duits exciréteiirs percent tantôt à côté des niam-
ttielons , tantôt dans les mammelons même, fui-
Vant les ©bfervations de M. 'Winflovr*
Les Anatomiftes diftinguent ordinairement Ces
glandes en deux claffes ; Stenon 8c Malpighi ont
appellé les unes miliaires , Morgagni 8c Valfalva
ont nommé les autres fébacèes. Voyt{ SÉ B A CÉ E ,
M i l i a i r e . Ruyfch n’adopte point ces glandes ;
Boerhaave au contraire admet en outre un troilieme
genre de glandes cutanées, qiti font limples , n’ont
qu’un follicule, dans lequel les arteres s’ouvrent de
toutes parts ; 8c leurs lues plus tenus endiiifent les
poils, les cheveux, 8c empêchent leur defféche-
chement. Ce font-là les cryptes de Boerhaave qui en
a fait la découverte.
Il y a peut-être encore d’autres fortes de glandes
cutanées, qui forment ce mucus qu’on apperçoit dans
tous les endroits où l’épiderme fe détache ; on trouv
e par-tout l.a néceflité d’enduire la peau ; 8c l’analogie
des poiffons donne lieu de préfumer que dans
l ’homme les parties externes de la peau, comme les
parties internes du corps, font tapiffées de follicules
muqueux. On ne peut s’empêcher d’accorder à
Ruyfch, que tous les tubercules cutanés ne font pas
des glandes ; mais On peut encore moins fe difpen-
ler de croire avec Stenon, Malpighi, Littré, Duver-
n e y , Van Horn, Cowper, Morgagni, Boerhaave ,
,'Winflow, &c. que parmi ces tubercules cutanés , il
y en a un très-grand nombre qui font de vraies glandes.
Article de M. le Chevalier DE JAUCOURT .
C u tanée, (maladie) eri Médecine, terme générique
qui déligne toute maladie de la peau»
Lorfqu’on eônnoît l’oeconomie animale, on n’eft
pas furpris que la peau, cette efpece de membrane
qui recouvre toutes les parties du corps, foit expo-
fée à un grand nombre de maux. Elle eft faite d’un
tiffu merveilleux de fibres tendineufes & nerveufes,
parfeméè d’un nombre prodigieux de vaiffeaux ,
dont la plupart font lymphatiques. Elle eft percée
dans toute Ion étendue d’une infinité de très - petits
trous que l’on riomme pores, lefquels donnent pairage
à la matière de la tranfpiration infenfible. En un
mot elle eft l’émonftoire général du corps, & par
conféquerit fujette à diverles maladies qui peuvent
réfülter de l’altération des folides & des fluides.
Comme ces maladies font nombreufes, on leur
a donné .des noms particuliers, felop leur caraôere,
leur nature, 8c leur degré : ainfi on les appelle dartre
y feu volage y éréjipele y gratelle , gale , lèpre, teigne ,
herpe miliaire, rongeante , maligne, &c. Vye\-en les
articles. Quelques-unes de ces maladies font conta-
gieufes, & fe communiquent ; mais le liège de toutes
eft dans le tiffu tubuleux de la peau.
Elles font ordinairement accompagnées de chaleur
de rougeur, d’inflammation, de demangeai-
jfon., affez fouvent d’élevures, de boutons, de puf-
tules, de taches, de douleur, de petites croûtes fa-
■ rineufes, feches, humides, quelquefois de plaques,
xi’exulcérations, 8c d’autres accidens provenant d’une
férolité acre, qui féjourne entre les vaiffeaux excrétoires
de la peau 8c les petites fibres nerveufes
qu’elle ronge.
Quant aux caufes médiates 8c éloignées de la formation
de cette férofité acre, qui produit généralement
les maladies cutanées, nous les trouverons dans une
.altération & une diminution de la force des folides,
.qui entraîne celle de la vîteffe du fang 8c de la fe-
•crétion 8c excrétion des humeurs fuperflues : d’où il
arrive que les parties fluides n’étant pas fuffifamment
•atténuées,. dégénèrent de leur état falutaire.
