
d’Afrique dahs la Barbarie, au royaume de B area,
dans la province de Meftrata, autrefois appellée la
Lybie Cyrénaïque.
CYRICENES , f. f. pl. {Hiß. anc.) étoient chez
les anciens Grecs des efpeces de falles de feftin fort
magnifiques, qui étoient toujours tournées vers le
nord, 6c qui ordinairement avoient vue fur des jardins.
,
Elles avoient pris leur nom de Cyrique, ville fort
confidérable par la grandeur de fes bâtimens, & fi-
tuée dans une île de Myfie qui portoit le même nom.
Les cyricenes étoient chez les Grecs ce que les triclinia
& les coenacula étoient chez les Romains * des
falles à manger ou falles de feftin. (G)
CYRNA , ( Géog. mod.) ville 6c territoire de la
Pologne dans le palatiriat de Mazovie.
CYST-HÉPATIQUE, ( c o n d u i t ) Anatomie,
eft un canal par oh le pore biliaire décharge partie
de fa bile dans la véficule du fiel. Voye^ V é s i c u l e
d u FIEL.
. Ce canal a été décrit pour la première fois par
Gliflon; 6c lon^-tems après, Perrault a prétendu en
avoir fait la decouverte. Voye^ Pl. anat. (Splanc.)
fig. 5. lett. cc.
Verheyen, dans fon traité fur la bile, renverfe le
nom ; 6c au lieu d’appeler ce canal cyfl-hépatique, il
l ’appelle hépatieyflique, ce qui eft mieux. A'byq; HÉ-
P A T i c y s t i q u e . Ce conduit n’a pas encore été découvert
dans l’homme. Chambers. (Z.)
CYSTIQUE, adj; en Anatomie, fe dit des arteres
& des veines qui fe diftribuent à la véficule du fiel.
Voye£ Pl. Anatom. (Angéiol.) fig. i. n°. 34. Voyez
aufli V E SICU LE DU FIEL.
Les arteres cyfliques font des branches de l’hépatique
qui aboutiffent à la véficuledu fiel & y fournilfent
du fang. Les veines cyfliques reportent ce qui refte
de ce lang dans la veine-porte. Voye1 P o r t e .
Par remedes cyfliques on déligne les remedes contre
les maladies de la velîie. Voye^ P i e r r e , L i t h o n -
TR IP T IQ UE , &C.
Le canal cyflique eft un conduit biliaire de la
groffeur d’une plume d’oie, qui fe joint au canal hépatique
à environ deux doigts de diftance de la vé-
ïicule du fiel ; les deux réunis formant enfemble le
conduit commun ou canal cholidoque. Voyeç Plane.
Anatom. (Splanch.) fig. t.lett. d.fig. 5. lett. gg. V oy.
aufli Viel. ( L)
* CYTHÈRÉE, adj. (Mytk.) furnom de Vénus ,
ainli appellée deCythere à préfent Curgo, île fituée
vis-à-vis de la Cre te, oh elle avoit un temple qui
palfoit pour le plus ancien de la Grece, 6c fur les
. Bords de laquelle on croyoit qu’elle avoit été portée
par les Zéphirs au milieu des Amours, des Tritons,
6c des Néréides, couchée mollement fur une conque
marine ; l’écume de la mer veno.it à peine de la former.
On donna le nom de Cythériades aux Grâces
qui l’attendoient fur le rivage, 6c qui ne la quittèrent
plus que dans des occafions oh Vénus aimoit
mieux fe faire accompagner des Plaifirs.
* CYTHERONIUS, adj. {Mytk.') furnom de Jupiter
, ainfi appellé d’une montagne qui fépare la Beo-
tie de l’Attique, qui eft confacrée aux Mufes 6c à
Bacchus, oh les Poètes ont placé le fphinx, dont ils
ont fait le lieu des feenes d’Aâeon, d’Amphyon, &c.
6c oîi Jupiter étoit particulièrement adoré.
CYTISE, f. m. \Hifl. nat. bot.') cytifus; genre de
plante à fleur papilionacée : le piftil fort du calice,
6c devient dans la fuite une filique fort applatie qui
s’ouvre en deux parties, & qui renferme des femen-
ces plates 6c oblongues. Ajoutez aux caraâeres de
ce genre qu’il y a trois feuilles fur un feul pédicule.
