
formes les plus {impies , & leurs noms à une
feule lettre initiale : le gouvernement a bien voulu
avoir égard aux raifons de ces fabricans.
L’article xi/. On voit tous les jours plufieurs
de nos fabricans emprunter les noms des fabricans
Hollandais ; &je le leur pardonne, toutes les fois
qu’ils les imitent également dans la beauté de la
pâte 8c dans fes apprêts. Outre cela, je dois dire
que dans plufieurs moulins du Limoufin, où l’on
travaille pour les fabricans de l’Angoumois , on
fe fert communément de leurs formes.
Les articles xvj du réglement de 1739, & vj
du réglement de 17 4 1, n’ont pas eu d’exécution.
Le commerce des caffés fe fait fans contradiction
& fans les percer. Il eft même avoué du gouvernement
, attendu que les droits fur les papiers
caffés font réduits à moitié de ceux fur les papiers
des autres lots.
Les ffifpofirions de l’article x viij, ne s’exécutent
que dans-certains ploulins, & feulement pour des
fortes de papiers fuperfins qu’on veut annoncer.
Q ’iant aux autres papiers d’un commerce courant,
on a fupprimé tous ces longs détails qui demandent
du temps & des attentions fcrupuleiifes.
Les articles x x v ij, xlij , ne font plus exécutés,
attendu que les maîtrifes n’ont plus lieu dans l’état
de la papeterie ; mais les articles xlvij , xlviij,
xlix , 1 ., lüj , ne fauroient être maintenus avec
trop d’attention & d’exa&itude pour le bien réciproque
des maîrres & des ouvriers.
Les articles I j, l i j , ne font pas exécutés dans
plufieurs fabriques , depuis fur tout que les ouvriers
ont été admis à des augmentations de tâches
réglées de gré à gré entre les maîtres fabricans &
les compagnons papetiers. Sur cet article, le gouvernement
a donné la plus grande liberté, comme
fur beaucoup d’autres , fur lefquels je nie fuis permis
de faire les obfervations qui précèdent,.
R e l e v a g e ; c’eft la première opération de l’échange.
L’ouvrier qu'i exécute le relevage, détache
les feuilles des perles blanches, en les levant une
à une, 8c formera côté de nouvelles porfts, où
les furfaces de chacune des feuilles , qui fe tou-
choient d’abord, 8c qui ont été preffées les unes
contre les autres à lacuve , correfpondent à d’autres
furfaces. Il eft aifé de fentir que les conta&s
fùcceflifs doivent contribuer à bien adoucir la fur-
face du papier. Ea fécond lieu, que par czdéfceu-
vrement, chacune des feuilles expofées à l’air, y
perd une petite partie de l’humidité qui réfidoit à
fa furface. Cette opération eft celle de l’échange,
qui demande le plus d’adreffe ; elle pourroit même
©ccafionner beaucoup de perte en caffés , fi l’on
y foumettoit des pâtes molles 8c trop pourries ;
mais elle s’exécute très-facilement 8c fans perte
fur des pâtes non-pourries. À mefure qu’on exécute
les relevages, on peut obferver les progrès dé
1 adouciffement du.grain 8c de la formation dû
glacé mat, à la furface. de, chacune des feuilles
de papier ; effets qui cara&érifentle papier de Hollande.
Ces effets font encore plus vifibles, lorfque
les reîevages fe font après la colle.
Quelques fabricans , pour abréger l’opération
du relevage , relèvent plufieurs feuilles à la fois ;
mais ils ont dû remarquer que l’apprêt de l’échange
n’étoit bien complet que fur les furfaces des feuilles
qui avoient été défoeuvrées. Voyez pag. 314.
Remonter ; fe dit des piles rafRneufes , lorf.
qu’après 18 à 20 heures de travail, le gouverneur
du moulin enlève la pâte qui s’y trouve réduite à un
degré de ténuité fuffifant, pour y fubftituer la matière
effilochée qu’il prend dans les caiffes de dépôt.
En conféquence , on appelle remontée la quantité
de pâte qu’on tire des piles rafHneufes , chaque fois
qu’on en met de nouvelle. C ’eft le gouverneur du
moulin qui eft chargé de cette opération, ainfi que
de la fuivante.
