•que, lè fh&lefit'avèc un peu -d’huile dés quatre fe-
mences froides ; d’autres dHTolvent de ce baume
dans deTélprit de Vinoü dé ï’eatt dé là reine d’Hon>
grie : ènfiiite elles jettent cette diffoltition dans de
-l’eau de lys j & en font une èfpéce de lait virginal-.
Voici là meilleure maniéré de préparer ce baume
%ofmetique -, fuiVàht M. Geoffroy.
Prenez baünie de là Mecque, huile d’a’hVandes
douces nouvellement tirée, de chacune parties égales
; mêlez ces drogues avôc foin dans un mortier de
verre, pour eh Faire une efpéce de nütritum, fur
’trois drachmes duquel vous verferez, après l’avoir
mis dans un niatràs, fix onces d*efprit-de-viii ; laif-
fez-le en digeftion jufqu’à cê que vous en ayez extrait
une teinture fuffilanté. Séparez cette teinture
de l’huile, &mettez-eh Une Once dans, huit onces dé
fleurs de fèves, ôü autre analogue , vous auf ez un
excellent cofmétïque laiteux.
11 faut bien fe garder de confondre ces fortes de
préparations càfmêliqües innocentes , avec celles
qu’on compofe dé plomb, de cérufe, de vinaigre de
Saturne, de magiftere, de fleurs de bifmuth & autres
de cetté nature, qui font à la vérité les plus
beaux blancs du monde , mais qui par leurs parties
falincs, venéneufès, arfénicales-, indélébiles, altèrent
& gâtent le teint fans remede.
Comme On blanchit les fleurs de jacynthe bleues,
en les paflant à la fumée de foufre, cette expérience
a fait imaginer qu’on pourrait par le même fecours
rendre blanche la peau brune & bafanéè ; mais les
perforines qui S’en fervent pour les mains & les bras,
n’en éprau vent point de fuccès. A l’égard du vifage,
fi ce moyen étoit pratiquable fans affeûer les yeux
& la poitrine, il ne manquerait pas de pâlir les
joues & les lev'res, & de les rider en même tems.
Il efl donc très-importartt de n’employer aucun i
de tous ces dangereux fards cofmétiques * qui plombent
la peau, la deffechent, la minent, & produis
fent finalement les mauvais effets dont parle la
Bruyère, quand il dit que « fi les dames étoient tel-
» les naturellement qu’elles le deviennent par arti-
» fice, c’eft-à-dire qu’elles perdiffent très-prompte^-
» ment la fraicheur de leur teint ; qu’elles euffent. le
» vifage aufli gâté qu’elles fe le rendent par la pein-
» ture dont elles fe fardent, elles feraient inconfo-
>» labiés. » Par M. U chevalier de Jaucourt.
COSMIQUE , adj ■ (Géog.') fe dit de ce qui appartient
à la Cofmographie, ou qui à rapport au monde
en général. (O)
C ôsm iq ü E j fe dit, en AJlronomie, du lever d’une
étoile dans certaines circonftances. Une étoile fe Ieve ,
cofmiquement, quand elle fe Ieve avec le foleil, ou ’
avec le degré de l ’écliptique où efl le foleil. Foye^
Lever. ’ : : r : j
Le coucher cofmique arrive lorfqu’ime étoile fe j
couche dans le même tems que lé foleil fe Ieve. Foy, •
C oucher & Heliaque.
Selon Kepler lever ou f i coucher cofmiqument,
c’eft feulement s’élever fur l’horifon ou descendre ;
defFous. Fcyei AchrONIque. Chambers. (O)
C o s m iq u e s . (Qualités) Façon de parler dont 1
M. Boyle fe fert pourdéfigner certaines qualités des :
corps réfultàntes dé laconftru&ion générale de l’Univers.
Foye^ Qualité.
