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deux au travers d’un linge fin & blanc de lefïi-
v e , ou par une peaü de chamois paffée à
l’huile.
Pour avoir le mercure plus pur on peut le laver
, en l’enferniant dans une bouteille de verre
avec de l’eau bien nette. On l’agite pendant quelques
minutes , & l’on renouvelle l’eau jufqu’à ce
qu’elle ne fe charge plus d’aucune fâleté'. ,
Le mercure ainfi lavé dans deux ou trois eaux *
fe fèche en paffant plusieurs fois par un linge fin,
& pour achever de lui enlever le peu d’humidité
qu’il pourroit avoir gardé, on le chauffe dans une
capfule de verre, de grès ou de porcelaine, fur
un bain de fable , en lui donnant undegré de chaleur
au deffous de. celui qui fait bouillir l’eau
Le mercure étant bien lavé &. féché, on peut
encore l’éprouver en le faifant .coulér en petite
quantité fur une afiiette de faïence ou. de porcelaine
bien nette. S’il contient quelque chofe de
gras , fa furface n’aura pas le brillant qu’elle doit
avoir ; s’il eft mêlé avec du plomb , ou quelque autre
matière métallique , fa fluidité fera altérée,
il ne coulera pas avec la même liberté , & laiffera
des traces noirâtres, fur les endroits où il aura
paffé.
M E R
Quand le mercure a ces défauts, il faut, pour
l’en débarraffer, recourir à la diftillation de la manière
fuivante.
On met la quantité de mercure qu’on veut purifier
, dans une petite cornue de verre, avec un
égal poids de limaille de fer bien net, & qui n’ ait
encore contracté aucune rouille.
On place cette cornue, qui ne doit être emplie
qu’à moitié ou aux deux tiers, fur un bain de
fable, dans un fourneau de réverbère, en lui tenant
le bec fort incliné. On y adapte un récipient
plein d’eau claire , de manière que le bec y tombe ,
à un travers de doigt près.
Il faut chauffer d’abord par un feu doux, que
l’on augmente par degrés , jufqu’au point de faire
un peu rougir le ventre de la cornue.
Par ce moyen on fait paffer tout le mercure en
Vapeurs , qui fe convertiffent en gouttes dans l’eau,
& qui fe réuniffent au fond du récipient. La diftillation
étant finie, & les vaiffeaux refroidis, on
décantera la plus grande partie de l’eau , en-
fuite on sèche le mercure comme il a été dit ci-
deffus.
Il faut avoir foin, dans l’emploi du mercure ,
qu’il ne touche aucun métal, si ce n’eft du fer, avec
lequel il ne contraâe aucune union.
M É T A L B L A N C . ( Art du )
L E métal blanc , dont il s’agit ici., eft principa-
lement d’.ufiigs pour les inftrumens de catoptrique.
Voici la manière de le compofer fuivant 1 indication
donnée par M. l’abbé Nollet dans fon
art des expériences.
Il n’y a point d’étain abfolument pur dans le
commerce, mais on en peut- avoir qui contienne
peu d’alliage, tel que Vétain plané, ou celui qu on
vend en-petits ,pains , &. qui s’appelle étain en
petits chapeaux. ‘
On met cet étain en grenailles , en le faifant
fondre dans un creufet , & en le coulant à travers
un balai de bouleau qu’on tient au deffus
d’une terrine remplie d’eau.
On prend de cet étain en grenailles le plus pur
qu’io n pu«i frfre a_votirQ. n. n.r p•c - • • • *8 onces.
Du cuivre de rofette..............4® onces.
Et de l’arfenic blanc. ° nceS*
On réduit le cuivre de rofette en petites lames ,
afin qu’il fe fonde plus aifément.
On pèfe l’arfenic, & l’on en fait trois portions
égales, qu’il faut envelopper féparément dans du
papier. 1
Enfuite on fe munit d’une petite cuiller on d un
crochet de fer aplati par le bout ,-; avec lequel
on puiffe remuer le métal fondu , & l’ecumer ;
en obfervant de n’y plonger jamais cet inftrument
à moins qu’il n’ait été chauffé auparavant jufqu à
rougir.
Lorfque tout eft préparé, on met le creufet dans
le fourneau de fufion fous un large manteau de
cheminée , ou dans un endroit ouvert, mais non
expofé au vent ; on . le laiffe d’abord s’échauffer à
petit feu , puis à un plus grand, jufqu’à ce qu’il
foit rouge ; & après l’avoiV examiné, fi l’on voit
qu’il foit bien entier, on y met le cuivre & on
le fait fondre.
Dans le cuivre fondu on verle l’étain qu’on
aura fait fondre féparément ; on remue ces deux
métaux enfemble avec la baguette ou crochet de
fer rouge.
On écume le mélange de ces deux métaux , &
l’on y jette le premier paquet d’arfenic, ayant foin
de couvrir auffitôt le creufet : quelques inftans
après on met le fécond paquet, on couvre le creufet
; & peu de temps après on y jette le troifième
paquet.
Le creufet ayant encore refié couvert pendant
quelques momens , il faut le découvrir, remuer le
métal avec la baguette de fer1, & le couler dans
le moule.
Quand on a commencé à mettre de l’arfenic
dans le creufet il faut bien fe garantir de la vapeur
qui s’en exhale ; elle eft très-dangereufe, & même
mortelle. G’eft pourquoi on a confeillé de faire
cette fonte fous un large manteau de cheminée.
Si on le fait ailleurs, il faut fe tenir au deffus du
courant d’air, & retenir , fon haleine dans les inftans
où l’on eft obligé de porter le vifage au deffus
du fourneau.
Si les pièces qu’on fait avec ce métal compofé
font petites ; fur-tout fi l’on en a un certain nombre
à faire , on doit auparavant préparer les moules
en cuivre & les tenir un peu chauds pour recevoir
le métal en fufion : car quand il fe refroidit trop
promptement, fa denfitè ne refte point égale dans
toute l’épaiffeur. Les fuperficies font alors plus
ferrées , & quand elles font enlevées par lé~travail,
la furface du mirbir fe trouve pleine de petits
trous. • •
Il faut aufîi avoir l’attention de ne point couler
le métal trop 'chaud dans des moules froids, parce
que le métal devient caffant Si fujet à fe brifer.