jufqu’à fon pavillon. Ce font les chauderonniers qui
les font. Voyt{ Pl. y. de Lutherie. A , B , montre la
figure du grand cor; C , D , celle du cor à plufieurs
trous ; E , Ft la trompe qui n’a qu’un tour, & qu’on
voit avec fon enguichure L y M, G , H , 1 , Zi 3.
Voye{ Trompe. N, 0 ,lehuchet, voye{ Huchet.
P, O , le cornet de porte, voyeç Cornet. Il n’y a
rien de particulier à remarquer fur ces inftrumens,
linon leur embouchure A , C, E , N , qu’on fabrique
d’argent, de cuivre, de corne, de bois ou autres
matières ; & leur pavillon D , Ft O. On peut
donner au cor l’étendue de la trompette , voye^
T rompette. Mais quelle que foit celle qu’on lui
donne par fa conftruétion , elle variera toujours,
félon l’habileté de celui qui en fonnera. Pour fonner
du cory on embouche le bocal en le preffant contre
les levres, foit à un des coins de la bouche, foit au
milieu, de maniéré que le bout de la langue puifle
s’infmuer dans le bocal, & conduire le vent dans le
corps de rinftrument. Il faut que le bocal foit li
bien appliqué , qu’avec quelque violence que le
vent foit pouffé , il ne s’échappe par aucun endroit
que par l’ouverture du bocal. Ce font les mouve-
mens de la langue & des levres qui modifient le
vent, & c’eft le plus ou le moins de vîteffe & de
force du vent qui forme les différens tons. On fait
des concerts à plufieurs cors ; alors il faut qu’il y ait
un certain rapport entre ces inftrumens. Si le plus
grand cor a fix piés de longueur, il fera la quinte en
bas de celui qui n’aura que quatre piés ; & fi l’on en
a un troiiieme qui n’ait que trois piés de longueur,
il fonnera la quarte du fécond. Il y a des cors à plus
ou moins de tours ; il y en a même qui ont comme
un retour ou efpece d’anneau dans leur milieu. On
n’employe plus ceux qui ont juiqu’à neuf à dix tours.
Il y a des cors de vachers ; on les appelle plutôt cornet
, ou cornet à bouquin, voye% CORNET. C ’étoit
avec des cors faits des cornes du bélier, que les prêtres
des Hébreux annonçoient au peuple le jubile ,
ainfi appellé de cet infiniment, dont étoit dérivé
jubel, qui lignifie corne de bélier.
CO RA CE, (Geograph. mod.') riviere d’Italie au
royaume de Naples, qui a fa fourcé dans la Calabre
ultérieure, au pié de l’Apennin, & fe jette dans le
golfe de Squilace.
* CORACES, f. m. pl. (Myth.) prêtres du dieu
Mythras. Voye{ Mythria.ques.
* CORACIQUES, adj. pris fubft. fêtes inftituées
à l’honneur de Mythras. Foyei Mythriaques.
.* CORACITE, f. f. (Hifi. nat. Litholog.) pierre
figurée dont On ne nous apprend autre chofe, finon
qu’elle étoit noire comme le plumage du corbeau.
CORACOBRACH1A L , adj. en Anatomie, eft le
nom d’un mufcle du bras, frtué à la partie fupérieure
& interne de l’humerus.
Il vient de l’apophyfe coracoïde , oit il s’unit
étroitement avec une des têtes du biceps , de laquelle
il fe fépare, & va fe terminer à l’os du bras,
ou environ à la partie moyenne de cet os , & au
condile externe, duquel il envoyé un tendon. (Z.)
CORACO-CERATO-HYOIDIEN, ou CORA-
CO-HYOIDIEN. Voyei Costo-Hyoidien.
CORACO-HYOIDIEN. Voyei Costo-Hyoïdien.
CORACOÏDE , adj. en Anatomie, apophyfe de
l ’omoplate, ainfi appellée parce qu’elle reffemble à
tin bec de corbeau. Poy. Éminence , Omoplate.
Ce mot vient du grec nopat; , KopetKoç, corbeau,
& tlS'oç,figure.
