
plication, de différence que du plus au moins ; entre
la contention 6c la méditation, que les idées d’opiniâtreté
, de durée, & de fatigue , que la contention
fuppofe, & que la méditation ne fuppofe pas.
La contention eft une fuite d’efforts réitérés.
CONTENTOR| (•Jurifprud.) dans l’ufage s’entend
d’un droit de regiftre qui appartient aux audienciers
des chancelleries. Ce ternie tire fon éty-
mologie de contentare , qui dans la baffe latinité li-
gnifioit contenter. L’officier écrivoit ce mot contentor
comme une quittance de fon droit, pour direye
fuis content, on mafatisfait, fans dire ce que l’on
avoit payé';. & comme eette formé de quittance
étoit propre aux audienciers des chancelleries -, -on
s ’eft imaginé que contentor fignifioit le droit même
qui étoit payé. L’ufage de ce droit eft fort ancien,
puilqu’on trouve une ordonnance du mois d’Août
1363 , à la fin de laquelle il y a ces mots, v if a contentor.
Henri II. par fon édit du mois de Janvier 1551,
autorife l’ancien audiencier à prendre pour droit de
regiftre ou contentor de chaque chartre, la fomme de
46 fous tournois comme il faifoit dès-lors. Il donne
le même droit aux autres audienciers nouvellement
créés. Anciennement cette mention du contentor fe
mettoit auffi par les audienciers de la grande chancellerie.
Préfentement il n’eft plus ufite que par les
audienciers des petites chancelleries fur les lettres ,
fur lefquelles ils perçoivent en particulier un droit ;
tel que les rémiffions & provifions d’officiers qui
s’y reçoivent.
L’édit du mois d’O&obre 15 7 1 , & celui du mois
d’Août 1576, en parlant de ce même droit, l’appellent
droit de regifrata. (A')
CONTENU, adj. (Phyfq.) eft un terme affez fou-
vent employé pour exprimer la capacité d’un v a if
feau, ou l’aire d’un efpace, ou la quantité de matière
que contient un corps. Voye[ Aire ; voye^ auffi}
Surface & Solide.
Ainfi on dit mtfurer le contenu (Tun tonneau , d'une
■ pinte, Stc. & quelquefois auffi trquver le contenu d'une
furface ou dun corps folide, quoique ce terme foit
plus en ufage pour défigner la capacité des vaiffeaux
vuides ou fuppofés tels. (O)
CONTEOURS, fub. m. pl. (Hif.ditt.) farceurs
fort en vogue avant le régné de François I. ils réci-
toient des vers, joiioient des inftrumens, 6c chan-
toient.
CONTERIE, f. f. (Comm.) efpece de verroterie
qui vient de Venife en cordons , qu’on tranfporte en
Guinée ou au Canada, & dont les Sauvages, avec
qui on en trafique, ornent leurs capots, & forment
une efpece de broderie. On diftingue la conterie de
Conto, le grenat de couleur, 6c la conterie de poids,
dont les frais de douane font différens. Dictionn. du
Comm. & de Trév.
CONTESSA, ( Géog. ) ville confidérable de la
Turquie européenne, avec un port, dans la Macédoine.
Long. 41. j J . lat. 40. 58.
CONTESTATION, DISPUTE, D EB A T , ALTERCATION
, fyn. ( Gram5) Difpute fe dit ordinairement
d’une converfation erçtre deux perfonnes qui
different d’avis fur une même matière, 6c fe nomme
altercation lorfqu’il s ’y mêle de l’aigreur. Contefaùon
fe dit d’une difpute entre plufieurs perfonnes, ou entre
deux perfonnes confidérables, fur un objet important
, ou entre deux particuliers pour une affaire
judiciaire. Débat eft. une contejlation tumultueufe entre
plufieurs perfonnes. La difpute ne doit jamais dégénérer
en altercation. Les rois de France & d’Angleterre
font en contejlation fur tel article d’un traite. Il
y a eu au concile de Trente de grandes contefations
fur la réfidence. Pierre 6c Jacques font en contefia-
don fur les limites de leurs terres. Le parlement d’Angleterre
eft fujet à de grands débats* (O)
Contestation, ( Jurifprud.) fignifie en général
difpute , querelle , procès. (A}
Contestation en Cause, conficius utriufquc
partis ; c’eft le premier reglement ou appointement
qui intervient fur les demandes & défenfes des par-,
ties. Les défenfes ne fuffifent donc pas pour former
la contejlation en caufe, il faut qu’il intervienne quelque
reglement préparatoire.
