
ni
.étoit né en Oilicie , imagina de repréfenter par te
îeul fecours de la danfe, des actions fortes & pathétiques.
Le fécond, né à Alexandrie, fe chargea de
la représentation des aftions gaies, vives & badines.
La nature avoit donné à ces deux hommes le
génie & les qualités extérieures ; l’application, l’e-
tude, l’amour de la gloire, leur avoient développé
toutes les reflburces,de l’art. Malgré ces avantages
nous ignorerions peut-être qu’ils enflent exifte, &
.leurs contemporains auroient été prives d’un genre
qui fit leurs délices, fans la proteftion fignal.ee qu ;
Augufte accorda à leurs théâtres & à leurs compositions.
Ces deux hommes rares ne furent point rempla-
.çés ; leur ar,t ne fut plus encouragé par le gouvernement
, & il tomba dans une dégradation lenfible
depuis le régné d’Augufte jufqu’à Celui deTrajan,
où il fe perdit fout-à-fait,
La danfe enfevelie dans la barbarie avec les autres
arts, reparut avec eux en Italie dans le quinzième
fieele ; l’on vit renaître les ballets dans une
fête magnifique qu’un gentilhomme de Lombardie
nommé Bergonce de Botta, donna à Tortone pour
Je mariage de Galéâs duc de Milan avec Ifabelle
d ’Arragon. Tout ce que la poëfie , la mufique , la
danfe, les machines peuvent fournir de plus brillant
, fut épuifé dans ce fpeôaele fuperbe ; la def-
çription qui en parut étonna l’Europe, & piqua l’émulation
de quelques hommes à talens , qui profitèrent
de ces nouvelles lumières pour donner de
nouveaux plaifirs à leur nation. C ’eft l’époque de la
naifîance des grands ballets, voye^ Ballet , & de
Topera, voye%_ Opéra. (B')
D anse d’Animau x. Voye^ Ba lle t . (-5)
D anse de Saint W eit , félon les Allemans, ou
de S. G uy , félon les François», chorea fancti Viti,
( Medec.) eft une efpece de maladie convulfive qui a
■ été connue premièrement en Allemagne, où elle a
yeçû le nom fous lequel nous venons de la défigner ;
&*enfuite en Angleterre, en France. Sennert en fait
mention dans fon troifieme tome, liv. VI. part. z .
c .jv . il la regarde comme une efpece de tarantifme.
ÇJeft ce que font aufli Horftius, Hb. 1 1. de morb.
cap. Bellini, de morb. cap. Meffonier, traité des ma-
iad, ex.tr. Nicolas Tulpius rapporte une obfervation
de cette maladie dans fon recueil, liv. I . Sydenham
la décrit très-exa&ement (ce que ne font pas les autres
auteurs .cités) dans la partie de fes ouvrages intitulée
Schedula monit. de nova febris ingrejfu. Il en dit
encore quelque chofe pour la curation dans fes pro-
ceffus integri, &c. L’illuftre profeffeur de Montpellier,
M. de Sauvages, dit dans fes nouvelles dafles
de maladies, l’avoir obferyée dans une femme de
cinquante ans.
Tous ceux qui parlent de cette maladie, conviennent
qu’elle eft très-rare ; mais ils ne conviennent
pas tous des mêmes accidens qui l’accompagnent.
On fuivra ici la defcription qu’en donne l’Hippo-
crate anglois, qui dit avoir vû au moins cinq per-
fonnes qui en étoient atteintes, & qui en ont été
guéries par fes foins.
