
fiche en terre par le gros bout qu'on aigrnfe pour
cela. A ion extrémité fupérienre s'attache un fil
affezfort pour réfifier à la détente du rejet; le collet
eft fu{pendu au pliant. Lorfque la bécaffe fe
porte fur la marchette de ce piège, laquelle eft
de la groffeur d’une plume à écrire, l’oifeau fe
trouve auflitôt arrêté aux pattes par le moyen du
collet, que le rejet tire avec force & promptitude.
Du rejet portatif»
Le rejet portatif eft une nouvelle invention d’un j
oifeleur François.
Le reffort de ce piège eft un fil d’archal de
moyenne groffeur , & de la longueur de dix à
douze pouces. Une des extrémités eft recourbée
en anneau , afin de pouvoir faire l’office d’une
charnière avec un autre reffort qui fe trouve par
deffus ; & l’autre extrémité eft un peu pliée pour
qu’on puiffe y attacher deux collets de crin ou de
loie.
La marchette tient à une planchette où fe trouve
attaché le reffort, & une autre pièce de bois foli-
dement adhérente à la planche qui produit le même
effet qu’un chevalet aux cordes d’un violon : elle
fert d appui au fil de fe r , que l’on contraint de s’a-
bàiffer afin de tendre le rejet.
On enfonce au bout de chaque marchette, un
bout de laiton long de trois pouces, que l’on
courbe ; il fert à tenir un collet fufpendu , tandis
que 1 autre eft tendu fur la marchette.
Un fil de fer de même groffeur que celui où font
attachés les collets , fait l’effet d’un fécond reffort,
& empêche le retour du premier quand une fois
il eft détend i.
La marchette eft de huit à neuf pouces de long ;
on l’aplatit de la longueur d’environ un pouce
& demi, & on l’affujettit à la planchette entaillée
pour cela avec une goupille, qui lui laiffe la liberté
de fe mouvoir à la moindre occafion.
A peine un oifeau vient-il à toucher la marchette
qu’il fe trouve pris ou par le col ou par les pattes *
parce que les deux collets fe ferrent enfemble par
le moyen des refforts , qui, en fe relevant, les tirent
avec rapidité. I
Du trébuchet.
Le trébuchet eft une forte de cage faite avec des
barreaux de bois arrondis, ayant la forme d’un
carré long.
Les quatre côtés & le fond tiennent enfemble ;
mais le deffus eft mobile, & fait la bafcule. •
Quand on veut tendre le trébuchet, on ouvre
le couvercle, & on le tient dans cette pofitiom
par une traverfe de bois en diagonale , taillée en
bifeau , & appuyée des deux bouts contre la partie
poftérieure du trébuchet. Cette traverfe de bois
eft retenue levée par des cordes bien tordues qui
réagiffent contre le couvercle ; mais auflitôt que
l’oifeâu fepofe fur une des marchettes dont latra.
verfe eft garnie , il eft entraîné deffous le cou*
vercle , & fe trouve pris dans la cage, où il s’eft
laiffé féduire par l’appât qu’on a mis fur le fond
On prend au trébuchet, fur-tout en hiver, les
oifeaux qui cherchent du grain.
De Vabreuvoir.
Les moyens de furprendre les oifçaux à Yabreu.
voir, lorfqu’ils viennent fe défaltérer dans les chaleurs
de l’é té , c’eft de mettre le long d’un courant
d'eau, un filet attaché par des crochets en
terre , & qu’on fait retomber fur les oifeaux par
le moyen d’une longue ficelle.
On peut, au lieu de filet, planter fur les bords du
ruiffeau une file de gluaux longs de dix à douze
pouces , inclinés les uns vers les autres, & élever
aux deux extrémités quelques branches affez hàu-,-
tes, & que l’on a hériffées de petits bâtons avec
de la glu. Il faut ramaffer les oifeaux à mefure
qu ils fe prennent, & rajufter de nouveaux gluaux.
De la fojfette.
On fait en terre, à l’expofition du midi ou du
couchant, une foffette de fix pouces de profondeur
& de huit de largeur ; on attache au fond
quelques vers de terre. Sur un des bords intérieurs
on difpofe un quatre de chiffre. On couvre la fof-
fette avec du gazon ou un morceau de tuile, excepté,
le côté où eft pofé le piège. L’oiféau vient
par cet endroit, qui eft feul ouvert, pour attraper le
vermiffeau, mais lui-même fe trouve pris fous la
tuile ou le gazon par le quatre de chiffre qu’il a
été forcé de toucher.
On peut prendre à cette chaffe des merles, des
grives , des traquets.
La vache artificielle.
L oifeleur ou le chaffeur qui veut le approcher
des oifeaux ou d’autres animaux, prend quelquefois
le deguifement d'une vache ; & voici comme
on confirait cette machine fi l’on veut qu’ellè
réuflïffe.
On fait une cage ou chaffs en bois léger delà
longueur d’une vache, en la mefurant depuis les
épaules jufqu’à la queue. Au derrière de la cage
& en dedans doivent être attachés deux morceaux
de bois de la longueur & de la tournure dis jambes
d une vache.
Les quatre membres principaux de la cage ont
deux pouces d’équarriffage, & les traverfes font proportionnées,
Tout doit être à tenons, &. folidement
emmanché & collé, afin qu’en portant cette machine
, elle ne faffe aucun bruit.
On attache fur le chaflis quatre cercles , dont le
diamètre eft égal à la groffeur d’une vache.
Le premier de ces cercles doit être fort & garni
de bourre, pour que le porteur n'en (bit point
inOa "ouvre d’une toile légère tout le corps de
la mche, on la coud après chaque cercle , ou bien
on la colle feulement. . „
Les cuiffes & les jambes fe garmffent de moufle
ou de paille , St la queue fe fait d’une corde effilee
par un bout. . , ,,, ..
