ï86 C O Q fe réunifient au fond de la cavité & à l’extrémité du
noyau, que l’on appelle U pointt de la coquille, En
tenant les coquilles turbinées de façon que la pointe
foit en haut, la bouche en bas , & l’ouverture en
avant, on voit que dans la plûpart la cavité tourne
autour du noyau de droite à gauche, & dans quelques
unes de gauche à.droite. La première divifion
des buccins de terre dépend, félon Lifter, de cette
différence, quoiqu’il y ait plufieurs efpeces de coquilles
dont la fpirale tourne de droite à gauche. On
n’a pas laiffé de les appeller uniques, pour défigner
ce caraftere fingulier, PL X X X I . fig. iq. La fur-
face des buccins tournés de droite à gauche, eft
liffe ou cannelée ; ceux qui font liffes, ont la levre,
ç’eft-à-dire les bords de l ’ouverture , unie ou dentelée.
Ces fortes de dents qui fe trouvent dans la
bouche des buccins liffes & tournés de gauche à
droite, fe rencontrent auffi dans quelques buccins
tournés de droite à gauche, & fervent de cara&ere
pour les diftinguer des autres.
Tels font les cara&eres par lefquels Lifter a déterminé
les genres des buccins de terre. Nous ne
pouvons pas rapporter ici le détail des efpeces qui
appartiennent à ces genres ; il fuffira de donner une
idée générale des caraâeres fpécifiques qui font employés
dans cette méthode,pour.diftinguer la plûpart
des turbinées : ils font tirés de la forme des coquilles,
Sc de leurs couleurs.
On remarque pour les formes,
Le nombre des tours que fait la cavité en defeen-
dant autour du noyau.
La courbure tranfverfale de cette cavité plus ou
moins fenfible au-dehors dans fes différens tours. Il
faut faire attention que cette courbure qui eft tranfverfale
par rapport à la cavité, eft longitudinale par
rapport à la coquille en général.
L’épaiffeur de la fubftance de la coquille.
- L’allongement ou l’applatiffement du corps de la
coquille, ou de fa pointe.
La petiteffe ou la groffeur de la coquille.
: L’ouverture plus ou moins grande, ou plus ou
moins arrondie.
: Les cannelures'.plus ou moins profondes.
Les intervalles des cannelures font liffes ou couverts
de noeuds, où armés de pointes.
L’ombilic eft un trou dont eft percé le noyau de
la coquille à fa partie fupérieure.
Les dents que l’on trouve à l’ouverture de la coquille
; les unes tiennent au noyau,d’autres à la levre
de. la coquille.
- Les treillis, dont les mailles font plus ou moins
fortes fur la furface de la coquille.
.. L’épaiffeur des bords de l’ouverture, qui quelquefois
fe recourbent en dehors.
Les finus ou fentes que l’on remarque fur certaines
parties des coquilles.
Pour les couleurs. Si la coquille eft d’une feule couleur
, on la nomme de cette couleur ; s’il y en a phi-
fieurs mêlées , on en décrit les nuances & l’arrangement
fur les différentes parties de la coquille : on y
voit fur un fond d’une couleur des bandes d’une autre
couleur qui fuivent les différens tours de la coquille
, ou qui les coupent tranfverfalement.
Sur d’autres les couleurs marquent des ondes, des
rayons, des panaches, &c.
Ces eara&eres ne pourraient pas fervir à diftinguer
les différentes efpeces de coquilles, s’ils fe réu-
niffoient tous dans chaque efpeee particulière ; mais
on n’en rencontre qu’un petit nombre dans la même
eôquUle, qui fou-vent eft plus que fuffifant pour la
définition que l’on veut faire ; & il arrive quelquefois
qu’un leul caraéf ère fpéeifie une coquille, lorf-
qu’il eft particulier à fon efpeee: au contraire, s’il
eft commun à d’autres efpeces du même genre,.il faut
C O Q
en ajouter un fécond & un troifieme, même un quatrième,
&c. fi le fécond ou le troifieme, &c. quoique
moins général, n’eft pas encore le caraftere particulier
abfolument néceffaire pour que la définition
ne foit pas équivoque.