L’apophyfe coracoïde eft fituée à la partie fupérieure
du col de l’omoplate, & s’avance au-deffus
de la tête de Phumerus. Elle fert à fortifier l’articulation
de l’épaule, & à donner infertion à plufieurs
mufcles du bras. Chambers, (Z)
CO R A CO -R AD IA L, <
CEPS.
: Anatomie. Voye? Bl-
CORAIL, f. m. corallum, (Zfï/?. nat. Infeclolog.)
c’ eft la plus belle & la plus précieufe de toutes les
fubftances que l’on appelle improprement plantes
marines. V.oye{ la Pl. X X I I . d?Hift. nat. fig. 3 • On
ne peut traiter d’aucune de ces productions, fans fe
rappeller le nom & la découverte de M. Peyflbnel
correfpondant de l’Académie royale des Sciences,
qui a trouvé le premier que ces prétendues plantes
appartiennent au régné animal, parce qu’elles font
produites par des infeCtes de mer. M. Peyffonel
étant en 1715 fur les côtes de Barbarie par ordre du
R o i, découvrit que les prétendues fleurs du corail
obfervées par M. le comte deMarfigli, étoient de
véritables infeétes , qu’il appelle orties corallines.
Notre obfervateur a étendu la même découverte à
plufieurs autres efpeces du même genre, telles que
les madrépores, les lithophites, Tes éponges, &c.
Il a continué fes recherches jufqu’à prélent, & il y
travaille encore actuellement à la Guadeloupe, oit
il réfide en qualité de Médecin botanifte du Roi. It
nous a envoyé au mois d’Août 1753, à M. de Buf-
t fon & à moi, la copie d’un ouvrage qu’il a fait fur
cette matière, & qui comprend l’fuftoire des prétendues
plantes marines, & fes propres oblerva-
tions à ce fujet. Jem’emprefferois d’en rendre compte
ici au public , fi j’avois l’aveu de M. Peyffonel ,
pour difpofer ainfi du dépôt qu’il nous a confié.
Je ne puis mieux remplir cet article que par les
obfervations que M. Donati a faites fur le corail,
& qu’il a données au public dans fon livre qui a
pour titre délia Jloria naturale marina dell' adriatico
Jaggio y & c . in VenetiaiySo in-40. Les deferip-
tions y font faites de façon , qu’il convient mieux
d’en donner une traduction exaCle, que de les rapporter
par extrait.
Le coraily félon quelques-uns, tire fon nom des
mots grecs Kopuv, orner, & âxiç, mer, comme s’il
n’y avoit aucune autre produâion marine dont la
beauté pût être comparée au corail : auffi n’en eft-ii
point fur laquelle les anciens ni les modernes ayent
tant écrit.
Les fentimens des écrivains ont été partagés fur
la nature du corail; quelques-uns l’ont mis au nombre
des pierres ; d’autres ont crû que c’étoit le produit
d’un précipité de fels de-terre, & d’autres principes
mêlés enfemble , & contraires entr’eux ; le
grand nombre l’a rapporté au régné végétal ; enfin
il s’eft trouvé des naturaliftes qui ont démontré que.
c’étoit un véritable zoophite.
Le corail eft une végétation marine qui reffemble
beaucoup à une branche d’arbriffeau dépouillée de
fes feuilles ; il n’a point de racines, mais il a pour
bafe un pié, dont la forme, fans être confiante,
approche le plus fouvent de la ronde. Ce pié s’applique
à tous les points de la furface des corps fur
lefquels il fe trouve, ainfi que feroit de la cire fortement
comprimée ; & il s’y attache tellement,
qu’il eft impoflible de l’en féparer. Il fert de bafe &c
cî’appui au corail, mais il ne contribue en aucune
façon à fa nourriture, puifqu’on en a trouvé des
branches qui ayant été féparées depuis long-tems
de leur pié , avoient continué de v ivre,. de croître
& de fe reproduire au fond de la mer. De ce pié
s’élève une tige pour l’ordinaire unique, & dont la
groffeur extrême , à ce que m’ont affûré d’anciens
corailliers, c’eft-à-dire pêcheurs de corail, ne paffe
guere un pouce de Paris.Cettetige ne pouffe ordinairement
qu’un petit nombre de branches qui fe ramifient
elles-mêmes.Tous fes rameaux font prefque toujours
féparés ; cependant on en obferve quelquefois
deux & même plus qui naiffent & s’élèvent parallèlement
, qui font comme jettes enfemble, ôc tel-
Sèment uïiis, qu’il eft.impoffible d’appercevoir Comment
ils le font. Il eft plus commun d’en voir qui
en fe rencontrant s’unifient de la même maniéré ; &:
j’ai obfervé plus d’une fois une feule branche qui
s’élevoit de deux autres branches ainfi unies.