Cette maladie attaque les enfans des deux fexes
depuis l’âge de dix ans jufqu’à l’âge de puberté : elle
fe fait connoître par les fymptomes fuivans. Le malade
commence à boiter & à reffentir une foibleffe
dans une des deux jambes, fur laquelle il a peine à
fe foûtenir ; ce qui augmenté au point qu’il la traîne
après foi, comme font les innocens : il ne petit retenir
quelques inftans de fuite dans la même Situation
, la main du même côté appliquée à fa poitrine,
à fes flancs, ou à toute autre chofe fixe ; les con-
torfions convulfives de cette partie l’obligent à la
■ changer fans ceffe de place, quelqu’effbrt qu’il faffe
pour la fixer;, Lorfqu’il veut porter un verre à fa
bouche, il fait mille geftes 6c mille .contours, ne
pouvant l’y porter en droite ligne, fa main étant
écartée par la convulfion, jufqu’à ce que fe trouvant
à la portée de la bouche, il fixe le verre avec
fes levr.es, 6c il avale tout d’un trait précipité la
boiflbnqui y eft contenue ; ce qui fait un fpe&acle
triftement riftble, .mais qui ne peutpourtant pas être
appelle proprement une danfe., même avec tous les
fymptomes réunis, tels qu’ils viennent d’être décrits.
Cette maladie a été vraiflemblablement appellée
danfe de S. Weit, à caufe d’une chapelle qui exiftoit,
dit - on j proche d’Ulm en Allemagne, fous le nom
de ce faint, que l’on alloit vifiter avec grande
dévotion, & dont on invoquoit Tinterceflion pour
la guérifon de ce m al, parce qu’on prétend qu’il en
avoit été attaqué lui-même ; & comme ce font des
jeunes gens qui y font plus fujets que d’autres , il
s ’en rendoit un grand nombre à cette chapelle pendant
le printems, qui mêloient le plaifir de la danfe
aux exercices de piété, dans une faifon qui porte à
la joie. Il s’en tro.uvoit parmi ceux-ci qui avoient la
maladie convulfive ; on les appelloit des danfeurs,
par dérifion, à caufe .des fecouffes qu’ils éprouvoient
dans les bras & dans les jambes , qui les faifoient
gefticuler involontairement.
On doit conclure de l’expofition des accidens qui
accompagnent cette maladie, qu’elle n’eft pas une
fimple convulfion, mais qu’elle eftcompliquée ayec
une difpofition à la paralyfie ; .ce que l’on peut affûter
d’autant plus, que la danfe de S. Weit a beaucoup
de rapport avec le tremblement, & qu’il eft connu
des médecins qu’il y a deux elpeces de tremble-
mens, dont l’un eft a demi-convulfif, & l’autre à
demi-paralytique.
La maniéré dont Cheyne traite cette maladie, fem-
hle confirmer ce fentiment. On doit d’autant plus
déférer à celui de cet auteur, qu’il a eu plus d’oc,-
cafions d’obferver & de traiter cette affeûion fin-
guliere, qui eft plus commune parmi les Anglois que
par-tout ailleurs.
On a attribué mal-à-propos la caufe de cette maladie
à un venin particulier, à une matière conta-
gieufe, virulente. On la trouve, cette caufe, plus
naturellement dans un vice de diftribution du fluide
nerveux y qui fe fait inégalement, fans ordre 6c fans
dépendance de la volonté, dans les mufcles du bras,
de la jambe, 6c de toutes les parties du côté affe&é.
Or cette diftribution du fluide nerveux eft tantôt
plus confidérable, mais inégalement faite, dans les
mufcles antagoniftes ; tantôt elle fe fa it , de même
qu’auparavant, dans quelques-uns, pendant qu’elle
diminue confidérablement dans quelques autres ;
tantôt elle fe fait moins dans tous les mufcles de la
partie, -mais d’une maniéré difproportionnée. De
ces différentes combinaifons vicieufes il réfulte une
eontraéfion déréglée & fans relâche des mufcles du
çôté attaqué. Le vice topique des parties détermine
l’affeftion plutôt d’un côte que d’un autre ; favoir ,
la foibleffe des nerfs ou des mufcles, ou une tenfion
inégale de ces organes, foit que ces mauvaifes dif-
pofitions doivent leur origine à uij défaut de conformation
ou à un vice inné, foit qu’elles viennent
d’une caufe accidentelle : tout ce qui peut y avoir
donné lieu, doit être mis au/iombre des .caufes éloignées
de cette maladie : on peut les réduire à deux
genres ; favoir, à tout ce qui peut relâcher ou tendre
outre mefure, de maniéré cependant que l’une
ou l’autre de ces caufes faffe fon effet irrégulièrement
& avec inégalité. Ces difpofitions étant établies
, les mauvais fucs fournis à la maffe des humeurs
par les premières voies, fuffifent fouvent à
déterminer la maladie, comme caufes occafion-
nelles.