Les indications curatives doivent donc tendre à
diminuer , à chafférdu corps la raaffe d’humeurs
acres 8c corrompues, à la corriger, & à rétablir les
folides. Les remedes qui y conviennent, fe réduifent
à la faignée, aux purgatifs, aux diaphôrétiqûes^
aux médicamens, & au régime oppofé à l’acrete prédominante
, aux alimens d’un fuc loiiable, enfin aux
topiques qui, appliqués extérieurement * détergent,
confondent, deffechent, Ôc font propres à appaifer
les demangeaifons, à guérir les tumeurs, à fermer
les ulcérés, & à calmer les douleurs.
Les anciens étoient fort verfés dans l’art de traiter
les affe&ions cutanées. Deux caufes principales ,
comme le remarque Hoffman, y contribuoient ; la
fréquence de ces maladies dans le pays qu’ils, habi-
toient, 8c la violence de ces mêmes maladies : c’eft
donc fur leur méthode que nous devons établir la
nôtre, en reftraignant l’ufage de leurs remedes dans
de certaines bornes y & en ne les employant qu’avec
les précautions que notre climat différent du leur,
exige que nous prenions.
La faignée convient à ce genre de maladie dans
la pléthore 8c la furabondance du fang. On y peut
fuppléer par des fcarifications, ou par l’application
des fangfues, quand le mal eft caufé par la. fuppref-
lion des excrétions ordinaires du fang dans l’un &
dans l’autre fexe.
Entre les purgatifs on doit nommer à jufte titre
les infulions de manne, de rhubarbe, la creme de
tartre, la caffe, les tamarins, les fels, les eaux minérales
; mais fi ces purgatifs doux font fans effet
il faut recourir à des fecours plus puiffans tirés de la
claffe des cathartiques, 8c de celle des diaphoniques
, la réfine de jalap, l’éthyops minéral, le mercure
doux , les décodions de gayac , les antimoniaux:
de tels remedes pris en dofes convenables
avec des décodions altérantes ou diaphorétiques,
tendent tous à mouvoir la lymphe, à lever les ob-
ftru&ions des canaux glandulaires, 8c conféquem-,
ment à dépurer efficacement le fang & les humeurs ;
enfin quand les maladies cutanées fe trouvent jointes
à quelque virus vénérien, il faut pour les fubjuguer
recourir au mercure 8t à fes préparations d’après les
réglés de l’art.
On ne peut trop louer les poudres diaphorétiques
préparées d’antimoine diaphorétique, le foufre doré
, le régule médicinal d’antimoine, 8c générale-*
ment toutes ces fortes de préparations antimoniales,'
On y joindra le nitre, les émulfions convenables
les infulions, & les décodions des plantes propres à
dépurer le fang ; telles que font la fumeterre, la fea-
bieufe, le feordium, la fcolopendre, le creffon aquatique,
labouroche, l’endive, la chicorée, les fleurs
de fureau, les racines de pimprenelle, & autres qui
font pourvues en partie d’un fel volatil 8c pénétrant,'
& en partie d’un principe amer & balfamique: de
plus, les décodions abondantes faites avec les in-
grédiens capables de deffécher l’humidité fuperflue
& de fortifier en même tems les parties folides, font
fouvent très-néceffaires dans les affedions cutanéesi
Les plus ufités d’entre ces ingrédiens font les racines
d’efquine, la falfepareille , les écorces de faffafras,'
de cafcarille,les fantàux, & autres de la même nature.
Je ne fai s’il faut compter entre les remedes im-
portans, les viperes, dont l’ufage eft fi fort vanté
dans plufieurs livres ; il eft du moins certain que
quantité d’expériences confirmées par des raifons fa-
tisfaifantes, ont déjà convaincu de grands praticiens
de l’infuffifance de ces fortes de remedes. Quoi qu’il
en foit, fi les viperes produifent ici quelque effet fa-
tutaire, on en peut attendre autant de toutes les parties
defféchées d’animaux , qui contiennent un fuc
gélatineux, volatil, & modérément fulphureux.
