-vent qu’une courbe dont l’équation eft compofée,
eft plus facile à décrire qu’une courbedont l ’équation
eft fort Ample. Voye^ fur cela Y article. Courbe,
•ainfi que fur \z.conflrucüon des équations différentiel-
R i (O ) Construction , ternied?Architecture, eft l’art
•de bâtir par rapport à; la matière. Ce mot lignifie
.auffi Y ouvrage bâti. Kôye{ ARCHITECTURE , MAÇONNERIE
, .Charpenterie, Menuiserie, &c.
Conjlruclion de pièces de trait, eft le développement
•des lignes rallongées du plan par rapport aux profils
-d’une piec.e de trait. (P)
Co nstruction, en termes de Marine lignifie
Y art de bâtir des vaijjeaux. L’on a plufieurs ouvrages
qui développent les principes généraux de la conf-
jruction, & qui donnent des méthodes particulières
pour conftrujre différentes fortes de bâtimens. Les
plus détaillés font
i°. h'Architecture, navale du lieur Daffié , imprimée
à Paris en 1695. 20. L'art de bâtir des vaijjeaux.
30. Le traite du navire , de fa conftruétion, & de fes
.mouvemens, parM. Bouguer, de l’académ. desSciences
» Paris 1746 ; ouvrage profond, & qu’il feroit à
fouhaiter que tous les conftrufteurs étudiaffent &
entendiffent bien. 40. Elémens de l'Architecture navale,
ou traite pratique de la conftru&ionrf'« vaijjeaux
,par M. Duhamel, de la même académ.-Paris 1752 :
celui-ci dépouillé d’algebre & de démonftrations,fe
renferme dans la pratique, & offre des méthodes fi
fimples & li claires , qu’il peut mettre en état quiconque
le pofféderoit bien, de dreffer les plans de ,
tqutes.fortes.de bâtimens, 8c de régler les propos
tions les plus avantageufes pour toutes les parties
qui entrent dans leurs conjlructions. Ainfi c’eft à ces
deux excellens ouvrages que nous renvoyons, dont
• nous emprunterons cependant leplus qu’il nous fera
poflibie pour former le détail de cet article, & de
beaucoup d’autres.répandus dans ce Diftionnaire.
Le premier objet qui fe préfente dans la
non de? vaiffeaux, c’eft la grandeur 8c la proportion
qu’on veut.donner au bâtiment ; 8t c’eft ce qui
-a été réglé par l’ordonnance.de Louis XIV. pour
les armées navales 8c arfenaux de Marine, du 1 c
Avril 1689. liv. X I I I . tit. ij. art. /.- « Les vaiffeaux
« du premier rang auront 163 piés de longueur de
» l’étrave à l’étambord par-jdehors , 44 piés de lar-
» geur en-dehors les membres, 8c 20 piés 4 pouces
. » de creux à prendre fur la quille au-deffus des bouts
.» du banc en droite ligne. Article 2. Il y aura deux
,» différentes grandeurs de vaiffeaux parmi ceux du
. » fécond 8c du trojûeme rang, qui feront diftingués
•>> par premier .& fécond ordre. Article 3. Les vaif-
.» féaux du fécond rang premier ordre auront i<o
'M pies de longueur, 41 piés fix pouces de largeur
.» & 19 piés de creux. Article 4. Ceux du fécond’ .
» rang fécond ordre auront 146 piés de longueur, 40 •
- * ûeMargeur & 18 piés'jpouces de creux. A n .5. Les
. » vaiffeaux du troifieme rang premier ordre auront '
-» I4P Pies de longueur, 38 de largeur, & 17 piés ■
» fix pouces de creux. Article G. Ceux du troifie-
» me rang- fécond ordre, auront 13,6 piés de lon-
» gueur , 37 de largeur , 8c ifi.piés 6 pouces de
» creux. Article y. Les vaiffeauxde quatrième rang •'
.» 120^ pies de longueur, 32 & f de largeur, & 14
.>> & x de creux. Article 8. Et ceux du cinquième
»rang i i o pies de longueur, 27 & j de largeur
» 8c 14 de creux.
