
quelques partie« de là mine, concernant les gravités
fpécifiques des mélanges de platine avec
d'autres corps métalliques.
On a publié à Parisien 1758, line tradu&ion
françoife de tous les mémoires ci-deffus , excepté
du dernier de M. Scheffier, & de mes deux derniers
qui n’étoient pas venus à la connoiffance
du tine traduâeur or blanc ,ou le huitième tout fous métal.le titre de la pla
, On a ajouté à
ce traité l'extrait d’une lettre de Venife , contenant
ce qu’on peut appeler l ’hiffoire alchy-
mique delà platine,qui ne renferme aucuns faits
nouveaux , mais feulement quelques réflexions
tirées de ceux que j’ai rapportés.
Le profeffeur Marggraf, de l’académie des fcien-_
ces de Berlin , ayant obtenu de Londres une
certaine quantité de platine, fit deifus une grande
fuite d’expériences , en répétant ; ou plutôt, fui- j
vant quelques-unes des miennes , jl en ajouta
beaucoup de nouvelles. Elles parurent d’abord
dans une traduéfion françoife parmi les mémoires
de l’académie de Berlin , pour l’année 1757, imprimés
en 1759. Depuis elles ont été publiées
plus correctement, en leur langue originaire allemande
, dans le premier volume d’une colle&ion .
de fes ouvrages chymiques , dont on attend avec
empreffement la continuation.
Il y a , dans les mémoires de l’académie des
fciences de Paris pour 1758 , imprimés en 1763 ,
un mémoire fur ce métal par MM. Macquer &
Baumé , conjointement, qui outre qu'ils ont répété
& varié plufieurs de mes expériences, dont
ils ont tiré quelques nouvelles conféquences, cmt
expofé la platine à un agent que les autre«
n’ont pas eu la commodité d’effayer, je veux
dire , à un grand miroir ardent concave. Ils avoient
reçu leur platine de Madrid , d’où on leur en
avoit envoyé une livre.
Voilà à ma connoiffance les feuls écrivains qui
aient traité de ja platine expreffément , & en
aient fait des expériences. Quelques autres en ont
parlé par occafion feulement , particulièrement
M. Cronftedt & M. Vo gel, dans leurs nouveaux
fyftàmes minéraux. Le premier en a donné en
général un détail fort exaâ ; mais le dernier ms
paroit s’être mépris en plufieurs points r dont je
ferai mention en leur lieu.
Depuis la publication de mes expériences dans
les TranfaElions philofophiques , j’en ai à différentes
fois- ajouté d’autres, & j’ai tâché d'affer-
tiorer quelques propriétés|de la platine qu’on n’avoit
.encore tpuchées que fuperfieielleraenr. Maintenant
il ne manque plus rien, par rapport à ce métal extraordinaire
, qu'orne hinoiré régulière de ce qu’on
a fait jufqu'iei, ou un coup d’oeil fuivi des expériences
qu’on a efîayées fur cette matière. Voilà
l’objet que je me prcpofe ici : je citerai partout
les auteur? des faits qui. ne font pas tirés
de mon propre journal ; & quand je rencontrerai
quelques doutes en comparant les diffèrens
détails , je ferai de nouveaux effais par moi-
même.
Defcription de la Platine,
La platine en grains ÿltelle qu’on l’apporte en
Angleterre , efi d’une couleur blanchâtre brillante
, un peu approchante de celle de l’argent,
■ mais moins blanche ; c’efi probablement de cette
reffemblânce , qui devient beaucoup plus grande
quand la platine a parte par certaines opérations,
qu’elle a probablement tiré fon nom, comme 011
l’a rîéji remarqué. M. Macquer, compare fa couleur
a celle de la grorte limaille de fer non rouil-
lée ; mais tout ce que j’en ai vu étoit de beaucoup
plus blanc qu’aucune limaille de fer. Cette
différence d’avec le fer a été auffi remarquée
expreffément par M. Scheffer ; car dans le temps
meme qu’il ne foupçonnoif pas encore la platine
d’être un nouveau métar diftingué des autres ,
il difoit l’avoir prife pour du fer qui avoit été
blanchi extérieurement par quelque accident.
