond
& troifieme conciles de Carthage. Celui d’E-
phefe dit aulîila même chofe; St le premier concile de
Tours ajoute que celui qui feroit au contraire fera
dépofé de fa charge. Martin , évêque de Bracare ,
en fon Livre des conciles Grecs, rapporte un chapitre,
fuivant lequel, ce que l’évêque fait hors de fon dioclfe
eft nul. Bede rapporte la même chofe d’un concile
tenu en Angleterre en 670 fous le régné d’Eg-
fredus ; l’évêquë de Nicée fut accufé de cette faute
au concile de Chalcédoine tenu fous Valentinien III
& Marcien II ; ce fut auffi l’un des chefs de la condamnation
prononcée par Félix évêque de Rome,
contre Acace fehifmatique.
Au furplus la divifion de l’églife foit en diocifes ordinaires
ou en diocifes métropolitains , n’a jamais
donné atteinte à l’unité de l’églife ; ces divifions n’étant
que pour mettre plus d’ordre dans le gouvernement
fpirituel.
Préfentement par le terme de dioclfe on n’entend
plus que le territoire d’un évêque ou archevêque,
confidéré comme évêque feulement ; le reffert du
métropolitain s’appelle métropole, & celui du primat
s’appelle primatie. Le métropolitain n’a plus
le pouvoir de vifiter le dioclfe de fes fuffragans, il
n’a que le reffort en cas d’appel.
Quoique pour la divifion des diocifes on ait
originairement.fuivi celle des provinces, on n’a pas
depuis toujours obfervé la même chofe ; & les chan-
gemens qui arrivent par rapport à la divifion .des
provinces pour le gouvernement temporel, n’en font
aucun pour la divifion des diocifes.
Chaque dioclfe eft ordinairement divifé en plufieurs
archidiaconés, & chaque archidiaconé en plufieurs
doyennés.
L’évêque n’a ordinairement qu’un official , à
moins que fon disoc'efe ne foit fîtué en divers parle-
mens, ou en partie fous une domination étrangère ;
dans ces cas il doit avoir un official dans le territoire
de chaque parlement ou de chaque fouverai-
neté.
Le clergé de chaque dioclfe nomme un fyndic
pour ftipuler les intérêts aux affemblées diocéfaines.
O O ,
* DIOCLEIDES ou DIOCLIES, adj. pris fub-
ftantivement, fêtes célébrées en Grece en l’honneur
de Dioclls, un de fes héros.
* DIQCLÉTIENNE, (Epoque) Hifoire moderne ,
cette ere qu’on appelle auffi celles« martyrs, a commencé
fous Dioclétien ; fa première année tombe
fur le vingt-neuvieme Août de la période julienne.
Les Éthiopiens qui la fuivent & qui en appellent les
années années de grâce, en ont formé un cycle de
534 ans , dont la première année a été la première
des années de grâce ; la fécondé année , la fécondé
des années de grâce , & ainfi de fuite jufqu’à 534 ;
au bout de ce nombre, ils ont compté la premier©
année du fécond cycle des années dé grâce ; la fécondé
année du fécond cycle des années de grâce ;
la troifieme année du fécond cycle des années de
gface, Sec. d’où l ’on voit que le nombre des cycles
diocletiens écoulés étant donné avec le nombre
des années de grâce écoulées du cycle courant ,
on peut facilement rapporter l’année de l’époque
dioclétienne à telle autre ere qu’on le jugera à propos.
I D IO I S , ( / e ) Géogr. mod. contrée du Dauphiné
en France; elle eft fituée entre le Gréfivaudan, le
Gapençois, & le Valentinois. Die en eft la capitale.
* DIONÉ, f. f. ( Myth. ) déeffe du Paganifme ;
elle eft fille de l ’Océan & de Thétis ,• & mere de
Vénus qu’elle eut de Jupiter. C ’eft entre les bras de
Dionéque Vénus fe précipita toute en pleurs, lorsque
Diomede lui eut éfleuré la peau de la main à-
travers la gafe legere qu’elle tenoit étendue fur fon
fils Enée , & contre laquelle tous les traits de l’armée
des Grecs venoient s’amortir : cet endroit eft:
un des plus beaux morceaux de l’Iliade ; St il n’y a
guere de poète à qui il ne pût fajre tomber la plume
des mains.
DIONYSIENNES, adj. (Hift. anc. myth.) fêtes
folennelles célébrées par les anciens en l’honneur
de Bacchus. Ce mot vient du nom grec de Bacchus;
lequel vient lui-même de S'ioç, génitif de Çtuç, Jupiter
, Sc de Nyfa, ville d’Egypte fur les frontières de
l’Arabie, où l’on dit que Bacchus fut élevé par les
nymphes.
Les Dionyfiennes font les mêmes fêtes que les Orgies
appellées chez les Romains Bacchanalia St Li-
beralia.
Il y avoit plufieurs fêtes que l’on appelloit diony-
Jienne, dionyfia, fur-tout deux; la première étoit
l’ancienne, probablement la même que la grande
dionyjienne , que l’on appelloit auffi par excellence
dionyfienne, fa ni rien ajouter, comme étant celle de
toutes les fêtes de Bacchus que l’on célébroit le plus
chez les Athéniens fur le mont Elapheboli : la fécondé
étoit la nouvelle, probablement la même que
la petite dionyfienne; elle fe célébroit en au tonne
comme pour fervir de préparation à la grande.
On voyoit dans ces fêtes des femmes échevelées
le thyrfe en main courant çà & là comme des furieu-
îes , des hommes traveftis en latyres, pans & file-
nes. Chacune avoit des fingularités qui les diftin-
guoient, mais un point fixe d’uniformité, c’étoit
la licence St la débauche. Voye^ Bacchanales 6*.
Ba cch an tes . Chambers. (G)
! DIONYSIUS ou DYONISUS, f. m. nom formé
de S'ioç & de Nyfa ; on le donna à Bacchus ,
parce qu’il paffoit pour fils de Jupiter St pour avoir
.été nourri à Nyfa. Voye^ ci-dejfus C article DiONYr
SIENNES.
DIOPHANTE, ( Problèmes ou queftions de ) On
appelle ainfi certaines queftions fur les nombres quar-
res, cubes, les triangles reâangles, &c. du genre d©
celles qui ont été examinées Stréfolues autrefois par
Diophante, mathématicien d’Alexandrie, qu’on croit
avoir vécu vers le troifieme fiecle. Nous avons fon
ouvrage qui a été commenté & publié à Paris en
1621, par Bachet de Meziriac ; il y a une autre édb»
tion faite en 1670, avec des obfervations de M. Fermât
fur quelques-unes des queftions de Diophante.
Dans ces queftions il s’agit de trouver des nombres
commenfurables qui fatisfaffent à des problèmes in