Il eft b on de remarquer que ces proportions font
rres-diftercntes de Celles .que l’on fuit aujourd’huiV
il expeoençe,ayant fait connoître qtfihétoit nécéf-
- lre ,s en écarter. Ainfi pour déterminer la lon-
.Eueur-d im vatffeau ; il faut fixer combien il y a
-de.bâbords à.la première batterie, quelle largeur
.doivent avoir ces bâbords ; combien de diftance on
pout donner de l’un à l’autre, à quoi on ajoute deux
diftances ou deux diftances & demie d’entre lés fa-
bords pour Pavant, à compter du premier fabord
de l’avant au-dehors de l’étrave; & une diftance
& demie pour l ’arriere, à compter du dernier fabord
de l’arriere dans la fainte-barhe, au - dehors de l’e-
tambord. On additionne enfuite toutes ces fournies r
& le produit donne la longueür du vaiffeau de l’étrave
à l’étambord. Ainfi le nombre de canons dont
on veut qu’un vaiffeau foit monté, & la groffeur’
de leur calibre, décide de fon rang & de fa loft-*’
gueur. Un vaiffeau du premier rang de 112 canqns;
(voyei au mot Rang) fera percé « Fa première batterie
de 15 fabords pour des canons de 48 ou .3 6
livres de balle;; à la deuxieme, de 16 pour des canons
de 24 ; à la troifieme de 15 fabords, pour des
canons de 12 livres de balle, fur' le gaillard d’ar-r
riere , 5 canons de 8 livres de balles ; fur le château
d’avant, 3 de 8 livres ; & fur la dunette, 2 de.
4 livres.
La largeur des fabords fe fixe fuivant la groffeur
des canons. Pour des canons du calibre de 48 , la-
largeur des fabords fera de 3 piés 2 pouces. Pour
du 36 » 3 piés ou 3 piés 1 pouce. Pour du 24, 2-
pies 9 à 10 pouces. Pour du 1 8 ,2 piés 7 à 8 pou-*
ces. Pour du 12 , 2 piés 5 à 6 pouces. Pour du;8;-
2 pies 2 à 3 pouces. Pour du 6 , 1 pié 10 pouces ou
2, pies. Pour du 4 , r pié 8 à 9 pouces. La largeur des
fabords fixee, refte à donner leur diftance, qui pour
les canons de 36, peut être de 7 piés 6 à 7 pouces*
Pour ceux de 24,. 7 pies 4 à ç pouces. Pour ceux de
2 8 , 7 piés.3 à 4 pouces. Pour les canons de 127, 7.
pies 2 3 3 pouces ; & pour ceux de 8 & de 6 ,7 piés.
Il eft. bon d’obferver que la diftance que l’on vient
de donner entre les fabords pour les canons de . 12 ,
dé 8 , & de 6 , ne convient que pour les frégates à
deux ponts, & qu’elle feroit trop grande pour celles
qui n’auroient qu’un pont, pour lefquelles il fuffiroit
de mettre 6 piés 1 pouce pour les canons de 1 f . fix
pies pour ceux de 8, & 5 piés pour ceux dé 6 ; de-
pendant toutes ces mefures peuvent varier, & les
conftru&eurs ont différentes méthodes qui
reuffiffent fort bien.
Après, ce qu’on vient de dire fur la largeur dèsTa-
bords & leiirs diftances, il eft aifé de décider la fon-
gueur du vaiffeau, de la rablfire de l’étambord à la
rablure de 1 etrave : il faut additionner la diftance du
dernier fabord de l’avaiit à la rablure de l’étravê ;
celle du dernier fabord. de l’arriéré à-la rablîire de
I etambord, avec la largeur de tous les fabords de la
première batterie, & toutes les diftances qui doivent
etre entre chaque fabord. Le produit de ces fommes
donnera la longueur du vaiffeau de rablure en rabïû-
re. Ainfi un vaiffeau de 74 canpns, auroit 14 fabords
a fa première batterie, &c 166 pies de longueur; 8t
un vaiffeau de 64 auroit 13 fabords & 151 pies de
longueur. Ces deux exemples fuffifent.
La longueur que l’on, veut donner au vaiffeau que
Ion projette étant décidée, il faut en fixer la plus
grande largeur aù maitre-bau ; ce qui varie encore
iuivaftt les différentes méthodes, dont nous allons
rapporter quelques exemples.