Qnôiqu’en confidérant les . qualités des corps, j flous n’examinions ordinairement autre que la faculté que
chaque corps a d’agir fur un ; ou que la pro-
prieté qu’il a de fùbir l’aôion d’tfn autre corps avec !
lequel une communication réciproque d’impreflionS !
fait obferver qu’il a une relation manifeftè ; cepeif- :
dant ^ félon M. Boyle, un corps peut avoir quelques
attributs, & être lujet à certains ch'angemens, non
pas Amplement par rapport à ces qualités qui paroif-1
féht lui être évidemmènt inhérentes, ni par lès rèltf-
tions qu’il a avec les autres corps, niais en confié*
qüence de la conftitution dix fyftème général dû
Mondé-, de laquelle il pourrait réfulter plufieurs
agens infènfibles-, qui par des moyens inconnus pourraient
agir puiflamment ftir les corps que nous con-
“ c*erP^ls > y produire des chàngemens, & les rendre
capables d èh produire fur les autres corps ; de forte
? l|f liai changemens devraient être attribués plûtôt
a 1 aétion de quelques agens infenfibles | qii’à celle
. des autres corps avec lesquels on obferveroi't que le
corps en qlieftiôn âurbit un certain rapport. Ainll
plufieurs corps étant placés enfemble dans quelque
efpace füppOfé au-delà des bornés de l’Univers, ils
retiendraient, félon M. Boyle, plufieurs des quali*
tes dont ils font doués prefentement, & ils pour*
rôient en perdre quelques-unes & en acquérir d’autres.
Mais fi on lès remettdit à leurs premières places
dans l’Univers, ils réprendroient leurs propriétés
& difpofitions primitives > dépendantes de la forme
du fyfième général ou dû Monde. Ce font ces
qualités ou propriétés que M. Boyle appelle fyftéma-
tiques ou cofmiques. Chambers■.
On ne fauroit douter que tous les corps doiit cet
Univers efl: compofé, ne forment un fyfième qui eft
lui, & dont lés parties font dépendantes les unes des
autres, & ont entr’elles des relations qui réfultent de
l’harmonie du tout. Certainement quelques-uns dé
ces corps déplacés pourraient perdre ces relations
& changer par conféquentde propriétés à certains
égards. Mais tout ce que nouspbuvôns dire là-defliis
fe réduit à des chofes bien générales & bien vagues;
parce que nous fommes fort ignorarts fur les propriétés
de la matière > & fur l’enfemble de cet univers
que nous habitons; Unfeul phénomehe, un feul
fait bien vu & bien développé inftruit plus que toutes
ces conjeéhires hafardées; que nous ne ferons jamais
à portée de vérifier, & qui, fans éclairer les
Philofophes, exercent leur imagination & leur oifi-
vèté. Newton, fans s’épuifer en raifonneinens furie
fyfième d’tin autre univers, a fait plus de découvertes
qu’aucun autre philofophe dans le fyftème de celui
que nous habitons. Ne cherchons point ce que
les corps pourraient être dans un monde imaginaire;
contentons-nous d’ignorer ce qu’ils font dans celui*
eu ( O )
COSMOGONIE, f. f. ( Phyfiq.) eft la fcience de
la formation de l ’Univers. Ce mot eft formé de deux
mots grecs, xôçpoç, monde , yûvofxeu , je nais. La Cofi
mogonie différé de la Cofmographie,en ce que celle-ci
eft la fcience des parties de l’Univers, fuppôfé tout
formé, & tel que nous lé voyons; & elle différé de
la Cofmologie, en ce que celle-ci raifonne fur l ’état
aéhiel & permanent du Monde tout formé ; au lieu
que la Cofmogonie raifonne fiir l ’état variable du
Monde dans, le tems ae fa formation. Foyer Cos*
MOLOGIE.
De quelque maniéré qti’on imagine la formation
du Monde, on ne doit jamais s’écarter de deuxgrands
principes: i ° celui de la création; car il eft clair
que la matière ne pouvant fe donner l’exiftence à
elle-même , il faut qu’elle Fait reçue : z° celui d’une
intelligence fiiprème qui a préfidé non-feulement à
la création, mais encore -à l’arrangement des parties
de la matière en vertu duquel ce Monde s’eft
-formé. Ces deux principes une fois poféS* i>n peut
donner Carrière aux conjeéhires pnHôfophiques ,
avec cette attention pourtant de ne point s’écarter
dans le fyftème qu’on fuivra de celui que la Genèfb
nous indique que Dieu à filivi dans la formatioii
des différentes parties du Mondé.
