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préparé du lait de jument, & qu’on dit être à l’ufage
des Tartares.
COSNE, (’Gèog. mod.) ville de France dans 1 Au-
xerrois, fur la Loire. Long. 20. 3 5. zC. lut. 47. 24.
40. II y a une antre ville de même nom en France,
dans l’Orléanois.
COSSANO, {Gèog. mod.) ville d’Italie au royaume
de Naples , dans la Calabre ultérieure. Long.
34. 5. lat. 33). 55.
COSSART-BRUN, f. m. pl. {Comm.) toiles de
coton qu’on fabrique aux Indes orientales , fur dix
aulnes de long 6c trois quarts de large ; elles en
viennent écrues. Dicl. de Comm. & de Trév.
COSSAS, f. m. {Comm.) mouffeline unie 6c fine,
de feize aulnes de long fur trois quarts de large. Il y
a des doms-coffas 6c des bords cojfas , qui font d’autres
fabriques, mais de même aulnage que les Amples.
Ce font les Anglois qui les apportent les uns
6c les autres des Indes orientales. Dicl. du Comm. &
de Trév.
COSSE, f. f. {Hifi. nat. & bot.) fruit de la figure
du marron d’Inde , rouge ou blanc, un peu amer,
croiflant fur les bords de la riviere de Serre-Lionne,
d’où les Portugais le portent bien avant le long de
cette riviere ., aux Barbares qui en manquent, qui
en font ca s , 6c qui leur donnent en échange des
pagnes ou tapis qu’ils troquent avec d’autres Negres
pour de la cire, du miel, &c. ou qu’ils vendent à
d’autres Portugais.
* Cosse , f. m. {Hifi. mod.) mefure de chemin
fort en ufage aux Indes ; elle eft de deux mille cinq
cents pas géométriques.
Cosse, {Marine.) Voyt{Delot. (Z)
C osse , {Mimralog.) le dit dans les ardoifieres de
la première couche que l’on rencontre, 6c qui ne
fournit qu’une mauvaife matière qui ne peut être
travaillée. Voyez^ Ardoise.
Cosse , {Bot.) efl une enveloppe longue oh fe
forment les poix, les fèves , 6c autres légumes ou
fruits de la même efpece. {K)
Cosse , terme de Parcheminier. Le parchemin en
cofie ou en croûte n’eft rien autre chofe que du parchemin
qui n’a point encore été raturé avec le fer
fur le fommier, 6c qui eft tel qu’il efl: forti d’entre
les mains du Mégiflier.
* Cosse de Geneste , {Hifloire mod.) ordre de
chevalerie inftitué en 1134 par Louis IX. ou faint
Louis. Le collier étoit compofé de cojfes de gene/les
entrelacées de fleurs de lys d’o r , avec une croix
fleurdelifée au bout : la devife en étoit, Exaltat hu-
miles.
COSSÉ, adj. {Bot.) fe dit des pois, fèves, &
autres légumes & fruits, quand ils font fortis de
leurs coffes. {K)
COSSIACO, {Gèog. mod.) petite ville d’Italie
en Iftrie , fur un lac de même nom, à la maifon
d’Autriche-.
COSSIQUE , adj. nombre cofiique en Arithmétique
& en Algèbre, efl: un terme qui n’eft plus en ufage
aujourd’hui, mais dont les premiers auteurs d’Alge-
bre fe font fréquemment fervis. Il y a apparence
que ce mot vient de l’Italien cofa, qui veut dire
chofe. On fait en effet que les Italiens ont été les
premiers , du moins en Europe, qui ayent écrit fur
l’Algebre. Voyei Algèbre.
Les Italiens appelaient dans une équation res ou
cofa, la chofe,.\q coefficient de l’inconnue linéaire ;
ainfi dans*a; + px-\-q = o , ou*3 px-\- q=z 0>
p étoit nommé res. Voyez les mèm. de l ’acad. 1741,
p. 43/. 43#. &c. ainfi ils ont appellé nombres cofji-
ques, les nombres qui défignent les racines des équations
: & comme ces nombres font pour l’ordinaire
incommenfurables, on a depuis tranfporté cette ex-
preflion aux nombres incommenfurables, Voye^ ce
mot. Luc Paçiolo, dans fon Algèbre, appelle cofia
cenfui la racine d’une équation du fécond degré.
