naires, excepté que pour tordre les grelins on ne fait
virer que les manivelles du chantier,
l/fages des cordages en queue de rat. On fait des écoiiets
en queue de rat à quatre cordons , & les cordons à
trois torons deux fois commis, ou en grelin ; on en
fait depuis quatre pouces <le groffeur jufqu’à neuf, &
depuis dix-huitjufqu’à trente braffesde longueur. On
fait des écoutes de hune en auffieres à quatre torons
depuis trois jufqu’à huit pouces de groffeur, & depuis
dix - huit jufqu’à trente - quatre brades de longueur ;
on en commet aufli en grelin fur ces mêmes proportions,
Des cordages refaits & recouverts. Quand-les cordages
font ufés, 'on en tire encore un bon parti pour le
fervice ; car comme on a toujours befoin d’étoupe
pour calfater les vaiffeaux, on les envoyé à l’atte-
lier des étoupieres, qui les charpiffent & les mettent
en état de fervir aux calfats : mais quelquefois un cable
neuf, ou prefque neuf, aura été endommagé dans
une partie de fa longueur, pour avoir frotté fur quelque
roche dans un mauvais mouillage, ou bien dans
les magafins ou dans les vaiffeaux un cable fe fera
pourri en quelques endroits pour des caufes particulières
, pendant que le relie fe trouve très-fain ; alors
ce feroit dommage de charpir ces cables, on en peut
tirer un meilleur parti : pour cela on defaffemble les
torons-, on fépare les fils, on les étend de nouveau,
■ & l ’on en fait de menus cordages qui fervent à une
infinité d’ufages. Il y a des cordiers qui croyant beaucoup
mieux faire, font retordre les fils au roiiet comme
on feroit des fils neufs ; mais après ce que nous
avons dit, il efl évident qu’ils en doivent être moins
forts : néanmoins il y a des cas où il convient de le
faire. Suppofons que les fils, affez bons d’ailleurs (car
quand ils ne valent rien, il vaut mieux les envoyer
aux étoupieres), foient endommagés feulement dans
quelque endroits ; pour remédier à ces défauts, on
fera très-bien de les mettre fur le rouet, 6c de rétablir
les endroits défectueux avec du fécond brin neuf;
alors de petits garçons fuivent les fileurs pour leur
fournir du chanvre, ou pour leur donner le bout des
■ fils quand ils font rompus. Il y a des cordiers qui recouvrent
entièrement les vieux fils dont nous venons
de parler, avec du fécond brin ou de l’étoupe ; ce
qui fait de gros fils qui paroilfent tout neufs, mais qui
ne valent pas grand-chofe. On pourroitpaffer ces fils
dans le goudron avant que de les commettre ; mais
ordinairement on les commet en blanc, on les étuve
■ enfuite, 6c on les paffe dans le goudron. Comme les
fils ainfi réparés font fort tortillés, pour en tirer un
meilleur parti on fera bien de ne les commettre qu’au
quart tout au plus : ces fortes de cordages qu’on appelle
recouverts , ont l’air de cordages neufs, 6c les
cordiers les vendent fouvent pour tels. On fait de ces
cordages recouverts ou non-recouverts, de diverfes
longueur 6c groffeur ; ce qui ell indifférent, puifqu’ils
ne doivent pas fervir pour la garniture des vaiffeaux
ni pour aucun ouvrage de conféquence: mais on s’en
fert à plufieurs ufages , pour les conflruûions des
yaiffeaux, pour les bâtimens civils, ou pour amarrer
les canots & les chaloupes ; de cette façon ils
•épargnent beaucoup les cordages neufs. C ’efl: dans
cette même intention & pour de pareils ufages, qu’il
faudroit faire des cordages d’étoupes.