M. Marggraf dit que la couleur en eff d’un blanc
qui tire un peu fur celui du plomb.
Autant que j’ai pu le remarquer , l’a ir , l’humidité
, ni aucunes des exhalaifons qui font répandues'
communément dans rathmofphère , ne ter-
niffent ni n’altèreat la couleur de la platine. Elle
réfiffe aux vapeurs qui décolorent l’argent, &
paroît auffi permanente que celle de l’or pur.
Les grains font de différentes groffeurs. Il y
en a d’auffi gros que de la graine de lin , mais
la plupart font beaucoup plus petits. Leur figure
auffi eff variée & irrégulière ; les uns approchent
de la forme triangulaire, & d’autres plutôt de
la circulaire. La plupart font plats, jamais globulaires
, & bien peu ont une convexité remarquable.
La furface en eff unie, & les bords & les
angles en font généralement arrondis. En l«s examinant
au microfcope , la furface paroît en quelques
endroits raboteufe ; les prééminences en
ont l’air brillant & poli ; les cavités font rudes
& d’une couleur.fombre, comme fi on eût jonché
une matière poudreufe par-deflùs. J’ai vu un
petit nombre de grains qui ont été attifés, quoique
très - foiblement, par une barre de fer aimanté.
Subfiances mêlées avec la platine native.
Il fe trouve plufieurs matières hétérogènes entremêlées
avec les grains de platine. Quelques-unes
font en petites particules ou pouffière, qu’on en
peut féparer avec un tamis fin : d’autres font
plus grandes & peuvent fe diftinguer à la vue,
& même en être triées. Ces fubffances, du moins
dans les differentes parties de platine que jat
vues, étoient les fuivantes ;
i ff. Une quantité confidérable de pouffière noi*
I râtre , qui paroiffoit compofée de deux fubilances
diffemblables , une partie ayant été attirée
vigoureufement par une barre magnétique, & le
relie ne l’ayant point été du tout. La partie attirée eff
d’une couleur noire brillante & foncée qui ref-
iemble beaucoup au fable noir delà Virginie.- le
refte a une nuance brunâtre , avec plufieurs particules
brillantes entre - mêlées , qui paroiffent t
être des fragmens des grains de. la platine elle-
même.
Il eff probable que la rudeffe & la couleur obf-
cûre des cavités dés grains de platine » & la qualité
magnétique de quelques-uns de ces grains,
proviennent de quelque portion de ces poudres
étrangères , qui y font adhérentes.
a». On a obfervé parmi les plus gros grains de
platine, fé.parés par le moyen d’un tamis clair^,
plufieurs particules d'une couleur obfcure, irrégulière
; quelques-unes noirâtres, d’autres avec
une nuance de rouge brunâtre , reffemhlant en apparence
à des fragmens d’émeril ou de pierre de
touche. Quelques-uns ,de ceux-ci étoient attirés
par l’aimant fort foiblement, & les autres ; point
du tout. La pouffière non magnétique du paragraphe
précédent paroît n’être que des fragmens
plus petits de cette dernière efpèce de matière.
3°. Il y avoit quelques, particules jaunes & rudes.,
fort malléables , qui paroiffoit être de l’o r ,
mais non fans un mélange de platine. On donnera
ci après un plus grand examen de ces particules
d’or. Leur quantité diffère dans différentes
parties du minéral. Douze onces du plus riche qui
me foit parte par les mains ayant été triées avec
foin avec l’ aidé d’une loupe , les grains jaunes ,
entièrement ou en partie, n’ont monté qu’à environ
la pefanteurNdé deux deniers , ou une partie
fur cent vingt du mixte.
4 ’. Teu de globules de vif-argent contenant de
l’or , avec quelques particules de platine entremêlées
& très-fortement adhérentes. Marggraf
a obfervé pareillement un peu de vif-argent parmi
de la platine qu’il a examinée , ayant été induit
à la regarder avec attention , en trouvant que
quand il eut pouffé une once de platine à un feu
violent, dans une retorte de verre , il parta dans
le récipient un peu de véritable mercure coulant.