Il faut donc ordinairement employer plufieurs
noms, plufieurs épithetes, même dés phrafes entières
& fort longues, pour défigner une coquille, &
pour la diftinguer parfaitement de toutes celles qui
ne lui font pas abfolument femblables. Ceux qui ne
veulent prendre qu’une legere teinture de l’Hiftoire
naturelle, eroyent qu’il eft inutile de furcharger leur
mémoire de toutes ces longues phrafes, fouvent
fort peu intelligibles, à moins qu-on n’en ait fait une
étude particulière. On a voulu fubftituer aux phra-
fes des Naturaliftes des noms plus ufités, en donnant
aux coquilles ceux des chofes auxquelles elles pàroif*
fent reffembler. D e-là font venus le ruban, la lampe>
le cor de chajje, & c . Beaucoup de gens ont voulu
donner de ces fortes de noms. Les uns ont mieux;
réufii que les autres : il s’en trouve qui font fort in-
génieufement imaginés, & qui eara&érifent àffez
bien les coquilles auxquelles on les a donnés ; mais i!
y en a beaucoup qui lont amenés de fi foin, & fondés
fur une reffemblance fi legere & fi équivoque, qu’on
s’y trompe toûjoufs. D ’ailleurs, il n’y a qu’un très-
petit nombre de coquilles qui foient mfceptiblés de
ces fortes de noms ; ainfi la plus grande partie n’eft:
pas nommée : quand même elles le feraient toutes,
on n’en feroit pas plus avancé ; ces noms font auffi
incertains que les reffemblances fur lefqueîlçs ils
font fondés : on les change fouvent, & chacun fe
fait un langage à part que les autres ne peuvent pas
entendre. Il faut donc néceffairement' parler la langue
des Naturaliftes : les conwnéncemens font uri peu
pénibles ; mais il en coûte moins qù’on ne penfe
pour fe la rendre familière.
Limaçons. Tout le monde connoît la forme des'
limaçons ; les efeargots qui rampent dans nos jardins
nous en donnent un exemple familier.
Ce genre n’a point de loûdivifions. On diftingue
fes efpeces parles mêmes caraôeres que nous.avons
rapportés plus haut pour les efpeces des buccins/
Limaçons applatis. Dans l’applatiflement dû limaçon
,'le hoyau eft raccourci, & le diamètre de la coquille
allongé ; la pointe de la coquille eft au c.entre-
de l’un des côtés, & l’ouverture eft dans-l’autre.
On diftingue les limaçons applatis dont l’intérieur'
de l’ouverture eft liffe, de ceux qui ont des dents.
Lorfque l’intérieur de l’ouverture eft liffe , quelquefois
les bords de cette ouverture font tranchans,
d’autres fois ils ne le font pas.
Les limaçons applatis qui ont des dents à l’intérieur
de leur ouverture, ont cette même'ouverture
tournée de gauche à droite, ou de droite à gauche.
Il n’y a que deux nouveaux ,cara&eres parmi les
efpeces de ces quatre genres de limaçons applatis. ’
i°. La circonférence ou le limbe de la coquillefoui
eft plus ou moins tranchant.-
a°. L’ouverture de la coquille, qui dans une ef-
pece fe retourne & s’ouvre du même côté qïi paraît
la pointe. PL X X . fig. c>. - ■-
C o q u il l e s d’Eau douce. On trouve dans
les coquilles d’eau douce des imivalves & de/bival-:
ves. Il y a cinq genres d’univalves, dont quatre
font de turbinées ; favoir les buccins, lès limaçons,1
les limaçons applatis, & les nérites : les patelles ,'qiiî
font le cinquième genre, ne font pas turbinées ; elles
n’ont pas die volute.
