îes font évacuées par les dejeûions en ttnit ou en
partie il convient d’abord de tâcher de les détourner
, en diminuant l’a&ion qui les pouffe vers ces
vifceres, par la fttignée plus ou moins répétée, félon
les forces du malade ; en leur faifant prendre un autre
cours parla voie'des lueurs ou des-urines, au
moyen des remedes appropriés ; en hâtant l’évacuation
des matières contenues dans les premières voies,
par les émétiques, les purgatifs ; en travaillant il
corroborer les vaiffeaux, les tuniques des inteftins,
qui fc laiffent engorger par leur relâchement : c’eft
pour remplir les dernieres indications que l’on employé
contre cette maladie l’hypecaçpanha, qui
joint à la vertu vomitive & purgative la propriété
de refferrer, de rendre le reffort aux partiesqui l’ont
perdu. La rhubarbe produit auffi à-peu-près le même
effet; elle purge & e lle eft aftringente ; c’eft ce
qui l’a fait regarder comme un remede très - efficace
contre les cours de ventre. On peut mettre en
Hfage bien d’autres remedes corroborans, tels que
les martiaux aftringens, le diafeordium , la thériaque,
la conferve de rotes, rouges, de kinorrhodon, &c.
Selon Baglivi, la canelle mâchée pendant tout un
jour, avec foin d’avaler la falive qui s’y mêle, a
guéri des diarrhées, des dyffenteries, des langueurs
d’eftomacinvétérées.Foreftus, liv .X X I I . rapporte
s’être fervi avec fuccès de nefles qui n’étoient pas
mûres, qu’il avoit fait manger en grande quantité
pour arrêter une diarrhée opiniâtre. Le vin chauffé
avec des aromates pris intérieurement, donné en lavement
, appliqué en fomentation, a fouvent produit
de bons effets. On doit obferver pour le régime,
de n’ufer que d’alimens fecs, de boire peu,-& du
vin pur, dans les cas où la diarrhée n’eft pas accompagnée
d’autres fymptomes qui exigent une diete
plus févere. On doit éviter foigneufement tous les
remedes huileux , émolliens, relâchans, dans les
diarrhées du genre dont il s’agit.
Dans les diarrhées qui proviennent des caufes de
la fécondé claffe, c’eft-à-dire des matières irritantes
qui accélèrent le mouvement des boyaux, on doit
employer des remedes délayans, adouciffans, caïmans
; les aqueux en doivent être la bafe. L’eau de
poulet très-legere, la tifane de ris émulfionnée, font
recommandées dans ce cas ; & quoique par laboiffon
il femble que l’ori augmente la matière de l’évacuation
, ce qui eft v ra i, il ne l’eft pas moins auffi que
l’on corrige la caufe de l'irritation, en émouffant &
noyant pour ainfi dire les âcres. C’eft pour cét effet
que l’on peut auffi faire ufage des huiles douces, des
graiffes récentes, & quelquefois du lait : fi l’acrimonie
acide eft dominante, on peut employer les correctifs
fpécifiques, tels que les abforbans terreftres
&. animaux. Après avoir diminué l’irritation des
boyaux par ces différens remedes, on doit avoir recours
aux purgatifs minoratifs, aux lavemens laxatifs
, aux eaux minérales douces & en quantité modérée
, pour évacuer entièrement les humeurs viciées
qui entretiennent la caufe du mal. On peut auffi
travailler au-dehors à relâcher, à détendre l’abdomen
, par le moyen des fomentations avec des décodions
émollientes*, à la fuite des évacuations, on
place avec fuccès les narcotiques , pour rallentir le
mouvement des boyaux, pour détendre les fibres &
diminuer leur fenfibilité à l’irritation.
On employera contre les caufes de la diarrhée de
la troifieme claffe, dans laquelle les orifices des
vaiffeaux abforbans des inteftins font couverts par
la mucofité trop abondante & trop épaiffe, ou par
des croûtes d’aphthes, dans le premier cas, des remedes
aqueux , favoneux, qui diffolvent la matière
gluante qui enduit les parois des boyaux, & enfuite
des purgatifs propres à l’évacuer : dans le fécond
cas la diarrhée eft prefque toujours incurable ; il ne
fe préfénte d’autre indication à remplir, que dé fâ-
vorifer la féparation, la chûte des croûtes aphtheu-
fes ; ce que l’on pourra tenter par le moyen de la
boiffon chaude, copieufe, de différentes tifanes appropriées
, qui ferve à détremper, à déterger, à réfoudre.