(O)
COSSON, f. m. {(Econom. ruß.) c’eft le nouveau
farment. qui croît fur le cep de la vigne, depuis
qu’elle eft taillée.
C ’eft aufli le fynonyme de charençon. Voye{ C ha-;
RENÇON.
COSSUMBERG, {Gèog. mod.) ville du royaume
de Boheme, dans le cercle de Cnrudim.
CO SSWICK, {Géog.) petite ville d’Allemagne
dans la principauté d’Anhalt, fur l’Elbe.
CO ST A -R IC A , {Géog. mod.) province de l’Amérique
méridionale, à la nouvelle Efpagne, dans
l’audience de Guatimala : Carthago en eft la capi-
pitale.
CO STA L, adj. {Anat.) qui appartient aux côtes,’
ou qui y a quelque rapport ; ainfi on dit les vertébrés
cofiales , &C. Hoye^ CÔTES.
COSTEN, {Géog. mod.) ville de la grande Pologne
fur les frontières de la Siléfie, avec le titre
de Staroßie.
COSTIERE, {faites fentir P S ) f. f. Aux Antilles
on appelle coßieres le penchant des montagnes qui
fe regardent, formant un vallon profond 6c de peu
d’étendue. Les terreins de coßieres ne font point propres
à l’établiffement des fucreries ; on les deftine ,
lorfqu’ils font praticables, aux plantations de café ,
cacao, magnoc, &c. 6c pour l’ordinaire on y ferne
des légumes. Art. de M. le Romain.
COSTO-HYOÏDIEN, adj. en Anatomie; nom
d’une paire de mufcles qui viennent de la partie antérieure
de la côte fupérieure de l’omoplate, proche
l’apophyfe coracoïde (ce qui les a fait aufli nommer
coracohyoidiens) , 6c fe terminent à la partie inférieure
de la bafe de l ’os hyoïde, proche fon union avec la
grande corne. {L)
COSTUMÉ, f. m. {Peint.) terme plein d’énergie
que nous avons adopté de l’Italien. Le cofiumè efl:
l’art de traiter, un fujet dans toute la vérité hiftori-
que : c’eft donc, comme le définit fort bien l’auteur
du diftionnaire des Beaux-arts, l’obfervation exafre
de ce qui eft, fuivant le tems, le génie, les moeurs,
les lois, le goût, les richeffes, le caraétere & les
habitudes d’un pays où l’on place la feene d’un tableau.
Le cofiumé renferme encore tout ce qui regarde
la chronologie, 6c la vérité de certains faits
connus de tout le monde ; enfin tout ce qui concerne
la qualité, la nature, & la propriété effentielle des
objets qu’on repréfente. C ’eft la pratique.de toutes
ces réglés que nous comprenons, ainfi que les Peintres
d’Italie, fous le mot de cofiumé.
Suivant ces réglés, dit M. l’abbé du Bos ( & les
gens de l’Art conviennent de la juftefle de ces réflexions)
, il ne fuffit pas que dans la repréfentation
d’un lu jet il n’y ait rien de contraire au cofiumé , il
faut encore qu’il y ait quelques lignes particuliers
pour faire connoître le lieu où l’aétion fe paffe , 6c
quels font les perfonnages du tableau.
II faut de plus repréfenter les lieux oii l’afrion s’efl:
paffée, tels qu’ils ont é té, fi nous en avons connoifi
fance ; & quand il n’en eft pas demeuré de notion
précife, il faut, en imaginant leur difpofition, prendre
garde à ne fe point trouver en contradiction avec
ce qu’on en peut favoir.
Les mêmes réglés veulent aufli qu’on donne aux
différentes nations qui paroiffent ordinairement fur
la feene des tableaux, la couleur de vifage, 6c l’habitude
de corps que l’hiftoire a remarqué leur être
propres. Il eft meme beau de pouffer la vraiffem-
blance jufqu’à fuivre ce que nous favons de particulier
des animaux de chaque pays, quand nous
repréfentons un événement arrivé dans ce pays-là.
Le Pouflin, qui a traité plufieurs avions dont la
/cene eft en Égypte., met prefque toujours dans fes
tableaux, des pâtimens, des arbres ou des animaux
.qui, par différentes raifons,. font regardés comme
.étant particuliers, à ce pays.