\ m
C ’eft dans cette idée que Cheyne commençoît
toujours le traitement de cette maladie par un vomitif,
& que le bon effet l’engageoit à en répéter
Tufage; pratique analogue à celle qui eft ufitée dans
les maladies convulfives compliquées avec une dif-
pofitipn à.la paralyfie.
Les indications curatives doivent donc tendre à
évacuer les mauvais fucs des premières voies ; à
corriger l’épaifliffement de la lymphe, à l’atténuer
par des remedes appropriés ; à raffermir les folides
des parties affeâées, fi c’eft la difpofition paralytique
qui domine ; &c à les relâcher au contraire, &
les affouplir en quelque façon, fi c’eft la difpofition
convulfive, qui vient prefque toûjours de féche-
reffe dans les fibres.
Cheyne rempliffoit la première indication avec
les vomitifs ; Sydenham employoit pour cet effet
les purgatifs, & ils en répetoient chacun Tufage de
deux en deux jours au commencement de la maladie.
Cette méthode pratiquée par de.fi célébrés médecins,
doit être préférée à toute autre : on doit
donc ne pas héfiter, d’après ces grands maîtres , à
commencer le traitement de la danfe de S. Weit par
les évacuans vomitifs ou purgatifs, félon que la nature
femble demander plus ou moins l’un ou l’autre
de ces remedes, ou tous les deux enfemble.; après
avoir fait précéder une ou deux faignées, félon que
le pouls l’indique , qui doivent être répétées félon
•l’exigence des cas.
Il faut après cela travailler .à remettre les digef-
tions en réglé par le moyen des ftomachiques chauds,
■ auxquels on pourra affocier fort utilement l’écorce
du Pérou & la racine d’aunée. On doit aufli faire
ufage en même tems de légers apéritifs, & fur-tout
des antifpafmodiques, tels que la racine de pivoine
mâle, & celle de valériane, fauvage. On doit outre ;
cela s’appliquer à remédier aux caufes antécédentes
de la maladie, par des délayans & des incififs ; par
des topiques propres à fortifier, comme des embrocations
d’eaux minérales chaudes ; ou bien au contraire
par des remedes propres à relâcher & détendre
la rigidité des fibres.
Tous ces différens moyens de guérifon doivent
être employés féparément, ou combinés entr’eu x,
félon la variété dçs çirconftançes. On doit enfin ob-
ferver d’engager les perfonnes fujettes à cette maladie
, à employer dans le tems de Tannée fuivante,
qui répond à celui auquel l’attaque eft furvenue,
des remedes .convenables, pour en prévenir une fécondé
, ainfi de fuite : on ne doit pas fur-tout
omettre alors la faignée & la purgation, (d )
DANSER, v . a â . (Boulangé c’eft travailler la
pâte à bifcuit fur une table au fbrtir du pétrain,
jufqu’à ce qu’elle foit bien ferme & bien refîiiyée.Ce
travail confifte à tourner, retourner, preffer, manier
avec les mains, pétrir avec les poings pendant
environ un quart-d’heure.
DANSEUR, DANSEUSE, fubft . nom générique I
qu’on donne à tous ceux qui danfent, & plus particulièrement
à ceux qui font profeflion de la danfe.
La danfe de Topera de Paris eft actuellement com-
pofée de huit danfeurs & de fix danfeufes qui danfent
des entrées feuls, & qu’on appelle premiers danfeurs.
Les corps d’entrée font compofés de douze danfeurs
& de quatorze danfeufes, qu’on nomme figurans; &
la danfe entière, de quarante fujets. Voyeç Fig u rant.
Dans les lettres patentes d’établiffement de Topera
, le privilège de non-dérogeance n’eft exprimé
que pour les chanteurs & chanteufes feulement.
Foye^ C hanteur , D anse , Opéra. (5 )
D anseur, f.'maf. (Maitre de danfef celui qui
danfe ou qui montre à danfer, en qualité de maître
de la communauté de cet art.