Il eft bon de faire remarquer que fi un coquillage
.s’attache à la tige ou aux branches du corail, il ne
manque pas d’être recouvert en tout ou en partie
par la fubftance même du corail.
J’ai obfervé que fa plus grande hauteur, à laquelle
même il s’élève très-rarement dans la mer Adriatique
, eft d’un pié de Paris, ou un peu plus. La tige &
les branches font communément rondes : néanmoins
on en trouve affez fouvent, & j’en confervè dans
ma collection, qui font plates & larges.
Le p ié, la tige & les branches font d’une fubftance
uniforme ; & cette fubftance confifte en une écorce
& une matière propre, qui font les mêmes dans toutes
ces parties.
Cette matière propre eft la fubftance intérieure
du corail, qui approche beaucoup de la dureté du
marbre, lors même qu’elle eft au fond de la mer.
Aux extrémités des branches elle eft moins dure
que l’écorce ; elle en conferve la confiftance aux
environs de ces extrémités ,, & la plus grande dureté
eft dans la tige & les branches les plus confidé-
rables.
Cette fubftance vûe au microfcope dans les coraux
d’une feule couleur, comme le rouge, & dans
ceux qui ne font point altérés par les infeCtes, paroît
homogène, pure, fans taches, fans cavités , d’un
grain égal, d’une dureté uniforme, & fufceptible
du plus beau poli. Mais il n’en eft pas ainfi dans les
coraux de plufieurs couleurs, ni même quelquefois
dans ceux d’une couleur de rofe jaunâtre, ou même
d’une vraie couleur de rofe. .J’ai quelques branches
de cette efpece de corail, dont la coupe tranfverfale
préfente différentes couches concentriques couleur
de rofe jaunâtre, blanches, & plus ou moins chargées
de couleur. On obferve les mêmes couches
concentriques dans le corail rouge qui a été un peu
expofé à l’aélion du feu ; elles font toutes d’un brun
clair , mais féparées par d’autres couches beaucoup
plus foncées.
Quelque dure que foit cette fubftance, lorfque
par le tems ou par accident elle a perdu fon écorce,
elle eft fujette à être rongée par un petit infeûe qui s’y
infinue par de très-petites ouvertures , & qui détruit
fon organifation intérieure. Cette organifation
confifte en de petites cellules à peu-près rondes qui
communiquent entr’elles>& qui font féparées par des
•parois très-déliés. Le corail ainfi iV>ngé, eft fbible,
fragile, & ne peut être employé à rien. Il eft un autre
infeCie du même genre qui traverfe le corail en
ligne droite, & dont la route eft marquée par des
trous cylindriques. Au refte je dois avertir que les
marbres les plus durs qui fe trouvent au fond de la
mer, ne font pas exempts des atteintes de ces infectes
, ou d’autres infeCtes qui leur reflemblènt parfaitement.