Le Brun a. fuivi ces réglés avec la. même ponc-
.tualité-, dans fes tableaux de l’hiftoire d’Alexandre ;
les Perles &: les. Indiens s’y diftinguent des Grecs ,
û leur phyfionomie autant qu’à leurs armes : leurs
.chevaux n’ont: pis le même corl'age que ceux dès
.Macédoniens ; conformément à la vérité, les chevaux
des Perles, y font repréfentés plus minces. On
dit que ce grand maître avoit été jufqu’à faire defli-
ncr à Àlep des chevaux de Perfe, afin d’obfervér
.même le cofiumé fur ce point.
/ Enfin, fui.vant ces mêmes réglés, il faut fe conformer
à ce que l’hiftoire nous apprend de,s moeurs,
des habits, 'deVufagés & autres particularités de la
.vie des peuples qu’on veut repréfenter. Tous Ies;an-
ciens tableaux de l’Ëcriture-fainte font fautifs en ce
genre. Albert Durer habille lès Juifs comme les Allemands
de -fon pays. Il eft bien vrai que l’erreur d’introduire
dans, une a&ion des perfonnages qui ne purent
jamais en être .les témoins , pour avoir, vécu
dans des tems éloignés de celui deTadtion, eft une
erreur groflïere où nos peintres ne tombent plus.
On ne voit plus un S. François écouter la prédication
.de S. Paul ,,ni un confeffeur le crucifix en main exporter
le bon larron ; mais ne peut-on,pas reprocher
quelquefois aux célébrés peintres de. l’école romaine,
de.s’êtrô plus attachés au deffein ; 6c à.ceux dé
l’école lombarde., à ce qui regarde la couleur , qu’à
,1’obfervatiOn. fidele des réglés, du cofiumé ? C’eft cependant
l’affujettiffement à cèttè vraiffemblance
rpoëtique de la Peinture, qui plus d’une fois a fait
nommer le Pouflin le peintre des gens d'efprit : gloire
que le Brun mérite de partager avec lui. On peut
ajouter à leur éloge., d'être les peintres des favans. Il
y a un grand nombre de tableaux admirables par la
correction du deffein, par la diftribution des figures,
. par le contrafte des perfonnages, par l’agrément du
coloris, dans lefquels.il manque feulement l’ôbfer-
vation des réglés du cofiumé. On comprend encore
dans lé cofiumé, tout ce qui concerne les bienfean-
. ces-, le cara&ere 6c les convenances propres à cha-
. que âge, à chaque condition, &c. ainfi c’eft pécher
.contre le cofiùijièy que de donner à un jeune homme
un vifage trop âgé, ou une main blanche à un corps
fale ; une étoffe,-légère à Hercule , ou une étoffe
grofîiere à Apolloijt. Par M. le Chevalier de Jau-
! CO U R T .
COSTUS , f. itn. {Botanique exot. ) Le cofius des
Grecs, des Latins.,-des Arabes, eft un même nom
qu’ils-ont donné à différentes racines, 6c qu’il eft
impoflïble de connoître aujourd’hui. L’hommony-
mie en Botanique, fait un chaos qu’on ne débrouillera
jamais,,,.,,.
. , Les anciens qui eftimoient beaucoup le cofius, eh
diftinguoient deux ou trois fortes, fur la defeription
defquels ils né s’accordent point. Horace appelle fe
.plus précieux, Achcemenium cofium , parce que lés
.Perfes, dont Achémenes étoit roi , en faifoient
grand ufage. Les Romains s’en fervoient dans la
compofition des aromates , des parfums , 6c ils le
brûloient fur l’autel, comme l’encens, à caufe de
l’admirable odeur qu’il répandoit. Nous ne trouvons
point dans notre cofius cette odeur forte & excellent
e dont parlent Diofcoride, Galien & Pline V c’eft
.pourquoi nous.le croyons entièrement différent. Il
. eft vrai que nos parfumeurs diftinguent, à l’imitation
de Diofcoride , trois efpeces de cofius y fous les
.noms d'arabique y d’amer, 6c de doux ; mais aucune
efpece ne répond au vrai cofius de l’antiquité.
Celui que nos apoticaires emplôyent pour le
cofius ancien d’Arabie, eft une racine coupée en
•' ‘ Tomé I K •
morceaux oblongs, de l’épaifleur du pouce, légers,
poreux, 6c cependant durs , mais friables ; un peu
réfineux, blanchâtres, 6c quelquefois d’üh jaiine-
gris ; d’un goût acre * aromatique’, 6c un pëu amer;
d’une odeur affez agréable, qui approche de celle
de l’iris de Florence, oti de la violette.
