
pèce d’auget que l’on nomme godet, afin que le
plâtre que l’on verfe dans un creux , ne coule pas
à côté.
G rattoir. On appelle grattoir un infiniment
fait en forme d’une S large par les deux bouts qui
doivent être dentelés : il fert à ruftiquer les couches
de cire ou de plâtre que l’on veut adapter
l’une à l’autre : la ripe fait à peu-p-rès le meme
effet.
Jaune. On dit communément ochre jaune :
elle eft d’une confiftancc peu ferme , friable : elle
a la propriété de tacher les mains. Il s’en trouve
des minières dans le Berry , dont les lits en couches
ont depuis cinquante -jufqu’a cent & deux
çe'nts pieds de profondeur , & l’épaiffeur de quatre
jufqu’à huit pouces.
Jet. C ’eft l’ouverture que l’on fait à un creux
pour couler la matière.
Imprimer. On imprime avec une broffe du
plâtre clair ou de la cire chaude fur la fuperficie
d’un creux.
Liante. On dit que la cire eft liante lorfqu’elle
fe pétrit facilement avec les doigts, & qu’elle ne
fe fépare pas en la tirant.
L i é . Lorfqu’on coule des plâtres , il faut prendre
garde que les différentes couches foient bien
liées enfemblé, fur-tout lorfqu’on met du gros plâtre
fur du fin.
Liens. Ce font les attaches de plomb qui lient
le fer aux figures que l’on fond en cette matière.
Mandrin. Infiniment à l’ufage d’ trn grand nombre
d’artifans. Prefque par-tout il fait la fonction '
- de moule ou de modèle , & a la forme d’une au- "
tre pièce.
Maquette. C ’eft une première ébauche en
terre molle d’un ouvrage de fculpture.
Mastic. Les différentes fortes de mafticfefont
avec des corps gras , & fervent a rejoindre les
parties d’une figure caffée , pu à mouler fur les
marbres. '
Modèle. On nomme modèles , des figures do
terre .ou d’argile , de plâtre, de cire, qu’on ébauche
pour fervir de deflin, & en exécuter de plus
grandes, fuit de marbre, foit d’une autre matière.
On fait que les anciens faifoient ordinairement
leurs premiers modèles en cire. Les artiftes modernes
ont fubftitué à la cire l’argile, le plâtre ou
d’autres matières femblables également fbuples.
Néanmoins on ne peut pas dire que la méthode
de faire des modèles en argile ait été ignorée des
Grecs, ou qu’ils ne l’aient point tèntée, puifqu’on
nous a. même tranfmis le nom de celui qui en a
fait le premier effai. C ’étoit Dibutade de Siçyone,
Qn fait encore qu’Arcéfilade , l ’ami de Lucullus ,
g’acquit une plus grande célébrité par fes modèles,
en argile , que par fes ouvrages. Il exécuta de’
pette manière une figure qui repréfentoit la félicité
, dont Lucullus fit monter le prix à foixante
fefterçes, O^avius, chevalier romain? paya'
au même artifte un talent , pour le modèle d’une
taffe en plâtre qu’il vouloit faire exécuter en or.
L’argile feroit -fans doute la matière la plus prol
pre à former des figures, fi elle gardoit conftam-
ment fon humidité ; mais comme elle la perd lorfqu’on
la fait fécher & cuire, il faut néceffairement
que ces parties folides fe rapprochent entr’elles
que la figure perde fa maffe, & qu’elle occupe
enfuite un moindre efpace. Si cette diminution
que fouffre la figure étoit égale dans toutes fes
parties & dans tous fes points, la même proportion
lui refteroit toujours, quoiqu’elle fût' plus
petite ; mais ce n’eft pas ce qui arrive. Les petites
parties de la figure fe-’féchant plus vite que les
grandes, le corps, comme la plus forte de toutes,
fe i’èche le dernier, & perd en même tems moins
de fa maffe que les premières.
La cire n’eft point fujêtte à cet inconvénient ;
il ne s’en perd rien., & il y a moyen de lui donner
la furface unie de la chair, qu’elle ne prend
que très-difficilement lorfqu’on la modèle. Ce
moyen, eft de faire un modèle d’argile , de l’imprimer
dans du plâtre, & de jeter enfuite de la cire
fondue dans le moule.
M o d e l e r en terre, en plâtre, ou eh cire', c’eft
l’aétion de former avec delà terré, du plâtre, ou
de la cire les modèles ou efquiffes des ouvrages
qu’on veut exécuter.