Tournefort, infl.rei herb. Voyeç P LANTE. ( 1 )
C Y T IS E -G E N E T , {Hiß. nat. bot.) cytifo-genifla;
genre de plante qui diftere du genêt 6c du cytife,
en ce qùè les fines dé fes feuilles naiflent une à une»
6c les autres trois à trois. Tournefort, infl. rei herb%
C y t i s e , G e n e t , P l a n t e . ( / )
Le cytife eft un arbrifleau qiii a la feuille en trefle,
6c laileur légumineufe. On en connoît à préfent de
beaucoup d’efpéces, qui varient entre elles pour la
hauteur de l’arbriffeau, pour la couleur des fleurs,
la verdure du feuillage, 6c pour être plus ou moins
robuftes. Tous les cytifes craignent le trop grand
froid ; aulîi n’en voit-on aucun dans les pays du nord :
la plupart au contraire fe trouvent dans les contrées
méridionales, 6c quelques-uns s’accommodent des climats
tempérés ; d’oh il s’enfuit que dans la partie
feptentrionale de ce royaume il faut leur fuppléer
différentes températures. Les uns, tels que ceux qui
fontoriginaires des Alpes, réfiftent aux plus grands
froids de ce climat. La plupart peuvent aufli paffer*
en pleine terre dans les hy vers ordinaires ; d’autres
ont befoin de l’orangerie, & quelques-uns .veulent
la ferre chaude; Il régné aufli une grande différence
dans le volume dé cès atbriffeaux : il y eh a de di-
verfes tailles, depuis le cytife rampant qui s’élève à
peine à un pié, jufqu’au cytife des Alpes qui fait un
arbre. Il n’y a pas moins de variété dans la couleur
des fleurs, qui font blanches ou pourprées dans quelques
efpeces ÿ ou jaunes dans la plupart ; 6c dans la
verdure de leur feuillage qui eft de bien des nuances,
depuis le verd le plus foncé jufqu’au plus blanchâtre.
Mais il eft peu de ces arbrifleaux dont on puifle
tirer quelqu’utilité ; un peu plus que l’on cultive
pour l’agrerfient, 6c le plus grand nombre fert tout
au plus d’amufement à quelques curieux qui veulent
faire des colleftions de tout, 6c qui fe trouveront
les plus intéreffés au détail qui fuit.
Le plus grand, le plus beau, 6c le plus utile des
cytifes, c’eft le faux ébenier ou le cytife des Alpes :
il s’élève à dix-huit ou vingt piés, 6c il prend avec
de là culture 6c du tems jufqu’à trois piés de tour :
il donne au mois de Mai une grande quantité de gra-
pes de fleurs jaunes qui ont fou vent un pié de long,
6c qui font d’une li belle apparence qü’on admet cet
arbre dans la plupart des plantations que l’on fait
pour l’agrément. Son bois qui eft fort dur, & qui
fe noircit dans le coeur en vieilliffant, lui a fait donner
le nom d’ébenier : on s’en fert à faire des palis &
des échalas qui durent très-long-tems. Cet arbre fe
plaît dans les expofitions les plus découvertes ; 11
vient dans tous les terreins, 6c réuflit le mieux dans
ceux qui font médiocres; Il fe multiplie fort aifé-
ment & de plufieurs façons, dont la plus courte eft:
de femer la graine. Il croît fi promptement dans fa
jeunefle, qu’en deux ans il s’élève à fix ou fept piés :
mais la grande quantité de fleurs qu’il donne bientôt
rallentit fon accaoiffement. Il eft fi robufte, que
les hyvers les plus rigoureux ne lui portent aucune
atteinte dans ce climat. Sa jeunefle eft le tems oh la
tranfplantation lui réuflit le mieux. Il ne craint point
la taille, par le moyen de laquelle on peut le paliffer
ou lui faire une tête régulière. Il a de plus l’avantage
de n’être point fujet aux attaques des infeâes, & de
fupporter l’ombre des autres arbres, qui peuvent
même le dominer fans lui nuire. Cependant cet arbre
qui eft de tout agrément au printems, n’en a
plus aucun en automne, par rapport à la grande
quantité de graines qui le couvrent, & qu’il retient
pendent tout l’hyver. On diftingue plufieurs variétés
dans les cytifes des Alpes.
L’un a la feuille large ; c’eft celui qui s’élève le
plus : on le trouve aufli à feuille panairiiée de blanc.