La matière propre du corail eft cannelée, félon
fa longueur ; fes cannelures, qui prennent du pié,
fuivent conftamment le parallelifme entr’elles &
avec les branches qu’elles parcourent; elles font
plus marquées dans la tige principale & dans ies
groffes branches, quelquefois même elles difparoif-
fènt dans les petites : leur furface eft inégale & ra-
boteufe, comme fi elle étoit formée d’un grand
nombre de très - petits globules. La matière dont il
eft queftion expofée à un feu violent, fe réduit en
une poufliere très-fine, de la même couleur que la
cendre ordinaire : &-comme dans la cendre vierge,
c eft-a-dire dans celle qui eft prife fur des charbons
ardents, on découvre au microfcope une forte de
Tome IV . •
fquelette formée de fibres & dès vaiffe-aux de la
fubftance ligneufe.; ainfi dans la cendre de la fubftance
intérieure du corail, on apperçoit auffi, à
l’aide du microfcope,.ces parties conftituantes qui
paroiffent être de la même figure & de la même couleur
que celle de la cendre de l’écoree : ce font de
petits corpufcûles blancs à peu-près fphériques, &
unis comme en forme de grape. J’ai vû plufieurs fois
fur la coupe tranfverfale de branches de corail qui
avoient été rompues, des cannelures qui partoient
du centre, & qui aboutiffoient par une correfpon-
dance exaéle aux cannelures de la furface.
Toute cette furface eft immédiatement enyiron»!
née d’un corps cellulaire d’un blanc pâle, d’une
confiftance médiocrement molle, formée par les
entrelacemens de petites membranes vafculeulès *
lefquelles reçoivent par des vaiffeaux capillaires
un fuc blanchâtre qui donne fa couleur au corps
réticulaire-. A ces 'membranes font attachés des globules
rouges, unis enfemble par d’autres petites
membranes. Ces globulesreffemblent tout-à-fait,
par le volumq & par la forme, à ceux de ia cendré
de la fubftance intérieure & de l’écorce du corail ;
d’oii il réfulte que ces corps font inaltérables au.
point que la calcination ne fait que changer leur..
couleur>
Le corps-réticulaire qui enveloppe immédiatement
la matière propre du corail, y dépofe régulie«-
rement fes petits globules rouges , ce qui forme les
inégalités fphériques dont la furface des cannelures
eft formée. De-là on doit tenir pour certain que la
matière dü corail eft compofée de ces globules. Si
l’on me demande d’oîi ils tirent leur origine, je ré- ,
pondrai fans héfiter qu’ils la tirent des polypes du
corail i car s’il eft v rai, comme oh le verra plus bas *
que leurs oeufs foient couverts de pareils corps ; on
doit conclure que des corps précifément de la même
nature $ quelque part qu’ils'fe trouvent, font l’ouvrage
des mêmes polypes-.
Sur le corps réticulaire s’étend une écorce molle*.
& d’une couleur un peu plus claire que celle de la-
fubftance intérieure ; elle eft formée de filets très-
déliés , auxquels font attachés un grand nombre dé.
globules rouges quj tiennent enfemble, & qui communiquent
leur couleur à l’écorce. On y découvre
au microfcope des vaiffeaux cylindriques & parallèles
entr’eux, qui jettent de tous côtés des ramifications
dans les petites membranes dont on a parlé
plus haut, & qui y portent le fuc laiteux qui nourrit
le corail i
La fuperficie de cette écorcfe eft inégale, gliffanté
dans le corail nouvellement pêché ; plus relevée en
certains endroits, en d’autres plus àpplanie : en plufieurs
on apperçoit à l’oeil des éfpeces de noeuds qui
s’élèvent fur la furface ; ils font ronds, affez larges,
à ietir bafe, plus étroits vers leur furface fupérieure
, qui fe divife en huit portions plits ou moins
égalés, & lefqiiellès fe réunifient au centre de chaque
noeud, ou plûtôt de chaque cellule compofée
intérieurement d’une portion du corps réticulaire,
& revêtu au dehors de l’écorce du corail.
Dans certains endroits le çprps réticulaire formé
une duplicature, ou une elpece de petit fac qui revêt
tout l ’intérieur de la cellule jufqu’au bord fupé-
rieur ; enforte que la cellule ne fe termine point immédiatement
à la matière propre du corail, mais au
corps réticulaire. La forme de ces cellules eft celle
d’un cône qui a un renflement dont le diamètre eft.
plus grand que celui de fa bafe, & dont le fommet
émouffé forme dans la matière dure du corail de petites
cavités plus marquées dans lesbrançhes jeunes &
défiées, mais moins fenfibles dans les branches pius
groffes & plus vieilles.
Le fond de chaque cellule regarde le pié de ia
B b ij ' "