Les lavemens, les fomentations, les bains,
peuvent être’ employés pour la même fin ; & lorf-
qu’on y eft parvenu, on doit placer un purgatif i
doux, un peu aftringent, comme la rhubarbe, & en-
fuite quelques remedes un peu corroborans. Voyc^
A p h t h e s .
Il eft facile d’appliquer ce qui vient d’être dit de
la curation de la diarrhée, félon les différentes caufes
générales qui la produifent, aux caufes particulières
qui participent plus ou moins de telles-là :
l’effenriel eft de bien diftinguer de quelle nature eft
le vice dominant dans la diarrhée ; l’indication des
remedes propres à combattre eft en conféquence facile
à faifir.
La diarrhée comme fymptome de la fievre, exige
beaucoup d’attention avant qu’on entreprenne de la
faire ceffer. Il faut avoir égard à la nature de la fievre
en général, &c fuivre le traitement qu’elle indique.
Si on rend dans le cours de ventre des matières
graffes, huileufes, qui ne proviennent pas des ali-
mens qu’on a pris, c’eft un ligne de la fonte de la
graiffe du corps, qui carafrérife la colliquation, qui
annonce la confomption, le marafme.
Les caufes des diarrhées colliquatives doivent être
rapportées à celles de la première claffe ; ordinairement
elles demandent la même curation. Extr. du
comment, des aphor. de Boerhaave par "Wanfwieten.
Voye^D é j e c t i o n , D y s s e n t e r i e , F l u x i o n , (d'y
D 1ARRHODON, f. m. {Pharmacie.) c’eft ainfi
qu’ôn appelloit certaines préparations officinales ,
où entroit la rofe rouge, dont le nom grec eft poJ'wv
On trouve dans prefque tous les difpenfaires anciens
trois compofitions officinales furnommées diarrhodon;
favoir, la poudre diarrhodon Abbatis, les pilules
diarrhodon dè Mefué, les trochifques diarrhodon
de Nicolas: mais aujourd’hui ces préparations ne font
d’aucun ufage. Cependant nous allons donner ici la
defeription de la poudre diarrhodon, parce qu’elle eft
quelquefois elle-même un ingrédient de certaines
compofitions ùfitées; alors on la preferit fous le nom
d’efpece diarrhodon, fpecies diarrhodon.
Poudre diarrhodon Abbatis , de la Pharmacopée de
Paris. rofes rouges féchées, une once ; fental ci-
trin, fental rouge, de chaque i \ gros ; gomme arabique,
fpode d’ivoire, mallic, de chaque deux feru-
puîes ; femences de fenouil, de bafilic, de laitue fau-
vage, de pourpier, de plantain, de chaque £ gros ;
des pépins de berberis, un fcrupule ; de la canelle ,
du bol d’armenie, de la terre figillée, des yeux d’é-
creviffes préparés, de chaque un fcrupule : faites du
tout une poudre félon l’art. Les anciens attribuoient
à cette poudre, donnée jufqu’à deux fcrupules, les
vertus de fortifier le coeur, î’eftomac, d’aider la di*
geftion, d’empêcher le vomiffement : mais, comme
nous l’avons déjà dit, on ne s’en fert plus du tout.
Voye^ R o s e . ( b)
D IA R TH R O S E , f. f. terme d'Anatomie, efpece
d’articulation ou d’affemblage des os, un peu relâchée
, &c dans lefcjuelles les pièces articulées font
mobiles. Foye^ A r t i c u l a t i o n . Ce mot vient de
y m. , par, & atpèpov, jointure , ajjemblage.
Elle eft oppofée à la fynarthrofe, dans laquelle
l’articulation eft fi étroite qu’il n’y a point de mouvement.
Voye^ SYNARTHROSE.