Un autre a la feuille étroite, & la grape de fes
fleurs plus longue : c’eft celui qui a le plus d’agrément.
Et un troifieme qui a les grapes de fes fleurs plus
courtes : c’eft le moindre de tous.
#
Le cytife de jardins. On peut bien appeller ainfi
l ’efpece défignée par C . Bauhin fous la phrafe de cytife
à feuilles lijfes arrondies dont le pédicule efl très-
court, parce qu’en effet c’eft le cytife:qu’on cultive le
.plus pour l’agrément. C ’eft un arbrifleau fleuriflant
fort jo li, qui s’élève à cinq ou fix piés, 6c qui produit
au mois de Mai une grande quantité de fleurs
jaunes d’une belle apparence. On peut le multiplier
de branchés couchées ou de graines qui font mûres
au mois d’Août, 6c qui tombent promptement ; mais
le plus court fera de le faire venir de boutures, qui
étant faites au printems, s’élèveront à deux piés, &
feront en état d’être transplantées l’automne fui-
vante : 6c même j’ai vu réuflir des boutures de ceP1
arbrifleau qui n’avoierit été faites qu’au mois de
Juillet ; ce qui eft très-rare parmi les arbres qui quittent
leurs feuilles^ Ce cytife* eft fort fufceptible de
plufieurs formes : on peut lui faire une tête ronde, 8c
îur-tout en former de petites paliffades pour lef-
quelles il eft tout-à-fait convenable, à caufe qu’il
le garnit de quantité de rameaux, qu’il ne quitte fes
feuilles que des derniers, 6c que tous les terreins lui
conviennent.
Le cytife verd foncé. C’eft encore un bel arbrifleau
fleuriflant qui eft très-robufte, qui ne s’élève qu’à
cinq ou fix piés, 6c auquel on peut donner une forme
régulière. Il fe couvre au mois de Juin d’une
quantité de grapes de fleurs jaunes plus longues que
celles du précédent, qui fe foûtiennent aufli droites,
mais qui durent plus long-tems. On peut le multiplier
6c l’élever de la même maniéré que celui qui
précédé.
Le cytife velu, eft ainfi nommé parce que fes feuilles
font couvertes d’une efpece de duvet rouffâtre.
C ’eft un petit arbrifleau fleuriflant qui a pris faveur
en Angleterre, oh on le cultive à préfent en quantité
dans les pepinieres. Il eft affez robufte pour paffer
l’hyver en pleine terre. Il fleurit fiés le commencement
d’Avril, 6c on peut le multiplier 6c l’élever
aufli aifément que les précédens.
Le cytife rampant. Cet arbrifleau qui s’élève d’environ
un pié, fe trouvé communément en Bourgogne
fur. les montagnes, au couchant de la ville de
Dijon. La plupart de fes branches s’inclinent naturellement
6c rampent par terre. Ses fleurs d’un jaune
obfcur viennent en maniéré de couronne au bout
fies branches au commencement de Juin, 6c durent
jufqu’à la fin de Juillet : les gouffes qui renferment
la graine font garnies fi.’une forte de duvet, de même
que les feuilles en deffous. Cet arbrifleau eft trèsr-
robufte, vient dans les plus mauvais terreins, 6c fe
multiplie très'-aifément ; mais il n’a nul agrément.
Ce font là les efpeces de cytife les plus robuftes,
6c qui étant par conféquent les plus intéreffantes 6c
les plus utiles, puifqu’elles peuvent réfifter en plein
air dans ce climat ; j’ai eu plus occafion de, les ob- '
ferver que les fuivantes, fur lefquelles on peut très-
bien s’en rapporter à M. Miller, dont j’ai extrait ce
qui fuit.
Le cytife des Canaries. C’eft un petit arbrifleau toû-
jours verd dont la feuille eft blanchâtre, & qui eft
trop délicat pour paffer l’hy ver en pleine terre dans
ce climat: il lui faut l’orangerie, dont-il fait l’ornement
aux mois de Mars 6c d’A vril, qui eft le tems de
fes fleurs. On peut le multiplier dè graines & de
branches couchées.
Le cytife épineux. Il faut des précautions pour élever
cet arbrifleau de femence pendant les premières
années ; & on ne doit pas manquer de lui faire paffer
Thyver dans l’orangerie. Mais quand il fera'devenu
ligneux, on pourra l’expofer en pleine terre à une fi-
tuation chaude, oh il réfiftera aux hyvers ordinaires.