Quelques perfonnes plus chagrines qu’inflraites
-pourront blâmer dans cet article une étendue, que
d’autres ont louée dans les articles Bas au métier,
Chamoifeur, .Chiner des étoffes, Chapeau, 6cc. Nous
leur ferons obferver pour toute réponfe, que fi dans
•le détail d’une manufacture, il y a quelque défaut à
craindre, c’efl d’être trop court, tout étant dans la
main-d’oeuvre prefque également &effentiel 6c difficile
à décrire ; 6c que cet article Corderie n’eft qu’un
extrait fort abrégé d’un ouvrage qui a acquis ayecjuftice
une grande réputation à fon auteur , & dans le
quel M. Duhamel, auteur de cet ouvrage , n’a point
traité de la goudronnerie , 6c n’a qu’effleuré l’ufage
des cordages, quoiqu’il ait employé au reftg près
de 400 pages in-4°. dans lefquelles nous ne croyons
pas que les cenfeurs trouvent du fuperflu. O vous,
qui ne vous connoiffez à rien, & qui reprenez tout,
qu’il feroit facile de faire mal 6c de vous contenter, fi
l’on ne travaillok que pour vous ! Nous renvoyons à
l’ouvrage même de M. Duhamel pour des détail d’expériences
qu’il a multipliées , félon que l’importance
de la matière lui a paru l’exiger, & dont nous
avons cru qu’il fuffifoit au plan de ce Diélionnaire de
rapporter les réfultats .généraux ; quant aux autres
parties de la Corderie, voyelles art. CO RD AG ES (Marine'),
Étuve, Goudron, Goudronnerie, &c,
CORDES , ( Géog. mod. ) ville de France dan$
l’Albigeois, fur la riviere d’Auron.
CORDES-TOULOUSAINES, (Géog. mod.) petite
ville de France dans l’Armagnac , près de la Garonne.
CÖRDIA, f. f. (Hiß- nat. lot.) genre de planté
dont le nom a été dérivé de Celui de Valere CoYdus. La
fleur des plantes de ce genre efl monôpétale,en forme
d’entonnoir, découpée, 6c dont lès bords font ordinairement
recourbés ; il s’élève du calice un piflil qui
efl attaché comme un clou au bas de la fleur, 6c qui
devient dans la fuite un fruit arrondi 6c charnu, qui
renferme un noyau divifé en deux loges, dans chacune
defquelles il y a une amande oblongue. Plumier,
nova plant. Amer. gen. Voye^ Plante. ( I)
CORDIALES , (Phar.) Les quatre eaux cordiales
font celle d’endive, de chicorée, de buglofe, & de
feabieufe.
Cordiales , ( Pharm. ) Les trois fleurs cordiales
font celles de bourache, de buglofe, & de violette.
Le choix que quelques anciens médecins avoient
fait de ces fleurs 6c de ces eaux pour leur attribuer
plus particulièrement la vertu cordiale, efl abfolur
ment rejetté par la medecine moderne ; 6c effectivement
l’infufion la plus ménagée de ces fleurs ne fau-
roit avoir aucune utilité réelle, du moins à titre dé
cordial.
Quant aux quatre eaux diflillées, elles font exactement
dans la claffe de celles dont Gédeon Harvé
a dit, avec raifon, qu’elles n’étoienf bonnes qu’à
être confervées dans de grandes bouteilles de verre
pour être jettées dans la rue le printems fuivant, vert
proxime infequente in cloacas evacuandoe. (b)
CORDIAUX , adj. (Pharm.) remedes qui raniment
& fortifient. J’ai donné leur maniéré d’agir à
l’article alexipharmaques. Voy. Alexipharmaque.
* CORDIER, f. m. artifan qui a le droit de fabriquer
6c vendre des cordes & cordages de chanvre
, d’écorce de tilleul, de lin, de crin, &c. en qua-
litç de membre de la communauté de ce nom. Les
flatuts de cette communauté font datés de 1394- Il
n’y a point d’art qui en exigeât de meilleurs & de
plus rigoureufement preferits ; car on ne font que
trop combien il efl important dans la marine d’avoir
de bons cordages : mais aufli ces reglemens ne poudroient
guere être faits que par un phyficien très-habile
, & qui auroit étudié la fabrique à fond. Je dis
pourraient, car il n’y en a de faits que ceux qui augmentent
les droits d’apprentiflage, 6c qui ne méritent
que le nom de vexations. Il y a des vifites ordonnées
aux jurés, un chef-d’oeuvre preferit au récu-
piendaire, quatre ans d’apprentiffage, deux jurés
annuels, &c. avec tout cela les Cordiers font dans le
cas de beaucoup d’autres ouvriers ; ils travaillent
comme ils le jugent à propos.
Cordier , terme de riviere, bateau fervant à la
pêche avec les cordes ou lignes : terme de pêche
Bfité dans le reflbrt de l'amirauté de Tue t, Treport
& ailleurs. Voye^ les art. Cordes , ( Peche.)