Pour modeler en terre, on' fe fert d’une terre
toute préparée , qui eft la même dont fe fervent
les Potiers' de terre., On rhet cette terre fur une
fellè ou chevalet. On n’a pas befoin de beaucoup
d’outils ; car c’e il avec fes mains qu’on commence
& qu’on avance le plus fon ouvrage. Les plus
grands praticiens fe fervent plus de leurs doigts
que d’outils. Ils fe fervent néanmoins d’ébauchoirs
bretelés pour finir & breter la terre.
Qn modèle & on fait aufli des figures & efqutf-
fes de cire. Pour cet effet, l’ori mer fur une livre
de cire demi-livre d’arcànçôn ou colophane : plu-
fieurs y mettent de la térébenthine, & l’on fait
fondre le tout avec de l’huile d’olivé. On en met
plus ou moins , félon qu’on veut rendre la matière
plus dure ou plus molle. On mêle dans cette com-
pofition un peu de brun rouge, ou de vermillon ,
pour donner de la couleur. Lorfqu’on veut s’en
fervir, on la naanie ayec les doigts & avec dos
ébauchoirs, comme on fait la terre.
Monter les-, plâtres. Lorfque les figures, font
coulées ,~~on rejoint les parties qui doivent être
coupées avant que de mouler : c’eft; ce.qui s’appelle
monter le plâtre,
Mordache , efpèce de tenailles compofées de
deux morceaux de bois élaftiques, affemblés par
une de leurs extrémités, & faits à l’autre en mâchoires
d’étaux.1 Lorfqu’on travaille dés ouvrages
à moulures, & autres ornemens délicats , qui
fouffriroient des dents & de la preflion des mâchoires
de l’étau, fi on les y ferroit, on prend la mor-
dache ? on la met dans l’çtau, & l’on met l’otivrage
dans la mordache, obfervant même quelquefois
d’envelopper d’un linge , ou d’appliquer des morceaux
de feutre aux endroits où les mâchoires de
la mordache touchent à ,l’ouvrage ; plus communément
encore ces mâchoires en font garnies. Il y a
des mordaches de toutè grandeur.
M o u c h e t t e s . On appelle mouchettes ce qui
fort dés tamis de crin ou de foie, lorfque l’on paffe
le plâtre : on rebat les mouchettes , ou on les emploie
fans être paffées pour les chapes & pour les
fauffes pièces.
.M o u l a g e , c ’ e f t l ’ a â i o n d e m o u le r .
M o u l e . On appelle de ce nom en général tout
infiniment qui fert ou à donner ou à déterminer
la formé de quelque ouvrage. Il n’y a rien de
fi commun dans les arts que les moules. Il y a
bien des chofes qui ne fe feroient point fans cette
reffource ; & il n’y en a aucune qui fe fit plus difficilement,
& qui ne demandât plus de tems.
M o u l e r , c ’ e f t l ’ a é t io n d ’ e x é c u t e r p a r le m o y e n
d ’un m o u le .
M o u l e r e n p l â t r e . Le meilleur plâtre dont
on puiffe fe fervir pour mouler, c’eft celui qu’on
tire des carrières de Montmartre. On le prend en
pierres cuites & tel qu’il fort du fourneau : on le
bat, & on le paffe au tamis de foie : on le délaie
dans l’eau plus ou moins, fuivant la fluidité qu’on
veut lui donner. Mais avant que de l’employer ,
il faut avoir difpofé le modèle ou la figure à recevoir
le moule. Si ce n’eft qu’une médaille ou ornement
de bas-relief qu’on veut mouler, on fe contente
d’en imbiber toutes les parties avec un pinceau
& de l’huile ; puis on jette le plâtre deflùs,
qui en prend exactement l’empreinte , & qui forme
ce qu’on appelle un moule', mais fi c’eft une figure
de ronde-boffe qu’on veut mouler, il faut prendre
d’autres précautions. On commence par le bas de
la figure, qu’on revêt de plufieurs pièces, & par
affifes, comme depuis les pieds jufqu’aux genoux ,
félon néanmoins la grandeur du modèle,* car quand
les pièces font trop grandes, le plâtre fe tourmente.