Ainfiun chrétien doit rëjèttertôlit fyftème deCofi
mogonie, par exemple, OÙ les poiffons feroient exif-
tans.avànt le foleil ; parçe que Moyfe nous apprend
'que le foleil fut fait le quatrième -jour -, les poff-
ïons le cinquième. Mais on aurait tort de taxer
d’impiété un phyficien qui penferoit que les poiffons
ont habité le globe avant l’homme , puifq'u’il eft
écrit que l’homme ne fut créé que le dernier. Ainfi
Fauteur d’une gazette périodique a fortement accufé
Filluftre fecrétaire de l’académie des Sciences d’avoir
dit que les poiffons ont été les premiers habituels
du globe; car cela eft très-conforme àu récit de Moyfe.
C ’eft encore une ehofe qu’il eft très - permis dé
foutenir*, fùivant le récit même de Moyfe, que le
chaos a exifté avant la fépârâtion que Dieu a faite
de fes différentes parties. Fxyc{ l'article Chaos.
Il doit être très-permis de dire avec Defcartes,que
les planètes«, & la terre en particulier j ont commencé
par être des foleils qui fe font enfuite encroûtés,
parce que lé récit de Moyfe n’a rien de contraire à
cette fuppofition. La Phyfique peut la réprouver ;
mais la religion l’abandonne à nos difputes. Il doit
être permis de dire que la formation dé ce Monde
h’a dépendu que du mouvement & de la matière différemment
combinés ; parce que Dieu auteur feul
de la matière & du mouvement n’a employé certainement
que ces deux principes pour l’arrangement
du Monde ; mais les a employés avec une intelligence
dont lui feul eft capable, & qui feule eft une
preuve de foh exiftence. On doit donc être extrêmement
refervé à taxer d’irréligion les philofophes
qui propofent un fyftème de Cofmogonie , lorsque
ce fyftème peut s’accorder avec le récit dé
Moyfe ; & il ne faut pas craindre qu’on leur donne
par-là trop d’avantage. Dans le fÿftème de Newton 3
par exemple, l’impulfion une fois donnée aux planètes
, & l ’attraâion fuppofée, le fyftème du Monde
doit fubfifter en vertu des feules lois du mouvements
Il femble d’abord que ce fyftème favorife l’Athéif-
m e , en ce qu’il ne füppofe autre chofe qu’ufi premier
mouvement imprimé, dont tout le refte eft une
fuite, & qu’il n’a pas recours à FaéHon continue de
FEtre fuprème. Mais qui a pu donner ce premier
iriouvement, & qui a établi les lois en vertu desquelles
il fe conferve ? Ne fera-ce pas toujours l ’être
fiiprème } Il eh eft ainfi des autres. La philofophie
de Démocrite qui attribuoit tout au h'afard & au
concours fortuit des atomes, étoit impie ; mais une
phyfique qui, en réduifant tout au mouvement différemment
combiné & à des lois Amples & géhéra-
le s , explique la formation de l’Univers, eft très-orthodoxe,
quand elle commence par recOnnoîtreDieit
pour auteur feul de ce mouvement & de ces lois;
■ F. Création , Mouvement, Percussion, & c.
Après ces obfervarions , nous n’enrrerons point
dans le détail des différons fyftèmes des anciens &
des modernes fur la formation du Monde, tous ces
fyftèmes étant des hypothèfes purement conjefhira-
les, & plus pu moins heureufes^ à proportion qu’elles
font plus ou moins appuyées fur les faits & fur
les lois de la méchanique ; nous eh expoferohs les
principaux à l’article T erre. Car .c’eft principale*
ment la Formation de ce,globe que nous habitons qui
eft l’objet de la Cofmogonie. (O)
CO S MO G R A PH E , adj. pris ftibft; fe dit d’une
perfonne verfée dans-la Cofmographie. Foye^ C os*
mographie. Les anciens qui nipient l’exiftence des
antipodes, étoient de mauvais Gojmographcs. Foyeç
■ l'article Antipoues , où nous avons«expofé l’affairé
de Virgile , & que nous rappelions ici-, parce qu’il
nous pat oit qUe nous y avons difouté avec exaêti*
tude le jugement que le pape Zacharie porta en cette
occafion, & répondu d’avance aux mauvaifes obje-
élions qU’on-nous a faites là-deffus. (O )
COSMOGRAPHIE, f. f* deferiptioh du ihonde j
ou fcience qui-enfeigne la conftru&ion, la figure,
la difpofition, & le rapport de toutes les -parties qui
compôfeht l’Ünivers. Foye^ Mondé. C e mot vient
du grée xo&fÀôç'f *mdridè'y Sç ypatpw, j e décris.