■ * CORDILLAT , f. m, (manuf. de drap.) draps
qui fe fabriquent à Chabeuil, de fleurs ou prime laine
du pa ys, 6c font compofés de quarante-fix portées
au moins de trente-deux fils chacune, pour revenir
du foulon & de l’apprêt à une aulne. Il y en a
de peignés qui fo fabriquent à Grefl; ils font de
vinot-huit portées de quarante fils chacune : d’autres
appelles enverfins ou communs, fabriquées aufli
à Cre fl, fur vingt-cinq portées de trente - deux fils
chacune. Ceux de cette derniere forte, de Chabeuil
, doivent avoir vingt-quatre portées de trente-
deux fils Chacune, deux tiers de large fur le métier,
& deux aulnes après le foulon & l’apprêt. Çes étoffes
doivent être,aulnées par le dos, 6c non par la libéré.
Voye{ les tcglem. deS Manufacl* les dictionn. du
Comm. & dâ-Trèv.
* CORDON, f. m. (Corder.) On donne dans les
àtteliers de corderie ce nom à une petite corde dèf-
tinée à faire partie d’une autre, voye^ Corderie;
chez les Ouvriers en foie, les Boutonnière & autres,■
à un petit tiffu en long. 6c ourdi comme la corde,
ou de foie, ott de laine, OU de fil, ou de crin, &c.
voy. CORDON , BôUTONNIER ; & à la fuite de cet art,
d’autres acceptions du même terme ; chez lesSerruriers,
les Sculpteurs, les Fondeurs, &c. à un petit ornement
en relief, circulaire & arrondi, qui regne tout autour
d’une pièce. Si cet ornement, au lieu d’être en
relief, étoit en creux, il formeroit une cannelure,
une rainure, urte gouttière, &c. félon la forme, la di-
re&ion 6c les ouvrages ; car il n’y a rien de fi arbitraire
dans les arts méchaniques, que l’ufage de ces
termes.
Cordon de S. François , (Hiß. eccl.) efpece
de corde garnie de noeuds que portent différens ordres
religieux qui reconnoiffent faint François pour
leur inflituteür. Quelques-uns, comme les Cordeliers
, les Capucins, les Récolets, le portent blanc ;
celui des Pénitens ou Picpus efl noir.
Il y a aufli une confrairie du cordon de S. François,
qui comprend non-feulement les religieux, mais encore
un très-grand nombre de perfonnes de l’un 6c
de l’aiftre foxe. Ces confrères, pour obtenir les indulgences
accordées à leur fociété , ne font obligés
qu’à dire tous les jours cinq Pater 6c cinq ave Maria,
& gloria Patri, & à porter le cordon , que tous les
religieux peuvent donner, mais qui ne peut être
béni que par les fupérieurs de l’ordre- (G)
Cordon, (Hfloire mod.) marque de chevalerie.
Chaque ordre a le fien. C ’efl un ruban plus ou moins
large, de telle ou telle couleur, travaillé de telle
ou telle façon, que les membres de l’ordre portent,
ainfi qu’il leur efl enjoint par les flatuts.
CORDON bleu , (Hißoire mod.) Voye1 à Varticle
Esprit, Ordre du S. Esprit.
* CORDON jaune, (Hiß. mod.) Ordre du cordon
jaune ; compagnie de chevaliers inflituée par le duc
de Nevers fous Henri IV. La réception s’en faifoit
dans l’églife, où tous les chevaliers catholiques ou
proteflans s’affembloient au fon de la cloche. On
difoit la mefle ; les chevaliers s’approchoient de
l’autel ; on haranguoit celui qui demandoit le cordon,
on lui fifoit les flatuts. Le prêtre prenoit le livre des
évangiles ; le chevalier fans épée, mettant un genou
en terre & la main fur le livre, juroit d’obferver les
flatuts. Le général lui ceignoit l’épée , lui pafloit
le cordon fur le co l, 6c l’embrafloit. Le duc de Ne-
vers en étoit général. Un des articles des flatuts enjoignait
aux cnevaliersde favoir le jeu de laMourre;
il y en avait de plus ridicules. Henri IV. abolit cet
ordre en 1606.