Parmi les diététiques, tout le monde s’accorde à
recommander le lait feul, ou coupé avec de l’eau ,
de même que le petit-lait de vache & de chevre pris
en quantité, 8c l’on comprend fans peine l’çxcellena
ce de ce régime«
Les topiques font de très-bons moyens pour diminuer
la douleur, la rougeur, la chaleur, la de-
mangeaifon, les déformations, 8c les exulcérations
de la peau. Omles employera fuivant qu’il s’agira de
deffécher, de refferrer, de déterger, de confolider :
mais perfonne n’ignore que leur emploi demande
une extrême circonfpeftion. Ils doivent toûjours
être appliqués les derniers, 8c toûjours conjointement
avec les remedes internes ; l’jtxpérience a mille
fois appris que leur ufage inconfidéré étoit fuivi des
fymptomes lès plus fâcheux, qui mettent la v ie du
malade en danger, & même quelquefois la détrui-
fent. Les bains tant naturels qu’artificiels entrent dans
la claffe des remedes extérieurs; ils font fur-tout fa->
lutaires dans lès affe&ions cutanées qui naiffent d’humeurs
féreufes & lymphatiques , vitiées par leur
acreté ou leur épaimflèment ; telles que la gale fe-
che, les dartres, les herpes, 8c fur-tout dans les demangeaifons
incommodes qui furviennent aux vieillards.
Mais comme les caufes de la maladie de la peau
varient extrêmement, il eft évident que la cure doit
varier de même, tant pour les remedes -externes ,
que pour les remedes internes. En effet ces maladies
pouvant provenir d’une vie fédentaire, d’intempérance
, d’humeurs furabondantes , acides, al-
kalines, falées, bilieufes, de la fiippreflion de quelque
évacuation critique du fang, de celle de l’infen-
fible tranfpiration, de l’obftruclion des conduits de
de la peau, de fon tiffu particulier, de l’â g e , de virus
feorbutique ou vénérien , &c. il* en refulte une '
grande diverfité dans la méthode curative, qu’il faut
mettre en ufage fuivant les caufes du mal ; & c’eft
d’après des principes d’une favante théorie qui pourvoit
nous conduire dans cette application, que l’on
defire encore en Medecine un bon ouvrage fur cette
matière. Article de M. Le Chevalier de Ja u co u r t .
CUTICULE ou EPIDERME, f. f. (Anat.) c’eft
line membrane mince, tranfparente, qui n’a point
de fentiment, & qui fert à recouvrir la peau. Voye^
P e a u .
La cuticule eft cette première enveloppe extérieure
du corps, appellée auffi épiderme, mais plus communément
fur-peau ; ou bien c’eft ce tégument mou*
qui s’élève en ampoule après une brûlure ou l’application
d’un cautere. Elle eft étroitement unie à la
furface de la peau ou à la vraie peau, à laquelle elle
eft auffi attachée par le moyen de vaiffeaux qui la
nourriffënt, quoique l ’on ne puiffe difeerner ces
vaiffeaux à caufe de leur énorme petiteffe.
Quand on l’examine avec un microfcope, il pa-
roît qu’elle eft compofée de différentes couches d’é-
cailles exceffivement petites qui fe couvrent l’une
l’autre, plus ou moins, fuivant leurs différentes
- épaiffeurs dans les différentes parties du corps ; 8c
aux levres où les écailles paroiffent mieux, parce
que la peau y eft plus mince, elles ne font guere que
fe toucher. .
ALe s écailles font les canaux excrétoires des glandes
de la peau, comme il paroît évidemment dans
les poiffons ; ou bien les glandes ont leurs tubes ou
conduits qui s’ouvrent entre les écailles. Voy. Glande
MILIAIRE,
Leuwenoeck compte que dans une écaille cuticu-
laire il peut y avoir cinq cents canaux excrétoires,
& qu’un grain de fable eft en état de couvrir deux
cents cinquante écailles ; de forté qu’un grain de fable
pourra couvrir 115000 pores ou orifices par lefquels
fe fait notre tranfpiration journalière. Vdyei Trànspiration <5- Pore.