La dianhrofe ou articulation mobile eft ou mani-
fefte avec grand mouvement, ou obfcure a^ec petit
mouvement ; l’une & l’autre eft encore de trois fortes
: i°. quand la tête de l’os eft groffe & longue, &
la cavité qui la reçoit profonde, on l’appelle énar-
throfe , comme celle de la cuiffe avec la hanche :
z°. quand la tête de l’os eft plate, & qu’elle eft reçue
dans une cavité fuperficielle, on l’appelle arthrodie,
comme celle de la mâchoire avec l’os des tempes :
3°. quand deux os fe reçoivent réciproquement &
font mobiles l ’un dans l’autre, on l’appelle ginglyme,
comme l’os du coude qui eft reçu par celui du bras,
en même tems que ce dernier eft reçu dans çelui du
coude. Voye^ E n a r t h r o s e , G i n g l y m e , &c.
D i a r t h r o s e s y n a r t h r o d i a l e , que l’on appelle
auffi amphiartkrofe, eft une efpece d’articulation
neutre ou douteufe; elle n’eft pas tout-à-fait
diarthrofe, parce qu’elle n’a pas un mouvement ma-
nifefte; ni tout-à-fait fynarthrofe, parce qu’elle n’eft
pas tout-à-fait immobile ; telle eft l’articulation des
côtes, des vertebres. Voye^ V e r t e b r e . (Z )
DIASCHISMA, eft, dans la Mvfique ancienne, un
intervalle faifant la moitié du femi-ton mineur. Le
rapport en eft irrationel, & ne peut s’exprimer en
nombres. Voye{ S e m i - t o n . ( 5 )
DIASCORDIUM, f. m. {Pharmacie.) on appelle
ainfi une préparation officinale, dont lefeordium eft
un des ingrédiens. Jérome Fracaftor en eft l’auteur,
& il en donne la defeription dans fon traité de contag.
& morbis contagiofis. Cette compofition eft d’un fréquent
ufage parmi nous. La defeription que nous donnons
ici eft tiree de la pharmacopée de Paris.
Diafeordium de Fracaftor. I f des feuilles feches de
feordium, 1 1 once ; de rofes rouges, de racines de bif-
ftorte, de gentiane, de tormentille, de chaque | once;
du caffia lignea, de la canelle, des feuilles de diframne
de^Crete, de femences de berberis, du ftyrax calamite
, du galbanum, de la gomme arabique choifie,
de chaque -£• once ; du bol oriental préparé, deux
onces ; du laudanum, du gingembre, du poivre long,
de chaque deux gros; du miel rofat cuit en confiften-
ce requife, deux livres ; vin de Canarie généreux,
une fuffifante quantité : faites du tout un éle&uaire
félon les réglés de l’art.
Le diafeordium. eft un excellent remede, qui peut j
tres-bien fuppleer au defaut de la thériaque, & qu’-
on^peut regarder comme un peu plus calmant, parce
qu étant gardé fous une confiftence plus ferme, l’opium
qu’il contient ne s’altere pas par la fermentation
comme dans la thériaque. On l’employe ordinairement,
& avec fuccès, depuis un fcrupule juf-
qu’à deux gros dans les dévoiemens qu’il eft à-propos
d’arrêter ; cet élefruaire eft d’ailleurs ftomachi-
que, cordial, & diaphorétique.
D 1A SEN N A , fub. m. (Pharmacie.) fignifie une
compofition dont le fenné fait la bafe : on préparait
autrefois une poudre & un éle&u^ire qui portoient
ce nom ; mais ces deux compofitions ne font plus
d’ufage*parmi nous.
DIASEBESTEN, f. m. terme de Pharmacie, élec-
luaire mol purgatif, dont les febeftes font la bafe ;
les autres ingrédiens font les prunes, les tamarins,
les fucs d’iris, d’anguria, & de mercuriale, les pé-
nides, le diaprunum fimple, la graine de violette
les quatre femences froides , & le diagrede. II eft
propre dans les fièvres intermittentes , & dans les
continues ; il appaife la fo if , excite le fommeil, &
chaffe les humeurs âcres par les urines. Diction, de
Trév. tk Chambers.
* DIASPHENDONESE , {Hiß. anc.) fupplice
très-cruel. On plioit à grande force deux arbres; on
attachoit un des piés du criminel à l’un de ces ar-
^res > & l’autre pïé à l’autre arbre ; puis on lâchoit
en meme tems les deux arbres qui emportoient ; l’un
une partie du corps d’un cô té , & l’autre , l’autre
partie du corps rie l’autre côté. On croit que ce fup-
phçe etoit venu de Perfe. Aurelien fit punir de cette
maniéré un foldat qui avoit commis un adultéré avec
la femme de fon hôte.