Chez les Romains la contejlation eri caufe devoit
être formée dans deux mois au plus tard.
La coutume de Paris, art. 104. dit que la çontefa-
tion en caufe eft quand il y a reglement fur les demandes
& défenfes des parties, ou que le défendeur eft:
défaillant, & débouté dçs défenlès. Ces déboutés de
défenfes ont été abrogés par Y art. 2. du tit. j . de l’ordonnance
de 1667 ; 6c Y art. 13. du tit. xjv. tient là
caufe pour conteftée par le premier reglement, appointement,
ou jugement après les défenfes^
Avant la contefation^en caufe , on ne peut point ap-
peller ; 6c après la contefaùon on ne peut plus recu-
fer le juge, parce qu’il eft: faifi de l’affaire, & qu’on.
a procédé volontairement devant lui.
On n’étoit cenfé conftitué en mauvaifefoi chez les
Romains,que du jour de la contefaùon en caufe, & non
pas du jour de la demande : mais parmi nous la de -,
mande fuffit , 6c la reftitution des fruits eft due à
compter du jour de la demande.
La coutume de Paris , art. 102. porte que quand
un tiers détenteur eft pourfuivi pour raifon d’une
rente dont eft chargé l ’héritage qui lui a été vendu,
fans la charge de cette rente, & dont il n’avoit pas
connoiffance, en renonçant à l’héritage avant con-,
teflaùon en caufe , il n’eft point tenu de la rente ni
des arrérages, encore qu’ils fuffent échûs de font
tems 6c auparavant cette énonciation.
Il peut auffi, füivant Y art. 103. déguerpir après
conteflation en caufe ; mais en ce càs il eft tenu des
arrérages de fon tems jufqu’à la concurrence des
fruits par lui perçus, fi mieux il n’aime rendre ces
fruits.
La péremption d’inftance ■ n’avoit lieu autrefois
qu’après que la caufe avoit été conteftée; mais pré-,
fentement la caufe conteftée ou non tombe en péremption
par le laps de trois ans. Voyp^ Pérempt
io n .
Mornac , fur la loi j . au code de Vais contefatione,
& M. Cujas en fes obfervat. liv. X X . chap. xxj%
font d’avis qu’en matière criminelle la conteflation
en caufe fe forme dès l’inftant que l’accufé a fubi interrogatoire,
ou qu’il eft contumace : cependant l’opinion
commune eft qu’en cette matière la contefaùon
en caufe n’eft formée que par le recollement &
la confrontation. Voyez au code, liv. 1. tit. xx. I. 2.
liv. III. tit. jx . I. 1. & tit. xxxj. ƒ ./ .§ / . Brodeau
fur Louet, lett. C , ch. jv . (A')
Contestation plus ample, fignifie une plus
ample infruction. Lorfque le juge ne trouve pas fa
religion fuffifamment inftruite pour juger fur ce qui
a été plaidé ou produit devant lu i, il ordonne une
plus ample contejlation, ou que les parties contèfte- ’
ront plus amplement.
Mauvaife conteflation, fignifie celle qui eft faite depuis
que celui qui la foûtient a été conftitué en mau- '
vaife foi par la communication des pièces juftifica-
tives de ia demande : on conclud aux dépens du jour
de la mauvaife contefaùon feulement, lorfque l’on ne
peut pas prétendre les dépens du jour de la première
demande, parce qu’elle n’étoit pas fuffifamment
établie.
Téméraire conteflation, eft celle qui eft évidemment
mal fondée ; celui qui s’en plaint demande que pour
la téméraire contefaùon fon adverfaire foit condamné
aux dépens, 6c même quelquefois en des dommages
& intérêts, fi le cas y ëchet, (A ) .