Remuer v fe dit de la matière qui fe triture dans
les piles efHlocheufes, quand, toutes les huit heures,
à-peu-près , ort l’en retire , pour y fubftituer du
chiffon pourri qu’on a coupé au dérompoir. Ce
terme remuer paroît avoir été employé particulièrement
par la raifon que le gouverneur du moulin
, après avoir chargé ces piles de matière, aide
leur travail en la remuant , pour lui donner un
mouvement de circulation convenable.
Renforcer le bon carron ; c’eft faire couler un
peu plus de matière vers l’angle qui doit fouffrir le
plus aux étendages. L’ouvreur a cette attention
en formant fa feuille. En vain prétendroit-on que
la difj ofiiion de la forme, appuyée contre l’égouttoir,
contribueroit à renforcer le bon carron.
Retrié ; ( papier ) c’eft le fécond lot des
papiers triés à la falle. On n’y admet que des
feuilles dont les dêfeduofvtés foient fort légères,
comme les petites gouttes du coucheur, de petites
dentelures aux bordures , quelques pâtons , &c.
Retrié ; ( gros ) c’eft le troifième lot du triage
de la fafte. Le papier qu’on y met, peut avoir de
petites boiyeiiles , quelques gouttes du coucheur,
des nébulofités difpèrfées irrégulièrement, comme
celles des battus de feutres & des noyés d’eau. 11.
m’a paru qu’en général les défauts qu’on tolère
dans le gros retrié, font à-peu près les mêmes que
ceux du retrié, excepté qu’ils peuvent être plus
nombreux 8c plus marqués.
Rever cher ; c’eft un faux mouvement de l’ouvreur
, qui fait refluer la pâte trop abondamment
vers !a mauvaife rive.
Rides ; ce font des plis fort petits & fouvent
nombreux qui fe trouvent ordinairement fur le milieu
des feuilles. Voyez faux plis , étendoirs, pages,
maroquins.
Rincer. Ce terme s’applique également à plufieurs
opération;, effentielles en papeterie. Le gouverneur
du moulin rince fréquemment les piles,
les maillets 8c les couloirs, en jetant deffus des
badines d’eau. Les ouvriers de la cüve la rincent,
après l’avoir vidée de ce qu’elle contient de pâte
8c d’eau. Voyez pag. 503*, On rince les feutres
,ès la leifive, en.les paffant dans l’eau courante.
Te ,a 0n rince chaque jour les feutres qui ont fervt
îu travail de la cuve , St on les met egoutter
„endant la nuit. Voyea pag. 4 9 1 . ffîgE , 1 RjvE ; ce mot indique les grands cotes de la
feuille & de la forme. On diftingue la bonne rive
& la mauvaife rive. La mauvaife rive eft le bord
de la feuille & de la forme qui eft du côté de
l'ouvreur; & la bonne r iv e , le bord oppofe.L ouvreur
fortifie la bonne rive , en y fatfant couler
«lus de matière que vers la mauvaife rive. L eft
fur la bonne rive que le coucheur appuie la forme
& la feuille, quand il l’applique fur le feutre.
R o m a i n e ; petite forte de papier à écrire.
Voyez pigeonne 8c le tarif, Mm 53 8 • f , ,
R o u i l l e . ( tache de) Il y a deux fortes de taches de
rouille : les unes font produites par le fer des clous;
dont font garnis les maillets , & par la platine qui
garnit le fond des piles ; les autres par le metalj
compofé des lames des cylindres & de leurs pla-j
tines. Celles produites par le fer font très dange-
reufes , parce qu’elles fe communiquent d’une
feuille de la porfe à l’autre , & qu’elles fe font jour
quelquefois à travers quinze à feize feuilles qu elles
gâtent. Celles du métal compofé ne s’étendent pas;
autant. jQn les reconnoît par une teinte verdâtre oc
quelquefois tirant fur le bleu. Les taches de rouille
marquées à un certain point , font rebuter le papier
, & renvoyer les feuilles qui en font atteintes,
dans le lot des caffés. .
Ce défaut eft affez commun dans le papier des
petites fabriques, & fur-tout de celles dont le travail
n’eft pas continuel. La ferrure des maillets étant
expofée à fe rouiller pendant l’interruption des
mouvemens de la batterie, ellefe déchargé fur la
pâte à la reprife du travail. Certaines efpèces de
fer , fujettes à s’égrainer , gâtent aufli U pâte *
même au milieu d’un travail foutenu. Ceci nous
prouve qu’il faut ehoifir le fer de la batterie, ôt fur-
tout s’attacher à celui qui n’eft pas trop a|Sre*
Royal. Il y a plufieurs fortes de papier de ce
nom, le grand-royal-étranger , le grand-royal f le
royal y &le petit-royal. On peut ajoutera ces quatre
fortes le super-royal, qui eft connu aufli fous la dénomination
de grand-jésus. Voyez le tr.r'ft, p. 536.