Commelin prétend que c’eft la racine d’uné planté
qui s’appelle tjia.va-kua, dont oh trouve la deferiptioii
& ia figuré dans YHort. Malabar. t. XI. pl: i5: Marc5
graffe eftime qüe c’eft le paco-câatingua du Bréfil.
Suivant ces deux auteurs botaniftes, la racine dé
cette plante , dans le tems de fa feve, eft blanche >
tubéreufe, rempante, fongùeufe, pleiné d’ün fuc
aqueux ; tendre & fibrée ; celle qui eft plus vieille
& brifée, paroît.parfemee de plufieurs petites fibres,
d’iin goût doux, fondant en eau comme le concombre
, d’uhe odéur foible de gingembre. II naît eri
différens endroits des racines, plufieurs rejettons
qui s’élèvent à la hauteur de trois bu quatre piés, 6c
qui deviennent gros comme lé doigt, Cylindriques ;
de couleur de fang * lifles , luifans,, femblables aux
tiges de rofeaux ; noiietix, Amples, verds en dedans,
6c aqueux ; lés'feuilles font oblôngues, étroites, de
la longueur de deux palmes, pointues à l’extrémité ;
larges dans leur milieu , attachées près des noeuds ,
ayant une nervûre ou une eôtefaillante en deffous,
qui s’étend dans toute la longueur, 6c creufée en
gouttierê en deffus , de laquelle partent de petites
hervûres latérales & trànfverfales. Ces feuilles font
très-fouvent repliées en dedans, molles, fuceulen-
■ tes, luifantés & vertés;
Cette plante croît dans les forêts de Malahar, dii
Bréfil, & de Surinam. Linæus dans fa defeription du
•.jardin de M. Clifford , en a détaillé fort au long la
tige, la fleur, l’embryon, & la graine;
M. Geôffrôy {mèm. de l’acad. année 1740 , p. 9 8 .)
penfé qtie.Yaunée eft une racine fort approchante du
cofius; car étant choifie, .bien nourrie, fechée avec
foin, & gardée long-tems, elle perd cette forte
. odeur qu’ont toutes celles de cé nom qué nos her-
boriftes nous apportent des montagnes , & éllé acquiert
celle du cofius. - Par M. le Chevalier DË Jaü-
COÜRT.
CoSTÜS , {Pharmacie & Mat. med.) Le côfiûs dés
modernes, celui qu’on employé toujours dans nos
boutiques pour lé cofius verus bii arabicas , eft Une
racine, aromatique exotiquè dont nos médecins nè
font prefqu’aucun ufagé dans les préparations fiiagi-
.ftrales,quoique chez plufieurs denOsvoifins, chez lés
Allemands,. par exemple, elle foit employée dans
les efpeces. ftomachiqties , emmenagoguès, antifpafmodiques,
Gc.
Cette racine eft mifè , félon M. Géôffrôi, niât.
med. an nombre des remèdes qui fervent àd’expeé-
toration , & des céphaliques & utérins; elle atténiiè
les humeurs 6c les divife ; elle’ provoqué les iirinés
& la tranfpiration. Là dôfe èft demi-gros ért fiibfi
tancé, & ’depuis deux gros jufqu’à demi-bncé éh in-
fufipn, ' !' ,, .V’ ;/
On l’employé poiir.ié cofius dés anciens dans là
thériaque, lé mithridàte', l’Orviétan, le grand phi-
lonium. H donne fon nom à un électiiaire appellé cary
oçofiin. ' . . • .
Les Apoticaires' ont ëricOré coutume dé fiïbftituer
d’autres racines ,à la place de leiir vrai cofius, comme
l’angéïiqué, la zédôairè, &c. Sc même quelquefois
une écorce connue fous lé nom dé cortex winté-
rànus, cofius coiticofùs. Vôye^ ECORCE DE WlN-
TER. ’ j .......,t,
Ëlcctuairè cafyàcofii'n. cofius, gefoflé, gingembre,
ciiriiin, de chaqiié deux gros ; diagrede, her^*
modates, demi-oricé ; riiièl éciime, fix oncés : faites
du tout iiii éleâuàire feloh l’art. Cet éléûuàire eft
un purgatif hydragOgué dont la vertu eft dûe au dia-
P p Ü