CONTEXTE ,
CO N TEX TE , f. m. (Thèol.) mot ufité parmi les
Théologiens, & formé du latin contextus, mais équiŸôqûé?
1 , . r . r r Quelquefois dans leurs écrits il fignifie fimplement
lé texte*des Ecritures,, ou d’un auteur, d’un pere, &c.
Quelquefois il fignifie cette partie de l’Ecriture-
fainté, ou de tout autre livre, qui fe trouve avec le
texte, foit devant, foit après, foit entre-mêle; 6c
alors c’eft proprement une glofi. Il faut quelquefois
confulter le contexte, pour entendre parfaitement le
fens du texte. Voyez T exte. (G)
* CÔNTEXTURE, f. f. terme d’üfage, foit en
pariant des ouvrages de la nature, foit en parlant
des ouvrages de l’art: il marque enchaînement, liai-
fon de parties difpofées les unes par rapport aux autres
, 6c formant un tout continu. Ainfi l’on dit la
contexture des fibres , des mufcles, & c . la contexture
dune chaîne , &c. mais on dit le tijfu de la peau , le
tiffii dun drap. Tijfu a un rapport plus dire# que la
contexture à cette difpofition particulière des parties
qui naît de l’ourdiffage: ainfi contexture paroitplus
général que tijfu.
CONTIGLIANO, (Géog.) petite ville d’Italie
dans l’état de l’Eglife, au duché de Spolette.
CGNTIGNATION, f. f. (Charpent.) affemblage
de pièces de bois deftinées à loûtenir des fardeaux,
comme planchers, plafonds, 4pits , &c. Il eft propre
à la conftruôion des maifons.
CONTIGU, PROCHE,fyn. ( Gratnm.) Ces mots
défignent en général le voifinage ; mais le premier
s’applique principalement au voifinage d’objets confidérables,
6c défigne de plus un voifinage immédiat
: ces deux terres font contiguës j ces deux arbres font
proches l ’un de Vautre. (O)
C o n t ig u , adj. (Ph y f.)terme relatif, s’entend
des chofes placées fi près l’une de l’autre, que leurs
furfac.es fe joignent ou fe touchent. On dit que les
parties d’un corps font contiguës, lorfqu’elles font
fimplement placées les unes auprès des autres, 6c
qu’il ne faut aucun effort pour les fépater. On dit qu’elles
font continues, lorfqu’elles font jointes enfem-
ble. Les parties des corps durs font continues ; celles
des fluides font contiguës. Voye^Üarticle CONGREGATION.
(O)
C ontigu , en Géométrie, deux efpaces Ou folides
font dit contigus, lorfqu’ils font placés immédiatement
l’un auprès de l’autre.
Les angles contigus, en Géométrie > font ceux qui
ont un côté commun: on les appelle autrement angles
adjacent, par oppofition à ceux qu’on appelle
oppofés au fommet, qui font produits par la continuation
des côtés des angles au-delà de leur fommet.
Voyei Angle & Adjacent. (O)
* CONTINENCE, f. f. vertu morale par laquelle
nous réfiftons aux impulfions de la chair. Il femble
qu’il y a entre la chafteté 6c la continence cette différence
, qu’il n’en coûte aucun effort pour être cha-
fte, 6c que c’eft une des fuites naturelles de l’innocence
; au lieu que la continence paroît être le fruit
d’une viûoire remportée fur foi-même. Je penfe que
l ’homme chafte ne remarque en lui aucun mouvement
d’efprit, de coeur, 6c de corps, qui foit op-
polé à la pureté ; 6c qu’au contraire l’état de l’hom-'
me continent eft d’être tourmenté par ces mouve-
mens, & d’y réfifter : d’oii il s’enfuivroit qu’il y au-
roit réellement plus de mérite à être continent, qu’à
être chafte. La chafteté tient beaucoup à la tranquillité
du tempérament, 6c la continence l’empire qu’on
a acquis fur fa fougue. Le cas qu’on fait de cette
vertu n’eft pas indifférent dans un état populaire. Si
les hommes 6c les femmes affichent l’incontinence
publiquement, ce vice fe répandra fur tout, même
lur le goût : mais ce qui s’en reffentira particulièrement
, c’ eft la propagation de l’efpece, qui diminue- j
Tome IV*
fa néceffairement à proportion que ce vice augmentera
; il ne faut qite réfléchir un moment fur fa nature,
pour trouver des caufes phyfiques 6c morales da
cet effet.