Il y a des cqnftriiâ-eurs qui pour la plus grande
largeur dès vaiffeaux, prennent entre le tiers & le
quart-de leur Iorigueur ; c’efï - à - dire que fi un Vaif-
feau a 168 piés de longueur^ on diyife cette fonime
par 3 , ce qui fait 56. On divife enfuite la mêmefom-
mc de 168 par 4 , ce qui fait 42. Enfin on âjoûtè 56
pies avec 42, dont on prend la moitié, & l’on a 4^
piés pour la largeur d’un vaiffeau de 168 piés de loh-
gueur. ; '
Quelques conftrufreurs ayant trouvé cette lar*
geur trop grande pour les vaiffeaux du premier rang,
fouftrayent un douzième de la longueur totale i68.j
pôur la quelle & l’élancement ; il refte 15 4 piés, fur-
quoi ils opèrent comme nous venons de le dire ; &
la largeur alors eft de 44 piés 11 pouces, plus petite
de 4 piés 1 pouce que la précédente. ,
D ’autres donnent de largeur aux vaiffeaux du premier
rang 3 pouces 3 lignes par piés de la longueur î
par cette méthode le vaiffeau de 168 piés de lofcg
auroit 45 piés 6 pouces de large.
Il y en a qui pour les vaiffeaux du premier & du
fécond rang, prennent un tiers de la longueur dont
ils fouftrayent une fixieme partie , & le reftant eft
leur largeur : ainfi un vaiffeau de 168 piés de longueur
, a 46 piés 8 pouces de largeur.
Pour les vaiffeaux du troifieme & du quatrième
rang, ils prennent 3 pouces 3 lignes par piés de la
longueur.
A l’égard des frégates qu’on veut faire fines voi-
lieres , on leur donne feulement pour largeur un
quart de leur longueur.
Enfin il y a des conftru&eurs qui pour avoir là
largeur des vaiffeaux de 76 canons & au-deffus,
prennent 3 pouces 4 lignes 9 points par piés de la
longueur ; & fuivant cette réglé , un vaiffeau de
168 piés auroit 47 piés 6 pouces 7 lignes de largeur*
Pour lès vaiffeaux de 74 canons, ils prennent
3 pouces 4 lignes par pié de la longueur.
Pour un vaiffeau de 62 canons, 3 pouces 3 lignes
5 points.
Pour un vaiffeau de 56 canons, 3 pouces 3 lignes
6 demie.
Pour un vaiffeau de 50 canons, 3 pouces 3 lignes.
Pour un vaiffeau de 46 canons, 3 pouces 2 lignes
9 points.
Pour une frégate de 31 canons, 3 pouces 2 lignes
6 points.
Pour une frégate de 28 canons, 3 pouces 2 lignes
5 points.
Pour une frégate dé 21 canons, 3 pouces 2 lignes
2 points.
. Pour une frégate de 16 canons, 3 pouces 1 lignes.
Pour une corvette de 12 canons, 3 pouces 6 lignes.
Suivant ce que nous venons de dire, les conftruc-
teurs ont beaucoup varié fur la maniéré d’établir la
largeur des vaiffeaux, qui fe trouve affez différente
quand ôn les compare a la longueur.
Il nous refte encore à parler du creux. Le creux
eft la diftance qu’il y a entre le deffus de la quille &
le deffus du bau du premier pont, non compris le
bouge de ce pont. Anciennement la plupart des con-
ftru&eurs faifoient le creux au maître-gabari, égal
à la huitième partie de la longueur du vaiffeau. Suivant
cette réglé, un vaiffeau du premier rang qui
àvoit 168 pies de longueur, auroit eu 21 pies de
creux ; mais comme on s’eft apperçu que ce creux
n’étoit pas fuffifant, on y a ajouté un pié pour donner
plus d’élévation à la batterie, & plus de capacité
au fond de cale : fur ce pié un vaiffeau de 168
piés de longueur , auroit 22 piés de creux. Cette réglé
n’eft pas bonne, car le Creux feroit d’autant plus
grand, que le vaiffeau feroit plus long ; au lieu que
le creux doit diminuer à proportion qu’on allonge
le vaiffeau.
Dans la plupart des Vaiffeaux, le creux au milieu
eft égal à la moitié de la largeur : ainfi fi la largeur
du vaiffeau qui nous vient de fervir d’exemple, étoit
;de 47 piés, le creux feroit de 23 piés & demi à un
tel vaiffeau ; mais ceux-là font leur varangue plate.
Cette .réglé ne doit pas être générale pour tous les
bâtimens ; car un vaiffeau qui a peu de largeur, aura
immanquablement fa batterie noyée, fi on n’augmente
pas beaucoup le creux.