DIASTASlS, f. m. terme de Chirurgie, écartement
d os. LQdiajtafis eft une efpece de luxation. M. Petit,
dans fon traité fur les maladies des os, croit le diajiajis
des os de l’avant-bras, impoffible, de quelque façon
que puiffe fe luxer l’avant-bras ou le poignet. Il
prouve fon fentiment par la ftrufrure des parties. Il
dit cependant que fi fes raifons ne démontrent point
1 împoffibilite abfolue du diafiafis, elles autorifent au
moins a juger que ce cas doit être infiniment rare ; en
luppofant en effet, qu’un effort pût être tellement
combiné, qu’il tendît à fixer un des os pendant qu’il
ecarteroit l’autre & le ferait fortir de fa place, il eft
certain qu’un pareil effet ne fera jamais la fuite d’une
caufe ordinaire, & qu’il fuppofe même l’affemblage
de circonftances fi fingulieres, que M. Petit eft bien
fondé à le regarder comme impoffible.
Ce grand praticien a cependant trouvé réellement
une efpece dtdiaflafis, qui n’étoit pas l’effet immédiat
d’une chûte ou d’un effort ; mais il étoit caufé
par la relaxation des ligamens à la fuite des luxations
du poignet ; l’écartement n’avoit commencé à
paraître que plufieurs jours après l’accident. On fen-
toit dans l’intervalle que les os laiffoient entr’eux ,
un bruit de matière glaireufe, qui dénotoit un amas
de finovie.
Les luxations du pié en-dedans ou en-dehors font
fouvent accompa'gnees de diajlafîs. L’écartement du
péroné vient de l’allongement forcé des ligamens
qui l’attachent au tibia, par l’effort que l’aftragale a
fait pour s’échapper fur les côtés. Voye^ L u x a t i o n
& E n t o r s e . (F )
DIASTÈME, fub. m. dans la Mufîque ancienne y
fignifie proprement intervalle, & c’eft le nom que
donnoient les Grecs à l’intervalle fimple, par oppo-
fition à l’intervalle compofé , qu’ils appelloient Jyf-
tème. Voye{ INTERVALLE, SYSTÈME. ( S )
DIASTOLE, f. f. J V toa», (PhyfioLogie.) eft un
terme grec-forme du verbe S'ia.çtxxuv y féparery employé
par les Médecins pour fignifier la dilatation
la diftenfion d’un vaiffeau, d’une partie cave quelconque
dans le corps humain, de laquelle les parois
s’écartent en tous fens pour en augmenter la cavité r
c’eft pour exprimer ce changement que l’on dit du
coeur, des arteres, des oreillettes, des membranes
du cerveau, &c. que ces organes font fufceptibles de
fe dilater, qu’ils fe dilatent de telle maniéré, dans
tel tems.
Le mouvement par lequel ces différens organes
font dilatés , eft oppofé à celui par lequel ils font
contraries, c’eft-à-dire par lequel leurs parais fe
rapprochent ; cet autre changement dans l’état de
ces parties, eft appellé par les Grecs fyjlole, mç-ox»;
confiriction. Voye[ SYSTOLE.
La dilatation du coeur confifte dans l’écartement
des parais de cet organe, félon l’idée qui vient d’être
donnée de la diajlole; la capacité de cet organe
doit augmenter dans toutes fes dimenfions.
Le coeur étant un véritable mufcle creux, n’a rien
en lui^même qui puiffe le dilater, dit M. Senac
dans fon excellent traité de la ftrufture de cet organe
; fes refforts ne peuvent que le refferrer ; une
puiffance étrangère qui éloigne les parois du coeur
du centre de fa cavité , eft donc une puiflànce né-
ceffaire ; or cette puiffance eft dans le fang, qui eft
porté par les veines dans les ventricules : plus elle a
de force , plus la dilatation eft grande en général ;
car un concert de caufes étrangères peut donner
lieu à des exceptions : les parais du coeur peuvent
être plus ou moins refferrées : or le refferrement
concourant avec l’aâion qui tend à dilater, s’oppo-
fe à la dilatations l’afrion des nerfs peut-être plus
ou moins prompte ; fi dans l’inftant que le coeur frap