Néanmoins malgré l’exceffive porofité de la cuticule
ou de l’épiderme, elle bouche le p'affage à une
grande partie des humeurs férèufes qui s’évacue-
roient autrement par les glandes de la peau ; comme
il paroît évidemment par. la décharge copieufe qui
s’en fait lorfque l’on a appliqué les véficatoires, &
quil eft arrivé quelqu’autre accident qui a emporté,
la cuticule & laiffé la peau à découvert. Voye^ VÉSI^
CATOIRE .
Les écailles font-fouvent collées enfemble par
les parties les plus groffieres de notre tranfpiration
infenfible, où elles s’y endurciffent par la chaleur
du cor£>s qui emporte les particules les plus volatil
les; & c’eft en quoi confifte, à ce que l’on croit,
cette indifpoûtion que l ’on appelle vulgairement un
rhume.
L’humeur féparée par les glandes de la peau étant
enfermée entre les écailles, faufe de fréquentes de-r
mangeaifons ; & quand la matière y*a long-tems fé-
journé, elle y produit de petites puftules & d’autres
impuretés : c’eft pour nous en délivrer que nous femmes
portés naturellement à nous froter fouvent,
nous laver & nous baigner, tous remedes qui font
fort falutaires. Voye{ Lepre.
. Quelques-uns penfent que la cuticule eft formée
des parties les plus groffieres de l’humeur féreufe ex-
crémentitielle, chances par les pores de la peau, &
condenfées fur fa furface femblable à la pellicule qui
paroît dans une évaporation fur la furface de la partie
féreufe du, fang. Mais Leuwenoeck penfe, avec
plus de probabilité, qu’elle vient d’une expanfion
des canaux excrétoires des glandes de la peau.
Elle fert à défendre les nerfs de la peau, qui font
l’origine du fentiment du toucher, ou à les garantir
des injures des corps rudes & trop durs, auffi-bien
que des impreffions de l’air : car les nerfs étant découverts
, il en naîtroit un fentiment trop délicat Ôc
trop douloureux, ou bien l’air les fécheroit de maniéré
qu’ils en feroient moins fufeeptibles des impreffions
délicates duplaifir. Vcye^ T oucher.
Riolan & plufieurs autres foûtiennent que la cuticule
des femmes n’a point de pores. Molinette foû-
tient que leur fueur démontreTe contraire ; mais il
convient avec eux que cela eft vrai des chiens &
des chats, qui ne fuent jamais quelque fatigués qu’ils
foient. Voye^ SUEUR. Chambers. (£)
C u t ic u l e , ( Jardinage.) eft la première peau ou
enveloppe du corps de la graine mife en terre, ôc
dépouillée des quatre premières enveloppes qui
n’ont fervi qu’à fournir de nourriture à la graine
lorfqu’elle germoit, & qui font péries depuis.
La cuticule renferme les lobes & s’étend fur toute
la graine. (K)
CUTTEMBERG, (Géog. mod.) petite ville de
Boheme dans le cercle de Czaflau. Il y a des mines
^d’argent dans fon voifinage.
CUVE , fub. f. ( Tonnel.y grand vaiffeaü de bois
propre à contenir des liqueurs. Les cuves font faites
de douves de boisée chêne ou de fapin , reliées avec
de grands cerceaux de bois ou des cercles de fer , &
garnies d’un fond feulement. On fe fert des* cuves
pour mettre la vendange & y fouler le raifin. Les
Braffeurs de bierre mettent fermenter leur grain dans
des cuves avant que de les cuire dans les chaudières.
Les Teinturiers fe fervent auffi de cuves pour teindre
les étoffes. Ce font les Tonneliers qui fabriquent les
cuves. Voyez les articles fuivans.
C uve , en terme de Blanchifferie de cire, eft un
grand vaiffeaü de bois en forme de tonneau, dans
lequel la cire fondue tombe & fe repofe. Voye^ Reposer.
Elle eft garnie fur le devant d’un gros robinet
qui donne iffue à la cire dans la grêloire. Voyt{
GrÊLOIRE, & K K , PI. de la Blanchifferie des cires,
fig. 1. Ces cuves qui font cerclées de fer ont trois
crochets de fer à la circonférence fupérieure, qui
fervent à accrocher des anneaux qui terminent des
cordages au moyen defquels 8c du tfeuil on ôte 8c
on met la cuve fur fon fupport.