Lés bivalves d’eau douce ne font que de deux genres
, favoir celui des moules & celui des pétoncles.-
Buccins., limaçons, limaçons applatis. Ces genres
ne fe foûdivifent pas ; leurs efpeces fe diftinguent
par les mêmes car^fteres que nous avons donnés
C O Q
pour les coquilles de-terre. Nous en allons détailler
de nouveaux qu’il y.faut ajouter.
Le haut de l’ouverture s’allonge un peu dans
quelques efpeces de buccins ; le noyau produit cet-
allongement que l’on appelle,/e bec de lu coquille: dans,
cette- efpeee de buccin ce bec eft recourbé & cre-ufé
en gouttière.- _• ;;
On trouve dans d’autres efpeces une, arrête tranchante
, ou des tubercules ou des pointes, fur la longueur
des différens tours qui embraffent le noyau
de la coquille.
Patelles. On a donné le nom depatelles aux coquilles
de ce genre, parce qu’elles reffemblent à de petites
jattes ou à de petits plats. Lifter ne donne qu’une
efpeee de patelle d’eau douce : le fommet de. cette
patelle eft terminé par une petite pointe recourbee.
Nentes. Le nom de ner'tte femble venir du dieu
Nérée;
-, Les, nérites reffemblent beaucoup aux limas : pour
le diftinguer il faut favoir que le noyau des nérites
n’eft point du tout apparent à leur ouverture ; ainfi
ellesne peuvent pas avoir de bec : les tours de fpirale
font fort peu fenfibles. au-dehors, èc en très^pe-
tit nombre : la pointe des nérites ne fort prefque pas,
& dans quelques efpeces elle n’eft point du tout marquée;
Lifter ne donne que deux efpeces de nérites d’eau
douce ; l’une eftipeinte par bandes, l’autre eft d’une
couleur bleue-verdâtre, parfemée de taches.
Bivalves <Peau douce. Les deux pièces qui composent
les coquilles bivalves, tiennent l’une à l’autre
dans le tems que l’animal qu’elles renferment eft vivant.
Chaque pie.ee a,une efpeee de talon ou de bec
dans un endroit1 de fa circonférence. On trouve ordinairement
fous chaque bec deux ou trois dents,
dont la forme varie dans les différens genres de co~
quilles bivalves.: les unes, fortent en s ’élevant en
pointes ; les autres rampent en s’allongeant, & forment
unecfpece .d’arr.ête ; à côte de.chaque dent on
voit une cavité deftinée à recevoir la dent corref-
pondante de -l’autre.pièce. Ainfi chaque piece a des
dents qui doivent entrer dans, des cavités, & des cavités
qui doïve'nt recèvoir des dents. Ces deux pièces
pofées, l’une fvir l’autre, compoferit une efpeee
de charnière à l’endroit de leur circonférence où les
deux'becs fe rencontrent.-Les dents entrent dans les
cavités deftinées à les recevoir, & empêchent les
deux pièces de -tourner l’une fur l’autre. Les charnières
'dès coquilles dont l’animal eft mort depuis
long-tems, font prefque toutes dans cet éta t, qui
n’eft pas l’état naturel. Quoique les pièces ne puif-
fent pas tourner l’une fur l’autre, elles peuvent ai-
fément s’écarter l’une de l’autre : la nature a pré.vû
cet inconvénient, qui eût été funefte à l’animal ; un
OU deux ligaméns. attachés aux deux; pièces de la co*
quille à l’endroit de la charnière, les empêchent de
les Séparer. Le relâchement de ces mufcles permet à
l’animal d’écarter les deux pièces de fa coquille à
l ’endroit de leur circonférence oppofé à celui de la
çharniere, & là contra&ion de ces mêmes mufcles
les rapproche.
Moules. On diftingue deux efpeces de moules d’eau
douce ; la première renferme celles dont la charnière
eft dentée; les moules dont la charnière eft liffe
font de la fécondé efpeee.
Dans la première efpeee les dents de la charnière
font fort greffes ; & dans la fécondé elles font fi petites
, que fi l’on n’y regarde pas de. fort près la charnière
paraît liffe.