Auffi les conftruéleurs qui donnent au creux la
moitié de la largeur du vaiffeau, ne fuivent exactefnérit
cette règle qué pour lés vaiffeaux depuis 4S
canons jufqu’au - deffus ; mais pour une frégate de
18 ou de 32 canons, ils prennent pour le creux z
pouces 8 lignes par pié de la largeur : ainfi On donneront
au vaiffeau qui auroit 29 piés de largeur, 13
pies 8 pouces 4 lignes de creux. Pour une frégate de
22, de 16 , & de 12 canons t ils prennent 6 pouces (S
lignes par pié de la largeur.
Ces trois dimenfions du vaiffeau (longueur; largeur
, & creux > ) étant réglées, il s’agit de fixer les
proportions des differentes pieçés qui entrent dans
la conjîruction. On en trouve une table extrêmement
étendue dans le traité de corjîruction pratique que
nous avons cité ci-deffus, auquel nous renvoyons
ceux qui veulent faire une étude particulière de la
conjlruclion ; & nçus nous contentons de donner ici
le devis d’un vaiffeau oîi les proportions dés membres
& des principales parties font fixées, avec l’or*
dre dans lequel on les travaille & l’on les met en
place.
Devis d'un vaiffeau du premiet rang de piés de
long.. Cette longueur eft prife dp l’étrave à l ’étam-
bord. Le vaiffeau a 36 piés-dp ,bau ou de largeur
de dedans en-dedans, prife fous le maître-bau , 8c
12 piés de creux au premier pônt , 1 7 au fécond
pont, 24 au troifieme pont, St 3 piés 6 pouces de
vibord.
La quille éft de trois pièces ; les écarts en font de
10 piés de long ÿ & à leurs bouts de 4 pouces d’é*
paifleur : ils font affemblés chacun par 25 gourna-
bles, qui font une forte de chevilles à qui l’on donné
1 pouce de diamètre par chaque 100 piés que le vaiffeau
a de longueur.
L’étrave mefurée en-dehors fur fà rondeur, efl
de 37 piés 2 pouegs de long ; & à l’équerre dans l’angle
en-dedans, 27 piés 9 pouces : plie a de ligne courbe
7 piés ; d’épaiffeur en-dehors 1 pié 5 pouces, en-
dedans 1 pié 3 pouces ; de largeur par le bas 3 piés
9 pouces, par le milieu 2 piés 8 pouces, par le haut
3 piés 5 pouces ; de quelle 22 piés.
L’étambord a 28 piés 3 pouces à l’pquerrp : il a
d’épaiffeur en - dedans 1 pié 6 pouces, d’épaiffeur
en-dehors par le haut 1 pié 1 pouce,_ & par le bas
10 pouces ; fa rablute eft de 7 piés t il a dé courbure
en-dedans 1 pié 2 pouces, & de quelle 3 pé s
6 pouces.
La liffe dé hourdi, ou grande batre d’arcaffe, à
25 piés 6 pouces de longueur par derrière ; de lan
geur 2 piés ; d’épaiffeur par fon milieu 1 pié 7 pouces
, par fes bouts 1 pié 5 pouces ; de tonture un
pié.L
es eftains mefutés depuis leurs bouts du bas en-
dehors de la liffe de hourdi jüfqu’à leurs bouts dit
haut, ont I4piés 9 pouces; 1 pié 1 pouce d’épaift
feur, 2 piés 3 pouces de largeur par leur milieu, 8c
2 piés par leurs bouts , 8c 3 pouces de rondeur par
derrière.
Les contre-liffés, où barres de contre-arcâlTe, ont
d’épaiffeur fur l’étambord 1 pié i pouce, & de haut
en bas 1 pié 2 pouces : la plus haute eft pofée à 2 piés
2 pouces du deffous de la liffe de hourdi ; les fabords
font à 2 piés de l’étambord, & ont 2 piés 4 pouces de
largeur ; lés courbés d’arcaffé ont 8 pouces d’épaiffeur
; les cornières ou allonges de poupe montent
jufqu’à 27 piés 6 pouces au-deffus de la liffe de hourdi
j 8c il y a 3 piés 3 pouces de diftance entr’elles par
le haut.
Des deux grands gabarits, le premier en Venant
de l’avant , eft pofé a 36 piés,du dernier écart de l!é-
traVe î il à dans les fleurs 3 piés 2 pouces à l’équerre ;
à demi-pié de hauteur du plafond, il a 30 piés de largeur
; & à hauteur de 17 piés, il a 36 piés auffi de largeur
: l’autre grand gabarit eft à 10 piés de celui-ci
vers l’arriere, & entr’eux il y a fix varangues dont