Il fleurit au mois de Mars, 6c n’a pas grand agrément.
Le cytife de Montpellier. Arbrifleau affez joli qui
s’élève à huit-piés, qui fleurit au mois de Mai, 6c
auquel on peut faire une tête régulière: mais comme
les grands hyvers le font périr lorfqu’il eft en
pleine terre, il faut pour l’élever de femence autant
de précautions que pour le précédent.
Le cytife à feuilles blanchâtres & à gouffee longues.
La meilleure qualité de cet arbrifleau eft de fleurir
au mois- de Septembre, oh bien peu d’autres arbrif-
feaux donnent des fleurs.
Le cytife velu à fleurs jaunes pourprées. -
Le cytife verd.
Le cytife de Portugal à feuilles de luzerne. Ses fleurs
naiflent aux aiffelles dès feuilles..
Le cytife de Portugal à fleur blanche. Ses feuilles
font argentées 6c très-petites.
Le cytife de Portugal à grande fleur. Ses feuilles font
petites, 6c les gouffes qui renferment fa graine font
larges & velues.
Le cytife a feuilles argentées.
Le cytife du Levant à grandes feuilles blanchâtres
en-deflbus.
C es huit dernieres efpeces de cytife font de petits
arbrifleaux qu’on cultive rarement, & dont il ne pa-
roîtpas qu’on faffe grand cas. Mais comme ils font
.originaires des pays méridionaux, ils ne font pas a f fez
robuftes pour réfifter aux. grands froids, de ce
climat. Cependant lorfqu’ils feront forts & ligneux
ils pourront y paffer les hyvers ordinaires en pleine
terre, dans une bonne expofition, oh ils fe défendront
encore mieux des gelées fi on les plante parmi
d’autres arbrifleaux. On pourra les multiplier.de
graine avec quelques précautions & le fe cours fie
l’orangerie.
Le cytife d'Afrique. Cet arbrifleau dont la feuille
eft étroite 8t velue, étant plus délicat que tous ceux
qui précèdent, 6c ne pouvant paffer l’hy ver en plein
.air, il faut le traiter comme les orangers.
. Le cytife d'Amérique. Çet arbrifleau a l’éCorCe garnie
d’une efpece de duvet qui la fait parôîrre foyeu-
fe. II eft fi délicat qu’il ne réuflîra pas dans ce climat,
à moins que de lui faire paffer l’hyver dans une bonne
ferre.
Le cytife à fruit blanc. On cultive cet arbrifleau
dans les Indes occidentales à caufe de fon utilité: il
fe plaît dans les plus mauvais terreins, 6c il rapr
porte quantité de fruits,qui étant bons à manger,
fervent quelquefois d’aliment aux gens du pays : mais
le principal ufage qu’ils en font c’eft d’en nourrir les
pigeons ; ce qui l’a fait nommer le pois des pigeons»
On donne aufli les branches de. l’arbriffeau avec le
fruit même 6c les feuilles à différens beftiaux.pour les
bien engraiffer. Mais on ne fauroiten tirer le même
parti dans ce climat, parce qu’il eft fi délicat qu’il
lui faut une ferre à feu pour paffer l’hyver.
Le cydfe-indigo. C ’eft une plante vivace qu’on dî*
ftingue des autres efpeces de cytifes, en ce que fes
feuilles n’ont prefque point de pédicule, 6c que le
calice qui foûtientda fleur eft garni de trois petites
écailles. On fe fert fie cette plante dans la Louifiane
pour faire de d’indigo. Cependant on ne l’éleve que
difficilement en Angleterre, oh elle fe trouve délicate
pour le climat : & comme elle ne réuflit pas bien
en pot, 6c qu’il faut la tenir en pleine terre, il faut
avoir foin de la défendre desgelees pendant l’hy ver.
Elle trouveroit probablement un degré de chaleur
plus convenable dans les provinces méridionales de
ce royaume.'
Le cytife à feuilles ovales. C ’eft un petit arbrifleau
qui ne s’élève qu’à trois piés, & dont on fait quel-
qu’eftime parce que fes fleurs viennent de bonne-
heure au printems. Il eft très - robufte, mais fort
rare.
Le cytife de Sibérie, Sa feuille eft blanchâtre 8$