Vogel a rangé au nombre des propriétés
nouvelles de la platine , découvertes par M?.rg-
graf, qu’elle donne du vif-argent, & qu’elle contient
quelques parties, magnétiques , quoique la
première de ces deux choies foit rapportée particulièrement
dans le premier de mes mémoires , imprimés
dans les Tranfiftions philofophiques , & que
la fécondé foit non-feulement en cet endroit,
mais encore qu’elle ait été reconnue par tous ceux
qui ont donné le détail de leurs* expériences fur
ce minéral.
50. Quelques belles particules tranfparentes Sc
fans couleur qui fe caffoient difficilement fous
le marteau, & fur lefquelles l’eau-forte-n’agi f-
foit, pas fenfiblement. Ce font probablement des
fragmens de l’efpèce dure de pierre, qui enveloppe
fréquemment le métal dans les mines , &
dans lefquels on trouve le plus fouvent logé l’or
natif que les allemands appellent quarts^, mais
à qui on n’a point encore , que je fâche , donné
en anglois aucun nom- diftinffif.
6 ’. Fort peu de particules irrégulières d’une
couleur noire de jayet. Celles-ci fe caffoient bien
aifément,& reffembloient à des efpèces fines de
charbon de terre. Mifes fur un fer rouge , elles
jetèrent une fumée jaunâtre , & répandirent une
odeur comme du charbon brûlant.
Les obfervations précédentes donnent quelques
raifons de foupçonner que ce minéral n’eft pas
venu jufqu’à nous dans la forme naturelle j qu’il
a été probablement broyé clans les moulins , &
travaillé avec le mercure , pour en extraire les
particules d’or qui y étoient mêlées. Mais nous
confidérerons plus particulièrement fon hiftoire
minérale , quand nous aurons finil’hiftoire des expériences
; car jufque - là certains ' points ne peuvent
pas être fufnfamment entendus. Il faut feulement
faire attention ici que toutes ces matières
font abfoiument a Jventices à la platine; que
leurs quantités varient beaucoup , & que dans certaines
parc. Iles il femble en manquer une ou phi-
fieurs enfemble : la matière magnétique ou fer-
rugineufe eit toujours la plus confidérable , &
peut-être le feul mélange confiant de ce métal.
Gravité fpéficique de la platine.
Le minéral appelé platine étant, comme on l’a
déjà vu , an mélange de matières fort diffemblables
, dui-ne font pas uniformément fondues enfemble
, j’en ai pefé hydrOftatiquement plufieurs
parcelles différentes , prenant tantôt quatre ou
cinq onces pour une expérience , & dans une
autre douze onces. Dans la plupart des effais
la gravité s’eft trouvée à celle de l’eau , à-peu-
près comme 17 à t ; elle n’a jamais été moindre
que 16,500 , ni pius«grarufo que 17, 2.00. La gravité
de la platine a été examinée auffi par le
doéteur Pemberton & M. EUicott, qui tous les
deux ont rapporté qu’elle étoit environ 17. Feu
M. Sparkes m’a informé qu’un échantillon dont il
? fait l’effai, n’avoit rendu que 16 ; & le do&eur
Davies dit qu’il en a pefé une parcelle dont la'
gravité fe trouva être 17,2.33.'
Pour approcher, autant qu’il eff pcffible , de la
pefanteur fpécifique de la platine pure, j’ai féparé
une quantité des plus gros, grains avec un tamis
groffier, & j’ai tâché de les nettoyer de la pouf*
fière qui pouvoit y être adhérente, en les faifant
bouillir dans l’eau-forte, & les mêlant avec du
fel ammoniac , & forçant le fel d’en fortir par le
feu, & enfuite les lavant dans de l’eau. J’ai trouvé ,
après .bien des effais, que la gravité de ceux-ci
étoit de plus de 18 , quoique avec le microfcope
on découvrît encore une portion de matière npi