Continence, (mefure dej Comt fe dit par oppofition
à mefuré détendue. Les mefures de continence
font le boiffeau, le minot, le litron, le muid, le de-
mi-muid, la pinte, la chopine. Voyeç MESURE.
Continenc e-, en terme de jaugeage, eft la quantité
de mefures, comme de pots ou de pintes, que
l’on trouve paria jauge être contenue dans une futaille
jaugée. Voye^ Jauge.
Continence fe dit auffi de l’efpalement que les commis
des aides font chez les braffeurs de bierre, de
leurs cuves, chaudières, & bacs, pour évaluer le
droit du Roi fuivant qu’ils contiennent plus ou moins
de cette boiffon. Voyelle diHionn. du comm. (G)
CONTINENT, f. m. (Géog.) terre ferme, grande
étendue de pays, qui n’eft ni coupée ni environnée
par les mers. Continent eft oppofé à île. Voyer
T erre , O céan.
On tient que la Sicile a été autrefois détachée du
continent de l’Italie : hoec loca, dit Virgile, vi quon-
dam & vafla convulfa ruina diffîluijfe ferunt, cum pro-
■ tinus utraque tell us una foret ; 6c vraiffemblablement
l’Angleterre faifoit autrefois partie du continent de
France. Voye£ la differtaùon de M. Defmarêts fur ce
f i ÿ a , 1753. > -V y;: -
La preuve s’en tire, dit M. de Buffon, des lits de
terre 6c de pierre, qui font les mêmes dés deux côtés
du pas de Calais , 6c du peu de profondeur de
ce détroit. On peut ajoûter, dit M. Ray, qu’il y avoit
autrefois des loups, 6c même des ours, dans cette
île ; 6c il n’eft pas à préfumer qu’ils y foient venus
à la nage, ou qu’on les y ait tranfportés.
Les habitans de Ceylan difent que leur île a été
féparée de la prefqu’île de Finde par une irruption
de l’Océan. Les Malabares affûrent que les Maldives
faifoient autrefois partie du continent de l’Inde. Une
preuve que les Maldives formoient autrefois un continent
, ce font les cocotiers qui font au fond de la
mer. Vcye^ hifl. nat. tome I. art. ic). pag. 58C. & feqm
VoyefTERR^Qvt & T er re , &c.
On divife ordinairement la terre en deux grands
continents connus, l ’ancien 6c le nouveau : l’ancien
comprend l’Europe, l’Afie, & l’Afrique ; le nouveau
comprend les deux Amériques, feptentrionale 6c méridionale.
On a appellé Vancien continent, le continent fupé-
rieur, parce que, félon l’opinion du vulgaire, il occupe
la partie fupérieure du globe. V. Antipodes,.
On n’eft pas encore certain fi plufieurs terres connues
font des îles ou des continens.
Quelques auteurs prétendent que les deux grands
continens n’en forment qu’un feul, s’imaginant que
les parties .feptentrionales de l’ancien continent font
jointes à celles de l’Amérique feptentrionale.
On fuppofe un troifieme continent vers le midi
que l’on peut appeller le continent antarctique méridional
à notre égard, 6c que l ’on nomme terre auf raie,,
terre inconnue, terre Magellanique, & de Quir.
Terre auf raie, parce qu’elle eft fituée vers le midi
à notre égard; inconnue, du peu de connoiffance que
nous en avons ; Magellanique, de Magellan le premier
Européen qui en ait approché, 6c qui ait donné oc-
cafion dans la fuite d’en avoir plus de connoiffance ;
terre de Quir, de Fernand de Quir le premier qui l ’a
découverte, & nous en a donné une connoiffance
plus certaine.
L’on pourra faire un quatrième continent des termes
arftiques, fi elles font contiguës entr’elles, &
qu’elles faffent un corps féparé de l’Amérique ; 6c ce
continent fera appellé fepttntrional ou arctique, de fa
fituation. Introd. à la Géog. par SRnion. (O)