Les ftatuts de cette communauté font de Tannée
1658, donnés, approuvés, confirmés par lettres patentes
de Louis X IV . enregiftrées au châtelet le 1 ?
& a« parlement le 12 Août fuivant.
11 eft bien fait mention dans le vû des lettres de
-plufieurs autres ftatuts 6c ordonnances donnés de
tems immémorial par les rois de France ; mais comme
on n en rapporte aucune date, on ne peut rien
dire de plus anoen fur fon établiffement dans la capitale
& dans les autres villes du royaume
Le chef qui cû à la tête de la communauté, & oui
la gouverne avec les maures de la confraitie a le
titre & la qualité de roi de tous les violons, maîtres
a danier & joueurs d’inliiumens, tant hauts que bas
dp royaume. 1 •
Ce roi de la daiife n’entre point dans cette charge
par élefHon , mais, .par des lettres de proyifion du
K o i, comme étant Un des officiers de fa maifon.
A l’égard des maîtres de la confiairie, ils font
élus-tous fes ans à la pluralité des v p i* , & tiennent
lieu dans ce corps, pour leur autorité' & fonétions
de ce que font les jurés dans les autres commu-
nautes.
^ Il y a deux regiftres oh fes brevets d’appremitraa;
oc les lettres de maîtrife doivent être enreaiftrés *
celui du roi des violons, & celui des maîtres de là
conirairie.
Les apprentis font obligés pour quatre ans • on
peut neanmoins leur faire grâce d’une année. Les
afpirans doivent montrer leur expérience devant
Je rôi des violons, qui peut yappelfervinot-quatre
maîtres à. fon choix ; mais feulement dix pour les
■ fils & tes maris des filles de maîtres. C ’eÆ aufli de
ce roi .que les uns & les autres prennent leurs lettres.
Les violons de :1a chambre du Roi font reciîs fur
■ leurs brevets de retenue ; ils payent néanmoins les
droits.
Nul, s’il n’eâ maître, ne peut tenir falle ou école
, foit pour la danfe, foit pour les inflrumens ni
donner fofénades, ni donner concerts d’infirumens
aux noces, auxaffeoehlées publiques; mais il effi
défendu aux mêmes maîtres de jouer dans les cabarets
& fes lieux infâmes, fou&les peines & amendes
portées par les fentences du châtelet du aMars 1644
& arrêt du parlement du 11 Juillet 1648.
Enfin il eft permis au roi des violons .de nommer
des lieutenans dans chaque ville du royaume , pour
faire obferyer ces ftatuts, recevoir & agréer les
maîtres, donner toutes lettres de provifions fiir la
préfentation dudit roi j auxquels lieutenans il appartient
la moitié dcs drôits clüs-au roi pour les récep-
tionsd’apprentis & de maîtres. Reglement des maîtres
à danfer^ & diction, du Comm.
D a n s e u r d e c o r d e , f. m. (A r tf celui qui avec
un contre-poids ou fans contre-poids dans fes mains
marche, danfe, voltige fur une corde de différente
groffeur , qui quelquefois eft attachée à deux poteaux
oppofés, d’autres fois eft tendue en l’air lâche
ou bien bandée.
Les Littérateurs qui recherchent curieufement
l’origine des chofes, prétendent que l’art de danfer
fur la corde a été inventé peu de tems après les jeux
comiques, où les Grecs danfoient fur des outres de
cuir, & qui furent inftitués en l’honneur de Bacchus
vers Tan 1345 avant J. C. Quoi qu’il en foit de cette
opinion, il eft toûjours vrai qu’on ne peut douter
de l’antiquité de l’exercice de la danfe fur la corde
dont les Grecs firent un art très-périlleux & qu’ils
portèrent au plus haut point de variété & de rafine-
ment : de-là les noms-de Neurobates, Oribates Schce-
nobates, Acrobates , qu’avoient chez eux les danfeurs
de corde , fuivant la diverfe maniéré dont ils exécu-
toient leur art.
Mercurial nous a donné dans fa gymnafiique cinq