Toute la machine doit être peinte a 1 huile.
L’oifeleiir doit avoir une grande culotte ou nu
patnalon fait de toile de meme couleur, fur la ceinture
duquel doivent tomber les barbes du domino.
Ce domino doit repréfenter la tête de la vache ;
on le fait en carton, excepté les cotés, qui doivent
être fouples & flexibles ; toute la tête fe recouvre
d’une toile qu’on peint comme on a fait la vache ;
le col, également de toile, doit être affez long pour
pouvoir s’étendre de quelques pouces fin le dos,
& les barbes fous ^quelles les bras de 1 oife eur
font cachés, doivent pafferla ceinture du pantalon,
On peut y attacher des cornes naturelles.
Le chaffeur ou l’oifeleur ainfi revête de ce fimu-
lacre de vache, doit en imiter la marche, & aller
en tournant & très-doucement , fouvent même
baiffer la tête pour imitet une vache qui paît.. 11
faut éviter de tourner la tête du côté du gibier
qu’on approche, parce que les grands yeux qu on
eft obligé de laiffer , pourroient effrayer les -animaux.
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On fort du corps de la vache quand on elt a
portée de tirer furement un coup de fufil, ou de
ieter un filet.
On fait une hutte que le chaffeur ou 1 oifeleur
peut tranfporter où bon lui femble.
Elle doit être d’environ fix pieds & demi de
hauteur. La bafe ou carcaffe eft compofée de quatre
bâtons longs de fix pieds , & folidement attachés
à deux ou trois cercles affez forts pour qu’on
puiffe y lier les branchages qui doivent recouvrir
la loge , & fervir d’anfes pour la tranfporter.
On imite, autant qu’il eft poflible, un buiffon naturel.
C ’eft un moyen de furprendre les oifeaux
fuyards & d’approcher du gibier.
Nous allons à préfent donner quelques details
fur la manière d’élever, de foigner & multiplier,
tant les oifeaux qui ne fe nourriffent que de grains,
que ceux qui fe nourriffent d’infe&es & de vers;
nous choifirons pour exemple le rojjignol Iklefe-
■ rïn de Canarie , & nous en parlerons d’après les
traités qui ont été donnés fur ces oifeaux.
Sur les rojjîgnols.
Rien de plus facile que de prendre des rofli-
gnols ; le goût qu’ils ont pour les. vers de farine ,
qui, par leur blancheur, fe font aifement apercevoir,
les attire fi .puiffamment, qu’ils fe jettent
fans réflexion fur cette amorce. On peut même ,
par ce moyen , attraper ceux dont on a fait choix ,
qui ont le plus beau gouer.
Ces oifeaux ne fouffrent point de proche voifin ;
ils fe rendent maîtres d’un efpace fuffifant pour
leur fournir de la nourriture, & ils fe battent
contre ceux qui voudraient s’établir fur le même
terrain ; ainfi lorfqu il y en a plufieurs dans un
bois , ils font toujours à des diftances éloignées
les uns des autres.
En les entendant chanter, on fe détermine à
tendre l’appât à celui dont le gofier a le plus d’agrément.
On ne nuit point à la multiplication de
l’efpèce en prenant les mâles ; car comme il y a
toujours plus de mâles quç de femelles, la veuve a
bientôt trouvé un nouvel amant.
La veille du jour où l’on veut prendre le rof-
fignol, on l’amorce en piquant en terre , aux environs
de l’endroit qu’il fréquente, un petit bâton ,
au haut duquel on attache avec une épingle deux
vers de farine : le roflignol, attiré par cet appât,
reviendra le lendemain au même endroit.
JL’heure la plus favorable pour le prendre, eft
depuis le lever du foleil jufqu’à dix heures du
matin ; parce que cet oifeau , n’ayant point mangé
de la nuit, cherche le matin les vermiffeaux , les
fourmis , leurs oeufs , ou d’autres infe&es. On
tend un trébuchet, auquel on attache un ver de
farine : dès que l’oifeau vient le becqueter j il
détend le trébuchet, & il fe trouve pris dans un
filet : on le retire, 8c on le met dans un petit fac
de taffetas, qui s’ouvre & fe ferme par les deux
bouts avec des cordons ; par ce moyen, on ne lui
froiffe point les plumes, & on ne rifque pas de le
bleffer.
On le fait paffer enfuite dans une cage conf-
truite de planches de trois côtés , & garnie de
barreaux par le devant ; on couvre cette grille
d’une ferge verte, afin que l’oifeau ne s’effarouche
point des perfonnes qu’il pourroii voir, & on place
la cage à une fenêtre expofée au levant.
On met dans la cage deux petits pots, l’un dans
lequel il y :a de l’eau , & l’autre rempli d’une pâte
dont nous donnerons ci-après la compofition ,
avec des vers d,e farine par-deffus.
A la vue de ces vers, dont le roflignol eft
très-friand, il oublie fa captivité, & fe met à
manger.
Pour ne point l’effaroucher, on lui jette de nouveaux
vers dans fon petit pot par f ouverture d’un
entonnoir que l’on a mis hors de fa cage. L’oifeau
ainfi tranquille, chante au bout de quelques jours,
& on le laiffe fur la fenêtre jufqu’au 20 juin , qui
eft le terme où il finit de chanter ; alors on le rentre
dans la maifon.
On le laiffe encore couvert & caché dans fa
cage pendant quinze jours ; mais petit à petit on le
découvre, pour l’habituer à yoir le monde fans
s’effrayer. On le met enfuite dans une autre cage
entre les fenêtres, & ©n l’appriv< if - au point qu’il
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