La Cofmographie différé de la Cofmôlogie; !e'n ce
<Jue celle-ci raifonne fur la conftfuÔion & là formation
de l’Ünivers , au lieu que la Cofmographie tti eft
feulement la deferiptioh hiftôrique.
La Cofmographie dans ; fa définition généraîé ém-
jiraffe, comme l’on voit, tout ce qui eft de l’objet de
la Phyfiqiie. Cependant on a réftraint ce mot dans 1 ufage à defigner la partie de la Phyfique qui s’occupe
dli fyftème général du monde. En ce fens la Cosmographie
a deux parties; l’Aftronomie, qui fait coif-
noître la ftraÜure des cieux & la difpoütion des af-
tres, voyei Astronomie ; & la Géographie ; qui à
pour objet la defeription de là Terre, voye^ G éographie.
Quoique nou's donnions dans les différëns articles
de cette Encyclopédie le détail des différons points
du fyftème du monde, nous allons ici expôfer ce fyftème
fort én abrégé, pour eh préfenter l’idée générale
à ceux qui n’en font pas inftruits, noiis réfervant
à entrer dans un plus grand détail aux articles dont
il s’agit. Poyei Copernic, PLANETE, &C. t
Le Soleil eft au centré de notre fyftème. C*eft ürt
globe lumineiix, environ un million de fois gros comme
la Terre ; il roume fur fôn axe en 25 jours ; oh
y voit des taches qui difparoiffënt. Foyer SOLEIL .
T a c h é , &t.
Mercure tourne autour du Soleil en trois mois; oit
ne fait s’il tourne fur lui-même. Son diamètre eft —
de celui du Soleil ; fâ diftance au Soleil la plüs grande
eft de 5137 diam. de la T erre, la plus petite de 3 377- ^r°‘yei Mercure;
Venus a un diamètre qui eft le 7^5 de celiti du Soleil.
Elle tourne fut fon axe, félon quelques-ims, en
24 jours, félon d’autres en 24 heures. Sa plus grande
diftance eft de 8008 diam. terr; la moindre de 7898.
Foyer VÉNUS.
La Terre eil dans fa plus grande diftance à 11187
diam. & dans la plus petite à 16813. Elle tourne en
24 heur, fur fort axe, & cet axe a oiitré cela un mouvement
conique, dont la révolution eft de 25000 ans ;
il fait Un angle de 66b { avec l’écliptique. F . Ecliptique,
Precession des Equinoxes, T erre.
Mars tourne fur lui-même en 25 heures, & autour
dü Soleil én deux ans ; fa plus grande diftance eft de
18315 diam. de là Terre, & la moindfe dë 15113 ;
foh diamètre eft de ^ de celui du Soleil. F. Mars.
Jupiter tourné en 10 heures fur fon axe, & autour
élu Soleil en douze ans ; fon diamètre eft} de celui dû
Soleil, fa plus grande diftance eft de 59950 diann
terr. fâ moindre de 54450; Foyc{ Jupiter.
Saturne tourné en trente ans autour du Soleil ; oh
ignore S’il tourne fur fon axe. Sa plus grande diftance
eft de i 1093 5 diam4 terr. fa moindre de 98901;
Foyeî Saturne.
Outre ces fix planètes priricipàles ; il en eft de fe*
condaires où fàtellites; La Lune éft fatellité de là
Terre; elle tourne autour d’elle-mênie & autour de
la Terre en un mois ; elle eft éloignée de noiis dë 3 0
-diamètres de la Terre. Son diamètre eft le } de diam; 4e la Terre. Foye{ Lune , Satellite.
Jupiter à de même quatre fàtellites, St Satümé
cinq. De plus, cette demiere planete a uri anhëau
très-firigulier. Fôye^ Anneau. LeS éclipfes des fa-
telîites font d’une grande utilité pour lés longitudes;
Foÿc{ Longitude;
Notre Terre eft-couverte de deux grands fluidês :
;l’un eft la mer, dans lequél'l’attion de la Lune & du
Soleil caufe un flux & reflux continuel ; l’autre eft
-l’air, dans lequel oh a remarqué beaucoup de pro*
priétës. Fcye£Mer , Marée’ 9.Air ; &c.
La lumière dés planètes ; matte & foible en cbiii-
paraifon de celle du Soleil fleurs phafes ; leurs ta