La forme des bivalves eft fi différente de celle des
umvalves -, qu’elle nous préfente des caractères nouveaux
pour diftinguer les efpeces. Ces caractères fe
tirent, comme pour les univalves, des différentes
Tome m - ■ ■
C O Q 187
formes des coquilles, ou de la différence de leurs
couleurs.
On remarque pour les formes là largeur de la ,cd-
quille , c’eft-à-dire la diftance qui eft entre le bec 8>C
le côté oppofé; cette diftance eft plùs ou moins
grande par rapport à la longueur de la coquille.
L’épa iffeur des pièces de la ( coquille, qui varie
dans les différentes efpecés.
L’un des bouts, de la coquille eft quelquefois plus
petit que l’autre.
L’endroit de la cîiarnlere eft cannelé dans une ef-
pece^demoule,,
. Pour les cqulèurs , fi la coquiüe eft d’une feule
couleur, on la nommé de cette couleur ; s’il y en a
plufieurs mêlées-, on en’décrit les nuances.,
Quelquefois les couleurs font difpofées en rayons;
plufieurs bandes d’une couleur différente de celle du
refte de la coquille partent du bec, & 6’étendent en
ligne droîtè.
Pétoncles. Il n’y à qu’un genre pour en diftinguer
les efpeces ;.il faut ajoûter les caraderes qui fuivent
à ceux que l’on a remarqué pour les moules.......
Dans quelques efpeces le bec de chaque piece s’al-
fohge & le reçôürbe dit côté de l’autre piece'.
Les petoncles-fOnt plus ou moins arrondis ; on en
trouve line efpeee qui eft d’iiiie forme triàngùlaire.
'CQQÙîlLës' i)E MËR. Bivalves de mer. Les peignes
, les huîtres, & les fpondylès, font compoféà
de deux pièces inégales.
Peignés. On a donné à ces coquilles lè nom de peignes,
patee que levirs cannelûrés partent du bec de
chacune dés pièces, & s’étendent jufqu’àiix bords
dé la coquille, & qüe les intervalles qiii fépârent ces
cannelures rèffemblent en quelque façon aux dents
d’tin peigne.
Cés mêmeS coquilles font auffi nommées coquilles
dé S. Jacques, & quelquefois manttau diicàl, lorf-
qu’elles ont dé' belles couleurs.
Lés peignés Ont ün petit appendice Oü allongement
triangulaire de chaque côté du bec de chacune
des pièces de là coquille ; cet allongement fe nomme
oteille.
• O'n divife les peignes én deiix claffes ; la premier©
renferme ceux dont les oreilles font.égales & fera-*
blâbles dé chaque côté du bec de la coquille : les peignes
dont lés Oreilles font inégales (PL X IX . fig. 1.)
cômpùfent la fécondé claffe.
La claffé des peighes dont les ôreilles font égales ;
renfermé deux genres différens ; lès peignes du premier
genre font cannelés ; ceux du fécond font
liffes,
Les peignes, dont les ôreilles font inégalés fe di-
vifent en deux genres ; les Uns font dentés, les autres
rie le font pàs. '
La pièce dit peften denté, qui eft la plus âpplatie,'
porte ces fortes.de dents. : ori les trouve à l’endroit
du bord de' cëfte piece qui éft immédiatement fous
l’oreille droite ; cette oreille éft plus allongée qu©
la gauche.
Les peignes nous ptéfentent de nouveaux caractères
pour diftinguer les efpeces. ’
Le nombre des cannelures varié fouvent ; ôn les
compte pour favoir combien il s’én trouve fur tell©
ou telle efpecei
, Les pièces du peigne font plus ou' moins convexes,
. On trouve des efpeces de peigne dont la figuro
approche du rhomboïde. .
Huîtres. Les huîtres fe diviferit en deux genres:
celles du premier ont le bec allongé, applati, recourbé
, & terminé par un angle aigu.
Les huîtres clu fécond genre ont le bec très-petit,
pofé en-deffous, & préfqu’entiereftîent caché.
On trouve une efpeee d’huître qui s’attache à des
A a ij