Après cette aflife, on en fait une sfutre au-deffus ,
dont les pièces font toujours proportionnées à la
figure , & on continue ainfi jufqu’au haut des
épaules, fur lefquelles on fait la dernière aflife qui
comprend la tête,
Il eft à remarquer que, dans une figure mie,
les pièces qui ferment le moule étant affez grandes
pour fe dépareiller aifément, elles n’ont
pas befoin d’être recouvertes d’une chape ;
mais fi ce font des figures drapées, ou accompagnées
d’ornemens qui demandent de la fujétion, &
qui obligent à faire quantité de petites pièces
pour être dépouillées avec plus de facilité, il faut
alors faire de grandes chapes , c’eft-à-dire, revêtir
toutes ces petites pièces avec d’autre plâtre par
grands morceaux qui renferment les autres, &
huiler tant les grandes que les petites pièces par-
deflùs & dans les joints, afin qu’elles ne s’attachent
pas les unes aux autres.
Arts 6» Métiers% Tome V» Partie.
On dlfpofe les grandes pièces ou chapes de
façon que chacune d’elles en renferme plufieurs
petites , auxquelles on attache de petits annelets
de fer pour fervir à les dépouiller plus facilement,
& les faire tenir dans les chapes par le moyen de
petites cordes ou ficelles qu’on attache aux annelets
, & qu’on paffe dans les chapes. On marque
aufli les grandes & les petites pièces par des chiffres
, par des lettres & avec des entailles pour les
reconnoître, & pour les mieux affembler.
Quand le creux ou moule de plâtre eft fait, on
le laiffe repofer, & lorfqu’il e f t fec , on en imbibe
toutes les parties avec de l’huile. On les raffemble
les unes & les autres chacune à fa place, puis on
couvre le moule de fa chape , & on y jette le plâtre
d’une cônfiftance affez liquide pour qu’il puiffe
s’introduire dans les parties les plus délicates du
moule ; ce que l’on peut aider en balançant un peu
le moule, après y avoir jeté à diferétion une certaine
quantiré de plâtre : on achève de le remplir ,
& on le laiffe repofer. Quand le plâtre eft fec , on
ôte la chape, & toutes les parties du moule l’une
après l’autre , & l’on découvre la figure moulée.
N o y a u . L e n o y a u e f t c o m p o f é d e p l â t r e , d a n s
l e q u e l o n m e t u n t ie r s d e b r iq u e s p i l é e s , & q u e
l ’ o n c o u l e d a n s l e c r e u x p o u r l e s p lo m b s o u p o u r
le s b r o n z e s : o n a p p e l l e a u f l i -le n o y a u lame d e
l a f i g u r e .
N o y a u d e p l â t r e . C o m m e l e p lâ t r e q u ’ o n
a c h è t e n ’e f t f o u v e n t c u i t q u ’ e n p a r t i e , i l f e t r o u v e
a u c e n t r e d e c e l t e p i e r r e u n e p o r t io n d e p lâ t r e
q u i n ’ e f t p a s c u i t e , c ’ e f t c e q u e l ’ o n a p p e ll e n o y a u .
N o i r s . On fe fert du mot noirs pour exprimer
les parties les plus renfoncées de la figure.
P a p i e r J o s e p h . Ce papier eft connu pour être
très-mince ; en conféquence il prend bien l ’empreinte
des moules.
P a p i e r m â c h é . Ce font des rognures de papier
qu’on laiffe pourrir dans l’eau pour faire une pâte
dont on fe îert pour cartonner.
P a r t i e s . Lorfqu’on coupe les bras ou les jambes
d’une figure pour faciliter l’opération du moulage
, c’eft ce qu’on appelle communément couper
les parties : on fe fert pour cela de fil d’archal & de
laiton fort mince.
P a s t i l l a g e . Pâte de fucre compofée pour former
les petites figures qui décorent les tables.
P e s é e . Lorfqu’on veut ouvrir un creux ou lever
une chape , on fait une petite pefée avec un fermoir
ou un autre outil propre à cet ufage.
P i è c e s . Ce font des morceaux de plâtre taillés ",
qui portent l’empreinte d une partie du modèle :
c’eft l’affemblage de ces pièces dans les chapes
qui forme les creux.
P i è c e s e t c h a p e s , fe dit d’une pièce affez
forte pour ne pas être recouverte d’une chape.
P i n c e s . Ce f o n t d e s o u t i l s e n fo rm e d e t e n a i l le
s a i g u ë s , q u i f e r v e n t à r e t i r e r l e s p i è c e s fu r l e
m o d è l e o u f u r l e p lâ t r e c o u l é .
Plomb ROUGE, Pour bien réuffir à fondre des
M m