^ Cordon, (Blafon.) Ornement qui accompagne
lecuffon. C’efl un véritable cordonqui dans les armes
des prélats defeend du chapeau qu’ils ont pour
cimier, ■ & fe divife'& fous-divifo en houpes; les
cardinaux l’ont fouge , 6c trente houpes de même
couleur, quinze de chaque côté fur cinq rangs, dont
le premier n’en a qu’une, lefocond deux, letroifieme
trois, 6c ainfi de fuite. Les archevêques l’ont de fi-
nople, de même que les houpes qui font de chaque»
côté au nombre de dix furies quatre rangs 1 , 2, l ï 4 ï
les évêques de finople aufli, de même que les houpes
, au nombre de fix de chaque côté fur -lés -trois
rangs 1 , 2 , 3 ; les protonotaires l’ont de finoplè >
ainfi que les houpes au nombre de trois de chaque
côté fur les deux rangs jjj, 2*
* Gordon, (Anàtom.) fe dit de plufieurs parties
qui ont quelque reffemblânce de figure a-v.ee un cordon;
ainfi il y a le cordon fpermatique, c’eft l’affem-
blage de tous les vaiffeaux de ce nom ; voy «{Spermatique
: le cordon ombilical ; c’efl raflemblage;
des vaiffeaux ombilicaux, voye^ Ombilical : les
cordons ligamenteux des àpophyfes épinèufos des
vertebres , voyei Li G AM ENS : les cordons ligamenteux
du ligament tranfverfal des cartilages fomi- lunaires,
&c.
C ordon, en Architecture, efl une groffe moulure
ronde aü-deffus du talud de l’efcarpe & de la contre-
efearpe d’un foffé , d’un quai ou d’un pont, pour
marquer le rez de chauffée au-deffous du mur d’appui.
On appelle aufli cordon, toute moulure ronde
au pié de la lanterne, ou de l’attique d’un dôme,
G c .(P ) ’
CordOn , en terme de Fortification, efl un rang
de pierres arrondies,- faillant en-dehors, au niveau
du terre-plein du rempart & au pié extérieur du parapet.
Le cordon tourne tout autour de la place , 6c
il fort à joindre plus agréablement enfemble le-revê-
tement du rempart qui efl en talud, 6c celui du parapet
qui efl perpendiculaire. 4 Dans les remparts revêtus dé gazon, on né peut
pratiquer de cordon , mais-on y fubflitue Ordinairement
un rang de pieux enfoncés horifontalement,
ou un peu inclinés vers le foffé. Voye{ Fraises. Le
cordon doit avoir huit à dix pouces de faillie. (Q )
Cordon , (Hydraul.) efl lin tuyau que l’on fait
tourner autour d’une fontaine, pour fournir une fuite
de jets placés au milieu ou fur les bords. (K)
Cordon de Chapeau , ( Chapellerie. ) ficelle
qui ceint le bas de la forme du chapeau en-dehors.
Ce font les maîtres Paffementiers-Boutonniers qui
fabriquent les cordons de chapeaux. Voye%_ Passe-
MENTIER-BOUTONNIER. DiUionn. de Comm. & de
Trév. .
Cordon à la ratière. C ’efl ainfi qu’on appelle
la ganfe, lorfqu’elle a été fabriquée à la navette
fur un métier. Voye^ Ganse & Lacet. Dlct.
du Comm. & de Trév%
Cordon , en terme de Boutonnier; c’efl une treffe
ronde faite à la jatte. Le nombre des fufeaux efl
toujours pair, & ne paffe jamais feize. On fait quatre
tas fur les quatre faces de la jatte. Voye^ Jatte.
Les bouts des fufeaux noués & raffemblés paffent
dans la cannelle, 6c font retenus en-deffous par un
poids*d’une pefanteur proportionnée à celle des fufeaux
; on mene ou porte d’un tas fur celui de vis
à v is , d’où on revient en rapportant un autre fufeau
pour remplacer celui qu’on a voit ôté du premier tas.
Qn fait la même chofë du tas de droite à gauche ,
jufqu’à ce que l’ouvrage foit fini. Quand on veut
faire du plat fur un cordon, on ramalfe tous les tas
en deux parties fur la même face de la jatte, & on
travaille cette partie de l’ouvrage comme la treffe.
A’ôye^TRÈSSE. Les plus petits cordons que l’on puiffe
faire , font de quatre fufeaux.
Cordons & Frettes , terme de Charron. Les
Charrons appellent cordons 6c frettes, des cercles de