Saïd ; ( papier de ) forte do papier d EgyPte *
fabriqué dans cette ville ,pag. 465.
S a l l e r a n t , ouvrier qui préfide aux travaux
de la falle , & en général à tous les apprêts du
papier : il veille à la cueillette du papier en pages,
à la cuite de la colle & au collage : il conduù 1 ê-
tend-.ge du papier collé : 1; le fait recueillir 6c mettre
fous la preffe de la falle., lo diflribue aux femmes,
pour qu’elles en faffentle déliffage & le pû-i£e
en feuilles : enfin, il le met en mains, & le fait
empaqueter par rames.
S a l l e r a n t e s je e font des femmes qui concourent,
fous la dire&ion du fallerant , à donner au,
papier tous les apprêts dont je viens de,faire mention.
Elles étendent quelquefois le papier en pages j
elles le-recueiilent & le portent à la chambre de
colle. Elles l’érendertt de nouveau feuille à feuille
après le collage. Elles le ramaffent lorfqu il eft
fuffifamment fec de colle ; enfin , elles en
triage par lots & le pliage , lorfqu’on l’a tiré ce
deflous la preffe. Dans ces dernières operations,
elles examinent les feuilles de papier les unes apres
les autres pour enlever les pâtons & les autres la-
letés peu adhérentes, en détruire les fronces oc les
rides, qui peuvent difparoître en frottant avec un
morceau de pierre polie ou de bois lifte. (Voyez
déliffage, déliffeufes j pour le refte des operations
des fallerantes , voyez pag. 523.
Salle, atelier où l’on donne au papier fes
; derniers apprêts , lefquels confiftent d **
mettre fous 1 i preffe, puis à en former difterens
lots , après l’avoir épluché , lifte 8c plié feuille à
feuille : enfin à le compter , à le mettre en mains &
en rame. Cet atelier doit être meublé de fbytes
preffes & de tables, autour defquelles font diltri-
Duées les fallerantes. Voyez pag. 323 , « les mots
déliffeufes & compuufes.
Séchage ; celui du papier de^ la Chine fe fait
fur un mur échauffé par un- feu d étuve ou
foleil j _celui du papier d Europe s execute a 1 aif
libre, dans les étendoirs, pag. 474. Voyez étendoirs•
Selle. On donne ce nom à trois équipages
difterens. 11 y a la ƒ 'die du Itvtur , la f ile de la
preffe , 8c la f i le de ïétei\doir.
Selle du lev.ur ; il y en a de deux fortes : la -fille
inclinée , 6i la f ile plate. La felle hïclmèe eft un équipage
qui rcflVmble au chevalet d un peintre, 8c qui
porte une planche qu’on incline plus ou moins ,
par le moyen de chevilles fixées à différentes hauteurs
du chevalet. C ’eft fur cette pîariehe que le
leveur pofe les feuilles qu’il lève, pag. 3 0 3. La f lie
plate fe réduit à une petite table, iur laquelle fe
met horifontalement la planche ou le trapan , où le
leveur place avec.un aide ou même fans !e fecours
de cet aide , les feuilles qu’il lève , pag. 3-* 9.
Selle de la preffe, mouton, ou banc de preffe. Voyez
banc de preffe.
Selle d e l’étendoir ; c’eft un trapan monté
fur trois pieds plus ou moins longs , 8c qui fert
principalement à étendre le papier avant ou après
la colle.
Cette felle eft fervie par deux fallerantes , dont
l’une détache les feuilles les unes ajirès les
autres , 81 les prenant par le bon coin, les jette
fur le ferîet ; l’autre tient 8c pxéfente le ferlet d’une
main , pour recevoir la feuille qu’on lui jette , 8c ,
faififfant les cordes de l’autre , place deftlis la
feuille. . /
En conféquence , on appelle aufli felle la réunion
de ces deux étendeufes , 8c l’on dit qu’on
mène trois à quatre files à l’étendoir, lorfqu’on
a trois ou quatre afiociaticns de deux étendeufes ,
dont l’une détache & jette les feuilles, 8c l’autre
les reçoit 8c les place fur les cordes. Chacune de